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MERCREDI : Sans surprises pour le Zappeur, la banqueroute pour Antiquorum (version Izzi Trip), le mal au coeur avec Breitling et les licenciements dans les vallées...

Ne pas se fier aux statistiques d'exportation, trompeuses et biaisées quoiqu'elles ne puissent plus cacher grand-chose de la décroissance en cours : la bulle horlogère s'affaisse et on ne voit pas, à l'horizon, de moteur de croissance...  ▶▶▶ EN RÉSUMÉIndiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures (développements ci-dessous)... ❏❏❏❏ BREITLING : vomitorium ? ❏❏❏❏ …


Ne pas se fier aux statistiques d'exportation, trompeuses et biaisées quoiqu'elles ne puissent plus cacher grand-chose de la décroissance en cours : la bulle horlogère s'affaisse et on ne voit pas, à l'horizon, de moteur de croissance...

50 YEARS CHARLES DARWIN RESEARCH STATION
 
EN RÉSUMÉ
Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes,
rumeurs & murmures (développements ci-dessous)...
 
❏❏❏❏ BREITLING : vomitorium ? ❏❏❏❏ TAG HEUER : adieu au Rocher ? ❏❏❏❏ SAMSUNG : au doigt et à l'oeil ? ❏❏❏❏ BVLGARI : trois couleurs ? ❏❏❏❏ HYPER-COMPLICATION : Graves contre Leroy ? ❏❏❏❏ LVMH : repositionnement ? ❏❏❏❏ IWC : Galapagos business ? Une magnifique image (ci-dessus) du partenariat entre IWC et la fondation Charles Darwin, aux Galapagos : pour une fois que les montres de luxe – surtout les montres de plongée – servent à quelque chose... ❏❏❏❏ ANTIQUORUM : banqueroute ? ❏❏❏❏ FRANCK MULLER : on dîne chinois ou chez Francesco ? ❏❏❏❏ LICENCIEMENTS : des offres d'emploi terroristes ? 
 
ZEROG-BUSINESSMONTRES
 LICENCIEMENTS HORLOGERS
L'art et la manière de camoufler la réalité...
◉◉ PAS LA PEINE DE SE FAIRE DES ILLUSIONS sur l'actuelle situation de l'emploi dans l'horlogerie ! Ce n'est que le début d'une grande vague de licenciements, mais les opérations seront plus discrètes qu'en 2008-2009, pour ne pas désespérer les actionnaires et les analystes – qui croient toujours que tout va très bien Madame la Marquise et pour ne pas avoir trop de problèmes avec les autorités locales. De partout, les mauvaises nouvelles tombent, chez les fournisseurs comme chez les marques ! Les marques, les groupes et les manufactures les plus portées sur les licenciements [on ne parle donc pas ici du Swatch Group, dont on espère qu'il aura dans cette crise le même comportement éthique et digne que dans la précédente] ont à leur disposition une boîte à outils très élaborée pour le camouflage des emplois à dégager. Quelques exemples... 
 L'OFFRE D'EMPLOI TERRORISTE : ce n'est plus de l'embauche, mais de la communication. On fait savoir haut et fort, par des page achetées dans les journaux, qu'on recrute. Sauf que les postes ouverts sont des « oiseaux rares » hyper-spécialisés à peu près impossibles à trouver sur le marché – genre « maître-horloger régleur spécialiste du Poinçon de Genève » : au Locle, ils ne courent pas les rues. Ce qui compte, c'est l'effet produit sur l'inconscient collectif. Pendant ce temps-là, on dégraisse en douce !
 L'ENGAGEMENT-DÉGAGEMENT : apparemment, les contrats temporaires ne sont plus à la mode. On ne les renouvelle plus, mais en gardant et en reconvertissant les éléments les plus indispensables en contrats de travail réguliers. 90 postes sacrifiés pour 10 postes consolidés – ceux qu'on mettra en avant, bien sûr !
 LE SAUT TECHNOLOGIQUE : quand il fallait trois opérateurs pour une machine d'ancienne génération, il n'en faut plus qu'un pour trois machines de nouvelle génération. Rien à dire, c'est le progrès ! Les actionnaires préfèrent toujours investir sur des machines plutôt que sur des emplois.
 L'AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL : très malin et très discret ! On passe d'un rythme en 3 x 8 à un rythme en 2 x 8, et c'est une équipe de nuit qu'on dégage – sans qu'on ait le courage de l'avouer ouvertement. Par pincées de quatre ou cinq, impossible de voir la différence, sinon que la charge de travail s'accroît dans la journée... 
 ET TOUT LE RESTE, LA ROUTINE : les frontaliers français qu'on dégage en premier, les contrats intérimaires non renouvelés, les personnels qu'on se prête d'une manufacture désoeuvrée à une autre confrontée à une commande inopinée, le chômage technique partiel et ponctuel qui sert de masque de beauté cosmétique à une horlogerie qui ne s'est jamais mieux portée. Les bonnes vieilles habitudes sont de retour...
 
