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MERCREDI : Pour semer la panique, pas de besoin de smartwatch, la 31 536 001e seconde de l'année 2015 risque de mettre tout le monde d'accord !

Rassemblée à Las Vegas, la planète high-tech acclame les montres connectées européennes (notamment françaises). Parce qu'elles ressemblent à de vraies montres. Pendant ce temps, les manufactures horlogères suisses rêvent de vendre encore plus cher encore moins de montres...  ▶▶▶ EN RÉSUMÉ Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures (développements ci-dessous)... ❏❏❏❏ LA BELLE …


Rassemblée à Las Vegas, la planète high-tech acclame les montres connectées européennes (notamment françaises). Parce qu'elles ressemblent à de vraies montres. Pendant ce temps, les manufactures horlogères suisses rêvent de vendre encore plus cher encore moins de montres...

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EN RÉSUMÉ
Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes,
rumeurs & murmures (développements ci-dessous)...
 
❏❏❏❏ LA BELLE AVENTURE D'UN NOUVEAU MOUVEMENT MÉCANIQUE PUREMEN FRANÇAIS ❏❏❏❏ TATOO-HOMMAGE AU TEMPS (ci-dessus) ❏❏❏❏ TIENS, C'EST LE NOUVEAU MOUVEMENT MÉCANIQUE DÉVELOPPÉ PAR LA NOUVELLE MARQUE LEROY ❏❏❏❏ LA SECONDE QUI PEUT TOUT DÉTRAQUER SUR INTERNET ❏❏❏❏ LES MONTRES CONNECTÉES MISENT SUR LA MODE ❏❏❏❏ COMMENT LES SUISSES LAISSENT PARTIR SANS EUX LE TRAIN DES SMARTWATCHES ❏❏❏❏ LES IMÉBÉCILES QUI ONT TROP REGARDÉ LE DOIGT AU LIEU DE REGARDER LA LUNE ❏❏❏❏ LOUIS XVI MARTYRISÉ UNE SECONDE FOIS... ❏❏❏❏ QUAND CE N'EST PAS CHER, ÇA PART TOUT SEUL (ci-dessous : Costco, Californie) ❏❏❏❏
 
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▶ LE ZAPPING DU MERCREDI
À la volée, en vrac, en bref et en toute liberté,
des histoires de mécaniques, de secondes,
de crétins qui ne regardent pas la Lune 
et de montres connectées bien dessinées... 
 
LouisXVILouvre-Businessmontres◉◉ LOUIS XVI : comment, vous ne connaissez pas les montres Louis XVI ? Figurez-vous qu'elles prétendent au Swiss Made le plus irréprochable – même si on se demande où ces montres ont pu trouver de tels mouvements en Suisse. La preuve, l'adresse postale et l'adresse Internet de la marque Louis XVI sont suisses : c'est dire si ça fleure bon le rösti ! Les collections jouent avec les grands noms de l'histoire de France – même si le marketeur de service a visiblement plus dévoré les romans d'Alexandre Dumas que  les livres d'histoire de Pierre Gaxotte. On se promène ainsi de la ligne Danton aux collection Fraternité, Aramis, Versailles, Voltaire ou Saint-Denis : on ne va quand même pas se formaliser pour l'intrusion d'un chevalier de la Renaissance (ci-dessous) dans une ambiance de la fin du XVIIIe siècle : quel est l'Européen qui sait situer la dynastie Ming à un ou deux siècles près ? La collection Louvre (ci-contre) vise à exprimer la quintessence des beaux-arts helvétiques de la montre – même si on peut trouver un peu trop prononcé l'accent allemand et le maquillage vaguement chinois de l'ensemble. Il faudrait vraiment avoir mauvais esprit pour douter d'une telle application dans le recours aux principes généraux de la communication horlogère la plus orthodoxe : après tout, Louis XVI se contente de faire tout bas ce que les grandes marques font tout haut – même les prix sont suisses : comptez 850 francs suisses pour la montre automatique Louvre ci-dessus !
 
