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REPÉRAGES #134-2025 (accès libre)
Sept notations personnelles sur sept nouveautés estivales

En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 134e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Bovet, Chronoswiss, Guebly, Pierre Lannier, Tiffany & Co., Titan et Victorinox…


Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

BOVET Récital 12 cadran malachite et œil-de-tigre

Depuis l’aube de l’humanité, la pierre est un symbole d’éternité, de force et de résilience. Dans le monde de l’horlogerie, l’utilisation de pierres comme cadrans de garde-temps est plus qu’une prouesse technique. C’est une affirmation philosophique, un hommage aux splendeurs de la nature et au lien éternel qui unit la Terre et le temps.Cette année, pour la première fois depuis plus de 200 ans, Bovet intègre des cadrans en pierre dure, malachite et œil-de-tigre, à sa collection Récital 12, premier garde-temps de la Maison doté d’un bracelet métallique. L’occasion de découvrir une nouvelle facette de ce garde-temps polyvalent, confortable et adapté au quotidien, complice de tous les instants. Choisir une pierre comme toile de fond est un hymne à la beauté imprévisible de la nature. Chaque cadran est unique, avec ses propres nuances, textures et motifs, façonnés par des forcesgéologiques sur lesquelles l’homme n’a pas d’emprise. Les deux déclinaisons du Récital 12 avec cadran en pierre sont chacune limitées à 60 pièces dans le monde entier. Les cadrans en malachite sont prisés pour leur teinte vert intense et leurs motifs singuliers, constituésd’ondulations et de cercles concentriques, qui font de chaque pièce un chef-d’œuvre unique. Le vert de la pierre fait aussi écho aux forêts du Jura qui entourent le château Bovet, éternelle source d’inspiration de M. Pascal Raffy, propriétaire de la Maison. Ce minéral carbonaté riche en cuivre est connu et apprécié depuis de nombreux siècles. En horlogerie, c’est un symbole de prestige et de singularité. Dès l’Antiquité, les Égyptiens utilisent la malachite pour fabriquer des bijoux, des pigments et du cuivre. Aussi appelée « Pierre de transformation », la malachite favorise le changement et la guérison émotionnelle. Les cadrans en malachite sont un ouvrage complexe et exigeant : la pierre doit être choisie avec soin, taillée en tranche d’une extrême finesse, renforcée par un support en métal pour plus de stabilité, puis polie miroir, tout en préservant sa structure délicate. En effet, la malachite est une pierre relativement molle et cassante. Le résultat : un cadran qui fascine par ses reflets et sa profondeur, fruit de la rencontre entre la force créatrice de la nature et le savoir-faire humain.

