MONTRES MILITAIRES : Des fascicules et des vraies fausses « répliques » qui ne suscitent aucun enthousiasme et qui frôlent l'arnaque historico-esthétique...
Le 06 / 09 / 2014 à 22:52 Par Le sniper de Business Montres - 1107 mots
Des chinoiseries « inspirées » par les plus célèbres montres militaires peuvent-elles vraiment intéresser les collectionneurs ? Les éditeurs de la série des fascicules « Montres militaires » prendraient-ils les amateurs pour des crétins ?
▶▶▶ « MONTRES MILITAIRES »Une compilation documentaire honorable, mais assortie de montres indigentes qui gâchent tout... ◉◉◉◉ EN DÉCOUVRANT CETTE SÉRIE DE FASCICULES lancés en France par les éditions Cobra, relais d'Eaglemoss, spécialiste britannique des encyclopédies « en tranche » vendues avec des objets …
Des chinoiseries « inspirées » par les plus célèbres montres militaires peuvent-elles vraiment intéresser les collectionneurs ? Les éditeurs de la série des fascicules « Montres militaires » prendraient-ils les amateurs pour des crétins ?
▶▶▶ « MONTRES MILITAIRES »Une compilation documentaire honorable, mais assortie de montres indigentes qui gâchent tout... ◉◉◉◉ EN DÉCOUVRANT CETTE SÉRIE DE FASCICULES lancés en France par les éditions Cobra, relais d'Eaglemoss, spécialiste britannique des encyclopédies « en tranche » vendues avec des objets de référence, on se dit que cette série a au moins quinze ans de retard. Avant la globalisation de l'information horlogère et avant l'entrée de cette information spécialisée dans la digitosphère [c'est-à-dire avant Internet, les forums et les réseaux sociaux], une telle série aurait ouvert les yeux et l'intelligence de nombreux amateurs potentiels, sans doute en provoquant de nouvelles vocations de collectionneurs de montres militaires. L'effort de documentation est tout juste honorable [vive le copié-collé, la traduction française par des rédacteurs aux compétences discutables n'arrangeant les approximations initiales], mais suffisant pour un grand débutant qui découvrirait que les montres ont une histoire et que le vecteur militaire est, depuis un siècle et demi, sinon davantage, le principal facteur d'accélération des progrès en horlogerie. Problème : ces informations sont à peu près partout disponibles en ligne, gratuitement, sans obligation d'achat du moindre fascicule... ◉◉◉◉ LA DÉCEPTION NAÎT TRÈS VITE du parti-pris commercial des éditeurs, qui ont choisi les modèles « emblématiques » sur des critères marketing (recrutement des acheteurs, lutte contre le taux d'attrition, etc.), et non sur des critères d'intérêt historique ou horloger. Certaines dénominations (voir ci-dessous) semblent franchement fantaisistes et elles feront hurler de rire les connaisseurs. La confusion devient encore plus vive quand les « répliques inspirées » finissent par ne plus ressembler du tout aux modèles originaux : les grosses ficelles du marketing fasciculaire ont leurs raisons que la raison ignore... ◉◉◉◉ LÀ OÙ ÇA DEVIENT TRAGIQUE, c'est quand l'éditeur de se mêle de vouloir rééditer une collection inédite de « montres inspirées des modèles emblématiques portées par les forces armées du monde entier » (commentaire off de la vidéo ci-dessus). C'est cette « inspiration » qui pose problème, encore que la sélection des modèles retenus soit elle aussi, comme on vient de le voir, questionnable : la rapport entre la montre originelle et la « montre militaire de collection » proposée aux acheteurs du fascicule est pour le moins élastique. Les codes esthétiques sont vaguement interprétés par des repompeurs en panne d'inspiration, la médiocrité de la qualité de fabrication [dans le goût des chinoiseries à quartz] achevant d'enlever toute illusion à l'amateur qui s'égarerait sur ce terrain. On est beaucoup plus dans la réplique asiatique des icônes horlogères européennes que dans la volonté pédagogique d'éduquer un grand public dépourvu de la moindre culture montres. ◉◉◉◉ LE PUBLIC DE CES FASCICULES TRUFFÉS D'OBJETS (qui confinent ici au gadget-souvenir) est généralement populaire et peu cultivé. Raison de plus pour le respecter en lui délivrant des informations fiables et sans lui faire croire qu'il va collectionneur des montres dont le prix de revient n'excède pas celui de l'achat du fascicule et dont la valeur comme « pièce de collection » ou comme « montre militaire » est fâcheusement voisine de zéro. On reste aux frontières de la publicité mensongère ! Au final, l'acheteur aura payé très cher des informations qu'il aurait pu collecter sans débourser un centime sur le Net et il se trouve embarrassé d'un coffret de montres à quartz qui finiront dans un vide-grenier : mieux vaut acheter une seule, belle et vraie montre militaire [on en trouve à partir de 200 euros]. D'autant que la promesse d'une garantie de deux ans – de toute façon obligatoire et réglementaire – n'est en rien une promesse de qualité et encore moins d'authenticité : on demande à voir l'état de ces montres dans deux ans (si elles sont portées) et les réactions du service après-vente si elles lui sont retournées. Dommage qu'on ait raté, avec ce lancement mal ficelé [à la limite de l'arnaque éditoriale, toutefois sans franchir légalement la ligne jaune], toute chance de propager une vraie culture horlogère et historique à un grand public demandeur... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...