MERCREDI : La petite Française au coeur d'acier, la petite Genevoise coiffée de platine et la petite nouvelle qui s'enroule de lierre...
Le 08 / 04 / 2015 à 07:10 Par Le sniper de Business Montres - 3644 mots
Ce n'est ni la première, ni sans doute la dernière fois que Business Montres est la cible de hackers malveillants, mais c'est très agaçant : notre serveur est resté paralysé toute la nuit dernière et toute la journée, à la suite d'une attaque technologique très ciblé. Ne pas en déduire que nous gênons quelqu'un !
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)
Ce n'est ni la première, ni sans doute la dernière fois que Business Montres est la cible de hackers malveillants, mais c'est très agaçant : notre serveur est resté paralysé toute la nuit dernière et toute la journée, à la suite d'une attaque technologique très ciblé. Ne pas en déduire que nous gênons quelqu'un !
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures... ❏❏❏❏ BRISTON A UN MORAL D'ACIER (ci-dessus : la nouvelle collection avec son boîtier en acier et ses codes militaro-rétroclassiques – Briston, la petite montre qui monte, qui monte)...❏❏❏❏ PIERRE EST DE RETOUR, DEPUIS DEMAIN (SINCE TOMORROW)... ❏❏❏❏ LES NOUVEAUX PARADIGMES QUI FONT TRÉBUCHER L'HORLOGERIE... ❏❏❏❏ RECHERCHE NOUVEAU PARADIGME CRÉATIF, DÉSESPÉRÉMENT... ❏❏❏❏ QUAND TAG HEUER SE TROMPE D'AMBASSADEUR... ❏❏❏❏ LES CLÉS USB LES PLUS COLLECTIONNABLES DE BASELWORLD... ❏❏❏❏ L'AMOUREUSE PLATINÉE QUI DONNE ENVIE D'ÊTRE MILLIARDAIRE... ❏❏❏❏ COMMENT L'APPLE WATCH GARDE SES CHANCES EN SUISSE... ❏❏❏❏ ET COMMENT LA SUISSE N'A PAS UNE CHANCE AVEC L'APPLE WATCH... ❏❏❏❏ QUI NOUS DÉBARRASSERA DE CES MAUDITS HACKERS ? ❏❏❏❏ LES NOUVEAUX VILLAGES DE MARQUES QUI OUVRENT EN CHINE (ci-dessous : Suzhou Village, entre Disneyland et Dubai, pour une expérience du shopping qui déroute les marketeurs européens)...❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏ ▶▶▶ LE ZAPPING DU MERCREDIUne grosse poignée d'informations cueillies à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté éditoriale... ◉◉◉◉ À QUI PROFITE LE CRIME D'UN PIRATAGE ? Il y a plusieurs façons de faire taire un média, mais le pire est sans doute le plus lâche : l'attaque sournoise d'un hacker (seul ou en groupe), qui entreprend de paralyser un serveur en orientant vers lui un nombre simultanée de connexions impossibles à gérer. C'est ce qui nous est arrivé cette nuit et c'est ce qui explique la mise en ligne retardée de ce Zapping du mercredi. Ce n'est sans doute pas un hasard si on s'attaque technologiquement à Business Montres en ce moment : nous vous laissons réfléchir là-dessus... ◉◉◉◉ (ÉDITO) LA QUÊTE D'UN NOUVEAU PARADIGME : à peu près tous les vingt ans, l'horlogerie suisse s'offre un nouveau paradigme – dont le changement entraîne toujours quelques convulsions, reclassements et autres grincements de dents. Ce changement peut d'ailleurs intervenir du fait de glissements internes à l'industrie, de mutations générationnelles ou de facteurs extérieurs plus agressifs. Les années d'après-guerre, disons les décennies 1950 et 1960, ont fonctionné sur le paradigme de la chronographie et de l'hyper-précision : réinventé pendant la Seconde Guerre mondiale pour des raisons qui tenaient plus au marketing endogène qu'à la nécessité technique [Charles-Edouard Heuer, le père de Jack Heuer, avait eu l'idée révolutionnaire de faire du chronographe en or la montre des fins d'étude et de l'« entrée dans la vie adulte »], le chronographe de poignet allait évoluer jusqu'à la mise au point des premiers chronographes automatiques (1969). Dès les années 1960, on sentait cependant monter une tendance irrésistible à l'ultra-minceur et à des montres de plus en plus plates, qui seront vite le standard de l'élégance haute horlogère des années 1970 et du début des années 1980. Un paradigme de finesse qui, tout comme le paradigme chronographique, seront totalement pris à contrepied par l'explosion du marché des montres électroniques : faute de pouvoir opter rapidement pour un nouveau logiciel mental [ce qu'est, au fond, un paradigme, qui se pose aussi en vision du monde], l'horlogerie suisse se trouvera à deux doigts du collapsus fatal. En se reconstruisant à partir du début des années 1990 sur les bases d'une nouvelle offre mécanique, l'industrie s'est dénichée un nouveau paradigme, aussi créatif que contraignant : celui de la complication méchanicienne. Jamais sans mes rouages, jamais sans mon tourbillon ! C'est ce courant de pensée – l'idéologie refondatrice – qui a permis à la montre suisse de re-conquérir le monde en démonétisant les montres à quartz. Hélas, nous