REPÉRAGES #47-2025 (accès libre)
Sept regards critiques sur sept nouvelles montres en piste pour la prochaine Wonder Week
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le quarante-septième épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Angelus, Benrus, Girard-Perregaux, Hautlence, Louis Vuitton, Nixon et Raymond Weil…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
HAUTLENCE Linear Série 3
Bien plus qu’une montre, la Linear Série 3 de Hautlence est une déclaration, une attitude, une affirmation de style. Toute de rouge vêtue, elle incarne un état d’esprit, une vision du monde où audace rime avec élégance et où chaque instant est vécu intensément. Pigment des visionnaires, le rouge passion symbolise l’innovation et sublime comme un révélateur l’affichage du temps au moyen d’une heure sautantelinéaire rétrograde de la Linear Série 3. Adopter ce garde-temps, c’est choisir de se démarquer. Parce que le rouge n’est pas pour tout le monde, mais pour ceux qui osent. Depuis toujours, le rouge représente la vie, la force, une forme de puissance. Ce n’est pas un hasard s’il est devenu la signature de marques automobiles légendaires ou s’il estprésent de manière récurrente dans les domaines de l’art, de l’architecture ou du design. À l’image des artistes de la Renaissance qui utilisaient le rouge pour insuffler profondeur et émotion à leurs œuvres, Hautlence choisit cette couleur comme une évidence pour habiller sonmodèle Linear Série 3 et en souligner les lignes. Occupant la partie gauche du cadran de la Linear Série 3, une échelle graduée évoquant les instruments de mesure et de précision indique les heures au moyen d’une bielle. De grande taille et très fine, cette bielle rappelle celle utilisée dans le premier mouvement développé par Hautlence en 2004, le calibre HL. Terminée par un petit curseur, elle vient pointer l’heure sur l’échelle verticale. Une fois le chiffre 12 atteint, le limaçon relâche le palpeur, ce qui libère l’énergie accumulée. La bielle effectue alors un saut et revient sur le chiffre 1. En plus de l’heure sautante linéaire rétrograde, la Linear Série 2 est munie d’un tourbillon volant à 6 heures, dont le ballet est visible derrière son pont squelettisé noir.
Le boîtier en acier de la Linear Série 3 garantit une étanchéité à 10 ATM ainsi qu’une résistance à toute épreuve. Sur les flancs, des formes en relief apportent volume et dynamisme à la boîte, dont la forme unique fait partie de la signature de Hautlence. La couronne crantée s’orne d’un ruban de caoutchouc rouge, rappel du bracelet. Comme d’habitude chez Hautlence, le cadran se compose de plusieurs niveaux. Sur une base à la finition satinée verticale vient se superposer un second cadran en saphir teinté qui porte les chiffres des minutes. Le cadran principal étant partiellement ouvert, il permet d’admirer certaines parties du mouvement. À travers cette ouverture, on voit notamment apparaître la came des- minutes, solidaire de l’aiguille des minutes, qui fait un tour en une heure et soulève le secteur des minutes durant tout l’heure. Après 60 minutes, le secteur des minutes retombe, entraînant l’étoile des heures, sur laquelle se trouve la came des heures. Côté mouvement, c’est le calibre à remontage automatique D50 qui bat au cœur du modèle Linear Série 3. Il a été développé, conçu et produit entièrement en interne. Muni d’un module créé en collaboration avec Agenhor, il comporte 239 composants, bat à une fréquence de 3 hertz et garantit une réserve de marche de 72 heures. La masse oscillante, délicatement ciselée, évoque le fameux Moebius cher à la maison. Véritable œuvre d’art, la Linear Série 3 est une compagne de route pour ceux qui vivent chaque seconde avec passion.
UN COMMENTAIRE ? Rouge comme la passion, originale comme une Hautlence et mécaniquement complexe comme un chef-d’œuvre des beaux-arts de l’horlogerie, cette Linear Série 3 se présente dans impressionnant boîtier en acier de 43 mm x 50 mm (12,2 mm pour l’épaisseur) étanche à 100 m, avec un cadran « modernisé » dans son embiellage et un mouvement automatique de belle facture – l’édition de cette montre « passionnée » est limitée à 28 exemplaires (compter dans les 65 000 euros : c’est sans doute le nouveau prix – exorbitant ! – de la passion !). Dans la pénombre, cette Linear Série 3 est impressionnante de luminescence…
RAYMOND WEIL Freelancer RW1212
Introduit en 2017, le calibre RW1212, développement propriétaire de la marque genevoise, symbolise une étape clé dans l’évolution de Raymond Weil. Né de la vision d’Elie Bernheim, petit-fils de Mr. Raymond Weil, et d’une collaboration étroite avec les experts de Sellita, ce mouvement est un chef-d’œuvre technique à l’allure résolument moderne. Le département Recherche & Développement de Raymond Weil a minutieusement repensé chaque composant pour mettre en lumière le balancier positionné à 6 heures, sublimant ainsi la beauté de la mécanique horlogère, et désormais magnifié sous un pont traversant ajouré. Le résultat est un mouvement offrant une profondeur visuelle saisissante, où se rencontrent sophistication visuelle et ingéniositémécanique. Ce nouveau modèle, de référence 2795-BKC-20000,incarne une alliance parfaite entre innovation et élégance. Son boîtier en acier inoxydable avec revêtement PVD noir, associé à un cadran galvanique noir ajouré. Ce modèle, complété par un bracelet en cuir noir, est proposé en édition limitée à seulement 500 pièces, et s’inscrit davantage dans une esthétique résolument contemporaine et sportive.Avec le RW1212, Raymond Weil célèbre la fusion de la tradition horlogère et de l’innovation, offrant ainsi des garde-temps qui captivent l’œil et exaltent l’expertise. Cette montre, étanche jusqu’à 100 mètres, garantie à la fois style et fonctionnalité. Ce modèle squelette résonne avec les amateurs de design technique et ceux qui apprécient une présentation visuelle audacieuse de la mécanique horlogère.
