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MERCREDI : Ne prenons pas le COSC pour ce qu'il n'est pas, mais prenons-le quand même pour l'ombre portée de ce qu'on nous cache en vain...

Surtout, soyons logiques en analysant les chiffres du COSC : s'ils traduisent une dynamique (positive ou négative), appliquons les déductions de cette évolution aux marques qui baissent comme à celles qui montent. D'autant que ça correspond aux informations qui remontent du terrain... ▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs …


Surtout, soyons logiques en analysant les chiffres du COSC : s'ils traduisent une dynamique (positive ou négative), appliquons les déductions de cette évolution aux marques qui baissent comme à celles qui montent. D'autant que ça correspond aux informations qui remontent du terrain...

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EN RÉSUMÉ
(le tout développé après le résumé ci-dessous)
Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures...
 
❏❏❏❏ FACE DE LUNE (ci-dessus : IWC en mode sélénite, remerciements Flo Jacquinot)... 
❏❏❏❏ LA MYSTÉRIEUSE CROISSANCE À LA BAISSE DE ROLEX... 
❏❏❏❏ L'OMBRE PORTÉE DU COSC SUR LA BULLSHITOLOGIE DES MARQUES... 
❏❏❏❏ COMME UN US MARINE CAMOUFLÉ DANS LA JUNGLE VIETNAMIENNE... 
❏❏❏❏ LES NEUF REMPLAÇANTS DE L'ÉQUIPE BUCHERER PARIS... 
❏❏❏❏ BONNE NOUVELLE : L'OR ROUGE EST À TOUT LE MONDE... 
❏❏❏❏ LE CASINO CHINOIS EST EN SURCHAUFFE...  
❏❏❏❏ LE NOUVEAU LUXE DE LA GÉNÉRATION DU MILLÉNAIRE... 
❏❏❏❏ L'OSTENTATION DE CE QU'ON EST, ET NON CE QU'ON A... 
❏❏❏❏ L'ERMITE HORLOGER DU LAC DE THOUNE SE DÉVOILE (ci-dessous : Beat Haldimann)...
❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏
 
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▶ LE ZAPPING DU MERCREDI
Une grosse poignée d'infos sur les montres,
notées à la volée, en vrac, en bref
et surtout en toute liberté éditoriale...
 
◉◉ LES ANNÉES PASSENT, LE COSC RESTE... Sans être le juge de paix de la profession, le COSC (Contrôle officiel suisse des chronomètres) en reste un des meilleurs baromètres, avec sa série de chiffres annuels sur les mouvements [pas les montres] certifiés chronomètre par une batterie de tests reconnus pour leur professionnalisme. Indépendant des marques, le COSC travaille dans la discrétion et ne publie ces fameux chiffres – que les médias perroquets confondent avec les ventes annuelles de montres – qu'avec circonspection. Les données 2014 viennent d'arriver et il est toujours intéressant de les comparer aux données des années précédentes pour en tirer quelques enseignements. En analyse globale, 1,701 million de mouvements ont été certifiés en 2014 pour 1,810 million de pièces déposées : c'est 0,8 % de certifications accordées en plus par rapport 2013 (1,688 million), mais nettement moins qu'en 2012 (1,732 certificats accordés) – admettons qu'il ne faut pas absolument y voir un signe de stagnation globale du marché, mais la tendance est globalement baissière. On se demande pour quelles raisons 6,1 % des pièces déposées n'ont pas été certifiées [et surtout quelle marque a eu le plus gros taux de refus de certification]. Impossible d'en savoir plus : le document officiel complet est à télécharger ICI (ça vous évitera les paraphrases des médias perroquets). Côté marques déposantes, c'est plus amusant... 
 
