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REPÉRAGES #144-2025 (accès libre)
Sept commentaires sans complaisance sur sept nouvelles montres pré-automnales

En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 144e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Akhor, Berneron, Berney, Breguet, Hublot, Grand Seiko et Sartory-Billard…


Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

BERNERON Quantième annuel

La collection Quantième couvrira l'approche hautement technique et complexe de l'horlogerie dans notre portefeuille, poursuivant ainsi le travail mené depuis plusieurs décennies par les marques institutionnelles dans ce segment. La collection Quantième a été développée avec la volonté de créer une nouvelle norme pour les calendriers compliqués, ainsi que pour les complications futures. L'expérience utilisateur a été primordiale tout au long du processus de développement et, après deux ans de recherche intensive, nous sommes heureux de proposer un ensemble de solutions techniques innovantes, telles que la lisibilité (nous avons entièrement repensé l'architecture du cadran afin d'offrir une interaction fluide avec la montre : vous lirez l'heure de haut en bas – heure, minutes et secondes – et la date de gauche à droite – jour, date et mois ; la disposition séquentielle des informations et les guichets agrandis offrent une amélioration significative en termes de lisibilité sur le cadran). Procédure de réglage rapide : es calendriers compliqués présentent souvent un inconvénient : ils nécessitent la lecture du manuel d'utilisation et, dans le pire des cas, le réglage peut prendre jusqu'à 20 à 25 minutes ; nous avons décidé de nous attaquer à ce problème de fond en comble en développant notre calibre 595 autour de la philosophie « moins de temps pour le réglage que pour le remontage » : les commandes ont donc été placées sur la carrure du boîtier de la manière la plus intuitive possible, l'heure et la date se réglant à l'aide de la couronne, avant et arrière, comme sur n'importe quelle montre classique ; pour le jour et le mois, deux poussoirs ont été ajoutés à la carrure, permettant de régler le guichet le plus proche.

Mode sécurité : les montres à calendrier ont la réputation bien méritée d'être capricieuses ; si vous les réglez incorrectement, vous risquez souvent de devoir renvoyer la montre au fabricant, ce qui peut coûter cher, mais ce n'est pas le cas ici ; en cas de manipulation accidentelle pendant le processus de réglage, notre calibre 595 est équipé d'un dispositif de sécurité qui réinitialise la date au premier jour du mois suivant (exemple : si vous appuyez sur le correcteur du mois le 31 janvier, la montre passera au 1er février au lieu du 31 février, qui n'existe pas). Couche d'acier : pour pallier les faiblesses du platine (facilement rayable mais fastidieux à réparer), notre collection Quantième intègre notre nouveau concept de couche d'acier, qui consiste à appliquer une fine couche d'acier 904L (15 % de la masse totale) sur un boîtier en platine Pt950 (85 % de la masse totale) afin d'augmenter sa longévité ; cette couche est composée de six éléments distincts, tous amovibles et remplaçables tout au long de la durée de vie de la pièce (ous bénéficierez ainsi du meilleur des deux mondes : la tranquillité d'esprit offerte par les points de contact en acier tout en profitant de l'éclat et du poids du platine. Sans oublier l'absence du dilemme « dois-je faire polir ma montre ou non ? » lors d'un entretien. Enfin, nous aimons à penser que notre nouveau Calendrier Annuel permettra enfin aux collectionneurs de profiter au quotidien d'une horlogerie sophistiquée, tout en éliminant les soucis et les tracas qui l'accompagnent habituellement. À l'image de l'architecture du cadran, le calibre 595 présente une « architecture croisée » unique, sous la forme d'un double régulateur (l'un pour l'heure et l'autre pour le calendrier) composé de 4 guichets à saut instantané, 2 aiguilles glissantes et 1 date rétrograde. Le stockage et la consommation d'énergie ont constitué un véritable défi pour ce projet, car dans certains cas (comme à minuit le 31 décembre), les cinq sauts se produisent simultanément. Cela nécessite un double barillet et une construction dans laquelle le mouvement stocke l'énergie à 4 endroits différents (sur 12 heures, 24 heures, 7 jours et 31 jours) pour activer les différents sauts.

