MERCREDI : Le secrétaire d'Etat qui manque dans le gouvernement Valls et quelques bonnes raisons de croire à l'urgence de sa mission
Et si la relance de l'horlogerie (re)devenait, en France, une nouvelle « grande cause nationale » ? Des milliers d'emplois sont à créer, ne serait-ce que pour faire cesser le scandale des apprentis français, financés par les contribuables français pour se mettre au service des grandes marques suisses... ▶▶▶ EN RÉSUMÉanalyses, in-10-crétions, informations, enquêtes,rumeurs & murmures (développements …
Et si la relance de l'horlogerie (re)devenait, en France, une nouvelle « grande cause nationale » ? Des milliers d'emplois sont à créer, ne serait-ce que pour faire cesser le scandale des apprentis français, financés par les contribuables français pour se mettre au service des grandes marques suisses...
▶▶▶ EN RÉSUMÉanalyses, in-10-crétions, informations, enquêtes,rumeurs & murmures (développements ci-dessous)... ❏❏❏❏ LAURENT FERRIER : ferroviaire ? ❏❏❏❏ HORLOGERIE SUISSE : merci la France ? ❏❏❏❏ ROLEX : tortue ? ❏❏❏❏ RUMEURS : lapins de Pâques ? ❏❏❏❏ RJ-ROMAIN JEROME : nostalgie ? ❏❏❏❏ HUBLOT : émeraudes ?❏❏❏❏ SECRÉTAIRE D'ÉTAT : Juju ? ❏❏❏❏ ZENITH : 30 millions ? ❏❏❏❏ MOVADO : disparue ? ❏❏❏❏ BIOCÉRAMIQUE : nacre ? ❏❏❏❏ PÉQUIGNET : élégance ? ❏❏❏❏ LAURENT FERRIER : militaire ? 
▶▶▶ LES IN–10–CRÉTIONS DU JOURNotées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ RUMEURS : deux noms troublent les conversations et déclenchent des paris. Qui sera le successeur de Jean-Frédéric Dufour chez Zenith (notre scoop du 14 avril) ? Et qui sera le futur patron de la future division Montres & Joaillerie du groupe Kering de François-Henri Pinault (révélation Business Montres du 14 avril) ? Pour le premier, disons que Jean-Claude Biver a plusieurs lapins (de Pâques) dans son chapeau, mais il n'est pas forcément pressé d'opter pour l'un ou pour l'autre : comme c'est lui qui a facilité l'exfiltration accélérée de Jean-Frédéric Dufour entre Zenith et Rolex, l'état-major LVMH préfère lui laisser la responsabilité du successeur – avec, au besoin, une mission d'intérim pour conduire les affaires courantes chez Zenith. Chez Kering, l'équation est plus compliquée, la seule certitude étant désormais que ce ne sera pas Michele Sofisti, qui a préféré consolider la renaissance de Girard-Perregaux et consacrer un peu plus de temps à Gucci Timepieces. La « grande dame de la montre » – y aurait-il tant que ça ? – qui était pressentie a été récusée in fine. On attendait un lièvre (de Pâques), mais ce sera peut-être une tortue... ◉◉◉◉ PÉQUIGNET : avant de donner la parole à Julien Dray, qu'on aimerait voir entrer au gouvernement (voir nos informations ci-dessous), une preuve supplémentaire de la qualité de la belle horlogerie en France. Cette montre masculine Élégance (collection Moorea 2014, ci-dessous) se flatte de son fier « Fabriqué en France » : c'est un hommage à la tradition des montres françaises, par l'équilibre de ses lignes (boîtier en acier de 42 mm), la coquetterie de cadran bleu soleillé et par ses qualités horlogères (mouvement automatique, étanchéité à 100 m) – mais aussi par son prix. 900 euros : de quoi faire honte aux concurrents helvétiques empêtrés dans leur Swiss Made ! Parce que, justement, à ce prix, le bouclier suisse est nettement moins recherché : c'est le style qui parle, à l'ombre du rapport qualité-prix tel que le perçoit le consommateur, et non plus la force de la marque et de son marketing. Le petit côté Oyster vintage n'est pas forcément involontaire... 
◉◉◉◉ CLIN D'OEIL : l'autre jour, Business Montres (14 avril) vous racontait l'intervention du député socialiste Julien Dray, grand amateur et collectionneur de belles montres, qui avouait sur BFMTV sa passion pour les montres tout en rendant hommage à son grand-père horloger, à Alain Silberstein et à l'horlogerie française. Pour Belles Montres Online, Judikaël Hirel reprend la balle au bond et propose de nommer Julien Dray... ministre de la Relance horlogère [on a connu des missions ministérielles beaucoup plus tartes]. Pourquoi pas, quelle belle idée ! Julien Dray : « Il y a des talents. C'est bien là le problème de la France : on a les meilleurs maîtres horlogers, les meilleurs centres de formation horlogers aujourd'hui. L'horlogerie, c'est une des industries les plus en pointe, avec un taux de croissance de 8% ». Judikaël Hirel lève au passage un lièvre totalement scandaleux, parfois évoqué ici même sans soulever de questions chez les parlementaires : : « Le constat du plus horloger des hommes politiques est des plus justes : les meilleurs éléments, formés aux frais de la République dans les écoles de l'Hexagone, rejoignent la cohorte des frontaliers et des travailleurs “étrangers“ en Suisse, pour se mettre au service, avec un meilleur salaire, des plus grands noms de l'horlogerie suisse. Cherchez l'erreur »... 
