REPÉRAGES #95-2025 (accès libre)
Sept commentaires personnels sur sept montres de la saison
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 95e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Beda’a, Breva, Louis Vuitton, MeisterSinger, Oris, Philipp Plein et Undone…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
PHILIPP PLEIN $nake Hexagon
Une fusion éblouissante du luxe et de la mesure du temps : fusionnant l'élégance de la haute joaillerie et le savoir-faire traditionnel de l'industrie horlogère, la $nake Hexagon redéfinit le luxe, en se positionnant comme un accessoire essentiel pour la femme moderne. Chaque élément de la Snake Hexagon a été méticuleusement conçu pour refléter un engagement envers le glamour et le luxe, synonyme de la marque Philipp Plein. La dernière itération de la saison SS25 du $nake Hexagon introduit un nouvel élément éblouissant : des cristaux baguettes encadrant un opulent cadran ton sur ton, en argent ou en or jaune. Ce détail exquis, associé au bracelet à double tour, met en valeur la nature luxueuse de la montre et renforce son lien avec la nouvelle collection Philipp Plein.
UN COMMENTAIRE ? En fait de fusion, dans un réflexe de fusion mentale, tout le monde pense instantanément à une « montre serpent » dotée d’un bracelet qui dérive de la même aspiration : on pourra trouver cette $nake Hexagon géométriquement plus abstraite, dans un joli contraste de formes avec les ondulations et les courbes du bracelet (il faut compter dans les 500 euros pour cette montre en acier doré de 28 mm équipée d’un mouvement électronique et rehaussée de quelques cristaux). Ce qui en fait la « montre serpent » la plus coûteuse du marché...
LOUIS VUITTON montre de poche Escale au Pont-Neuf (Escales autour du monde)
Second volet magistral de la collection Escales Autour du Monde, la montre de poche Escale au Pont Neuf rend hommage à la ville du siège historique de la Maison située sur la rive droite du Pont Neuf – le plus ancien pont de la capitale française. Cette pièce d’exception est un hommage à la riche histoire de la Maison, à son artisanat, à sa créativité et à l'histoire de l'excellence dans la fabrication de malles qui est au cœur de la Maison. Conjuguant la virtuosité d’un automate à répétition minute et la maîtrise des Métiers d’Art, le modèle Escale au Pont Neuf inaugure un nouveau chapitre de l’histoire de La Fabrique du Temps Louis Vuitton. Le garde-temps concentre les expertises des métiers de la Haute Horlogerie, désormais réunis sous un même toit au sein de la manufacture genevoise de la Maison : La Fabrique des Boîtiers, La Fabrique des Mouvements et La Fabrique des Arts. Ode à l'ambition de renouveau esthétique qui anime la Maison depuis toujours, la collection Escales Autour du Monde met en lumière l’héritage malletier et le savoir-faire d’excellence de Louis Vuitton. La tradition malletière de la Maison trouve, elle aussi, ses racines à Paris. C’est en effet dans la capitale française, sur la rive droite du Pont Neuf, que Louis Vuitton installe son siège – un emplacement aussi symbolique que stratégique. Situé aux abords de la Seine, le bâtiment fait face à la Samaritaine, emblème du luxe français depuis 1870. La Maison se positionne ainsi au cœur d'un haut lieu de la culture, du raffinement et de l'art de vivre. Ces références historiques sont aujourd’hui mises à l’honneur dans la nouvelle montre de poche Escale au Pont Neuf, dont le cadran évoque une belle journée d'automne.
Au loin, le siège de Louis Vuitton et la Samaritaine se dressent le long du célèbre pont, tandis qu’une péniche chargée de malles navigue sur la Seine au premier plan. Ce tableau souligne le rôle central du fleuve pour la Maison, autrefois utilisé pour acheminer le bois nécessaire à la création de ses emblématiques malles. La scène prend vie grâce à sept animations déclenchées à six heures au moyen d’une pièce coulissante, dévoilant un fabuleux spectacle orchestré par 13 éléments mobiles. La montre Escale au Pont Neuf illustre parfaitement l’esprit du voyage capturé par la collection Escales Autour du Monde. À 12 heures, une Rose des vents en or tournoie dans le sens horaire et scintille dans un ciel bleu ponctué de Fleurs de Monogram Louis Vuitton. La péniche glisse de droite à gauche tandis que sa précieuse cargaison s’ouvre lentement pour révéler des Fleurs de Monogram Louis Vuitton en or. Le drapeau français se dresse à la proue du bateau avec, en arrière-plan, une bannière orange vif indiquant l'emplacement du siège de la Maison. Perché sur les branches d'arbres au feuillage automnal, un couple de moineaux contemple la scène. Le garde-temps se distingue également par la richesse des motifs finement gravés de son cadran, son jeu de volumes et sa lunette sertie de 60 pierres de couleur taille baguette totalisant 3,85 carats. À l’instar du boîtier entièrement usiné par La Fabrique des Boîtiers, le sertissage a été effectué en interne. Une myriade de pierres précieuses – saphirs colorés, topazes, tsavorites, tourmalines et diamants – ornent son pourtour en écho aux tonalités riches et intenses qui animent le tableau miniature.