UN COMMENTAIRE ? « Nous avons avec l’esthétique néo-classique très réussie et très soignée de ce Quantième annuel une des plus belles montres de cette rentrée. Nous avons également un des plus séduisants mouvements mécaniques présentés cette année, tant sur le plan des performances que de l’architecture ou de la décoration. Nous avons enfin une des marques les plus attachantes de la nouvelle génération, avec des valeurs dont on pressent qu’elles seront celles de la future horlogerie post-crise. Pourquoi voudriez-vous que nous ne classions pas ce Quantième annuel parmi les « sept montres les plus intéressantes » des Geneva Watch Days ce de début septembre ? »(Business Montres du 7 septembre). Ra ppelons que cette montre est proposée à 130 000 euros (première série pour les premiers acheteurs), dans un boîtier très élégant de 38 mm x 14 mm, étanche à 30 m [ce qui est insuffisant] et doté d’un mouvement à remontage manuel prévu pour une centaine d’heures de réserve de marche. 

SARTORY-BILLARD SB04-E « Small Bang Raden »

Pendant des siècles, les maîtres japonais ont élevé la laque au rang d'art de lumière et de profondeur. Avec le SB04-E « Small Bang Raden », Sartory-Billard apporte cette tradition ancestrale à l'horlogerie contemporaine. Un cadran né du procédé Raden - l'incrustation de nacre dans la laque - transforme chaque montre en une forme de chaos. Dans un monde où l'horlogerie exige une précision absolue, elle rejette la grille d'ordre pour une explosion de fragments – un désordre contrôlé de lumière et de matière célébrant l'inattendu. Il n'a jamais deux explosions identiques. L'artiste, Tatsuya Todo (Kosetsu), est né en 1954 dans la ville de Kaga, dans la préfecture d'Ishikawa, Tatsuya Todo a fait un apprentissage chez des maîtres légendaires avant de devenir un artisan traditionnel certifié pour la laque Yamanaka. Ses créations ont reçu le Grand Prix à la Biennale Tanko et ont été exposées dans les expositions les plus prestigieuses du Japon. Aujourd'hui, il continue de transmettre cet héritage fragile en tant que conférencier tout en créant des œuvres d'art d'une intensité rare. Chaque cadran fabriqué pour Sartory-Billard est une pièce unique en son genre, le fruit de jours de travail et de décennies de maîtrise. Le cadran est un petit bang de lumière. Du centre, des bandes de nacre ultra-minces rayonnent vers l'extérieur dans une explosion graphique évoquant une explosion cosmique. Sous l'anneau de minutes en saphir, de minuscules particules de nacre flottent en suspension - des fragments de l'explosion capturés en orbite. Raden est une technique séculaire qui nécessite de couper les coquilles en couches fines et de les intégrer dans de la laque. Chaque fragment est placé avec une pince à épiler, séché naturellement, poli et affiné à travers des étapes successives. Le processus est long et impitoyable long : un seul cadran exige de nombreux jours de travail du patient, où la moindre erreur peut annuler des heures d'efforts. Le résultat est une toile irisée vivante avec des nuances changeantes de vert, de violet et de bleu - une explosion chaotique de lumière unique à chaque montre et impossible à reproduire.

UN COMMENTAIRE ? Il faut compter un peu moins de 10 000 euros pour ce boîtier en acier de 39,5 mm, étanche à 100 m et animé par un mouvement automatique suisse (La Joux-Perret) avec 68 heures de réserve de marche : l’effet décoratif est en tout cas spectaculaire. Il confirme le goût de Sartory-Billard pour les métiers d’art horlogers inspirés par la tradition mais repensés en mode contemporain…