UN COMMENTAIRE ? On peut comprendre qu’une marque soit fière de montrer son propre mouvement automatique, mais le squelettage vient brouiller ici la perception de l’élégance de cette montre « coussin » de 40 mm x 40 mm, dont la modernité très tendance aurait été plus expressive avec un cadran tout aussi minimaliste que son boîtier étanche à 100 m (comptez dans les 3 450 francs suisses, ce qui reste un prix très bien placé)…
GIRARD-PERREGAUX Laureato Skeleton WinteRace Edition
Girard-Perregaux reconduit pour la huitième année consécutive son partenariat avec la WinteRace Cortina, l'une des courses annuelles de voitures historiques et iconiques les plus attendues du calendrier hivernal italien. Le choix de la Laureato comme modèle pour récompenser les vainqueurs de la course n'est pas anodin. Lancé en 1975 sous le nom de Chronomètre à Quartz, il s'agissait en effet d'une montre particulièrement précise, ce qui lui a valu le surnom affectueux de « Laureato de la maison Girard-Perregaux» de la part de la presse italienne. En 2025 également, Girard-Perregaux aura le plaisir de décerner un prix spécial à l'équipe qui se distinguera par sa précision dans les courses de régularité.
UN COMMENTAIRE ? Une Laureato très classiquement retravaillée et colorisée (traitement ruthénium gris anthracite) pour mettre en valeur le mouvement automatique trois-aiguilles de 173 composants logé dans ce boîtier en céramique noire de 42 mm étanche à 100 m : admirez la petite aiguille des secondes à dix heures, près du centre de la montre (en prise directe sur la roue des secondes), ne manquez pas le balancier qui oscille à midi (28 800 alternances par heure) et apprêtez-vous à débourser un peu plus de 50 000 euros pour cette Laureato néo-vintage…
BENRUS DTU-2A/P 2025
Quel est le point commun entre Steve McQueen, John F. Kennedy, Charles Lindbergh, la star du baseball Babe Ruth et les GI’s ? Réponse : chacun d’eux incarne à sa manière une facette du rêve américain. En prime, ils portaient tous une montre Benrus ! Née à Manhattan en 1921, cette marque de montres s’appuiera dès ses débuts sur le savoir-faire suisse pour développer des montres fiables destinées au plus grand nombre. Avec plus d’un million de pièces chaque année, Benrus était l’une des marques les plus connues aux Etats-Unis dès les années 1950. En concevant des montres militaires emblématiques, des montres civiles élégantes et des complications fascinantes, Benrus va rythmer les progrès des Etats-Unis pendant presque tout le XXe siècle. En 2025, plus de 100 ans après sa fondation, la maison horlogère indépendante new-yorkaise revient en force dans la lumière avec des versions modernisées de ses montres de mission les plus célèbres et les plus convoitées par les collectionneurs. Porter une montre Benrus, c’est avoir le goût de l’action. Dessinées, construites dans le but de donner satisfaction en toutes circonstances de la vie, les montres Benrus sont pensées pour les amateurs de garde-temps lisibles, fonctionnels, robustes et authentiques. A l’aise dans tous les contextes, inspirées de l’énergie new-yorkaise, elles trouvent leur place aussi bien dans l’effervescence urbaine que sur les terrains d’aventure. Les montres Benrus s’adressent aussi bien aux pilotes qu’aux plongeurs, aux sportifs de haut niveau comme aux militaires, aux hommes d’affaires mais aussi aux femmes raffinées et audacieuses. Dès ses origines, la marque a toujours eu pour ambition d’accompagner les hommes et les femmes de son temps dans leur quotidien, en mettant au poignet du plus grand nombre les complications horlogères les plus utiles et qui tiennent compte de l’évolution des modes de vie. C’est pour Benrus une question de cohérence. Une philosophie de vie qui trouve son écho dans le slogan de la maison : « For the Brave. By the Brave ». Il est question de courage et de force de caractère. De détermination et d’assurance de soi. « Les montres Benrus sont faites pour les audacieux, pour ceux qui prennent des risques, repoussent les limites et redéfinissent ce qui est possible. Nous sommes là pour les rêveurs, les entrepreneurs, les courageux. Nos montres sont des outils, conçus non seulement pour la fonction, mais aussi pour le défi. Pour ceux qui refusent de s'installer, qui comprennent que le temps ne se mesure pas seulement en minutes, mais en moments de grandeur » souligne Ion Schiau, actionnaire de la marque et l’un des artisans de la renaissance actuelle de la marque horlogère.