Les sept automates et treize éléments animés prennent vie sous l’action du calibre à remontage manuel LFT AU14.03 – le plus complexe jamais développé par La Fabrique du Temps Louis Vuitton. Gravé du poinçon LFT, le mouvement intègre également une répétition minute qui sonne les heures, les quarts d’heure et les minutes. En référence aux montres de poche d’antan, chaque modèle de la collection Escales Autour du Monde est doté d’un tourbillon, l’un des mécanismes les plus emblématiques de l’horlogerie, inventé à l’origine pour améliorer la précision des montres de poche. Autre hommage à l’histoire de la montre de poche, les deux aiguilles ont été placées sur le fond de boîte afin de laisser place à l’incroyable spectacle miniature dévoilé par le cadran. Élaboré à partir de 561 composants et d’un module automate qui anime chaque élément mobile, le calibre LFT AU14.03 de l’Escale au Pont Neuf met, lui aussi, à l’honneur un savoir-faire d'exception. Réalisés par un seul Maître Horloger, l’assemblage de même que les finitions de chaque élément, témoignent d’une extrême précision du geste. Bien que pour la plupart dissimulés, ces composants réaffirment L’attention portée à l’esthétique du mouvement. Le chanfreinage de plus de 630 angles sublime ainsi les arêtes des composants et des ponts, sans oublier la denture des roues, créant un magnifique jeu de lumières. Cette technique complexe illustre par ailleurs le talent et la patience des maîtres horlogers, certaines pièces ayant, à elles seules, nécessité jusqu’à 10 heures d’ouvrage. Aucun détail n’a été laissé au hasard, qu’il s'agisse du colimaçonage ornant le barillet, des gravures exécutées à la main sur les ponts ou encore du poli miroir de nombreux autres composants, tels que les vis, les marteaux monoblocs, la cage de tourbillon, ou le rochet. La finition de cette pièce, réalisée en forme concave, a demandé trois semaines d’ouvrage. Pour la première fois, les chatons servant au sertissage des pierres sont en or jaune et les roues entraînant le tourbillon sont en or massif, soulignant le caractère précieux de ce garde-temps. Les ponts visibles dans la partie supérieure du calibre sont sublimés des fameuses Côtes de Genève, tandis que les aiguilles ont été bleuies à la flamme – un procédé traditionnel leur conférant un magnifique bleu. En totalité, 500 heures ont été nécessaires pour réaliser ce mouvement sans précédent dont les finitions main sont le reflet du savoir-faire d’excellence de Louis Vuitton.
Ce garde-temps d’une remarquable virtuosité se distingue par sa double perspective. Sur le cadran, un paysage aux détails d’une prodigieuse finesse, comparable à une peinture, hypnotise le regard, tandis que le fond de boîte révèle un mécanisme sculpté avec une infinie patience. Louis Vuitton célèbre ainsi la précision des Métiers d’Art et de l’horlogerie. Autre illustration du savoir-faire d’excellence et de l’incomparable sens esthétique de la Maison, les Métiers d’Art indissociables de la réalisation du cadran ont donné naissance à une composition d'une absolue minutie qui souligne la maîtrise et l’expertise de La Fabrique des Arts. Moineaux, péniche chargée de malles, boussole, étendard Louis Vuitton... Chaque automate relève d'une véritable prouesse technique. Les sept éléments ont été ciselés dans des couches d’or d'une extrême finesse selon la technique du bas-relief qui consiste à sculpter directement la matière à sa surface. Ces composants d'une absolue légèreté assurent ainsi la parfaite fluidité de ce spectacle. Aucun détail n'est trop petit ou trop insignifiant pour échapper à cette quête de perfection. Chaque feuille est ainsi sillonnée d’infimes nervures pour un effet ultra-réaliste, tandis que les oiseaux plus vrais que nature ont été délicatement gravés à la main avec une formidable précision. Dans le même esprit, une partie du pont a tout d’abord été taillée dans l’or, puis réhaussé d’émail afin d’apporter davantage de relief et de profondeur. Enfin, la péniche en or blanc, surmontée des plus petites malles Monogram Louis Vuitton en or jamais exécutées par la Maison, a été pourvue de minuscules lucarnes et hublots. Chaque élément mobile est ainsi l’aboutissement de dizaines d’heures d’ouvrage, soit un total de 140 heures ou plus de trois semaines pour l’ensemble des éléments. Raffinement ultime, la tranche du boîtier a été méticuleusement incisée de détails Art Nouveau évoquant les motifs parisiens et somptueuses arabesques qui ornent l’intérieur de la Samaritaine. À lui seul, le boîtier de l’Escale au Pont Neuf a nécessité 90 heures de gravure par un seul et même artisan.