Les cadrans en œil-de-tigre sont appréciés pour leurs reflets mordorés et leur effet œil-de-chat, un jeu de lumière captivant qui évolue au fil des mouvements. Marque de fabrique de ce minéral de la famille des quartz, le « chatoiement » confère à chaque cadran un dynamisme presque hypnotique, impossible à recréer artificiellement. Chaque cadran en œil-de-tigre dévoile une texture et des reflets changeants, du brun profond au doré miellé, qui font de chaque montre une pièce unique. Alliant luxe naturel et éclat chaleureux, c’est un cadran prisé des collectionneurs qui apprécient son élégance puissante.Associé à la protection, la volonté et le courage, l’œil-de-tigre est utilisé depuis des siècles comme talisman. Dans de nombreuses cultures, il est ainsi porté sur soi ou placé dans un lieu de vie pour éloigner le mal et attirer la chance. La pierre favoriserait la clarté mentale, la concentration et la résilience émotionnelle, et est particulièrement appréciée par ceux qui recherchent confiance et perspicacité en période de prise de décision. D’un diamètre de 40 millimètres et tout en légèreté, le Récital 12 a été conçu avec minutie pour assurer un confort optimal au poignet. C’est le garde-temps idéal à porter en toute occasion, pour profiter de la vie. Ne vous fiez pas à la simplicité de son apparence : le bracelet en lui-même est une véritable œuvre d’art, conçue avec une attention toute particulière aux détails. Sa boucle déployante ingénieuse intègre un mécanisme d’expansion qui offre jusqu’à 3 millimètres d’aisance pour compenser les infimes variations de la taille du poignet au cours de la journée. L’association de surfaces polies et mates, ainsi que l’intégration du « V » de Bovet, crée un effet visuel époustouflant et harmonieux Lorsque la boucle déployante est en position fermée, les extrémités du V forment le symbole de l’infini. Sur la face cadran, mettant en valeur les pierres naturelles, le mouvement a été inversé et ouvert afin d’exposer le balancier et l’organe réglant conçus en interne, de même qu’une partie de l’engrenage. La roue des secondes, elle, est surmontée d’une couronne de trois aiguilles bleuies.Ce mouvement assure sept jours de réserve de marche (168 heures) avec un seul barillet, ce qui souligne là encore la détermination de M. Raffy à offrir aux collectionneurs une réserve de marche de longue durée – bien plus longue que les standards actuels en horlogerie, qui sont de 36 à 48 heures. Grâce à la manufacture intégrée de Bovet, plus de 95 % des composants sont produits en interne, à l’image du spiral et de l’organe réglant. Le Récital 12 Malachite et Œil-de-Tigre, BOVET célèbre la belle vie, la vraie, en sublimant l’élégance et l’excellence technique de son garde-temps par des pierres naturelles. Ces deux nouvelles éditions limitées du Récital 12 transforment chaque regard au poignet en une ode à la véritable nature du temps.

UN COMMENTAIRE ? Avec la malachite et l’œil-de-tigre, valeurs sûres de la décoration horlogère depuis des décennies, Bovet ne pouvait pas se tromper : le seul risque était de ne pas tomber « juste » dans l’harmonie général de cet élégant boîtier en titane de 40 mm x 9,8 mm d’épaisseur, étanche à 30 m et animé par un mouvement à remontage manuel qui dispose de sept jours de réserve (Bovet propose cette montre à bracelet intégré aux alentours des 35 000 euros). Dommage que la réserve de marche (entre midi et une heure) « casse » un peu la dynamique d’une tête de montre dont le cadran déporté à trois heures confirme cependant la symétrie. Tout aussi bizarre, le cabochon bleu sur la couronne, que le cadran de la montre soit en malachite ou en œil-de-tigre…

TITAN Jalsa

Compagnie horlogère la plus en vue en Inde et l’une des plus grandes au monde, Titan continue de renforcer son portefeuille, qui couvre les segments moyen-haut de gamme à luxe. Cette année, Titan participe au Grand Prix d’Horlogerie de Genève avec Jalsa, une montre tourbillon qui réunit la splendeur artistique de la peinture miniature indienne à l’ingénierie de précision d’un tourbillon volant. Cette création sans précédent marque non seulement une étape audacieuse pour Titan, mais aussi un moment décisif pour l’horlogerie indienne sur la scène mondiale. Avec Jalsa, chef-d’œuvre en or rose 18 carats mêlant savoir-faire ancestral des métiers d’art indiens et haute horlogerie, Titan Company Limited réaffirme son ambition à long terme : développer une expertise de haute horlogerie de classe mondiale. Alors que l’horlogerie indienne dépasse le cadre des montres accessibles pour s’orienter vers la maîtrise des grandes complications, Jalsa représente bien plus qu’une simple avancée produit – c’est une véritable affirmation culturelle et industrielle. Le Tourbillon Jalsa : quand la maîtrise rencontre les sens : une expression artistique coulée dans l’or, peinte dans l’histoire et animée par l’invention. Sur le cadran, une histoire se déploie : une miniature peinte à la main par Shakir Ali, lauréat du Padma Shri et l’un des peintres miniaturistes les plus respectés d’Inde. Utilisant un pinceau aussi fin qu’un cheveu et des pigments naturels issus de pierres précieuses selon des recettes secrètes et ancestrales, l’artiste a représenté une procession royale devant le célèbre Hawa Mahal de Jaipur – le Palais des Vents – qui célèbre en 2025 son 225e anniversaire. Chaque cadran est peint sur une base de marbre blanc poli, faisant de chaque pièce une œuvre d’art unique digne d’un musée. Le boîtier en or rose 18 carats est conçu en trois parties superposées, imaginées en interne sous la direction de Mahendra Chauhan, directeur du design chez Titan. Un anneau d’agate rouge lumineuse – pierre traditionnellement associée à la protection et au pouvoir dans la culture indienne – forme la carrure. La pierre se retrouve également sur les ponts du mouvement, visibles à travers le fond transparent en saphir.