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 LE ZAPPING DU MERCREDI
Noté à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...
 
◉◉ ANTIQUORUM : quoique vidée de tous ses actifs au profit d'Antiquorum New York et de la nouvelle structure Antiquorum Genève, puis comiquement rebaptisée Izzi Trip (en hommage parodique à Osvaldo Patrizzi : révélation Business Montres du 12 mars 2013), l'ex-Antiquorum SA vient d'être déclarée en banqueroute par les juges genevois. C'était une anticipation Business Montres du 23 mai dernier, qui signalait que cette menace de banqueroute était une urgence absolue pour les dirigeants d'Antiquorum, lesquels prenaient le risque – en ne payant pas leurs dettes (un peu moins d'un million de francs suisses) vis-à-vis de quelques créanciers – de se voir ultérieurement reprocher une faillite frauduleuse après transfert des actifs à des structures parallèles. Ainsi, petit à petit, un nouveau paysage se dessine dans l'affaire qui opposait Osvaldo Patrizzi à ceux qui l'avaient expulsé d'Antiquorum : tout se passe comme les « putschistes » anti-Patrizzi brûlaient leurs vaisseaux dans une étrange fuite en avant. Cette mise en faillite d'Antiquorum (vesion Izzi Trip) a d'ailleurs pour effet involontaire de suspendre toutes les autres procédures en cours contre Osvaldo Patrizzi – lequel est toujours actionnaire et va pouvoir, entre autres, demander à l'Office des faillites d'enquêter sur ce qu'a bien pu devenir le stock de 26 millions de dollars de montres dont la justice américaine l'a reconnu seul propriétaire. Une fois de plus, ce nouvel épisode judiciaire relance la partie...
 
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◉◉ FRANCK MULLER : la nouvelle boutique de Hong Kong (sur Causeway Bay : ci-dessous) est aussi spectaculaire de jour que de nuit (ci-dessous), détail qui a son importance dans une ville vouée au shopping pratiquement vingt heures sur vingt quatre. 600 mètres carrés sur quatre niveaux, des salons privés, deux restaurants (le Francesco : un italien avec des allusions chinoises et le Eighteen Sharp : un chinois avec des citations occidentales – Eighteen Sharp étant l'adresse postale sur Sharp Street East) et une volonté de plaire au grand public aussi bien qu'aux collectionneurs de pièces rares, venus trouver à Hong Kong des montres introuvables ailleurs. Le design des salons relève d'un goût cossu italo-contemporain (ci-dessus) qui ne déplaira pas aux clients locaux, le premier étage étant dévolu aux marques-soeurs Backes & Strauss et Cvstos...
 
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◉◉ HYPER-COMPLICATIONS : la montre « Graves » de Patek Philippe dont nous avons raconté l'étrange destin sous le marteau, hier comme demain (Business Montres du 27 mai), était-elle vraiment, lors de sa création (1932), la « montre-la-plus-compliquée-du-monde » ? Ce hochet de vanité est très disputé entre les horlogers : qu'on se souvienne ici, pour les montres-bracelets de la querelle entre l'Aeternitas de Franck Muller et l'Hybris Mecanica de Jeager-LeCoultre, débat finalement tranché, document téléchargeable à l'appui, par Business Montres le 12 novembre 2009). Il semblerait bien que la fameuse montre Leroy 01 de 1900 soit restée, même du temps de Henry Graves Jr et en dépit des affirmations de Patek Philippe à l'époque, la « montre-la-plus-compliquée-du-monde ». Le débat avait été tranché en faveur de Leroy, voici quelques années, par l'historien-expert horloger Joseph Flores, après examen attentif de la Leroy 01 (ci-dessus). Ses conclusions étaient formelles : « La montre Leroy donne 17 indications concernant la mesure du temps, soit 20 avec heures, mi,nute et secondes, + 1 complication (raquetterie) + 5 complications autres que la mesure du temps, soit 25 indications au total. La montre Patek Philippe donne 19 indications concernant le temps, soit 22 avec heures, minutes et secondes, + 1 complication (double remontoir), soit 20 indications au total. Sur le plan de la mesure du temps, c'est Patek Philippe qui l'emporte avec 22 contre 20. En comptant les complications de tous ordres, c'est la Leroy 01, avec 25 contre 24 à Patek Philippe »...
 