arrivons à l'épuisement de ce paradigme organisateur... ◉◉◉◉ QUEL NOUVEAU PARADIGME FACE AUX SMARTWATCHES ? Le modèle de l'ultra-complication, déjà passablement dégénéré en virtuosités mécaniques baroques et en complexités pour la complexité, n'a plus rien de mobilisateur, ni de modélisateur : son système de valeurs comme vision du monde (Weltanschauung) opérative est inefficace face aux mutations des marchés et face au nouvelles demandes des clients, qu'ils soient ou non milliardaires. Les montres connectées ne sont pas seulement des candidates à l'occupation territoriale du poignet : elles définissent également une nouvelle matrice disciplinaire pour les objets du temps et les objets de poignet. Pour survivre, les montres traditionnelles doivent donc de toute urgence s'inventer de nouvelles raisons d'exister et mettre en forme un nouveau cadre conceptuel de légitimité. Ce sera le nouveau paradigme, celui des vingt prochaines années. Nous avons déjà (Business Montres du 11 mars dernier) songé à cadrer ce paradigme en termes de « snobisme » (créateur de différence et de distance par rapport à l'hyper-connexion de passe) et de « mécaddiction » (addiction à la mécanique, ressentie comme plus rassurante que l'électronique par son renvoi aux archétypes de notre conscience) : ce n'est qu'un premier brouillon de cadrage. Parallèlement, nous évoquons souvent le « défi de la créativité accessible » : c'est une exigence connexe. Ce n'est pas en se contentant de capitaliser sur son prestige passé que l'horlogerie s'insèrera dans les mutations du futur : c'est maintenant qu'il faut préparer la revanche d'une première bataille perdue contre les smartwatches électroniques. Le réarmement sera d'abord intellectuel et moral... ◉◉◉◉ LE RETOUR DE PIERRE KOUKJIAN : il semble avoir définitivement quitté DeLaCour (Genève), marque dont on se demande ce qu'elle peut devenir sans son designer-phare (ci-contre), et il revient sur le devant de la scène avec une marque au nom évocateur, Hedera [c'est le nom latin du lierre grimpant, Hedera Helix L., « Ivy » en anglais]. Autant dire que ce nom traduit ce qu'il y a d'obstinément créatif chez Pierre Koukjian, qui est aussi un vrai artiste touche-à-tout. En quittant DeLaCour, Pierre Koukjian a réussi à garder sa signature, « Since Tomorrow », qui est la plus géniale baseline de toute l'horlogerie contemporaine. En prime, dans ses bagages de nouveau créateur de marque, un calibre développé en Suisse, l'Athanor (indiscrétion Business Montres du 22 juin dernier, où nous annoncions prématurément Athanor comme une marque, alors que ce n'est plus qu'un mouvement). Et, pour ne rien gâcher, c'est avec ses deux fils – déjà du métier ! – que Pierre Koukjian fera sa réapparition avec Hedera Time. Il vise un segment de prix plus modestes [tout est relatif !] que ceux de DeLaCour, avec des montres positionnées entre 20 000 CHF et 40 000 CHF, surtout destinées au marché féminin (ci-dessous, une premier échantillon) et accompagnés de bijoux créatifs – c'est la spécialité d'un de ses fils, tès actif sur le marché asiatique. Quand le marché change, les marques doivent changer ! ◉◉◉◉ LES PLUS BELLES CLÉS USB DE BASELWORLD : la gadgétisation n'est pas encore une menace, alors que la clé USB, dernier avatar physique du dossier de presse traditionnel reste un excellent territoire d'expression pour les marques qui se piquent de créativité. Profiton donc de quelques bonnes idées – ces clés USB devenant de plus en plus des collectors para-horlogers très prisés et très bien valorisés par les amateurs de montres (repérage Business Montres du 7 avril)... ◉◉◉◉ L'APPLE WATCH DANS LE RÉDUIT ALPIN ? (1) Techniquement, ni Apple, ni William Leong ne souhaitent commenter les révélations de Business Montres concernant l'impossibilité juridique pour Apple d'exploiter une montre Apple en Suisse (analyse Business Montres du 2 avril, relayée par plus de 1 500 sites à travers le monde, avec une intervention à la radio Suisse le 3 avril, un complément le 4 avril et une nouvelle couche le 6 avril). Juridiquement, le dossier est plus complexe qu'il n'y paraît. Selon la réglementation de l'Institut fédéral de la propriété intellectuelle, une marque qui n'est pas utilisée s'expose à ne plus être protégée si elle est contestée (extrait ci-dessous) : il est impossible de savoir aujourd'hui si Apple a ou non introduit une action contre la protection de la marque « Apple » et du logo à la pomme dont William Leong est le détenteur légal. ◉◉◉◉ LA POMME DES ALPES (2) : aux yeux de deux éminents spécialistes suisses de la propriété intellectuelle [deux interlocuteurs