HUBLOT Classic Fusion Chronograph UEFA Champions League Titanium

Dans le football, tout repose sur le chronométrage. En tant que Montre Officielle de la Ligue des champions de l’UEFA depuis 2015, Hublot mesure les exploits seconde après seconde, but après but, triomphe après triomphe. Pour célébrer 10 années de moments mémorables, la Maison horlogère présente la Classic Fusion Chronograph UEFA Champions League Titanium, une édition limitée à 100 exemplaires seulement qui donne avec élégance le coup d’envoi de la saison 2025-2026. Un modèle habillé d’un bleu légendaire et animé par l’esprit des champions. Depuis que Hublot a rejoint l’univers de la Ligue des champions de l’UEFA en 2015, La Maison a chronométré plus de 800 matchs, enregistrant tout, depuis les buts les plus spectaculaires aux remontadas les plus inoubliables. La moindre seconde a été chronométrée. Chaque instant a été capturé. Manifestation sportiveannuelle la plus regardée dans le monde, le Championnat d’Europe célèbre cette année son 70e anniversaire depuis sa création en 1955 et Hublot est fière d’avoir pris part à cette dernière décennie de son histoire. La Classic Fusion Chronograph UEFA Champions League Titanium est une pièce de collection destinée aux véritables aficionados du ballon rond. Limitée à 100 exemplaires, cette édition réunit un boîtier de 42 mm en titane poli et satiné et un cadran bleu dégradé, orné du logo de la Ligue des champions de l’UEFA sur un compteur à 3 heures. Le bracelet, confectionné en caoutchouc noir et cuir de veau bleu, arbore fièrement l’emblème iconique de la Ligue des champions de l’UEFA, le ballon étoilé. Et parce que les légendes méritent davantage qu’un écrin, chaque montre est présentée dans un coffret en bois personnalisé, accompagné d’une réplique miniature du trophée officiel de la Ligue des champions de l’UEFA : le seul que vous pourrez soulever sans avoir à le remporter, et qui vous donnera pourtant la sensation d’être un vainqueur à chaque fois que vous porterez la montre. Comme le souligne Julien Tornare, Hublot CEO : « Le football, ce n’est pas qu’un match, c’est aussi des émotions. De la clameur de la foule au silence avant un penalty, chaque seconde compte. Et cette montre est conçue pour vibrer avec vous. Le football a la capacité d’unir, d’inspirer et d’émouvoir. Les cœurs battent la chamade, les nations regardent, les légendes s’élèvent. Chez Hublot, nous célébrons la joie des moments partagés et l’excitation qui précède un exploit. C’est ce qui nous fait aller de l’avant. Car nous ne nous contentons pas de mesurer le temps, nous le célébrons ! »

UN COMMENTAIRE ? Attention quand même de ne pas trop en rajouter, en faisant du porteur de cette montre un vainqueur potentiel de la Ligue des champions de l’UEFA ! Il faut compter dans les 14 300 euros pour se sentir une âme de champion grâce à ce boîtier en titane de 42 mm x 11,9 mm d’épaisseur, étanche à 50 m et doté d’un mouvement chronographe automatique qui affiche 48 heures de réserve de marche. Très critiquée, voire moquée lors de son premier engagement dans l’univers du ballon rond [c’était avec l’équipe nationale suisse de football], la stratégie « Hublot Loves Football » va sur ses vingt ans et s’est trouvée pleinement justifiée par 26 partenariats (chronométrages officiels et montres officielles) de multiples tournois…