 Rolex : 781 336 pièces certifiées (dont 171 226 calibres féminins de moins de 20 mm), c'est nettement inférieur au total certifié en 2013 (804 896 certifications, qui succédaient aux 798 935 de 2012). Rolex a donc certifié encore de montres qu'en 2012 ! Rolex certifie la totalité de sa production Oyster et, désormais, Cellini : c'est donc un recul, d'autant que cette certification – qui ne correspond en rien au nombre de montres vendues, mais qui en reflète cependant l'évolution – concerne également un certain nombre de mouvements non vendus emboîtés et destinés au SAV ou au stockage stratégique de la marque. Disons que la certification est l'ombre portée des ventes, avec les déformations que cela suppose. Donc, décroissance de Rolex, ce qui ridiculise au passage les affirmations des analystes qui voyaient la marque progresser de 20 % en 2014 : comment peut-on progresser avec des certifications en recul, même en tenant compte d'un possible recyclage des stocks stratégiques constitués au cours des années précédentes ?
 
 Omega  : 476 898 pièces certifiées en 2014 pour le deuxième plus gros déposant (dont 25 201 calibres de petite taille), c'est un peu plus qu'en 2013 (447 477 certificats, contre 566 830 pièces certifiées en 2012 : là encore, ça recule globalement !), mais ça peut tout simplement traduire la fin de la montée en puissance des montres certifiées dans l'offre Omega, avec une baisse sensible des quantités vendues sur les marchés [ce qui correspondrait à la situation internationale de la marque et à la pause de sa croissance]...
 
 Breitling : 117 133 pièces certifiées en 2014 pour le troisième plus gros déposant de calibres à « cosquer », contre 155 737 pièces en 2013 et 163 999 certificats en 2012. La baisse est d'autant plus sensible que la marque se flatte de certifier chronomètre la totalité de sa production (soit 106 403 mouvements mécaniques et 10 730 mouvements à quartz). Ce recul marqué – en baisse de 34 % par rapport à 2008 – n'étonnera que ceux qui croient ce que racontent les CEO : nous l'avons dit et écrit à plusieurs reprises, Breitling est une des marques les plus malades du Top 25 de l'horlogerie suisse – encore un dégât collatéral du mythe de la verticalisation salvatrice...   
 
 Tissot : 130 848 pièces certifiées en 2014, c'est presque le double qu'en 2013 (62 830 pièces, pour 53 203 certificats en 2012), ce qui traduit l'extraordinaire dynamique de la marque en Asie. Pourquoi admettrait-on ce courant ascendant dans l'ombre portée des certifications Tissot pour nier qu'il soit descendant pour d'autres marques ? La valeur d'un baromètre s'éprouve dans tous les sens...
 
 Mido : avec 43 574 certifications en 2014, la marque jumelle de Tissot fait moins bien qu'en 2013 (72 949 pièces) et qu'en 2012 (66 120 pièces, la marque Mido dépassant alors Tissot), ce qui signifie que le Swatch Group a a concentré ses efforts sur sa marque-phare (Tissot), dont la progression de l'offre certifiée est ahurissante de rapidité. Rappelons que, en 2008, Tissot et Mido ne certifiaient que respectivement 10 870 et 3 767 montres chronomètres...
 
 Le reste est un peu anecdotique, avec 21 268 certifications pour Chopard (21 960 pièces certifiées en 2013, mais 24 859 certificats en 2012), 12 640 certifications 2014 pour Panerai (20 853 en 2013, 28 172 certificats en 2012, mais ça ne veut rien dire de probant), la course à la certification des marques Swiss Made très actives en Chine du fait de leurs capitaux chinois [27 603 certificats pour Enicar, 17 604 pour Ernest Borel, 6 313 pour Ball Watch, ce qui confirme au passage l'explication pour l'envolée de Tissot, voir ci-dessus], ajoutons-y les 10 432 certificats de Titoni, qui ne vend pratiquement qu'en Chine, les 6 668 certificats décrochés par les Britanniques de Bremont ou les bizarres 4 956 montres chronomètre accordées à Invicta. Rigolo : Richard Mille n'a demandé et obtenu qu'un seul certificat de chromètre en 2014 (sans doute l'exigence d'un client) – un seul aussi pour Girard-Perregaux (mais il s'agissait d'une montre de poche) et pour Urban Jürgensen... 
 