Sublimant le remarquable travail de gravure, deux techniques d’émail - l’émail miniature et le champlevé - ont été utilisées sur cette création exceptionnelle. Sur le cadran, le paysage frappe au premier regard par son extraordinaire finesse d'exécution. Cette précision du geste reflète l'attachement du Maître Émailleur de La Fabrique des Arts au réalisme de la scène. Depuis La Fabrique du Temps Louis Vuitton, l'artisan a étudié divers plans du Pont Neuf, les bâtiments environnants ainsi que l'essence de l'architecture parisienne afin d'en restituer tous les détails, jusqu’à la centaine de mascarons qui bordent le pont. Il est ainsi parvenu à transposer les traits de chaque gargouille avec exactitude. Autre élément captivant, la façade de verre de la Samaritaine a, elle aussi, été magnifiquement miniaturisée avec le même nombre de fenêtres et d’arbres que dans la réalité. Le fond du cadran repousse également les limites du savoir-faire artisanal et de l'imagination. La reproduction fidèle du paysage parisien a nécessité un choix précis des couleurs. Au total, 30 nuances de vert, de bleu, de marron et de blanc ont ainsi été sélectionnées, de même que trois types d’émail champlevé : translucide, opaque et opalin. Leur capacité unique à refléter la lumière a permis d’obtenir un éclat et une profondeur incomparables. Pas moins de 30 cuissons ont été nécessaires pour parvenir à la saturation souhaitée, une étape délicate compte tenu du risque de cassure ou de dommages permanents. Dans la partie supérieure du cadran, le bleu profond du ciel s'estompe progressivement en un blanc immaculé. Cette atmosphère de sérénité contraste avec l'effervescence technique associée à ce défi horloger. Entre 10 et 15 couches d'émail ont été nécessaires pour atteindre ce réalisme, et autant de cuissons pour chaque élément mobile tels que le drapeau, les moineaux ou la péniche. Douze couleurs – aussi bien translucides qu’opaques – d’émail et émail miniature ont, par ailleurs, été appliquées afin de renforcer l'authenticité du tableau. L’émaillage du cadran et de ses automates a demandé 300 heures, soit deux mois complets d’ouvrage.
UN COMMENTAIRE ? Chaque montre représente un gros millier d’heures de travail, ce qui est pour le moins respectable et par définition admirable. Chaque détail de cette montre de poche a été pensé pour mettre en valeur le déploiement d’une impressionnante batterie de métiers d’art : il fallait bien une montre de cette taille (50 mm), et forcément une montre de poche, pour mettre en scène cet hommage au centre de Paris. Si on y ajoute la virtuosité horlogère de ce calibre et la magnificence joaillière qui couronne de lumière cet ensemble, on obtient forcément une des plus précieuses montres de l’année, dont la facture se jouera en sept chiffres avec plusieurs unités avant les six zéros. On comprend vite que donner l’heure n’est pas la fonction première de cette montre ! Reste une curieuse impression d’étourdissement : cette profusion d’artisanat d’art verse très vite dans le gongorisme décoratif, surtout avec un narratif épique qui en fait un peu trop dans l’encodage Louis Vuitton. On est à la limite de l’overdose et de l’overkill, auquel on échappe par la certitude que cet hyper-maniérisme horloger a au moins le mérite de donner du travail à des artisans dont le savoir-faire est irremplaçable… Tout ça pour un chaland qui défile sous les mascarons du Pont-Neuf ?
UNDONE Aqua Carbon Maggy
Inspiré par la puissance élégante des raies manta glissant à traversle courant Kuroshio du Japon, l'Aqua Carbon Maggy est plus qu'une montre, c'est une déclaration. Créée en collaboration avec The Manta Trust, cette édition limitée apporte les mystères des profondeurs à votre poignet. Encadré de carbone forgé, le boîtier est ultra-léger etincroyablement solide. Chaque pièce présente un motif de veinedistinct, ce qui signifie qu'il n'y a pas deux montres qui se ressemblent, une véritable célébration de l'individualité de la nature. Bien que résilient, le carbone forgé bénéficie d'un soin attentif, évitez les impacts pour conserver sa finition raffinée. Chaque montre Maggy soutient The Manta Trust, en finançant la recherche et la conservation essentielles pour protéger les raies manta et leurs habitats. Que vous soyez un plongeur, un rêveur ou un défenseur de l'océan, cette montre vous connecte à quelque chose de plus grand. Protégez l'océan. Portez la mission. Gracieux mais résilient, l'Aqua Carbon Maggy s'inspire desmajestueuses raies manta d'Okinawa et du puissant courant Kuroshio du Japon. Son cadran à motif de vagues reflète le flux de la nature, tandis qu'une lumière réactive aux UV révèle un motif de manta caché, un hommage à la beauté mystérieuse de l'océan. Retournez-le, et vous trouverez un rotor en forme d'ailes de raie manta, faisant écho à leurforce silencieuse sous les vagues.