BREGUET Classique tourbillon sidéral 7255

La maison Breguet dévoile le quatrième chapitre célébrant son 250e anniversaire, la montre-bracelet Classique Tourbillon Sidéral 7255. Elle sera éditée à seulement 50 exemplaires. La manufacture Breguet possède un savoir-faire unique en matière de tourbillon, dont elle est légataire depuis l’obtention de son brevet par A.-L. Breguet le 7 Messidor An 9 du calendrier républicain, soit le 26 juin 1801. La Maison n’a jamais cessé d’explorer les infinies variations de cette complication, mais c’est la première fois qu’elle en propose une version « tourbillon volant ». Cette interprétation s’accompagne également d’une conception dite « mystérieuse », une construction que Breguet maîtrise depuis de nombreuses années. Au-delà de rendre hommage à la complication du maître, cette nouveauté célèbre également l’étymologie même du nom « tourbillon ». Le choix du terme « sidéral » n’est pas anodin : il évoque le monde des étoiles, la précision des mouvements célestes et la mesure du temps selon les astres. Il fait référence à un temps astronomique, basé non pas sur le Soleil, mais sur la position fixe des étoiles. Il suggère une approche du temps plus rigoureuse, liée à l’univers et à ses lois fondamentales. La présence d’un tourbillon dans une pièce qui rappelle les développements astronomiques de Breguet s’inscrit aussi dans un certain contexte historique. En effet, l’acception contemporaine du tourbillon est très proche de ce que son étymologie indique : « Ce qui est en rotation rapide et circulaire ». Toutefois, il en allait autrement aux XVIIe et XVIIIe siècles. En ce temps, le mathématicien Blaise Pascal élargit le sens du tourbillon à celui d’un « système matériel animé d’un mouvement de rotation » (1647, Descartes, Principes Philosophiques). La notion de tourbillon a dès lors été étendue aux systèmes planétaires, d’où son lien direct avec l’astronomie. Breguet s’inscrit dans la tradition savante de son siècle. En revanche, son invention possède une avance très significative sur son temps, puisque 224 ans plus tard, le tourbillon fait encore l’objet d’innombrables développements, sans que son principe n’ait jamais véritablement été dépassé.

A.-L. Breguet (1747-1823) a imaginé le tourbillon en se gardant d’en fixer des contours techniques définitifs. Éternel inventeur, mû par le perpétuel désir de faire progresser la science horlogère, l’homme avait conscience d’avoir forgé un principe, non un organe fini et immuable. Il en a lui-même expérimenté de nombreuses formes, variant tantôt sa construction, sa fréquence, sa vitesse de rotation, ou encore son échappement (à ancre, à détente ou naturel). La maison Breguet, qui signe « Breguet et fils » dès ce début des années 1800, va elle-même s’y consacrer pendant plus de trente ans. Une quarantaine de tourbillons vont être réalisés entre 1796 et 1829. Aujourd’hui, en développant son premier tourbillon volant, la manufacture Breguet se place dans le sillage du grand horloger. La maison en perpétue l’esprit, retournant aux fondations du tourbillon pour en offrir une écriture doublement différente : volant, et mystérieux. Le tourbillon volant est une variante du tourbillon traditionnel. Sa vocation (compenser les effets de la gravité sur le balancier par une rotation de la cage qui le renferme) est donc inchangée. Il est toutefois bien plus tardif : ses premières réalisations datent du début du XXe siècle. A la différence du tourbillon traditionnel, le tourbillon volant possède une cage qui n’est tenue que par son seul pont inférieur, sans barrette supérieure. Il n’est donc maintenu que par le dessous. Et ainsi mis en valeur au-dessus de tout, on se laisse envouter par son fabuleux manège. Sa construction est toutefois plus complexe, puisque le pivotement de la cage de tourbillon n’est plus assuré des deux côtés, mais uniquement à sa base. Il faut donc en assurer la robustesse, un réglage plus fin, mais aussi un meilleur équilibrage. Robustesse et précision étaient déjà les objectifs poursuivis par A.-L. Breguet en 1801. Ils le sont toujours, en 2025, par la manufacture qui porte son nom. Pour accentuer l’effet de suspension de son tourbillon volant, la maison Breguet l’a complété d’une construction mystérieuse. Ses premières traces sont notamment visibles au Locle dans les années 1880. La manufacture Breguet a, par la suite, développé ses propres montres mystérieuses, suivant ce principe élaboré au XIXe siècle. La complication mystérieuse consiste à imprimer un mouvement à un organe sans que celui-ci ne soit visiblement relié au reste du mouvement. Il s’agit le plus souvent des aiguilles, mais tout autre organe peut être concerné. Dont le tourbillon, objet de la Classique Tourbillon Sidéral 7255. Saisissant, le tourbillon mystérieux est une complication maitrisée par les horlogers Breguet. Les ponts de la cage de tourbillon ainsi que le support inférieur, habituelle- ment finement décorés, sont réalisés sur ce modèle en saphir et traités antireflets. Ils sont donc invisibles. Le point de contact entre les rouages et la cage n’est pas visible, il est déporté hors de l’ouverture du tourbillon, donc masqué par le cadran. La Classique 7255 intègre donc tout à la fois, un tourbillon mystérieux, et également volant.Ceci découle de la combinaison d’un régulateur à l’entrainement invisible et dépassant du mouvement dans sa hauteur. Le tout procurant un effet de lévitation et une meilleure visibilité du mécanisme.