À l’intérieur, bien visible, un mouvement tourbillon volant bat avec assurance. Conçu, développé et assemblé intégralement par la division horlogère de Titan – en partenariat avec des experts suisses pour répondre aux standards internationaux de la haute horlogerie – le calibre compte 14 composants et 14 rubis. Il bat à 3 Hz (21 600 alternances/heure) et offre une réserve de marche de 48 heures. Sous le verre saphir bombé qui met en valeur la richesse du cadran, un raffinement poétique réinvente la loupe de date traditionnelle comme une invitation à observer plus en profondeur. Fixée en contrepoids sur l’aiguille des minutes, une lentille en saphir ouvre une fenêtre tournante sur la miniature – révélant, au rythme du temps, les détails délicats de la procession royale devant le Hawa Mahal, en hommage subtil mais puissant à son 225e anniversaire. Pendant quelques minutes chaque heure, la loupe se positionne au-dessus du tourbillon, intensifiant l’expérience : un alignement fugace qui attire l’œil vers le cœur du mécanisme, où émotion et précision s’entrelacent dans un dialogue silencieux entre art et temps. Avec Jalsa, Nebula fixe un nouveau standard d’or – au sens propre comme au figuré – pour l’horlogerie indienne sur la scène mondiale. Fondée en 1984 et faisant partie du Tata Group (ventes 2024 d’environ 150 milliards USD), la société a passé quatre décennies à développer ses capacités industrielles, sa culture du design et sa réputation de fiabilité – avec des marques emblématiques comme Titan, Fastrack, Raga et Nebula. Aujourd’hui, avec Jalsa, elle fait sa première entrée officielle dans le monde des grandes complications. Le projet, doté d’un mandat de trois ans, visait à concevoir, développer et assembler intégralement en interne un tourbillon mécanique aux standards internationaux – et à l’habiller des codes riches de l’artisanat indien. Le résultat : JALSA, une édition ultra-limitée à 10 exemplaires, et la participation officielle de Titan au GPHG 2025.

UN COMMENTAIRE ? L’horlogerie suisse commence à être sérieusement concurrencée par des horlogers exotiques capables de la délégitimer. On voit ainsi se dessiner en Europe une offensive de la maison indienne Titan, qui produit à elle seule quinze millions de montres par an [soit à peu près l’équivalent de tout ce que produisent ensemble toutes les marques suisses] et qui ne cesse de montrer en gamme en proposant des tourbillons – le nec plus ultra de la haute mécanique horlogère – à ses clients locaux. Précision utile : Titan n’est jamais que le… cinquième horloger du monde dans le classement des marques qui disposent d’une production intégrée. Le tourbillon Jalsa combine une mécanique d’exception, une peinture miniature qui met en avant les marqueurs de la culture indienne et une innovation amusante – une sorte de loupe fixée sur l’aiguille des minutes pour grossir les détails de cette peinture miniature. Facturé dans les 42 000 euros et réalisé en seulement dix exemplaires, ce tourbillon Jasa de 43,5 mm est construit autour d’un anneau d’agate rouge, une pierre précieuse elle aussi très symbolique dans la culture traditionnelle indienne : cette montre posée au carrefour de la haute horlogerie et des hautes ambitions horlogères de l’Inde refera sans doute parler d’elle lors du prochain Grand Prix d’Horlogerie de Genève…

VICTORINOX nouvelles I.N.O.X quartz (41 mm) et Small automatic (32 mm)