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◉◉ BOMBERG ENFILE SA TENUE DE CAMOUFLAGE : amusante série estivale chez Bomberg (la marque des jouets de garçon lancée par Rick de La Croix), avec une Bolt-68 mieux camouflée qu'un US Marine dans la jungle vietnamienne (ci-dessus). Les couleurs psychédéliques nous précisent que le Marine avait dû fumer un drôle de gazon pour en arriver à cette aiguille jaune du chronographe. Le boîtier aux flancs moletés doit être une allusion à la lunette du fusil pointé par ce tireur d'élite, qui ajoute à ce dandysme estival la possibilité de porter sa Bolt-68 au bout d'une chaîne, en montre de poche (il suffit de retirer le boîtier de son berceau de poignet pour le loger dans le médaillon au bout de la chaîne). Concept pointu, esthétique exigeante, clin d'oeil formel à la tradition horlogère : du Bomberg tout craché...
 
◉◉ CHERCHEZ L'ERREUR : au cours des douze derniers mois, les profits des entreprises chinoises ont reculé en moyenne de 10 %, mais la capitalisation boursière chinoise a augmenté de 150 % (Shanghai), parfois du double (Shenzhen). Les introductions en Bourse se multiplient, avec des entreprises aux structures plus opaques les unes que les autres. La spéculation est un sport national, « dans une ambiance de casino surchauffé », nous dir Philippe Béchade, l'analyste non-conformiste de l'économie. Des dizaines de millions d'investisseurs un peu novices et passablement abrutis engloutissent des centaines de millions de dollars dans des conglomérats improbables : les sites sociaux chinois sont pleins de graphiques qui promettent le ciel à ceux qui y croient et qui engloutissent leurs économies dans ce brasier attisé par un gouvernement chinois qui s'évite ainsi de faire fonctionner la planche à billets pour financer son secteur industriel et commercial en difficulté. Quand la bulle crèvera, la Chine s'éveillera...
 
◉◉ SUITE DE NOS RÉFLEXIONS SUR L'AVENIR DU MARCHÉ DU NOUVEAU LUXE, horloger ou non, dans la lignée des récentes expressions publiques de Johann Rupert, l'actionnaire du groupe Richemont (Business Montres du 15 juin et Business Montres du 16 juin) : un article intéressant à ce sujet dans le Washington Post (« Pourquoi Louis Vuitton, Gucci et Prada sont en difficulté »), pour évaluer les mutations en cours, qui ont vu les nouveaux consommateurs asiatiques faire en deux ou trois ans le chemin vers le no logo qui avait pris vint ou trente ans aux consommateurs occidentaux. Autre lecture utile : une note d'Unity Marketing sur les difficultés de marques de luxe bien établies à se connecter aux nouvelles générations de consommateurs de luxe (Génération Millenium), dont elles ne comprennent pas les codes (lire également : Millenials on Road to Affluence). Clé d'interprétation fondamentale : les jeunes gens riches ne se posent pas la question d'un luxe capable de traduire ce qu'ils ont, mais celle d'un luxe qui peut exprimer ce qu'ils sont. L'être plutôt que l'avoir. La montre fonctionnelle plutôt la Rolex ostentatoire. La marque horizontale et relationnelle plutôt que la maison verticale et surplombante. Et si le luxe traditionnel était soluble dans la connexion numérique ? On en revient à Johann Rupert, qui vient de lancer un appel quasi-désespéré à Bernard Arnault et à François-Henri Pinault pour que Richemont, LVMH et Kering unissent leurs forces pour créer une offre numérique de poids sur le marché du luxe...
 