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◉◉ MOUVEMENT MÉCANIQUE FRANÇAIS : une enveloppe d'environ 8,5 millions d'euros (10,2 millions de francs suisses) de fonds publics vient d'être débloqués par l'Etat français pour financer la mise au point d'un mouvement mécanique purement « Made in France ». Ces fonds proviennent d'un programme national Innovation stratégique industrielle (ISI) soutenu par la banque publique d'investissement Bpifrance. Ces fonds seront répartis entre différents laboratoires de Franche-Comté (Femto-ST, Utinam, Institut Irtes), le LEM3 de l'université de Lorraine et quelques entreprises régionales de sous-traitance : ils bénéficieront directement au seul horloger embarqué dans l'opération, la maison Péquignet (Morteau). L'idée fondamentale est d'accélérer la création de ce mouvement en hybridant les techniques de microfabrication non horlogères (microtechniques, robotique, traitements de surface, etc.) pour les appliquer au champ horloger. Les recherches et développements seront réalisés grâce à la plateforme technologique MIFHysSTO, qui permettra en particulier d'industrialiser les composants les plus sensibles et les plus complexes du futur mouvement mécanique tricolore – qui ne relève pas de l'open source à proprement parler, mais qui sera ouvert aux marques (françaises) qui souhaiteraient l'utiliser. C'est encore confidentiel, mais les études en cours portent notamment sur la mise au point d'échappements innovants, avec des spiraux au silicium et des balanciers issus de l'avant-garde nanotechnologique. Péquignet utilisera ces avancées pour une mise au point plus rapide de son propre mouvement de base – celui qui est actuellement développé en parallèle au (tristement) célèbre Calibre royal. On parle localement de 60 millions d'euros de chiffre d'affaires de retombées économiques, avec la création espérée d'environ 250 emplois. Et si la France redevenait une grande nation horlogère ? 
 
get-attachment◉◉ LEROY : récemment reprise en main par Olivier Müller (ex-CEO de Laurent Ferrier), la marque Leroy se prépare à renaître en 2015. Sans méchanceté, on peut remarquer que c'est la quatrième « renaissance » en vingt ans, mais admettons que, cette fois, ce soit la bonne. Au programme des réjouissances, prévues pour Baselworld, deux mouvements mécaniques entièrement développés, construits et assemblés « à la maison » – c'est-à-dire en vallée de Joux, chez MHVJ, qui sert actuellement de maison mère et d'incubateur à Leroy, mais qui devrait rapidement devenir, si le succès est au rendez-vous, une « manufacture Leroy » à part entière. Devant l'établi (ci-contre), avec le premier mouvement L 200 qui fait tic-tac entre ses doigts, Magic Karsten (Frassdorf) ou, pour ceux qui ont du mal à se faire à ses manières de Frison rugueux, Panzer Karsten : l'ex-animateur horloger de Fabrication de montres normandes et de Heritage Watch Manufactory a logé dans ce mouvement un gros quart de siècle d'expérience méchanicienne, tant dans les montres néo-classiques contemporaines que dans la restauration de pièces anciennes. Pour le design de la montre et le dessin de son mouvement, Leroy a mobilisé Éric Giroud (bien connu de nos lecteurs pour les « machines » imaginées avec Maximilian Büsser). Bref, de la haute mécanique pour les amateurs de belles montres...
 
◉◉ INVICTA : il en faut pour tous les goûts quand on s'adresse au public américain. Pour une poignée de dollars, on s'arrache les montres Invicta – marque pas forcément située dans le dessus du panier – chez les déstockeurs américains comme Costco (Californie : image ci-dessus)...
 
◉◉ SMARTWATCHES (1) : les montres connectées s'imposent comme les vedettes du CES, le grand salon électronique de Las Vegas, mais les horlogers suisses regardent partir le train ! Enfin, pas tous, puisque certaines maisons ont décidé de prendre leur destin en main, après dix-huit mois de tergiversations à nier les évidences [l'impact majeur des objets connectés sur l'économie de la montre traditionnelle] et à persuader les médias que tout allait pour le mieux dans une bulle horlogère sous contrôle : quand nous relirons, dans quelques mois, les opinions des super-perroquets de la presse horlogère à propos des smartwatches – comme d'habitude, c'était la « voix de son maître » – ou des signaux d'alarme tirés par Business Montres, on frémira à la pensée que ces « experts » soient considérés comme des connaisseurs. Comme d'habitude, quand on lui montre la Lune, le crétin de service regarde le doigt et répète ce que les autres lui disent du doigt : autant d'aveuglement, aussi longtemps et avec autant de suffisance, à propos des montres connectés relève du carton rouge éliminatoire : à croire que ces « journalistes » sont des agents de désinformation au service de ceux qui voudraient abattre les montres suisses... 
 