Conçue avec un modèle de boîtier en carbone forgé de 43 mm et dépend du matériau source, chaque montre est complètement unique, avec des motifs de veines distincts qui ne font pas deux boîtiers identiques. Bien que le matériau soit exceptionnellement solide et léger, il bénéficie d'un soin attentif, évite les impacts durs pour préserver sa finition raffinée. Conçu pour plonger profondément et endurer, l'Aqua Carbon Maggy est alimenté par le mouvement automatique japonais TMI NH35A et dispose d'une impressionnante résistance à l'eau de 300 m. Que vous exploriez des récifs coralliens ou que vous naviguiez dans les jungles urbaines, c'est un outil de précision, de force et de style.Mais cette montre fait plus que garder le temps, elle soutient la vie. Les raies manta, connues pour leur intelligence et leur mémoire à long terme, sont confrontées aux menaces croissantes de la perte de l'habitat et de la surpêche. C'est pourquoi une partie de chaque Aqua Carbon Maggy vendu va directement à The Manta Trust, aidant à protéger ces doux géants et à préserver les écosystèmes qu'ils appellent chez eux.
UN COMMENTAIRE ? Le bon argument du carbone, c’est que c’est un signe de modernité et que ça singularise chaque pièce, mais aussi que ça rend la montre légère et agréable à porter (avec un boîtier de 43 mm x 16,5 mm d’épaisseur, étanche à 300 m, c’est un atout). Le design du cadran est agréable et modérément chargé. La montre est livrée dans un coffret spécial, qui comprend notamment une lampe de poche UV qui permet d’apprécier la luminescence du cadran et de la raie manta qui s’y cache…
BEDA’A Éclipse II
Beda’a est au centre des conversations entre collectionneurs depuis 2016. La marque évoluait initialement dans le giron du groupe de luxe qatari Albidaa, avant de conquérir son autonomie pour répondre à une demande de plus en plus forte. Aujourd’hui, elle s’affirme comme une maison dotée de collections propriétaires et d’un souffle créatif farouchement indépendant. Beda’a est née de l’imagination d’un ingénieur-designer à l’enthousiasme communicatif. Cosmopolite, entrepreneur, gorgé d’inspirations suisses, londoniennes, milanaises et qatari, Sohaib Maghnam n’a pas d’équivalent dans la sphère horlogère. Car rien ne le destinait à porter Beda’a. En 2025, Sohaib Maghnam aura tout juste trente ans. Originaire de Jordanie, sa famille et ses quatre enfants n’ont aucun lien avec l’univers de la micro-mécanique, encore moins des montres : son père est médecin, sa mère et pharmacienne. Nul membre de sa fratrie n’est pas, non plus, dans l’ingénierie. Mais Sohaib aime les belles autos vintage, leur mécanique, et décide donc de devenir ingénieur dans l’automobile. « Comme pour les montres aujourd’hui, je suis avant tout un grand amoureux de l’automobile vintage. Dans cet univers, il y a la naissance de l’objet et, par la suite, l’histoire qui s’y rattache au fil des décennies. Certains véhicules deviennent cultes au fil du temps, et je trouve cela fascinant ». Aidé par ses capacités cosmopolites et ses facilités dans les langues (arabe, anglais, italien, trilingue à 20 ans), Sohaib s’engage dans ses études d’ingénieur automobile. Elles le font passer par Londres pendant quatre ans pour son Bachelor, puis à Milan pour son Master pendant deux ans. C’est là que le déclic horloger se fait. « D’abord à Londres, je me suis pour la première fois approché des grandes enseignes horlogères. J’en suis parti quand j’avais tout juste 18 ans. Mais à Milan, j’ai découvert une communauté horlogère très importante. Tous mes liens en horlogerie ont une origine milanaise, notamment grâce au propriétaire d’une boutique, « GMT », qui m’a pris sous son aile et a envoyé mes premiers dessins à plusieurs personnalités de l’industrie, comme Max Büsser. Il m’a aidé à entrer dans la communauté horlogère et m’a donné les bons contacts pour faire circuler mes designs ».
Sohaib réalise ainsi quelques premiers modèles et les vend sous son propre nom, Maghnam Watches. La marque existe toujours : c’est le jardin personnel de Sohaib, dans lequel il laisse libre cours à son imagination fertile. Mais à peine rentré de Milan, le CEO du groupe qatari Albidaa lui passe un coup de fil inattendu. D’abord, pour lui acheter une montre Maghnam...avant de le rappeler quelques jours plus tard pour lui proposer de prendre la direction de la branche horlogère du groupe, aspirant à devenir une marque autonome à part entière : la future Beda’a. « Une surprise complète, mais une opportunité fantastique ! J’allais explorer des designs plus traditionnels que ceux que je profilais pour ma propre enseigne. J’allais former une équipe, dessiner les nouvelles collections, gérer les fournisseurs, la vente, le marketing, etc. Une chance unique. Après Milan, je suis rentré quelques mois chez moi, puis j’ai immédiatement mis le cap sur Doha pour commencer l’aventure Beda’a ». Sur place, en tant que CEO de Beda’a, les compétences de Sohaib sont appréciées. Il connaît la culture arabe, la langue, tout en ayant vécu presque 6 ans en Europe, parlant anglais couramment ainsi que l’italien. Il est ingénieur de formation, il possède déjà une expertise dans le design et la construction de montres, de même qu’un premier réseau de clients, partenaires et fournisseurs, le tout soutenu par une véritable vision de l’horlogerie contemporaine : pour un jeune homme d’à peine 25 ans, un profil unique en horlogerie ! C’est donc avec lui que se crée Beda’a, dont il est aujourd’hui encore CEO et Chief Designer. Progressivement, l’homme séduit de nouveaux clients et participe à ses premières expositions : Watches and Wonders, Geneva Watch Days, Wind Up Watch Fair (NYC), The Horology Club (HK). Les collections se mettent en place. La maison repose sur quatre gammes pérennes : la puissante et élégante Attrayant, la Fortress aux accents Art Déco, l’inclassable Angles et sa série limitée New York, vendue en quelques heures. Et surtout, l’Eclipse. À la fois la plus simple...et la plus difficile. La plus simple, car c’est la seule montre ronde sortie de l’imagination fertile de Sohaib Maghnam. La plus difficile, car c’est sur ce terrain de la belle horlogerie Swiss Made que la concurrence est la plus rude. Mais Sohaib Maghnam impose deux marqueurs qui vont séduire de nouveau les collectionneurs : un affichage heures & minutes atypique, et un prix juste.