réguliers des marques à ce sujet], Apple aurait pu « passer en force », en arguant de la notoriété et de la renommée internationale de sa marque pour invoquer la déchéance de ce dépôt de marque, mais l'état-major de Cupertino semble avoir choisi un profil bas, ce qui nous indique peut-être une négociation en cours, sachant que le titulaire d'une marque, échue ou non, utilisée ou non, se voit accorder un « délai de grâce » pour recourir – sachant aussi que ces procédures de contestation sont lentes. Apple a ainsi gagné en Allemagne quelques procès en déchéance de marque contre des utilisateurs du mot « Apfle » (pomme) associés à un logo à la pomme, notamment des cafés. Une victoire serait probable en Suisse, mais une telle action est toujours médiatiquement délicate à gérer. Voir également notre interview pour Atlantico (7 avril)... ◉◉◉◉ CE N'ÉTAIT PAS LE BON AMBASSADEUR POUR TAG HEUER ! Intéressant tour d'horizon du non moins intéressant site Marketing Chine sur les « Cinq choses que tout marque doit savoir » avant de se lancer à la conquête du marché chinois. Parmi ces cinq commandements, la nécessité d'avoir un bon « Brand Ambassadeur », les consommateurs chinois les estimant encore crédibles [ce qui n'est plus le cas en Europe]. Qu'est-ce qu'un bon ambassadeur ? C'est celui dont l'image perçue colle au positionnement de la marque : Marketing Chine explique ainsi comme TAG Heuer, qui avait choisi le basketteur et idole des jeunes Yao Ming a troublé sa communication avec ce champion (ci-contre). La marque ciblait un public plus âgé et avec des revenus plus élevés que celui des fans de Yao Ming. Du coup, les amateurs visés par la marque n'en reconnaissaient plus spontanément le positionnement – ce qui est un facteur-clé du succès en Chine... ◉◉◉◉ LES VILLAGES DE MARQUES S'INSTALLENT EN CHINE (image sous le sommaire, en haut de la page) : il s'agit pour les opérateurs chinois de capter une part croissante des budgets laissés hors de Chine par les fanatiques global shoppers chinois, pour lesquels la consommation à l'étranger est plus importante que toute autre classique activité touristique. Jing Daily analysait récemment le phénomène, pour conclure que le consommateur chinois changeait plus rapidement que ne le comprenaient les services marketing des marques de luxe : « Le prix [détaxé] n'est plus qu'une partie de l'équation. Ce n'est plus la préoccupation principale des voyageurs chinois. Ils sont passés au stade expérientiel : ils sont attirés par l'image globale et l'environnement de la marque, ainsi que par la mise en scène de son savoir-faire et de son design. (...) Les consommateurs chinois seront bientôt les plus exigeants du monde... » ! Question de maturité : là aussi, le marché chinois avance très vite... ◉◉◉◉ LA PATEK PHILIPPE DONT ON PEUT TOMBER AMOUREUX : difficile d'imaginer qu'il peut encore exister une Nautilus Patek Philippe qui serait à la fois une vraie pièce unique en platine, une montre inconnue des collectionneurs (jamais vue auparavant), une référence singulière jamais répertoriée dans un aucun livre (réf. 3700/031), un sertissage que personne n'attendait sur une montre dite sportive, un objet de collection jamais porté et, bien sûr, un lot jamais soumis au feu des enchères. Tous les collectionneurs en rêvaient : Christie's l'a trouvée en Asie, chez un amateur qui avait gardé tous les documents originaux de la manufacture et qui avait conservé sa montre dans un coffre-fort depuis trente ans [vente du 24 août 1988, le boîtier en platine datant de 1982 : à cette époque, on n'était pas pressé !]. Ce lot n° 314 de la vente du 11 mai prochain à Genève est estimé 200 000-400 000 CHF dans le catalogue, ce qui est d'un conservatisme outrancier tellement la montre est belle, désirable et propice à ces emballements qui mettent le feu à l'Hôtel des Bergues, les jours de grand vent adjudicatoire. On parierait bien plutôt sur une enchère finale plus proche du million que du demi-million (euros, dollars ou francs suisses), tellement cette pièce a tout pour plaire : la taille (42 mm), la fraîcheur (fresh to the market et like new in box, comme disent les experts anglomaniaques), l'ultra-rareté (pièce unique inconnue), la touche précieuse (superbe sertissage de la couronne et du cadran), sinon, bien sûr, la marque – dont elle sait à quel point elle s'est relancée encore plus haut dans la foulée de son 175e anniversaire. En plus, au poignet, c'est une « bombe » d'une irréprochable distinction. Il y a des jours où on aimerait bien être milliardaire pour s'offrir de tels caprices... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...