◉◉◉◉ CLIN D'OEIL (2) : Judikaël Hirel poursuit : « Et si, pour une fois, on nommait un ministre compétent ? (...) Alors que les racines de l'horlogerie plongent tout autant au coeur de la France que de sa voisine helvétique, quand la seconde voit ses exportations horlogères caracoler, la première a laissé mourir jusqu'à la dernière trace d'une industrie florissante. Du temps de Voltaire jusqu'à la révolte des LIP, le made in France aura rythmé l'écoulement du temps. Et après le passage de la déferlante du quartz, que reste-t-il ? Rien ou si peu. (...) ... On se prend à rêver, que profitant d'une soudaine volonté de (vraiment) relancer des PME de talent en France et du vote d'un texte inepte sur les travailleurs frontaliers en Suisse, l'Etat fasse tout pour que les meilleurs horlogers français puissent vivre et travailler “au pays“, comme diraient les Bonnets Rouges, plus à l'ouest. (...) Nommer Julien Dray ministre de la relance horlogère, ou au moins chargé de mission extra ordinaire sur le sujet horloger ? Chiche » ! Au fait, cher Judikaël, c'est Alain Silberstein, pas Zylberstein (ci-dessus, à gauche : le stand Alain Silberstein du temps où l'horlogerie française faisait bonne figure à Baselworld ; à droite : cette horlogerie tenait aussi boutique boulevard Saint-Germain, à Paris)... ◉◉◉◉ LAURENT FERRIER : 11 chiffres arabes et un « chemin de fer » sur un cadran de couleur suffisent à créer l'illusion d'une montre plus sportive (ci-dessous et en haut de la page), même si le nouveau Galet micro-rotor 2014 peut se flatter d'un des meilleurs mouvements mécaniques – remontage automatique par micro-rotor optimisé – de la haute horlogerie. Laurent Ferrier a trop de culture horlogère pour se permettre le moindre déséquilibre sur ses cadrans, retouchés dans des teintes qu'on croirait d'origine [c'est-à-dire venus de l'âge d'or des montres suisses]. Finitions superlatives pour le mouvement exclusif à double impulsion directe au balancier, soins intenses pour le moindre détail des appliques ou des aiguilles, relief discret pour les chiffres du cadran : la séduction est au rendez-vous – le « papy de la nouvelle génération » peut en remontrer à bien des ses jeunes épigones... 
◉◉◉◉ ROLEX : très intelligente chronique de Serge Panczuk dans Bilan, à propos de la culture d'entreprise, avec un regard particulier sur l'actuelle affaire Rolex-Zenith. « (...) Rolex, l’une des marques les plus connues du monde, va semble t-il changer de CEO prochainement (source : Business Montres, 14 Avril 2014). En tant qu’amateur d’horlogerie et chroniqueur horloger à mes heures perdues, je ne peux que vénérer Rolex, icône parmi les icônes, légende absolue et trésor de la culture helvète. En tant que DRH par contre, je me suis toujours interrogé sur les effets internes de la culture du secret qui règne sur la marque à la couronne. Ultra exposée médiatiquement, admirée autant que raillée – à tort, Rolex est un des plus beaux exemples de ce qu’on appelle la “culture d’entreprise“. La consultante Ellen Wallach disait très justement que “la culture d’entreprise est comme la pornographie, c’est dur à définir mais quand vous la voyez vous savez ce que c’est“. Rolex, ce n’est pas un produit. Ce n’est pas non plus une entreprise. Rolex est – avant tout - une culture d’entreprise. Discrétion, stabilité, consensus, classicisme, tous ces mots peuvent décrire la « culture Rolex ». Même l’absence de réponse à un e-mail envoyé à la marque est un élément culturel. Une culture n’est ni bonne, ni mauvaise. Elle est. (...) La plus grande difficulté est liée au temps. Et c’est pour cela que l’exemple de Rolex sera intéressant à observer. Parce que le temps culturel n’est pas le temps de l’organisation. Et souvent, les conseils d’administration ou les CEO veulent coordonner ces deux temps si différents. L’idée semble bonne, or elle débouche souvent sur des catastrophes »... 