Éclipse II : une révélation astrale ! Pour mémoire, la première Éclipse est celle qui a rencontré le plus grand succès : 200 exemplaires prévus, tous vendus en trois heures...et quelques 2 100 collectionneurs sur liste d’attente. Une attente qui se voit à présent récompensée par une création inédite, sobrement intitulée Éclipse II. L’Éclipse II est la première complication maison de Beda’a. Ce second chapitre s’inscrit dans le droit fil du premier : l’hommage au temps céleste, aux étoiles, à la poésie de l’espace, une célébration de l’astronomie, dont la fille se nomme horlogerie. Pour cette nouvelle itération, la composante design prime à nouveau, au service d’un affichage aussi gracieux qu’atypique. La droite et la courbe, les deux formes générales de la nature, s’y côtoient en harmonie. Sur le plan vertical, une ligne relie les heures et minutes décentrées à midi, une petite seconde indépendante, et enfin la couronne sise à 6h. L’emplacement est rarissime en horlogerie, mais frappé du sceau de l’évidence pour Beda’a qui, ici, a voulu préserver la pureté de son alignement. Sur le plan de la courbe, le cercle parfait domine, avec deux cadrans intégrés l’un à l’autre, formant un « 8 » majestueux, lui-même inscrit au sein d’une boîte ronde - ce qui relève de l’exception et non de la règle chez Beda’a, dont trois collections sur quatre possèdent des boîtes de forme. De part et d’autre de cette géométrie douce et subtile viennent se lover deux croissants symétriques. Leur finition s’échappe des canons traditionnels suisses. À la place des côtes de Genève, Beda’a a dessiné un motif linéaire. La ligne droite reprend son dû, et la poésie se révèle à la surface du cadran : ces motifs polis et satinés de couleur crème symbolisent les rayons du soleil ; l’aventurine du cadran des heures et minutes retranscrit la voûte céleste constellée d’étoiles ; et, à 6 h, l’aiguille de la petite seconde survole un compteur au satiné circulaire très appuyé, comme une étendue de sable fin sur laquelle sa révolution laisserait son empreinte. L’onirisme des grands déserts de Doha n’est pas loin. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard si ladite aiguille des secondes est façonnée à l’image d’une sagaie...
Côté mouvement, et à la demande de ses collectionneurs, Beda’a a choisi de muscler la valeur technique de son Éclipse II, mais en veillant à ne pas atteindre les tarifs que l’on rencontre parfois en terres horlogères. Comme le souligne Sohaib Maghnam, « nos montres sont proposées au prix auquel elles doivent être, tout simplement. Pas moins, mais certainement pas plus. Le mouvement de l’Éclipse II combine donc deux variables pour trouver le juste équilibre entre tradition et innovation, entre accessibilité et exclusivité. Il y a d’abord une base Sellita SW300. C’est un calibre éprouvé que Beda’a connaît bien : il était déjà présent dans l’Éclipse I. Pour ce second volet, Beda’a lui adjoint ensuite un module spécifiquement conçu pour la marque par le célèbre motoriste Dubois Depraz. L’entreprise familiale, réputée reine de la complication, est née en 1901 à la Vallée de Joux. Elle possède une légitimité historique incontestable, doublée d’une expertise technique sans égal. C’est elle qui a permis à Beda’a de concevoir une Eclipse II de seulement 37 mm de diamètre, parfaitement équilibrée par une épaisseur qui n’atteint même pas 10 mm (9,5 mm précisément). Côté fond, la métaphore céleste est filée avec une poésie identique. Beda’a a conçu un rotor ajouré d’une sophistication rare pour un composant qui, par définition, n’est que rarement vu. Il comporte 8 pales tridimensionnelles. On repère l’idée de rayonnement évoquée côté cadran. Chacune d’elles est satinée circulaire. Leur cœur est gravé d’un ornement maison, le « B » stylisé de Beda’a. La surface du motif est polie, le fond étant sablé au laser - une alternance que l’on retrouve également en chacune des mentions apposées sur la boîte acier.