◉◉ L'OR ROUGE EST À TOUT LE MONDE ! Pas de souci pour les 17 marques de luxe du groupe LVMH (notamment Hublot et Bvlgari), du groupe Richemont (IWC, Montblanc) et du groupe Swatch (Omega, Blancpain), mais aussi Rolex, Breitling, Ulysse Nardin ou Franck Muller, qui utilisaien t les mots « or rouge » pour certaines de leurs marques : elles pourront continuer à le faire. Les juges de Carlifornie ont décidé que ces mots étaient génériques, donc à la disposition de tous, quoiqu'ils aient été déposés (comme red gold) par la jeune marque éponyme du designer Chris Aire. En 2010, il avait assigné ces marques pour « contrefaçon » (révélation du 27 septembre 2010) et les juges lui avaient donné raison en première instance. Les marques ainsi accusées ont accumulé les preuves de l'usage générique de ces termes, mais Chris Aire entend poursuivre ce duel judiciaire aussi longtemps que possible pour, nous dit-il, « protéger sa propriété intellectuelle »...
 
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◉◉ EN BREF DE CHEZ BREF, EN VRAC DE CHEZ VRAC (DANS LE STYLE MICRO-BLOGGING) : quelques informations notées à la volée, ici, là et ailleurs, parce qu'il faut les connaître, mais sans qu'il soit utile de s'apesantir puisqu'elles parlent d'elles-mêmes...  MOOG PARIS : bille ou bulle, la nouvelle Zoom de Moog (ci-dessus), avec son bracelet interchangeable (on glisse le lien sous le boîtier) et son prix câlin pour l'été (20 euros le bracelet, 110 euros à 500 euros le boîtier selon le sertissage et l'habillage)...  DIAMANTS : le GIA et l'IGI (instituts officiels de gemmologie) ont repéré, dans des lots de diamants soumis à leur expertise, des pierres de couleur « traitées » pour être surclassés, mais sans pouvoir préciser quel avait été ce traitement d'origine inconnue. On évoque une sorte de dépôt à la surface de la pierre, l'opération n'étant décelable qu'à une grossissement de 500 fois. Il ne s'agit en tout cas ni d'un traitement thermique, ni d'un traitement chimique...  SEIKO : intéressante visite virtuelle et interactive du musée Seiko, pour ceux qui n'ont pas le temps de faire le détour par Tokyo. Excellente présentation des horloges japonaises et des objets du temps pré-européens...  RALPH LAUREN : faute de trouver le succès escopté sur le terrain horloger, Ralph Lauren se tourne vers le terrain de la joaillerie et de la bijouterie. Luc Peramond, l'actuel CEO de la marque, explique dans HH Magazine comment il compte baser sa croissance sur la joaillerie...  BULLSHITOLOGIE : les sept calembredaines que les marques suisses essaient de nous faire gober à propos des montres connectées (Chroniques de la débâcle #6 : Business Montres du 17 juin). Ce n'est pas parce qu'on parle moins des smartwatches qu'elles se vendent moins – au contraire : ça doit être pour prouver son sens de l'humour qu'Apple s'apprête à ouvrir un nouvel Apple Store sur les Champs-Élysées, à la place de l'ancien Queen BUCHERER PARIS : alors que certaines des marques initialement présentes dans le mégastore parisien du groupe Bucherer songent à s'éclipser, neuf nouvelle références devraient y faire leur apparition. Annoncées : les maisons Ulysse Nardin, H. Moser & Cie, Bell & Ross, Poiray, Frédérique Constant, Glashütte Original, Hamilton, Vulcain et même Parmigiani Fleurier. On sera moins dans le haut de gamme et dans les coulisses du groupe Richemont, mais davantage dans une horlogerie créative, indépendante, accessible et plus jeune...  HALDIMANN : un nouveau site pour Beat Haldimann, le « trésor vivant » de l'horlogerie suisse, issu d'une famille d'horlogers qui remonte au XVIIe siècle et créatif étonnant pour un homme aussi pétri de traditions mécaniques. Il ne fait rien (ou si peu) à la machine et (presque) tout à la main (vidéo de découverte ci-dessous)...
 
 
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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