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PRESSE HORLOGÈRE : Le groupe Jalou (« La Revue des Montres ») en redressement judiciaire – mais pour des raisons techniques et juridiques plus qu'économiques...

Forcé au redressement judiciaire après sa condamnation à une très lourde amende, l'éditeur français de « La Revue des Montres », pilier européen des médias horlogers, se protège contre la rapacité d'un de ses créanciers russes...  ▶▶▶ LA REVUE DES MONTRESLe redressement judiciaire du groupe Jalou (éditeur de La Revue des Montres) a des raisons plus techniques


Forcé au redressement judiciaire après sa condamnation à une très lourde amende, l'éditeur français de « La Revue des Montres », pilier européen des médias horlogers, se protège contre la rapacité d'un de ses créanciers russes...

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 LA REVUE DES MONTRES
Le redressement judiciaire du groupe Jalou
(éditeur de La Revue des Montres)
a des raisons plus techniques
qu'économiques : il n'aura pas
de conséquences éditoriales prévisibles...
 
◉◉ L'AFFAIRE EST JURIDIQUEMENT TRÈS COMPLIQUÉE, mais les éditions Jalou (La Revue des Montres, L'Optimum, L'Officiel, Jalouse, etc.) étaient engagées depuis plusieurs années dans une série de procès avec un de leurs partenaires (CJSC Parlan Publishing), à propos de l'édition sous licence de titres du groupe (notamment L'Officiel) en Russie. En appel, fin janvier, la dernière décision des juges parisiens de la 4e chambre condamne le groupe à payer une très lourde amende (on parle de 4,3 millions d'euros) à cet opérateur russe, devenu de facto « propriétaire » – par l'ampleur de sa créance – de cette maison d'édition. Une condamnation exécutoire, qu'une procédure de cassation ne suspend pas. Le groupe se trouvait donc à la merci de son adversaire, qui pouvait à tout moment faire saisir les comptes et les biens de l'entreprise, voire en torpiller toutes les éditions en cours. La décision de se placer sous la protection de la justice commerciale (redressement judiciaire) est donc un acte défensif, qui met provisoirement le groupe à l'abri de ses créanciers, le temps de trouver des solutions de transition acceptables par toutes les parties. Le groupe est désormais géré par un administrateur provisoire. 
 
337b6a0◉◉ TECHNIQUEMENT, « SHOW MUST GO ON » : rien ne change pour l'édition des titres en cours. Rien ne change pour la Revue des montres, qui honorera ses engagements vis-à-vis de la profession – d'autant que le succès de la récente refonte lifestyle du titre était un encouragement pour aller de l'avant (Business Montres du 19 janvier). Pas question de manquer le rendez-vous de Baselworld. Même s'il est évident que ce redressement judiciaire « technique » – et non économique – n'aura pas d'incidences rédactionnelles, ni sur les contenus, ni sur les équipes, ce n'est cependant pas un bon message adressé à une profession qui s'apprête à vivre une des pires tourmentes de son histoire. L'industrie horlogère a besoin d'une presse horlogère digne de ce nom : tous ses acteurs – marques, personnels, opérateurs industriels, détaillants, amateurs, etc. – ont besoin de professionnels de la presse et de médias qui ne se résument pas aux psittacidés des nouveaux canaux du web horloger (Business Montres du 1er février). Tous nos voeux de prompt rétablissement éditorial aux rédacteurs de la Revue des Montres, en commençant par son rédacteur en chef, le célébrissime et incontournable Stephan Ciejka (ci-dessus) – icône de la profession qui a permis à la plupart des journalistes du microcosme horloger – à commencer par nous – d'être là aujourd'hui...
 
◉◉ SON NOUVEL ADMINISTRATEUR PROVISOIRE va trouver le groupe de presse des éditions Jalou dans une situation économique relativement saine – du moins pour une entreprise de presse écrite qui est loin d'avoir achevé sa mutation vers les nouveaux médias numériques et vers cette « révolution des contenus » qui condamne à terme l'ancien modèle économique du tout-à-la-pub. Concernant la Revue des Montres, le titre est protégé de la pression de ses « concurrents » – victimes eux aussi d'une baisse sensible de tension chez les annonceurs – par sa périodicité mensuelle, légitimée par l'histoire du titre, mais impossible à égaler par un opérateur alternatif sans générer de lourdes pertes. L'équilibre est donc fragile : la mise sous une tutelle économique sans expérience précise de ce marché de l'information horlogère peut se révéler dangereuse. Décidément, 2015 reste plus que jamais l'année de tous les dangers, dans tous les domaines...
 
 
 
 
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