UN COMMENTAIRE ? La belle histoire de Beda’a ne se contente pas de sonner juste : elle est vraie et elle trahit la vocation horlogère de son fondateur, animé par une authentique passion pour les montres – et non par l’intérêt pour l’argent des montres. Tout le reste en découle : le souci d’être au meilleur de ce qui se fait dans chaque compartiment du jeu, qu’on parle de mécanique ou de décoration. L’Éclipse II de Beda’a n’est pas limitée, mais sa production ne devrait pas pouvoir excéder 100 pièces par an, proposées autour des 4 000 francs suisses hors taxes, un prix très « juste » pour ce boîtier de 37 mm étanche à 30 m (ce qui est un peu léger) doté d’un mouvement original…
MEISTERSINGER Neo Special
Pour le début du printemps, le spécialiste des montres à une aiguille présente quatre nouvelles teintes pastel pour le très populaire modèle New Vintage Neo. Charme rétro et innovation contemporaine : la Neo fait partie intégrante de la collection MeisterSinger depuis des années. Son design rappelle les élégantes montres habillées des années 50 et 60 : un bord de boîtier étroit place le cadran au centre. La forme légèrement bombée du verre souligne le charme rétro. La Neo est considérée comme un hommage au design classique de ces décennies, qui s'allie à une technique horlogère contemporaine et à des éléments modernes. Contrairement au verre plexiglas dur utilisé à l'époque, la Neo est équipée d'un verre saphir résistant aux rayures. À l'intérieur de la Neo Special bat le mouvement automatique suisse Sellita SW200. Avec la Neo Special, MeisterSinger présente quatre nouvelles variantes de son modèle à succès - dans quatre teintes pastel fraîches et printanières : bleu clair, rouge clair, jaune clair et vert clair. Les chiffres des heures argentés et brillants sont imprimés en plusieurs couches, ce qui leur confère une légère tridimensionnalité. L'aiguille des heures en forme d'aiguille brille également en argent. Selon l'incidence de la lumière, l'impression change et confère à la montre une élégance particulière. Les traits des heures et des demi-heures sont conçus dans une couleur contrastante spécialement assortie à la couleur du cadran et donnent le ton. Les Neo Specials sont équipées en standard de bracelets en cuir velours gris. En option, il est par exemple possible de monter de fins bracelets en milanais. L'alliance d'une esthétique d'inspiration vintage, d'un savoir-faire horloger moderne et d'une palette de couleurs ludique fait de la Neo Special un modèle unique pour tous ceux qui recherchent l'originalité. Le dos de la montre offre suffisamment de place pour une gravure individuelle.
UN COMMENTAIRE ? C’est en retirant de ses montres la traditionnelle aiguille des minutes que MeisterSinger a fini par entrer dans le peloton restreint des marques iconiques, en fusionnant les bons usages de la belle montre suisse à une certaine idée du design (non sans une touche de sobriété germanique). On se fait très vite à cette lecture de l’heure précise à deux ou trois minutes près. Il faut compter dans les 1 890 euros pour ce boîtier en acier de 36 mm, étanche à 50 m, avec ses multiples couleurs de cadran et son mouvement automatique prévu pour 38 heures de réserve de marche. « La fine pointe de l’aiguille, précision incarnée, rappelle à chaque regard l’essentiel : vivre pleinement le moment présent. »
ORIS Holstein édition 2025
Chaque 1er juin, Oris célèbre la date de sa fondation : cette année, c’est avec la sixième Hölstein Édition, une version spéciale de la ProPilot dotée d’un mystérieux cadran luminescent. Oris est situé dans le village suisse de Hölstein depuis 1904. C’est un lieu qui nous apporte une immense joie L’histoire d’Oris commence en 1904, lorsque deux horlogers visionnaires quittent Le Locle, ville horlogère de Suisse romande, pour se diriger vers le nord-est, en direction de Bâle, en Suisse alémanique. Le 1er juin de cette année-là, ils ouvrent leur entreprise horlogère indépendante et la nomment du nom d’un ruisseau voisin : Oris. Plus de 120 ans plus tard, ce nom perdure et est reconnu dans le monde entier. C’est une histoire que nous avons souvent racontée. Alors pourquoi la raconter à nouveau ? Parce que nous en sommes fiers, et c’est pour nous une immense une joie d’être les gardiens de cette grande maison. De nombreuses générations ont franchi les portes de la célèbre manufacture rose pêche, au cœur de Hölstein, un village paisible de la vallée de Waldenburg. C’est un privilège d’y venir chaque jour et de faire vivre leur héritage. L’une des raisons pour lesquelles nos fondateurs sont venus ici, c’était pour bâtir une entreprise avec une vision nouvelle. Au début des années 1900, les idées circulaient lentement, mais ils avaient compris qu’en associant les techniques industrielles de l’est au savoir-faire artisanal de l’ouest, ils pouvaient créer des montres magnifiques, de haute qualité, à des prix accessibles. Ce principe a guidé chacune de leurs décisions, et les gens ont adhéré. L’entreprise a vite grandi et allait devenir l’un des plus grands fabricants de montres et d’horloges au monde. Aujourd’hui encore, cette même philosophie d’équité nous guide. Nous créons toujours des montres suisses élégantes et intemporelles, toutes équipées de mouvements mécaniques. Plus de 120 ans de constance.