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◉◉ SMARTWATCHES (2) : heureusement, quelques CEO de grandes maisons tentent de sauver l'honneur. Jean-Claude Biver a le courage – tardif, certes, mais audacieux aux limites de la prise de risques – de repositionner TAG Heuer pour ce combat digne du Götterdammerung. Jérôme Lambert (Montblanc) a pris tout le monde de court avec son « e-bracelet » plus défensif que réellement stratgique, mais très smart dans son approche du marché. Bien sûr, Montblanc n'est pas la première marque à tenter le bracelet connecté sur une montre classique (les Coréens de Kairos avaient déjà lancé une offre T-strap sur ce terrain, mais avec un design et un style désastreux) : Montblanc est seulement la première grande manufacture suisse à s'y risquer. Après Montblanc et TAG Heuer, pour Baselworld, on attend Tissot [quel incroyable retard à l'allumage pour la T-Band, qui avait tout pour préempter le marché – sauf que son actionnaire n'y croyait pas !], Frédérique Constant, Festina, Fossil [ce qu'on a pu en voir est très prometteur, mais pas Swiss Made] et quelques autres, dont une marque de mode comme Guess, qui a signé un partenariat avec les montres Martian pour mettre lancer sa première smartwatch (ci-dessus). Si les marques de mode s'y mettent, c'est que la digue n'est pas loin de craquer : attention au tsunami ! 
 
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◉◉ SMARTWATCHES (3) : autre évolution sensible, très clairement vérifiable au récent CES de Las Vegas, l'apparition de montres connectées qui ressemblent à peu près à des montres. L'une de celles dont on a le plus parlé est l'Activity Pop des Français de Withings, une marque française, qui avait lancé l'année dernière une première série de montre-traceur d'activité Swiss Made dessinée comme une belle montre et qui revient cette année avec une proposition enthousiasmante à 150 dollars – Business Montres vous la signalait dès lundi dernier (5 janvier). Ne pas perdre de vue, non plus, la nouvelle offre de Connectedevice sur le terrain de la mode à forte valeur ajoutée connectée : la montre Cogito (ci-dessous et ci-dessus, pour le côté lifestyle) relève, elle aussi, du meilleur style français, avec traceur d'activités intégré, fonctions d'alerte, étanchéité [toujours utile quand on ne peut pas utiliser un smartphone non étanche en atmosphère mouillée] et tout ce qu'on peut exiger d'une montre contemporaine. Ce n'est plus une révolte, c'est une révolution : à la place d'Apple, on retarderait encore un peu le lancement de l'Apple Watch pour ne pas risquer de débarquer sur le marché avec une collection déjà obsolète par rapport aux évolutions de la demande...
 
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◉◉ 31 536 001 SECONDES  : l'année 2015 devrait logiquement compter trente-et-un millions cinq cent trente cinq mille secondes. Sauf que l'Observatoire de Paris, qui décide de l'heure UTC, nous avertit qu'il faudra ajouter une seconde supplémentaire le 30 juin à minuit : au lieu de passer à 00:00:01 après 11:59:59, nos horloges officielles afficheront 11:59:60. Cette seconde supplémentaire est destinée à rattraper le retard de la rotation de la Terre par rapport au « temps atomique » idéal : du fait de la l'influence de la Lune et des marées, la planète perd 2/1 000e de seconde par jour – qu'il faut bien compenser par une « seconde intercalaire » supplémentaire. Sauf que cette pratique, sans inconvénients dans l'ère pré-Internet, devient une procédure à risques en ambiance 2.0, alors que de plus en plus de systèmes informatiques interconnectés sont calés sur l'heure atomique. En 2012, la précédente seconde intercalaire avait sérieusement perturbé tous les réseaux (Google, Linkedin, etc.) qui ne s'y étaient pas préparés. On redoute le pire pour cette année, qui verra la 26e seconde ajoutée depuis la création de l'heure UTC, en 1972. Toujours pratiques et à l'avant-garde de notre confort technologique, les Américains veulent supprimer cette seconde additionnelle, en coupant tout lien entre l'heure apparente (celle de la rotation de la Terre) et l'heure réelle (celle des atomes de césium qui rythment l'heure atomique). Les Britanniques – très attachés à leur heure de Greenwich, base d'un temps UTC lui-même établi à Paris – s'y opposent en considérant que le « temps civil » relie utilement l'homme au cosmos : ils se méfient d'un temps « hors sol » qui démoderait définitivement leur heure GMT. Il se peut que 2015 soit l'année d'une décision internationale au sujet de cette seconde vagabonde, qui risque cette année d'entraîner de sérieux flottements sur Internet, sinon dans les GPS qui n'auraient pas été révisés pour se caler sur cet ajout...
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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