Ancrés dans l’héritage horloger suisse de Victorinox, ces nouveaux modèles sont conçus pour répondre aux exigences de la vie moderne.Alliant robustesse exceptionnelle et précision raffinée, ces montres se portent à la perfection, aussi bien au travail qu’en dehors. La collection I.N.O.X. se distingue par un savoir-faire ancestral, avec des garde-temps conçus et fabriqués au sein même de l’usine Victorinox, en Suisse. Les nouveaux modèles sont une Quartz de 41 mm et une Small Automatic de 32 mm. Toutes deux comportent des mouvements d’une grande fiabilité, le Ronda 715 pour le modèle à quartz et le Sellita SW100 pour l’automatique, avec une autonomie de 42 heures. Chaque montre est conçue pour résister à l’épreuve d’une utilisation quotidienne, offrant une étanchéité jusqu’à 200 mètres certifiée ISO pour les modèles à quartz et jusqu’à 100 mètres pour les modèles automatiques ainsi qu’une protection antichoc certifiée ISO et, pour les modèles à quartz uniquement, une protection antimagnétique certifiée ISO. Les nouvelles montres I.N.O.X. mêlent harmonieusement remarquable robustesse et élégance naturelle grâce à une construction en acier inoxydable et à un design audacieux. Le cadran à trois dimensions, rehaussé de chiffres luminescents, pour améliorer la lisibilité en cas de faible luminosité, affiche également la date pour encore plus de fonctionnalité. La lunette en acier inoxydable protégée et le verre saphir antireflet garantissent que ces montres relèvent les défis du quotidien avec sophistication.

Dans un souci de flexibilité, la collection I.N.O.X. comporte un système de bracelet à ouverture rapide, sans outil, pour assortir des bracelets en caoutchouc, en maille milanaise et en paracorde, notamment. Avec une entrecorne de 21 mm pour les modèles à quartz et de 16 mm pour les modèles automatiques, le bracelet est garant d’une polyvalence qui permet au garde-temps de s’adapter à n’importe quel environnement, au bureau comme en plein air. Victorinox est une marque engagée pour la qualité. C’est pourquoi chacune de ses montres s’accompagne d’une garantie internationale de cinq ans, ce qui témoigne de l’engagement de la marque en matière de robustesse et de fiabilité. Chaque garde-temps est soumis à des tests rigoureux pour garantir sa conformité aux standards les plus élevés du savoir-faire suisse.

UN COMMENTAIRE ? Quatre modèles à quartz proposés entre 545 francs suisses et 745 francs suisses (boîtier de 41 mm avec trois couleurs de cadrans et différents bracelets) et trois modèles Automatic Small affichés entre 1 145 francs suisses et 1 345 francs suisses (mouvement automatique Sellita doté de 42 heures de réserve de marche). La série des I.N.O.X. reste plus que jamais une valeur sûre de l’horlogerie suisse, dont on attendrait cependant quelques prises de risque supplémentaires en termes de séries spéciales ou de cadrans qui sortent de l’ordinaire…

CHRONOSWISS Opus Purple Rain

Trente ans après que Gerd Rüdiger Lang, fondateur de Chronoswiss, a redéfini le chronographe en dévoilant toute la complexité mécanique d’un affichage ouvert, Chronoswiss rend hommage à cette icône de la manière la plus audacieuse qui soit. Voici l’Opus Purple Rain, une édition strictement limitée à 30 pièces, conçue pour célébrer le 30e anniversaire d’un modèle qui a contribué à façonner l’horlogerie indépendante contemporaine. Mais il ne s’agit pas d’un simple exercice de nostalgie. Mais bien de l’Opus... libérée de toute retenue. Lors de son lancement en 1995, l’Opus originale a bouleversé l’univers horloger : les chronographes étaient alors fermés, fonctionnels, souvent conservateurs. L’Opus a renversé les codes : un chronographe squeletté, laissant apparaître son architecture mécanique côté cadran, avec une transparence fièrement assumée. Dès lors, le chronographe ne se limitait plus à sa fonction : il devenait profondeur mécanique, présence visuelle et déclaration d’intention. L’Opus est entrée dans la légende et a fait de cettee approche une signature de Chronoswiss. Trente ans plus tard, l’Opus Purple Rain perpétue cet héritage. Mais en y ajoutant un éclat résolument contemporain…

Dotée d’un boîtier en titane de grade 5 habillé d’un revêtement CVD violet éclatant, l’Opus Purple Rain incarne une rébellion visuelle et mécanique. Son cadran ajouré, dans une teinte violette coordonnée, capte la lumière sur les ponts et engrenages noirs apparents pour un contraste hypnotique. Quant à son bracelet blanc lumineux, il semble sage… jusqu’à ce qu’il rencontre la lumière du soleil : exposé aux UV, il se métamorphose en un violet brillant, pour une transformation visuelle surréaliste, hommage à l’énergie non conventionnelle de cette pièce.L’essence Chronoswiss est intacte : couronne oignon emblématique, lunette cannelée et boîtier en titane de 41 mm aux lignes résolument modernes : une montre fidèle à ses origines, tournée vers l’avenir.Animée par le calibre chronographe automatique Chronoswiss C.741S avec revêtement noir au ruthénium, l’Opus Purple Rain offre une réserve de marche de 46 heures, avec seconde centrale, compteurs 30 minutes et 12 heures, petite seconde et date, le tout parfaitementintégré dans une architecture squelettée fascinante. Chaque composant fonctionnel est visible, chaque détail a sa raison d’être. Ce n’est pas seulement un chronographe. C’est un véritable théâtre mécanique au poignet. Produite à seulement 30 exemplaires, l’Opus Purple Rain est une pièce de collection : célébration de Chronoswiss, mais aussi du chronographe squeletté moderne. C’est le passé réinventé, le futur incarné, la machine révélée. Une définition de la « mécanique moderne » et une déclaration qui transcende le temps. L’Opus Purple Rain nous rappelle qu’une véritable icône ne vieillit pas, elle évolue. De la quête de transparence mécanique à cette nouvelle ère ultraviolette, la Chronoswiss Opus reste une montre pour qui ose repousser les limites de la précision.

UN COMMENTAIRE ? Encore une illustration de la révolution chromatique qui est en train de reformater les catalogues horlogers (Business Montres du 25 août) : la proposition de Chrnoswiss est forte et relativement accessible (il faut compter dans les 16 000 euros pour ce boîtier violet en titane de 41 mm x 14,8 mm d’épaisseur, étanche à 100 m et doté d’un mouvement automatique prévu pour 46 heures de réserve de marche). Si on cumule le choc violent de la couleur, l’aspect assez massif du boîtier et le brouillage visuel du squelettage de ce chronographe à quatre compteurs, on peut se demander si cette horlogerie qui se veut disruptive n’en fait pas un peu trop pour se faire remarquer…

PIERRE LANNIER Pya

Avec Léonor (voir nos séquences précédentes) et Pya, Pierre Lannier signe deux créations féminines où l'horlogerie s'inspire de l'univers du bijou. À travers des jeux de lumière et des lignes soignées, ces modèles offrent une nouvelle manière de porter le temps. La collection PYA s'inscrit également dans l'univers du bijou horloger. Elégante et discrète, elle séduit par son petit diamétre et son design raffiné. Inspirée des montres vintage, Pya évoque le charme des pièces précieusement conservées, avec un format délicat et un style qui traverse le temps.

UN COMMENTAIRE ? La série des Pya (disponible en cinq versions) ne va sans doute pas révolutionner l’offre horlogère, mais elle est une excellente introduction à l’univers des montres de tous les jours, avec un prix très accessible (entre 100 et 130 euros) pour un boîtier en acier doré, un cadran soleillé aux couleurs de la saison et un mouvement électronique. Que demander de plus à une montre très française, volontairement discrète et « passe-partout » ?