◉◉◉◉ MOVADO : merci, qui ? Cette Movado GMT avait été annoncée avant Baselworld 2014, mais Business Montres avait tout de suite remarqué [et fait remarquer à ses lecteurs] qu'elle comportait au moins trois erreurs sur le cadran (ci-contre : Business Montres du 2 mars 2014). Le groupe Movado a décidé de la retirer du catalogue et des collections de la marque. Deux villes erronées sur vingt-quatre fuseaux horaires, c'est beaucoup et ça ne fait pas sérieux. Dommage, parce que cette Movado 800 GMT était par ailleurs plutôt réussie. Merci qui ? Merci, Business Montres... ◉◉◉◉ ZENITH : le mutisme étonnant du groupe LVMH au sujet du transfert de Jean-Frédéric Dufour reste stupéfiant pour une société cotée, mais il délie les langues au sein de l'état-major parisien, où cet « abandon du navire » est commentée de façon très contrastée. On apprend ainsi que, à l'arrivée de Jean-Frédéric Dufour aux commandes de Zenith, le groupe avait consacré près de 30 millions d'euros au rachat des stocks accumulés par Thierry Nataf dans tous les circuits : ce qui donne à peu près 60 millions de marchandises au prix public, soit plus d'un an de production en fonction de l'activité de la marque à l'époque. On comptait alors plus de 700 références en catalogue, chiffre ramené à un peu plus de 200 par Jean-Frédéric Dufour, même si la tendance s'était récemment inversée, avec des références qui se multipliaient pour satisfaire les besoins des boutiques dont les ouvertures ont elles aussi explosé... ◉◉◉◉ RJ-ROMAIN JEROME : les légendes contemporaines commencent au berceau ! C'est pour fêter les quatre ans (!) de l'éruption du volcan islandais qui avait mis toute l'Europe aérienne à genoux – le fameux Eyjafjallajökull, qui vomissait ses cendres en avril 2010 – que RJ-Romain Jerome relance une nouvelle « série limitée » de cette légende sortie de la Terre, puisque le cadran est recréé à partir de cendres volcaniques. La lave est très réalistement présente au coeur de ce cadran (émaillage à froid de Daniel Haas), les avions cloués au sol étant représentés par les aiguilles. Cette nouvelle édition Evo est logée dans le boîtier en 43 mm de la marque, encore plus contemporain. ous souvenez-vous de l'origine de cette montre et de sa vraie histoire ? C'était une révélation Business Montres du 21 avril 2010, mais on ne vous avait tout raconté : en fait, c'était une idée un peu folle de Manuel Emch, qui voulait juste créer un peu de buzz sur Internet, en imaginant ce que pourrait être une montre RJ-Romain Jerome qui prendrait le volcan islandais comme légende. Il ne s'agissait encore que d'une pièce unique, pensée comme une talking piece. Une simple image de synthèse, bricolée à la hâte, s'est mise à circuler sur les réseaux sociaux, avec le relais enthousiaste de Business Montres : la montre était un superbe concept, personne ne le niait. Elle plaisait à tout le monde et les commandes commençaient à arriver. Avec les réseaux sociaux, on ne sait jamais si et quand la mayonnaise prendra, mais ça accélère fort quand c'est le cas... Il ne fallait alors plus que la fabriquer et la commercialiser en une première série limitée, vite rallongée pour faire face au succès. Cette seconde édition [encore plus réussie] prouve que le volcan islandais n'est pas éteint et que ses cendres sont toujours chaudes... 
◉◉◉◉ BIOCÉRAMIQUE : tout le monde connaît les inconvénients spécifiques de la céramique, notamment sa relative fragilité aux chocs, qui réclame de la combiner avec des matériaux plus endurants ou plus colorés selon les besoins. Plusieurs équipes de chercheurs français ont réussi à mettre au point une céramique dont on peut orienter la construction interne avec une structure dix fois plus résistance : ces chercheurs, que nous présente la revue Nature, ont réussi à imiter la structure en « plaquettes » de la nacre naturelle (celle des coquillages, qui est ainsi constituée) – mais, cette fois, dans un composite de céramique beaucoup plus endurant, plus résistant aux agressions et plus rigide. Des propriétés mécaniques qui devraient intéresser les horlogers... ◉◉◉◉ HUBLOT : dommage que les nécessités du branding contemporain obligent cette montre à gâcher la pureté graphique de ses lignes très subtilement architecturées par le nom de la marque gravé sous le verre saphir – nom qui s'imposait d'ailleurs d'autant moins que l'exclusivité de cette ligne Haute joaillerie de montres Classic Fusion et de leur distribution les vouait à un public d'initiés forcément connaisseurs ! Peu importe : savourons le plaisir de cette série de tourbillons, dont l'étonnante version en émeraudes en taille émeraude (19,8 carats au total), qui dessinent cette montre comme un paysage de science-fiction revu et corrigé sous LSD. C'était une des pièces de haute joaillerie les plus étonnantes de Baselworld, qui regorgeait pourtant de propositions audacieuses... 
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...