C’est dans une perspective d’esthétique astronomique que s’inscrit la nouvelle Classique Tourbillon Sidéral 7255. Pour la première fois de son histoire, la manufacture Breguet a orné son cadran en émail aventurine sur une base d’or gris. Hommage à l’astronomie et à l’observation du ciel étoilé, son bleu profond est ponctué de cristaux de cuivre, comme autant d’étoiles parant la voûte céleste. L’art du verre aventurine remonte au début du XVIIe siècle. Il s’agit de verre additionné de particules de cuivre qui donnent l’impression d’un ciel étoilé. Il est depuis sans cesse perfectionné. Pour cette création, Breguet a choisi de le travailler comme de l’émail grand feu. Le verre est donc réduit en poudre. Le composé final doit être finement calibré – la poudre d’aventurine, pour un résultat parfait, doit posséder des grains légèrement plus larges que ceux d’une poudre d’émail traditionnel. L’ensemble est ensuite porté au four à plus de 800 degrés Celsius, au minimum cinq fois de suite pour ce cadran. Chaque cuisson est hautement sensible : trop longue, ou à température trop élevée, et le résultat serait définitivement compromis. Le cadran de la Classique Tourbillon Sidéral 7255 combine le meilleur des deux mondes : le bleu profond et uni du verre émaillé, et l’aléa scintillant des copeaux de cuivre qui y figurent les étoiles. Chaque cadran en émail aventurine est travaillé à la main. Les 50 exemplaires de la Classique Tourbillon Sidéral 7255 sont donc tous des pièces uniques en puissance.

UN COMMENTAIRE ? Enfin une avancée mécanique un tant soit peu originale pour célébrer les deux siècles et demi de la marque, avec une complication aussi bien pensée que bien exécutée, sur un fond d’aventurine qui complète harmonieusement la proposition (même si on aurait pu se passer de ce « tourbillon » en anglaise : si l’amateur qui se penche sur ce cadran ne sait pas que c’est un tourbillon, c’est qu’il n’est pas vraiment fait pour fréquenter ce genre de création « volante et mystérieuse ». Sachant qu’il n’y aura que 50 pièces dans cette série, les 200 000 euros nécessaires pour enrichir son poignet d’une telle montre ne sont pas, pour une fois, excessifs puisqu’il s’agit un boîtier en or de 38 mm x 10, 2 mm d’épaisseur, étanche à 30 m et animé par un mouvement innovant à remontage manuel calé sur 50 heures de réserve de marche…