Chaque année, depuis cinq ans, nous célébrons cet esprit et le lieu qui l’a vu naître avec une montre spéciale. Quelque chose de différent. Une montre pour celles et ceux qui aiment profondément ce que représente Oris. Voici la sixième Hölstein Edition, fabriquée avec amour. Voici la Hölstein Edition 2025 : une ProPilot spéciale sans date, dotée d’un boîtier plaqué DLC noir et d’un cadran entièrement luminescent qui joue à cache-cache. Comme les précédentes éditions, ce modèle est limité à 250 exemplaires et propose une version unique d’un modèle Oris, donnant vie à des idées qui ne verraient peut-être jamais le jour autrement. Cette année, la ProPilot fait peau neuve avec une palette monochrome noir et blanc lui conférant un look affirmé. Le boîtier en acier inoxydable de 41,00 mm, la lunette cannelée, la couronne et le fond sont plaqués en DLC noir mat résistant, tout comme la boucle « LIFT », inspirée des ceintures de sécurité des avions. La montre est montée sur un bracelet en textile noir. Le cadran révèle toute l’originalité du modèle : pour la première fois, dans la famille ProPilot, il est entièrement luminescent. Recouvert de Super-LumiNova blanc, il brille en vert dans l’obscurité et révèle l’Oris Bear entre 3h et 4h. Les chiffres appliqués, les aiguilles et l’échelle des minutes sont visibles, quelles que soient les conditions. Comme dans les Hölstein Editions précédentes, il n’y a pas de guichet de date, ce qui renforce son caractère de pièce de collection. Le fond de boîtier transparent en saphir est cerclé d’un anneau en Super-LumiNova portant l’inscription « Hölstein Edition 2025 ». Les mots « 5 Days » indiquent que le Calibre 400, mouvement automatique maison Oris, offre une réserve de marche de cinq jours, une grande résistance au magnétisme, ainsi qu’une garantie et des intervalles d’entretiens de 10 ans. Chaque montre est numérotée de 001 à 250, soulignant son importance auprès de la communauté passionnée d’Oris.
UN COMMENTAIRE ? Un cadran luminescent amusant, comme on les aimait dans les années 1970 [c’était alors un signe d’hyper-modernité : on en a même vu dans un film de James Bond !], intéressant par son dépouillement et par l’absence de date, dans un boîtier en acier exactement à la bonne taille (41 mm étanche à 100 m), qui paraît plus mince parce qu’il est noir, et avec un mouvement automatique calé sur une réserve de marche de 120 heures : que demander de plus pour cette série limitée ? Le prix, bien sûr ! Il va chercher dans les 4 150 euros, ce qui reste raisonnable, comme d’ailleurs les autres montres des collections Oris…
BREVA Segreto di Lario (nouvelle version titane Slate Grey)
Breva Genève enrichit sa collection « Segreto di Lario » avec deux nouvelles interprétations en titane. Inspirées des moments les plus captivants de la journée au bord du lac de Côme — le clair de lune et le coucher du soleil — ces deux éditions limitées incarnent une nouvelle façon de vivre le temps, entre élégance discrète et hédonisme assumé.À travers leurs cadrans « Slate Grey » et « Sunset », elles traduisent l’art de savourer l’instant avec style, finesse et légèreté. Produites en très petite quantité, ces montres d’exception conservent l’ADN de la maison : un esprit confidentiel, un savoir-faire horloger suisse, et une allure inspirée par l’élégance italienne. Deux nouvelles interprétations de la collection « Segreto di Lario » capturent la magie des heures les plus captivantes du jour et de la nuit sur le lac de Côme. Deux propositions de cadrans, l’un « Slate Grey », au gris intense et lunaire, l’autre « Sunset », aux reflets de soleil couchant, lui permettent d’adopter des dress codes complémentaires. Mais toujours avec la même exigence d’excellence dans l’exécution et les finitions. Animées par le mouvement spécifique à double barillet disposant d’une réserve de marche exceptionnelle de 7 jours créé par Jean-François Mojon et la manufacture Chronode, ces deux garde-temps rares sont empreints de savoir-faire suisse et d’élégance italienne.