GUEBLY CH1 Rétrograde

Guebly met en lumière le premier chapitre d’envergure de son aventure créative, avec une CH1 Rétrograde dans sa version la plus aboutie. Portée par l’accueil enthousiaste réservé à Prologue — première création sold out quelques semaines après sa sortie et saluée par de nombreux collectionneurs avertis — la jeune marque dévoile ce nouveau garde-temps, inscrit dans la catégorie Homme du GPHG 2025. Fruit d’une collaboration entre Horocraft (Sylvain Pinaud et Christophe Beuchat), le calibre 21.31 est bien plus qu’un simple mouvement retravaillé : il s’agit d’une reconstruction complète, pensée pour conjuguer performance, esthétique et durabilité. D’une épaisseur contenue de 7 mm, ce mouvement à micro-rotor décentré intègre 217 composants et offre une réserve de marche de 70 heures. Son architecture technique, aérienne et lisible, met en scène chaque élément dans une hiérarchie mécanique pensée jusque dans les moindres détails. Le micro-rotor en or jaune 5N 22 carats, intégré dans la masse du mouvement, assure un remontage fluide tout en préservant la finesse du calibre. La structure, façonnée en titane grade 5, garantit légèreté, stabilité thermique et robustesse — tout en présentant un défi de décoration que seul un travail manuel d’exception peut relever. Toutes les décorations du calibre 21.31 sont réalisées à la main par Nathalie Jean-Louis. Ce savoir-faire s’exprime dans des finitions dignes des plus grandes traditions suisses : anglages mains, y compris des angles rentrants ; microbillage mat homogène ; perlages sur les faces non visibles : rochet à double colimaçonnage, ponctués de gouttes polies main ; vis et ressorts poli-bloqués et anglés, goupilles poli-bombées ; roues cerclées manuellement ; ponts en titane aux anglages polies main…

À 6 h, la CH1 Rétrograde propose une lecture inédite du temps grâce à une seconde rétrograde sur un arc de 120°, avec retour toutes les 30 secondes. L’aiguille en titane, et bassinée main, glisse avec grâce, imposant un rythme visuel hypnotique et élégant. Le décor de cette complication, réalisé en émail Grand Feu champlevé par Maëlle Constant sur base or blanc, transforme chaque pièce en œuvre unique. Chaque applique est gravée, puis émaillée à la main en couches successives, et enfin cuite à 800°C à plusieurs reprises. La CH1 Rétrograde ne se limite pas à la performance mécanique. À seulement 48 grammes, chaque détail de son design vise l’harmonie entre forme et usage. Pour cette nouvelle itération, Guebly a fait appel à Éric Giroud, designer de renom, qui signe une refonte complète de l’habillage. Boîtier, affichage, proportions : tout a été revu dans un souci d’équilibre, d’ergonomie et d’élégance. Le résultat : une boîte aux 23 facettes sculptées dans du titane grade 5, légère, moderne et subtilement architecturée. Elle abrite un cadran figé par des vis apparentes, affirmant une esthétique à la fois technique et audacieuse. Son boîtier en titane, étanche à 100 mètres, accueille également un bracelet en cuir de veau grainé bleu, doublé de caoutchouc. Doté d’un système ‘quick release’ et d’un ajustement « easy-fit », il garantit un confort de tous les instants. Sa fermeture velcro contemporaine, associée à une boucle en titane finie main, souligne une modernité assumée. Produite à seulement 80 exemplaires, la CH1 Rétrograde témoigne de la volonté de Guebly de réinventer l’horlogerie non comme une industrie, mais comme un langage :
une mécanique pensée pour durer, une esthétique ancrée dans le geste manuel, une montre conçue comme une œuvre à part entière. En réaffirmant que le mouvement peut être une finalité culturelle et esthétique, Guebly continue de tracer sa voie : radicale dans ses choix, fidèle aux savoir-faire, résolument contemporaine.

UN COMMENTAIRE ? Une impressionnante équipe de jeunes professionnels de la nouvelle horlogère au service d’une nouvelle marque qui ne cache ni ses ambitions, ni sa volonté de se hisser au meilleur niveau : les jeunes créateurs indépendants apprennent vite et ils corrigent encore plus vite leurs premiers péchés de jeunesse. L’atelier créatif Guebly, créé par le collectionneur Adnane Kerd, pousse très loin la logique du « toujours mieux » : c’est ainsi que sa nouvelle montre CH1 Rétrograde nous épate avec les 23 facettes très travaillées de son boîtier en titane (42 mm x 44,3 mm x 10,5 mm), mais aussi avec le super-guillochage de son cadran en émail grand feu ou avec le très élégant dessin du guichet et de l’aiguille de ses secondes rétrogrades. Le prix est lui aussi épatant, puisqu’il faut compter dans les 45 000 euros : c’est aussi le prix de l’exclusivité d’un mouvement automatique « manufacture » [pour une fois, ce n’est pas une blague !] repensé notamment par l’excellent jeune horloger français Sylvain Pinaud (Horocraft) et doté de 70 heures de réserve de marche. On aura compris que cette CH1 Rétrograde aussi harmonieuse qu’équilibrée est une friandise que dégusteront quelques collectionneurs avisés, qui auront du mal à lui trouver des défauts tellement chaque détail a été pensé, repensé et retravaillé jusqu’à une forme de perfection par une des plus belles équipes d’artisans « techniques » qu’une marque puisse rassembler en Suisse. Moralité : on avait raison de prendre au sérieux une maison comme Guebly quand elle a fait ses premiers pas sur le marché, il y a deux ou trois ans. On a encore plus de raison de ne plus la quitter de l’œil ! Dommage que le fond de l’air artistico-mécanique soit si peu accessible par les temps qui courent…

TIFFANY & CO. Time for Speed Clock Black Edition

Depuis 2022, Tiffany & Co. redéfinit l'art de l'horlogerie avec sa collection Time Objects, une gamme d'horloges de table qui allient forme et fonctionnalité avec une ingéniosité fantaisiste. Aujourd'hui, la Maison élargit l'univers Time Objects avec le lancement de l'horloge Time for Speed en noir, une nouvelle couleur audacieuse, et de la Tiffany Airways Diamond Edition, une évolution haut de gamme de l'horloge précédente inspirée de l'aviation. L'héritage de Tiffany & Co. en matière de création d'objets d'intérieur raffinés remonte au milieu du XIXe siècle, lorsque la Maison a introduit des designs innovants qui ont contribué à façonner le marché de l'époque. Ces pièces luxueuses, fabriquées en interne et souvent conçues par des designers visionnaires tels qu'Edward C. Moore, ont été créées pour embellir la vie quotidienne. Cette tradition se poursuit avec les derniers objets temporels, qui transforment des appareils fonctionnels permettant de donner l'heure en objets de collection précieux et en œuvres d'art cinétique visuellement captivantes.

Interprétation saisissante d'une voiture de course, l'horloge Time for Speed est présentée pour la première fois en noir. Hommage à la fois à l'art horloger et à l'art automobile, la nouvelle horloge Time for Speed capture l'essence de la vitesse et l'esthétique emblématique de Tiffany & Co. Elle arbore un cadre noir brillant rehaussé d'un détail « 57 » en Tiffany Blue sur le capot, clin d'œil subtil à l'adresse du Landmark, le magasin phare emblématique de la Maison à New York. Un mouvement mécanique à remontage manuel, un calibre maison de L'Epée 1839 réputé pour sa précision et sa fiabilité, anime l'horloge. L'impressionnante réserve de marche de huit jours garantit des performances durables. L'heure est ingénieusement affichée via des disques rotatifs des heures et des minutes situés sur le côté de la carrosserie, témoignant d'un design innovant.

UN COMMENTAIRE ? Avec 38,5 cm de longueur, 16 cm de hauteur et 12 cm de largeur, cette horloge de table tient se place sur un bureau : un remontage lui assure huit jours de réserve de marche (comptez dans les 40 000 euros pour ce jouet de garçon en version de base, mais vous pouvez opter pour la « lunette » sertie, qui doublera quasiment le prix). L’univers automobile est décidément un inusable réservoir de créativité pour les marques de luxe…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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