BERNEY Day & Night 

La maison Berney est heureuse de vous présenter la Day & Night. Une montre-bague d’exception où l’horlogerie suisse rencontre l’art joaillier, portée par un savoir-faire artisanal et une vision résolument intemporelle. Le modèle Night & Day joue la carte du contraste. En son sein se marient le jour et la nuit, avec un cadran laqué noir survolé de deux aiguilles de type dauphine, polies, égrenant les heures et minutes au gré de trois index « dot » et d’un quatrième, à midi, fait d’un zircon de type diamant. Tout autour, la lunette vibre de la même harmonie, alternant diamants noir et diamants éclatants, ces derniers venant s’aligner par 5 au cœur des griffes. Installé à L’Abbaye, l’atelier familial Berney dessine et conçoit depuis plus de 50 ans des montres-bagues. Cet objet rare et précieux est le témoin d’une époque où la montre étaitautant considérée comme un bijou que comme une nécessité du quotidien, où le beau rejoint l’utile, où la discrétion se marie à l’élégance. En cela, l’art de la montre-bague perpétue l’usage des montres à secrets. Ces subtils garde-temps accompagnaient les dames de bonne éducation qui pouvaient les consulter en toute discrétion lors de mondanités où il n’était guère de bon ton de regarder sa montre. On dévoilait alors les précieuses aiguilles au détour d’un fermoir, d’un diamant, au creux du poignet, le plus souvent en format miniature n’excédant pas quelques millimètres. L’atelier Berney est aujourd’hui l’un des derniers en Suisse à porter ces valeurs de la montre en tantque véritable bijou. Chaque montre-bague est créée à L’Abbaye. Là, deux générations de la famille éponyme poursuivent le sillon tracé par leur grand-père, dans le strict respect d’un Swiss Made garant de qualité et d’authenticité. Chaque pièce est équipée d’un mouvement ETA conçu en Suisse, battant au cœur d’une création imaginée chez Berney et produite, assemblée et terminée entre L’Abbaye, Granges et La Chaux-de-Fonds. C’est au sein de ce terroir horloger qu’est né la Day & Night.

UN COMMENTAIRE ? L’exercice de la montre-bague est d’autant plus périlleux que de nombreux concurrents d’entrée de gamme (entre autres le groupe Fossil ou le groupe Citizen, mais aussi de nombreuses maisons asiatiques) sont entrés en force sur ce marché. L’atelier familial Berney a l’atout du Swiss Made autant que les inconvénient de ce label, qui explique un prix plutôt élevé (au-delà des 11 000 euros) pour un objet du temps en or de 16 mm x 18,5 mm x 6 mm d’épaisseur, avec lequel il vaudrait mieux éviter de se laver les mains puisque cette montre-bague à quartz n’est pas étanche…

AKHOR « Le temps en équilibre » (mouvement manufacture AK-10)

Dans l’univers de l’horlogerie contemporaine, certaines maisons choisissent de suivre leur propre voie. C’est le cas de Akhor, jeune Maison indépendante née à Genève, qui propose une approche du luxe aussi personnelle qu’harmonieuse. Derrière elle, une conviction simple : notre époque mérite des pièces conçues avec rigueur, portées par une vision claire. Issu de l’égyptien ancien, Akh désigne la force immortelle de l’âme — une notion qui fait écho à la vision que Anissa Bader, CEO de Akhor, porte sur l’horlogerie : un art habité par une force intérieure, bien au-delà de la seule fonction instrumentale. Le suffixe or évoque la noblesse des matières, tout en s’inscrivant dans l’imaginaire horloger. La première collection de Akhor reflète cette volonté — chaque détail est travaillé avec soin, chaque ligne pensée pour durer. Ce sont des montres qui privilégient la séduction, des créations qui s’imposent par leur cohérence, leur tension, leur précision. Une proposition singulière, destinée aux regards avertis. Au cœur de la première collection Akhor réside un pari audacieux : concevoir un cadran en apesanteur. Là où d’autres évoquent une illusion, Akhor la rend tangible. Fixé directement au mouvement, le cadran semble flotter dans l’espace, tandis que les aiguilles tournent autour d’un pilier central — une prouesse mécanique inédite. Pour relever ce défi, il a fallu concevoir un système de fixation invisible, garantissant à la fois pureté visuelle et stabilité absolue, même en cas de choc. Le cadran devait, dès sa conception, intégrer les contraintes d’équilibre liées à l’usage de matériaux précieux — pierres, émail, platine. Les aiguilles, spécialement dessinées, assurent un centrage parfait tout en gravitant autour de l’axe central. Cette architecture hors norme repose sur un système breveté à deux disques, développé en interne par Clamax, qui permet une lecture aérienne, tout en conservant un ancrage structurel discret et robuste. Fruit d’un dialogue constant entre les experts impliqués, le développement de cette première collection a nécessité deux ans et demi de travail minutieux. Entièrement développé à l’interne afin de répondre à des besoins spécifiques, le calibre AK10 est un mouvement mécanique à remontage manuel. Il a été conçu pour entraîner les plus belles complications à venir et, surtout, animer un balancier avec une inertie de 8 g·mm² et une fréquence de 4Hz. Avec une autonomie de plus de 60 heures de réserve de marche, il garantit une précision certifiée chronométrique par le Contrôle Officiel Suisse du Chronomètre (COSC). Les composants fabriqués en Suisse qui constituent cette mécanique fabuleuse, sont élaborés avec les dernières technologies d’usinage de précision. Après plusieurs traitements de galvanoplastie, les composants sont tous minutieusement finis à la main — du poli miroir, étirage, Côtes de Genève en éventail. Le calibre AK10 affiche un diamètre de 31,30 mm pour une épaisseur de seulement 3,90 mm — un exploit en soi pour un mouvement aussi richement décoré. Il intègre 117 composants et 12 rubis, dont chaque élément a été soigneusement anglé, poli et assemblé à la main. Parmi les spécificités techniques : un balancier-spiral à masselottes, une fonction stop seconde pour un réglage précis, et un système d’engrenage aux finitions manuelles méticuleuses.