Segreto di Lario Slate Grey : l’élégance au clair de lune. Les promesses de l’aube sont grisantes. Tôt le matin, sur la petite route qui borde le lac de Côme, la lune éclaire d’argent les eaux paisibles du lac. C’est une invitation à la navigation autant qu’à la contemplation. Un temps précieux et hors du monde. La montagne n’est qu’à deux pas. Elle apporte par ses ombres grises, des contrastes qui viennent se mettre au service de la lumière. Dans son habillage de titane, léger et moderne, la montre « Segreto di Lario » assume un aspect spécifique. Son élégance raffinée joue en douceur avec les codes de la décontraction et de la discrétion. Grâce à sa finition satinée verticale, le cadran gris ardoise aux décorations argentées, juste ponctuées d’une touche d’or rose avec l’aiguille des minutes, la fin de la jauge de réserve de marche ou l’inscription de la marque, est parfaitement lisible. Il ne cesse de jouer avec les reflets de la lumière. Un peu à la manière des eaux profondes du lac de Côme lorsque la silhouette des montagnes s’y reflète. Son bracelet en cuir d’alligator noir, façonné à la main en Italie par la maison Cinturini, rappelle sa connaissance parfaite des codes formels. En une éclipse, elle peut se faire montre habillée pour les soirées les plus courues. « Cette pièce rend hommage aux connaisseurs qui privilégient la discrétion à l’éclat, sans jamais faire de compromis sur le raffinement. Fabriquée avec la même exigence artisanale que la version en or rose, elle conjugue légèreté, technicité et sobriété moderne », souligne Julien Haenny, CEO de Breva Genève.
Déclinée désormais en deux nouvelles versions, la montre « Segreto di Lario » conserve les caractéristiques de la pièce inaugurale « Serenade blue » en or rose dévoilée avec succès à Genève en avril 2025: un diamètre de 41 mm, une épaisseur de 11.10 mm et une étanchéité à 50 mètres. Ces deux nouveaux modèles se distinguent par leur boîtier en titane, associé soit à un cadran « Slate Grey » pour une allure élégante et discrète, soit à un cadran « Sunset », évoquant la chaleur d’un apéritif sur les rives du lac de Côme. Au cœur de ces deux cadrans, les aiguilles croisées, signature stylistique et technique de Breva Genève, assurent la double indication de la réserve de marche avec une double échelle de temps rétrograde. Aisée à lire, comme un tableau de bord, cette double jauge de la réserve de marche, spécifique à Breva Genève, met en parallèle l’énergie disponible avec deux niveaux de précision. La première aiguille indique l’état de la réserve de marche sur la longue durée (6 jours), puis la deuxième aiguille prend le relais pour les 24 dernières heures afin de donner une précision plus détaillée de la consommation de l’énergie restante. Les deux références sont animées par un mouvement mécanique à remontage manuel, spécialement développé pour Breva Genève par le maître horloger Jean-François Mojon et sa manufacture indépendante Chronode. Combinant 29 rubis et une fréquence de 3 Hz, ce calibre exclusif se distingue par sa triple indication rétrograde – heures, secondes et réserve de marche sur 7 jours – une configuration aussi rare qu’exceptionnelle dans le monde de la haute horlogerie. Instrument du temps, comme toutes les montres Breva Genève, les deux nouvelles interprétations Slate Grey et Sunset de la collection « Segreto di Lario » témoignent de la philosophie de la maison horlogère indépendante suisse. « Breva Genève est bien plus qu’une marque. C’est une célébration des instruments de mesure qui accompagnaient jadis les grands explorateurs. Nos instruments du temps représentent une quête d’exclusivité et d’exception, offrant aux amateurs avisés de montres d’aujourd’hui des pièces d’horlogerie uniques, imprégnées du caractère et du panache des aventuriers d’antan», souligne Julien Haenny. Ce garde-temps hors du commun est aussi une invitation à s’approprier ce qui fait la magie si particulière de la région du lac de Côme. Ce « secret » dont il est question fait écho au septième jour. Un voyage hors du temps, en quelques sortes, où l'on perd toute notion de durée et où l’on goûte pleinement à la Dolce Vita de cette région d’Italie. Comme une parenthèse intemporelle dédiée au plaisir et à la beauté. Comme un trésor soigneusement préservé, ces endroits épargnés des regards incarnent la beauté intemporelle et l’élégance discrète du lac. Ils résonnent en parfaite harmonie avec l’esprit du modèle. Plus qu’un simple garde-temps, le modèle « Segreto di Lario » rend hommage aux instruments d’autrefois, rappelant les outils avec lesquels les explorateurs comprenaient le monde naturel qui les entouraient.
UN COMMENTAIRE ? Production en petite quantité, mais proposition de prix en grande largeur, puisqu’il faudra s’acquitter de 46 000 francs suisses (hors taxes) pour ce boîtier en titane de 41 mm x 11,1 mm (très mince, donc, en plus d’être léger), étanche à 50 m (ce qui n’est pas un exploit pour une montre inspirée par un lac) et animée par un superbe mouvement « manufacture » à la décoration très soignée, qui annonce sept jours de réserve de marche (remontage manuel). On appréciera la finition du cadran et son ballet d’aiguilles triplement rétrogrades, qui indiquent les heures, les minutes, les secondes rétrogrades et l’affichage doublement rétrograde de la réserve de marche (six jours et les vingt-quatre heures du septième jour : impossible de tomber en panne sans l’avoir cherché !)…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS