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REPÉRAGES #167-2025 (accès libre)
Sept montres fraîchement débarquées en vitrine et leurs sept analyses critiques

En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 167e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Beda’a, March LA.B, Oris, Panerai, Parmigiani, Raketa et Sinn…


 Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

RAKETA Su-E57 (Sukhoi)

 La conception de ce modèle s'inspire du Su-57, un avion de chasse supermaniable de 5e génération de pointe. La palette de couleurs sombres de la montre n'est pas un site choix esthétique : elle reflète les technologies avancées et les caractéristiques furtives qui sont la marque de fabrique de cet avion. Tout comme le fuselage de l'avion, les matériaux et le revêtement spécial rendent le jet presque invisible pour les radars, la silhouette convexe de l'avion brillant imprimée sur le cadran noir mat semble se dissoudre dans l'ombre. Son boîtier noir recouvert de PVD, ses aiguilles noires et blanches à contraste élevé, ses grands chiffres, son revêtement Super-LumiNova et son revêtement antireflet double face sur le verre saphir nous rappellent le tableau de bord numérique du Su-57. Le mouvement est protégé par une couronne à vis qui offre une résistance à l'eau jusqu'à 200 mètres. Ce modèle est livré avec un boîtier métallique spécial avec deux serrures et des rubans de sécurité indiquant "Retirer avant le vol". Cela fait écho aux procédures de pré-vol : tout comme le pilote doit retirer les étiquettes rouges avant le décollage, vous devrez effectuer un rituel similaire avant d'accéder à la montre et de la porter. L'ensemble comprend un bracelet en cuir véritable supplémentaire et un modèle en métal à l'échelle 1:100 du chasseur Sukhoi Su-57.

 UN COMMENTAIRE ? Une montre de pilote pas tout-à-fait comme les autres, puisqu’elle est d’une part russe [grande nation horlogère actuellement en pleine renaissance), d’autre part inspirée par un des appareils les plus avancés de sa génération [un avion qui fait très peur aux états-majors occidentaux], mais aussi par ses performances propres, à commencer par son style « field watch » (montre militaire) et par son prix plutôt très attractif : 2 650 euros (boîtier en acier PVD noir de 42 mm étanche à 200 m et motorisé par un mouvement automatique Raketa doté de 40 heures de réserve de marche avec une précision de l’ordre de -10/+20 s/jour). Raketa livre ses montres « Made in Russia » en Europe – à votre porte – sans le moindre souci…

MARCH LA.B AM2 GMT Automatique White

 Depuis douze ans déjà, le nom March LA.B est l’assemblage du mois de Mars avec l’acronyme LA.B identifiant les deux villes fondatrices de la marque qu’ont été Los Angeles et Biarritz. Un nom composé d’une notion de temps liée à une notion d’espace. De facto, l’introduction d’un mouvement GMT était une évidence doublée d’un réel besoin pour cette complication très utile dont les voyageurs du monde raffolent. Après avoir introduit il y a deux ans le nouveau mouvement G100 en partenariat avec la manufacture La Joux-Perret, plutôt que de nous précipiter vers d’autres motoristes, nous avons préféré attendre patiemment la version GMT de ce mouvement ultra précis devenu valeur sûre doté d’une confortable réserve de marche 68 heures. Ce nouveau mouvement GMT est lancé en avant-première mondiale. A rebours des montres classiques rondes à fuseaux horaires, nous avons choisi d’adapter ce mouvement G110 sur notre montre de forme octogonale et identitaire, la AM2. Son nouveau cadran texturé reprenant les index à bâtons signatures de la famille AM2 est encerclé des différents fuseaux 24 heures.

 L’aiguille GMT verte et perforée complète les désormais classiques aiguilles diapasons identifiées March LA.B. Le verre saphir de type « glass box » a été abaissé pour affiner l’ensemble du garde-temps poli- brossé que nous avons assemblé sur un nouveau bracelet 3 maillons parfaitement intégré avec le boitier. La sortie de l'AM2 GMT marque l'arrivée progressive des couronnes vissées dans notre collection. Additionnées à notre système à double joint, cette sécurité supplémentaire permet de garantir une étanchéité en toutes circonstances. Le boitier de 12,5 mm d’épaisseur en 39 mm de la AM2 est radicalement caréné. Les flancs sont tranchants et anguleux et lacouronne placée à 4 heures est volontairement intégrée dans un « décrochement » de la carrure. Le logo M de March LA.B recouvert d’une laque finalise une couronne ronde ciselée des lignes entrelacées de March LA.B. L'AM2 est équipée d'un verre saphir traité anti-reflets, quasiment inrayable, légèrement bombé pour un effet 70’s assuré. À l'instar de nos montres, nos bracelets sont conçus avec la plus grande attention aux détails, l'usage des meilleurs matériaux et le concours des meilleurs artisans, pour épouser parfaitement les cornes de nos montres. Très fluide au porté, notre bracelet 3 maillons est équipé d’uneboucle dite « joaillerie » qui le rend fin du début à la fin pour un confort optimal et un style suranné. Nos bracelets en silicone sont conçus pour vous accompagner dans toutes circonstances. Il reprend les élégantes ligne de notre logo sur toute la longueur. En acier ou en silicone, tous nos bracelets sont interchangeables sans outils, puisque équipés du système presto.

 UN COMMENTAIRE ? Il faut compter un peu moins de 2 000 euros pour ce boîtier en acier savamment caréné de 39 mm x 12,2 mm d’épaisseur, étanche à 100 m et doté d’un mouvement automatique suisse à quatre aiguilles (heures, minutes, secondes, GMT et date). On appréciera le bracelet facilement interchangeable (maillons d’acier ou silicone) : il peut tout changer du style de la montre. Qui peut prétendre aujourd’hui se passer d’une montre capable de surfer d’un fuseau horaire à l’autre, que ce soit pour voyager ou plus simplement pour téléphoner ?

PANERAI Luminor Quaranta BiTempo Ceramica PAM01460

 La Maison suisse à l’ADN italien élargit la collection Luminor Quaranta avec la Luminor Quaranta BiTempo Ceramica PAM01460, un garde-temps qui incarne son expertise high-tech en matière d’innovation matérielle et de design intemporel. En capturant l’esthétique distinctive de la Luminor dans une dimension plus petite, Panerai présente le tout premier boîtier en céramique 40mm de la Luminor. Grâce à sa construction en céramique élaborée, ce modèle nous raconte tout à la fois la polyvalence, l’héritage maritime et l’attrait contemporain. Conçue pour un style de vie moderne, cette montre met en évidence la synergie parfaite entre une ingénierie de pointe et une esthétique audacieuse,offrant une nouvelle signification pour chaque occasion. « Avec la Luminor Quaranta BiTempo Ceramica PAM01460, Panerai continue derepousser les limites de l’innovation tout en honorant son héritage en matière de design et de fonctionnalité. Avec l’introduction du tout premier boîtier en céramique noire de 40 mm, ce garde-temps illustre notre expertise en termes de moulage et d’expérimentation avec des matériaux de pointe, cette fois-ci en maîtrisant la céramique. Conçue pour le voyageur cosmopolite, la montre incarne la polyvalence, la sophistication discrète et l’esprit d’innovation que nous souhaitons transmettre à nos clients », déclare Alessandro Ficarelli, CMO de Panerai.

 Réputée pour sa résistance aux températures élevées, aux rayures et à la corrosion, la céramique est devenue un incontournable du catalogue Panerai depuis ses débuts en 2007 sur la Radiomir Black Seal Ceramica PAM00292. Son port confortable au poignet est assuré par sa légèreté remarquable, tandis que sa forte résistance aux températures élevées, à la corrosion et aux rayures garantit une durabilité à long terme. Mais c’est avec ses boîtiers que la Maison démontre véritablement son expertise : elle transforme la céramique en montres-outils complexes et hautement fonctionnelles qui capturent l’essence à la fois sportive et sophistiquée de la Maison. Tout commence avec une poudre de céramique à base d’oxyde de zirconium (ZrO2), un matériau de pointe réputé pour sa résistance et sa stabilité. En fonction de la couleur recherchée, différentes qualités peuvent être utilisées. La poudre d’oxyde de zirconium est mélangée à un liant puis pressée (par moulage ou injection) pour créer une première ébauche de la pièce. Après cette première étape dite « du corps vert », la matière n’est pas entièrement dense et permet un usinage grossier. Le boîtier ainsi semi-formé est ensuite soumis à un frittage dans des fours à haute température. Ce processus densifie la céramique, transformant le composé initial en un matériau robuste capable de résister à l’usure. La pièce se rétracte d’environ 20 % pendant le frittage, ce qui nécessite des calculs précis en amont pour s’assurer que les dimensions finales sont exactes. Une fois durcie, la céramique est façonnée et affinée à l’aide de meules et d’outils diamantés. Cette étape permet de lisser la matière, de soigner les détails et de dessiner les courbes distinctives du boîtier Luminor. Avec ses multiples surfaces et composants arrondis, comme son pont protège-couronne, celui-ci exige un haut niveau de technicité et d’expertise en matière d’ingénierie. Des travaux de recherche et de développement approfondis ont été menés pour garantir que les parties les plus exposées et les plus délicates du boîtier, notamment les cornes, Ce sens du détail assure que les cornes, qui subissent le plus de contraintes au quotidien, répondent aux normes de Panerai en matière de résistance aux chocs. Étanche jusqu’à 30 bar (~300 mètres), la Luminor Quaranta BiTempo Ceramica PAM01460 a été l’objet de rigoureux tests, et soumise à une pression 25 % supérieure à la valeur d’étanchéité garantie pour s’assurer qu’elle respecte les exigences rigoureuses de Panerai.

 Le garde-temps est animé par le mouvement automatique P.900/GMT, réputé pour sa fiabilité avec sa réserve de marche de 3 jours. Le calibre, visible à travers le fond ouvert en verre saphir fumé, intègre une grande fonctionnalité dans les limites de proportions remarquablement minimalistes, mesurant 12½ lignes (28 mm) de diamètre et seulement 5,20 mm d’épaisseur. L’énergie nécessaire pour accumuler une réserve de marche de trois jours est assurée par une masse oscillante bidirectionnelle et stockée dans un barillet unique. Son balancier, solidement fixé à un coq de balancier, oscille à une fréquence de 28 800 alternances par heure. Le calibre est équipé d’une fonction stop-seconde qui permet un réglage précis de l’heure. Sa complication GMT à affichage 12 heures est un clin d’œil à l’héritage de la Maison. Elle évoque en effet les premiers modèles développés au début des années 2000. La fonction GMT ajoute une nouvelle dimension à l’utilisation de la montre, en particulier pour ceux qui souhaitent consulter plusieurs fuseaux horaires, la complication essentielle pour les explorateurs les plus cosmopolites. Elle reste fidèle à la philosophie de Panerai sur l’ergonomie, avec des éléments tels que le dispositif pont protège-couronne, le cadran style sandwich et des inscriptions luminescentes, conçus à l’origine à des fins professionnelles, qui font désormais partie intégrante de la Luminor. Agrémentée de chiffres et de repères lumineux en Super-LumiNova X2, elle assure une lisibilité supérieure dans l’obscurité. L’inscription supplémentaire BiTempo sur le cadran est un clin d’œil aux racines italiennes de la Maison. La Luminor Quaranta BiTempo Ceramica PAM01460 offre un look élégant et monochrome avec son boîtier en céramique noire de 40 mm associé à un cadran en construction sandwich satiné soleil noir. La montre est dotée d’un bracelet en cuir de veau noir et est livrée avec un bracelet supplémentaire en caoutchouc noir. Le PAM01460 est également équipé du PAM Click Release System sur la sangle et la boucle, qui ne nécessite aucun outil pour garantir un changement facile, faisant de cette montre une pièce polyvalente pour différentes occasions et styles.

 UN COMMENTAIRE ? On a du mal à comprendre comment – et surtout pourquoi – le prix des Panerai en céramique a pratiquement doublé en moins de dix ans, alors que le revenu moyen des amateurs de la marque et des Paneristi n’a pas suivi la même courbe inflationniste au cours de la même période : c’était le meilleur moyen de diviser par deux la communauté de ces amateurs – et c’est précisément ce qu’il s’est produit. Ce qui est dommage, les montres n’ayant pas perdu de leur originalité identitaire et de leur capacité primaire de désirabilité ou d’attraction. Il faut compter un peu plus de 15 000 euros [un prix résolument non-concurrentiel] pour ce boîtier en céramique sablée-polie de 40 mm, étanche à 300 m et animé par un mouvement automatique heures-minutes-secondes-GMT calé sur trois jours de réserve de marche. 

SINN U1 S L

 Lorsque la lisibilité absolue devient une priorité, la U1 S L démontre ce qui est techniquement possible. Limitée à seulement 300 exemplaires, cette montre de plongée exceptionnelle associe une fonctionnalité maximale à une luminosité innovante – plus encore dans l’obscurité totale. Le point fort : l’intégralité du cadran ainsi que l’indication principale de la lunette tournante brillent intensément. Cetteluminosité exceptionnelle est obtenue grâce à une méthode particulière d’application du matériau luminescent sur le cadran : le produit luminescent est coulé dans un moule spécifique. Après le processus de durcissement, on obtient un composant hybride en céramique, assemblé au cadran métallique de base. Lors de l’étape finale de fabrication, les deux éléments combinés sont imprimés – un procédé complexe au résultat impressionnant : une intensité lumineuse extrême et une lisibilité parfaite à un niveau jusqu’ici inégalé, grâce à la forte concentration et à la grande surface du matériau luminescent. Visuellement, la U1 S L affirme également un caractère fort : avec un langage de formes marqué et une présentation épurée, elle reste toujours agréable à porter – même en dehors de l’eau. Derrière cette apparence remarquable se cache la pure technologie Sinn : le boîtier et la couronne sont réalisés en acier de sous-marin à haute résistance, amagnétique et résistant à l’eau de mer. Le revêtement dur noir de haute qualité, basé sur la technologie Tegiment, confère une apparence raffinée. Et, parce que la fiabilité ne souffre aucun compromis chez Sinn, la lunette est solidairement fixée au boîtier et ne peut se détacher. Testée ? Évidemment. Un institut d’essais indépendant a certifié l’étanchéité à une profondeur de 1 000 m (= 100 bars), ainsi que la résistance aux variations de température et le bon fonctionnement conformément aux normes européennes pour les équipements de plongée. Ainsi, la U1 S L est une montre avec une véritable profondeur – à tous points de vue.

 UN COMMENTAIRE ? Il faut compter un peu moins de 3 000 euros pour cette « super-plongeuse » allemande étanche à 1 000 m dans son boîtier musclé en acier spécial de 44 mm x 14,7 mm, équipé d’un calibre automatique suisse Sellita. Dans un style très « allemand » et délibérément « militaire », la rigueur esthétique « professionnelle » de cette U1 S L la pose en instrument fonctionnel qui ne manque pas de légitimité pour un usage urbain dans les hauts-fonds et les bas-fonds des villes de grande solitude. 

ORIS Aquis Pro 1000m

 Apparemment et inexplicablement, la maison suisse Oris se refuse à communiquer en français sur cette « plongeuse », alors que la communauté des locuteurs francophones représente 150 millions de personnes à moins de trois heures d’avion du siège suisse d’Oris [rappelons que le français est la « langue officielle » de l’industrie des montres]. Nous respectons cette volonté en ne présentant pas cette montre en français à notre communauté de lecteurs francophones…

 UN COMMENTAIRE ? Inutile de chercher à comprendre pourquoi la communication de cette montre de plongée professionnelle semble ne vouloir s’adresser qu’aux amateurs qui parlent anglais ou… japonais ! C’est dommage pour Oris, qui aurait quelques parts de marché à (re)conquérir sur les marchés francophones, mais qui préfère visiblement tourner ses regards et ses espoirs vers l’archipel nippon…

BEDA’A Éclipse II

 Beda’a est née de l’imagination d’un ingénieur-designer à l’enthousiasme communicatif. Cosmopolite, entrepreneur, gorgé d’inspirations suisses, londoniennes, milanaises et qatari, Sohaib Maghnam n’a pas d’équivalent dans la sphère horlogère. Il connaît la culture arabe, la langue, tout en ayant vécu presque six ans en Europe, parlant anglais couramment ainsi que l’italien. Il est ingénieur de formation, il possède déjà une expertise dans le design et la construction de montres, de même qu’un premier réseau de clients, partenaires et fournisseurs, le tout soutenu par une véritable vision de l’horlogerie contemporaine : pour un jeune homme d’à peine 25 ans, un profil unique en horlogerie ! C’est avec lui que se crée Beda’a, dont il est aujourd’hui encore CEO et Chief Designer. La maison repose sur quatre gammes pérennes : la puissante et élégante Attrayant, la Fortress aux accents Art Déco, l’inclassable Angles et sa série limitée New York, vendue en quelques heures. Et surtout, l’Eclipse. À la fois la plus simple...et la plus difficile. La plus simple, car c’est la seule montre ronde sortie de l’imagination fertile de Sohaib Maghnam. La plus difficile, car c’est sur ce terrain de la belle horlogerie Swiss Made que la concurrence est la plus rude. Mais Sohaib Maghnam impose deux marqueurs qui vont séduire de nouveau les collectionneurs : un affichage heures & minutes atypique, et un prix juste. Pour mémoire, la première Eclipse est celle qui a rencontré le plus grand succès : 200 exemplaires prévus, tous vendus en trois heures...et quelques 2 100 collectionneurs sur liste d’attente. Une attente qui se voit à présent récompensée par une création inédite, sobrement intitulée Eclipse II. L’Eclipse II est la première complication maison de Beda’a. Ce second chapitre s’inscrit dans le droit fil du premier : l’hommage au temps céleste, aux étoiles, à la poésie de l’espace, une célébration de l’astronomie, dont la fille se nomme horlogerie. Pour cette nouvelle itération, la composante design prime à nouveau, au service d’un affichage aussi gracieux qu’atypique. La droite et la courbe, les deux formes générales de la nature, s’y côtoient en harmonie. Sur le plan vertical, une ligne relie les heures et minutes décentrées à midi, une petite seconde indépendante, et enfin la couronne sise à 6h. L’emplacement est rarissime en horlogerie, mais frappé du sceau de l’évidence pour Beda’a qui, ici, a voulu préserver la pureté de son alignement.

 Sur le plan de la courbe, le cercle parfait domine, avec deux cadrans intégrés l’un à l’autre, formant un « 8 » majestueux, lui-même inscrit au sein d’une boîte ronde - ce qui relève de l’exception et non de la règle chez Beda’a, dont trois collections sur quatre possèdent des boîtes de forme. De part et d’autre de cette géométrie douce et subtile viennent se lover deux croissants symétriques. Leur finition s’échappe des canons traditionnels suisses. À la place des côtes de Genève, Beda’a a dessiné un motif linéaire. La ligne droite reprend son dû, et la poésie se révèle à la surface du cadran : ces motifs polis et satinés de couleur crème symbolisent les rayons du soleil ; l’aventurine du cadran des heures et minutes retranscrit la voûte céleste constellée d’étoiles ; et, à 6 h, l’aiguille de la petite seconde survole un compteur au satiné circulaire très appuyé, comme une étendue de sable fin sur laquelle sa révolution laisserait son empreinte. L’onirisme des grands déserts de Doha n’est pas loin. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard si ladite aiguille des secondes est façonnée à l’image d’une sagaie... Côté mouvement, et à la demande de ses collectionneurs, Beda’a a choisi de muscler la valeur technique de son Eclipse II, mais en veillant à ne pas atteindre les tarifs que l’on rencontre parfois en terres horlogères. Comme le souligne Sohaib Maghnam, « nos montres sont proposées au prix auquel elles doivent être, tout simplement. Pas moins, mais certainement pas plus ». Le mouvement de l’Eclipse II combine donc deux variables pour trouver le juste équilibre entre tradition et innovation, entre accessibilité et exclusivité. Il y a d’abord une base Sellita SW300. C’est un calibre éprouvé que Beda’a connaît bien : il était déjà présent dans l’Eclipse I. Pour ce second volet, Beda’a lui adjoint ensuite un module spécifiquement conçu pour la marque par le célèbre motoriste Dubois Depraz. L’entreprise familiale, réputée reine de la complication, est née en 1901 à la Vallée de Joux. Elle possède une légitimité historique incontestable, doublée d’une expertise technique sans égal. C’est elle qui a permis à Beda’a de concevoir une Eclipse II de seulement 37 mm de diamètre, parfaitement équilibrée par une épaisseur qui n’atteint même pas 10 mm (9,5 mm précisément). Côté fond, la métaphore céleste est filée avec une poésie identique. Beda’a a conçu un rotor ajouré d’une sophistication rare pour un composant qui, par définition, n’est que rarement vu. Il comporte 8 pales tridimensionnelles. On repère l’idée de rayonnement évoquée côté cadran. Chacune d’elles est satinée circulaire. Leur cœur est gravé d’un ornement maison, le « B » stylisé de Beda’a. La surface du motif est polie, le fond étant sablé au laser - une alternance que l’on retrouve également en chacune des mentions apposées sur la boîte acier.

 UN COMMENTAIRE ? Une « première » complication qui n’est donc sans doute pas la dernière : Beda’a la propose aux environs de 4 500 euros hors taxes pour une production limitée à une centaine de pièces par an (boîtier en acier de 37 mm x 9,5 mm d’épaisseur, étanche à 30 m et doté d’un calibre automatique de base Sellita, avec un module Dubois Depraz donné pour 52 heures de réserve de marche, le tout bien évidemment Swiss Made). On ne peut que constater avec bonheur que l’élan créatif qui animait les premières montres Beda’a n’a rien perdu de sa dynamique initiale, sans que les prix se sentent pousser des ailes : par les temps qui courent, dans le paysage suisse, cette modération qui ne fait pas valser les étiquettes est hautement appréciable…

PARMIGIANI Tonda PF Micro-rotor or/acier Stone blue

 Depuis son lancement en 2021, la collection Tonda PF s’est imposée comme une référence incontournable de la Haute Horlogerie contemporaine, incarnant la philosophie singulière de Parmigiani Fleurier fondée sur le concept de private luxury. Reconnue pour son élégance discrète et son raffinement personnel, cette collectionintemporelle dépasse les tendances passagères. « Le luxe privé consiste à sublimer le produit lui-même, en offrant aux connaisseurs laliberté de choisir un objet de culture, de raffinement et de joie durable, au-delà de toute validation extérieure. » (Guido Terreni, CEO Parmigiani Fleurier). Aujourd’hui, la collection Tonda PF Micro-Rotor s’enrichitd’une interprétation bicolore d’une grande justesse, mariant l’acier à l’or rose. Son cadran « Stone Blue », d’un bleu sablé profond, révèle la personnalité discrète et affirmée de ce garde-temps. Sa teinte, subtilement changeante, évolue au gré de la lumière et des refletsenvironnants, oscillant entre gris poudré, bleu clair et nuances plus denses offrant une expérience visuelle en constante évolution. Ce nouveau modèle élève l’excellence artisanale qui demeure au cœur de chaque création Tonda PF. Le cadran orné du motif guilloché Grain d’Orge, la lunette moletée en platine, les index appliqués en or rose, et le bracelet finement terminé — alternant surfaces polies et satinées — traduisent une maîtrise absolue à la fois technique et esthétique. Au-delà de la simple juxtaposition de métaux, Parmigiani Fleurier compose ici une véritable architecture de la matière. Chaque détail, du boîtier à la boucle a été pensé pour révéler la continuité visuelle entre acier et or rose. Leurs surfaces dialoguent avec fluidité : la lunette moletée, les flancs du boîtier et le bracelet s’unissent dans un ensemble cohérent, dont les lignes épurées traduisent une harmonie recherchée plutôt qu’affichée.

 Chaque création de la collection Tonda PF incarne une pureté formelle irréprochable, fruit d’une recherche constante de l’essentiel et d’une volonté d’écarter tout excès. Comme l’exprime avec justesse Guido Terreni : « Chez Parmigiani Fleurier, j’ai toujours cherché àexprimer une esthétique pure, fidèle à la vision de Michel Parmigiani : un design où rien n’est laissé au hasard, porté par une quête inébranlable d’harmonie absolue. » En incorporant le guilloché «Grain d’Orge» dans ses créations, Parmigiani Fleurier perpétue une traditionséculaire, offrant des garde-temps d’une beauté et d’une qualité exceptionnelles. Ce savoir-faire, transmis de génération en génération, illustre la philosophie de la marque : allier perfection technique et élégance intemporelle. Au cœur de la montre se trouve le calibre automatique PF703, équipé d’un micro-rotor exceptionnel en or rose 22 carats, délicatement orné du guilloché Grain d’Orge. Parfaitement intégré à la platine principale du mouvement, ce micro-rotor confère à la pièce une finesse remarquable — seulement 7,8 mm d’épaisseur —tout en garantissant des performances optimales grâce à une réserve de marche de 48 heures. Sa construction sophistiquée assure un remontage automatique précis, tout en préservant un profil d’uneélégance fine et discrète. Elle incarne pleinement la philosophie de Parmigiani Fleurier : une excellence silencieuse, réservée aux connaisseurs les plus avertis.

 UN COMMENTAIRE ? Inutile de répéter ce dont tout le monde a conscience à propos de Parmigiani, la montre dont tout le monde aime les montres, mais que personne ne songe plus à acheter tellement les prix sont surtarifés ! On peut cependant noter une inflexion déflationniste, puisque cette nouvelle itération de la Tonda PF est aussi sublimement dessinée que modérément proposée autour des 30 000 euros, ce qui reste excessif, mais moins que le reste de la gamme – surtout à plaisir visuel identique (boîtier plutôt très mince et donc très portable en or rose/acier de 40 mm x 7,8 mm, étanche à 100 m et motorisé par un mouvement automatique à micro-rotor calé sur 48 heures de réserve de marche). Cette Tonda PF est évidemment un parangon du « sport chic » contemporain, surtout avec le soin apporté à la décoration de son cadran guilloché main en « grain d’orge » : dans cette couleur « Stone Blue », la réussite est magnifique et c’est une montre qu’on a instinctivement envie de porter – si on en a les moyens !

 COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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