Protégée par une glace saphir traitée antireflet, la boîte coussin de 39 mm — en acier ou en or 4N/5N — révèle son mouvement par un fond transparent. Étanche jusqu’à 30 mètres, la pièce est montée sur un bracelet en cuir ou alligator cousu main, équipé d’une boucle déployante. Proposée en trois modèles emblématiques — en acier, en or, et en version sertie de diamants — cette première collection réinterprète l’élégance des années 1960. Chez Akhor, la noblesse des matériaux se révèle dans chaque détail : l’acier rigoureusement sélectionné, les finitions artisanales des aiguilles, ou encore la structure suspendue du cadran, qui se décline en deux textures — soleillée ou nid d’abeille — et en une palette de teintes subtiles : blanc, noir, bleu, vert et brun. Les aiguilles, luminescentes à leur extrémité, suivent le rythme imposé par cette construction singulière. La trotteuse, reconnaissable à son contrepoids en forme de logo, glisse en surface comme une ponctuation discrète. Derrière cette collection : deux regards unis, ceux de Laurent Davoli et Daniel Martinez, qui ont su donner corps à cette première création grâce à une rigueur et une sensibilité hors norme. Leur complémentarité a permis de réaliser une pièce où chaque détail reflète le savoir-faire horloger suisse. Akhor est à ce jour la seule Maison à avoir concrétisé ce concept, mouvement à l’appui. En parallèle, elle poursuit activement ses recherches sur de nouvelles complications horlogères. L’une d’elles sera dévoilée à travers une pièce unique dans un avenir proche. Pensé comme une plateforme d’innovation, ce mouvement servira à accueillir des complications majeures telles que les phases de lune, les grandes dates, le tourbillon ou encore l’indicateur jour/nuit. Akhor ne résulte pas d’une commande. Elle est née du désir intime de son CEO de donner naissance à un garde-temps profondément personnel. Sous cette impulsion, et s’appuyant sur l’expertise de Clamax — société genevoise fondée en 1988 et spécialisée en micromécanique — Akhor a patiemment construit sa vision singulière de la haute horlogerie. Dès l’origine, aucun compromis n’a été accepté : la technique s’est mise au service de la créativité, et la créativité a stimulé l’innovation technique. Aujourd’hui, les avancées technologiques ne restreignent plus le design : elles l’élargissent, elles l’élèvent. Portée par cet élan créatif renouvelé, chaque membre de l’équipe a été sollicité pour l’excellence de son savoir-faire, garantissant une parfaite synergie entre forme et fonction.

UN COMMENTAIRE ? « Peu de nouvelles marques [les vraies, celles qui ont été présentées pour la première pendant les GWD 2025] ont réuni autant de qualités que la première collection d’Akhor, maison dont la devise non officielle est « Bien ou rien ». C’est dire que la série baptisée « Le temps en équilibre » a tenté de mettre tous les atouts du son côté : boîtier « coussin », mouvement manufacture, déclinaisons colorées ou serties, astuce décorative de la « plaque » centrale (sous laquelle passent les aiguilles) qui permet de nombreuses animations, etc. Seuls bémols : le logo illisible [quand on n’a pas compris que le hiéroglyphe central est un « H »] et le prix assez salé – quelque part sous les 30 000 euros pour démarrer et deux à trois fois plus avec quelques diamants (Business Montres du 11 septembre). Rien à ajouter, sinon que les débuts prometteurs de cette jeune marque devraient nous ménager d’autres heureuses surprises dans les années à venir : cette première « plateforme » appelle en effet des jeux graphiques et décoratifs très spectaculaires…

GRAND SEIKO « Sunrise Tentagraph » (collection Evolution 9)

L'Evolution 9 a été la première collection à accueillir le seul chronographe mécanique de Grand Seiko : le calibre 9SC5, le Tentagraph. Rendant hommage à la nature environnante de son lieu de naissance, cette nouvelle création élève à un haut niveau la fusion de l’esprit de Grand Seiko avec les sensibilités esthétiques japonaises, en associant la chaleur du cadran à motif couleur cuivre-rosé aux accents en or rose du boı̂tier pour évoquer un lever de soleil sur le sommet. L’un des volcans les plus actifs du Japon, le mont Iwate, serait né il y a environ 700 000 ans. Sa présence unique dans le paysage environnant a donné son nom à cette région et constitue depuis longtemps une source d’inspiration pour les artisans du Grand Seiko Studio Shizukuishi, qui l’aperçoivent depuis les fenêtres de leurs ateliers. Ses crêtes et sa surface rugueuse sont gravées sur le cadran de nombreuses montres Grand Seiko 9S depuis 2006, et en 2025, une nouvelle variation de ce motif a été dévoilée. Évoquant les reliefs sculptés qui ont façonné le Mont Iwate durant des millénaires, la GrandSeiko SLGC006 arbore ce nouveau motif, métaphore du passage du temps, qui lui confère aujourd'hui son aspect majestueux. Pour la première fois, le cadran se pare d'une élégante teinte rose cuivrée, évoquant une aura de prestige, comme illuminée par le soleil levant. AZ trois heures, le compteur des secondes se distingue de celui du chronographe.

La Grand Seiko SLGC006 est habillée d'un boı̂tier en High-Intensity Titanium, exclusif de la Manufacture, garantissant longévité et légèreté du garde-temps, et façonné selon les codes de design de la collection Evolution 9. Pour cette édition limitée, les poussoirs et la lunette sont en or rose 18 carats, faisant écho à la teinte chaleureuse du cadran, tandis que le fermoir à boucle déployante en titane arbore un médaillon « GS » en or rose 18 carats. Au-dessus de la lunette en or rose, l'insert noir de la lunette en céramique zircone est gravé d'une échelle tachymétrique blanche, signe distinctif du chronographe Evolution 9. Ce garde-temps intègre le chronographe mécanique unique de Grand Seiko, dévoilé pour la première fois en 2023, le calibre 9SC5 « Tentagraph ». Dix battements par seconde, trois jours de réserve de marche et un remontage automatique viennent s'ajouter aux plus bellescaractéristiques du chronographe. Une roue à colonnes assure un fonctionnement optimal, permettant un fonctionnement en douceur du mécanisme lorsque le chronographe est activé, tout en protégeant lescomposants essentiels. L'embrayage vertical, quant à lui, empêche les aiguilles de sauter lors du démarrage du chronographe, évitant ainsi toute déviation. L'inspiration de la nature s'étend même au calibre, dont le design et les techniques de finition rendent hommage à la rivière Shizukuishi.

UN COMMENTAIRE ? Un superbe chronographe, dans un boîtier en titane de 43,2 mm x 15,3 mm (lunette, couronne et poussoirs en or rose), étanche à 100 m et mécanisé par un mouvement automatique à haute fréquence (36 000 A/h) avec 50 heures de réserve de marche. Il faut compter dans les 23 000 euros pour les montres SLGC006 de cette série limitée à 300 pièces…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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