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◉◉ SMARTWATCH : joli concept de Samsung, même si ce n'est encore qu'un simple projet, mais le brevet américain n° 20140143785 déposé par le géant coréen de l'électronique laisse rêveur sur la possibilité d'avoir à une montre connectée à reconnaître des gestes pour gagner du temps et de l'intelligence au poignet. Une commande par geste, autant de touches, de poussoirs et de boutons en moins sur la montre elle-même (source : Sammy Today)...
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◉◉◉◉ BREITLING : la marque s'impose comme partenaire horloger du projet (suisse) Zero-G, qui consiste à proposer une expérience d'apesanteur (une quinzaine de séquences d'une vingtaine de secondes) à 80 passagers – partagés en trois catégories (VIP, premium et tout-venant) en fonction du confort de la cabine qui leur est proposée (image en haut de la page). Comme il y a toujours beaucoup de reflux gastriques pendant ces passages en apesanteur, déstabilisants pour l'oreille interne du commun des mortels, autant choisir ses copains de vomitorium ! Ces passagers seront équipés d'une montre S3ZeroG (ci-contre), qui leur servira de carte d'embarquement et qui ne sera commercialisée qu'à l'occasion de ces événements, prévus dans les aéroports du monde entier (voir le site pour la carte des réjouissances : uniquement France et Suisse pour l'ouest européen). Dommage, la montre est à quartz (calibre Breitling 73 certifié chronomètre), mais son boîtier en titane ne déséquilibrera personne pendant les phases hors gravité (vidéo ci-dessous)...
 
 
news_image.3838143◉◉ QUELQUES PETITS RIENS SUR UN PETIT PEU DE TOUT : même Bulgari se met à l'heure du Brésil, avec cette Octo Bi-retro Brazil qui rend hommage aux couleurs du drapeau brésilien (ci-contre). C'est un peu de l'ambush marketing, mais c'est toujours ça de gagné pour faire bonne figure à Rio de Janeiro, surtout quand on n'est pas aussi fortement impliqué dans le foot marketing que les cousins LVMH de Hublot ou de TAG Heuer... ◉◉ TAG HEUER : à propos d'ambush marketing et en se souvenant que le contrat TAG Heuer pour le Grand Prix Monaco [le seul prestigieux qui échappe encore à l'omniprésence de Rolex] ne court plus que pour deux années, il semblerait que la direction de TAG Heuer ait acté l'impossibilité de résister financièrement au rouleau compresseur Rolex, qui veut absolument s'imposer en full set dans la principauté (Grand Prix de F1, tennis, yachting et plus encore) et qui mettra le prix qu'il faudra pour convaincre les exploitants du Grand Prix de changer de partenaire. Du coup, les deux années de contrat qui restent à honorer seront effectuées en mode mineur : pas sûr que le yacht TAG Heuer qui brillait de mille feux à l'entrée du port ces dernières années soit toujours à l'ancre l'année prochaine ! Comment ne pas y voir une sorte de revanche tardive pour Jean-Claude Biver, qui pilote aujourd'hui le pôle horloger de LVMH [donc, TAG Heuer), qui n'avait jamais bien vécu – quand il était le partenaire horloger officiel de la F1 (avant Rolex) – le fait d'être « exclu » de Monaco, dont TAG Heuer avait le monopole horloger... ◉◉ SMARTWATCH : les Chinois commencent eux aussi à s'y mettre, avec une proposition Rikomagic M3 qui n'a pas grand intérêt [fonctionnalités limitées, système d'exploitation aberrant, design médiocre, etc.), sinon pour nous signaler que la guerre se jouera sur le terrain des prix. Cette M3 débarque sur le marché à 70 euros – sans doute histoire de tester la solidité de ce plancher pour l'offre en montres connectées... ◉◉ LVMH : « Comment LVMH rattrape son retard dans les montres » (intéressant article de Thiébault Dromard dans Challenges). Business Montres y étant bien cité, nous serons donc indulgents pour les imperfections géographiques d'un texte qui situe les fromages de Jean-Claude Biver dans la vallée de Joux. Ce qui est important, c'est d'y décoder une partie de la stratégie de Jean-Claude Biver pour le positionnement respectif de ses trois marques : la patron du pôle horloger de LVMH a été trop longtemps à l'école de Nicolas Hayek pour n'en avoir pas retenu le concept d'étagement pyramidal des marques [TAG Heuer à la base, Zenith au centre et Hublot à la pointe], en fonction de leur prix moyen sur le marché. Ce qui, à terme, conduit à se poser des questions sur l'actuelle stratégie industrielle de TAG Heuer – sans parler de la stratégie marketing (voir l'information ci-dessus)... ◉◉ ARMIN STROM : encore une montre pour le poker, sans complication mécanique dédiée à ce sport de poignet, mais avec un tourbillon gravé d'une quinte flush au verso (ci-dessous). Mais encore ? C'est tout : superbe tourbillon mécanique...
 
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