La très riche histoire de Benrus est marquée par les états de service éloquents de la marque horlogère au service des soldats. C’est au cours de la guerre du Vietnam que la marque va devenir légendaire avec un modèle remarquable de fiabilité et de robustesse, la DTU. En effet, en 1962 le Département de la Défense révisa à la hausse le cahier des charges des montres militaires américaines. Connu sous la nomenclature MIL-W-3818B, ce document de référence avait pour but de doter ses soldats de montres plus fiables que celles alors en service. De nombreuses marques présentèrent des modèles, mais seule la Benrus DTU-2A/P répondra pleinement aux critères et sera retenue. Benrus sera la première des marques horlogères qui équipera les soldats américains avec ce type de montres à partir de 1964. À son cœur, le mouvement à remontage manuel Benrus DR 2F2 à 17 rubis, basé sur un mouvement ETA 2370. Assemblé en Suisse, il était modifié pour y ajouter un système stop seconde (dite « Hacking ») exigé pour répondre aux spécifications militaires. Une fonctionnalité qui permet la synchronisation de plusieurs montres. Un gage d’efficacité pour les opérations militaires, notamment pour les commandos ou les artificiers qui doivent agir à la seconde près. La DTU-2A/P 2025 répond aux mêmes normes militaires strictes (MIL-W-3818B) et adopte désormais un boîtier classique en acier inoxydable microbillé de 34 mm, réputé pour sa robustesse éprouvée. Son cadran noir « stérile » reste inchangé, avec son affichage 12/24 heures et sa minuterie précise. Fidèle à l’originale, cette réédition est animée par le calibre ETA 2671, parfaitement adapté à son boîtier compact.
UN COMMENTAIRE ? Excellente nouvelle, cette relance d’une marque « américaine » qui a marqué l’histoire des montres en même temps qu’elle écrivait une partie de l’histoire des États-Unis. Une bonne idée dans cette bonne nouvelle : le retour à un certain réalisme, ce boîtier en acier sablé de 34 mm [rigoureusement conforme aux montres militaires du passé], étanche à 100 m et animé par un mouvement automatique suisse (ETA) avec 42 heures de réserve de marche, n’est facturé que 990 euros – ce qui relève de l’exploit pour une montre Swiss Made ! Ne manquez ce nouvel épisode du grand rêve horloger américain…
LOUIS VUITTON Tambour High-End (platine avec saphirs arc-en-ciel et rubis)
La Tambour est une pièce d’horlogerie aussi rare que fascinante. Conjuguant esthétique, savoir-faire et mouvement mécanique, cette montre s'affirme comme un modèle unique en son genre, à l'allure résolument intemporelle. Dévoilé en 2002, le garde-temps aux lignes évasées signe son grand retour vingt ans plus tard dans une édition anniversaire exclusive. Lorsque Louis Vuitton en revisite l’emblématique silhouette en 2023, la montre s’aligne sur les critères du collectionneur moderne : profil affiné, bracelet parfaitement intégré, design unisexe en acier inoxydable et métaux précieux... La Tambour revendique ainsi une allure décontractée conçue pour s’adapter à tous les poignets. Conservant sa forme reconnaissable et sa lunette sablée ornée des douze lettres LOUIS VUITTON – un des codes de la collection –, réinterprétation moderne de la Tambour met à l’honneur la virtuosité des artisans à travers un mouvement aux finitions soignées développé par la Fabrique du temps Louis Vuitton en partenariat avec Le Cercle des Horlogers. La collection Tambour s’enrichit aujourd’hui de deux références d’exception explorant de nouveaux territoires de la Haute Horlogerie : l’art lapidaire et le sertissage. Métal noble parmi les moins réactifs du tableau périodique, le platine est prisé pour sa densité, sa dureté et son lustre blanc argenté. Sa brillance sublime l’arc-en-ciel de couleurs dessiné par les pierres précieuses d’un garde-temps spectaculaire, qui résonne avec l'esprit de l’horlogerie moderne et la transcende. Au-delà de son esthétique contemporaine, la montre rend hommage à l’excellence artisanale, avec un processus de fabrication minutieux.
À l’instar du modèle Tambour en or jaune avec cadran en onyx et saphirs safran, la nouvelle version en platine – une première dans la collection Tambour – est dotée d’un boîtier rond de 40 mm de diamètre et de tout juste 8,3 mm d’épaisseur. Mais derrière cette similitude se cache une autre réalité, celle de la difficulté extrême à travailler le platine en raison de sa densité. Les artisans ont ainsi consacré 30 % d’ouvrage supplémentaire à l’usinage du boîtier par rapport à un boitier en or. La réalisation du fini brossé relève, elle aussi, de la prouesse tant l’alliage est naturellement résistant à l’abrasion. Le polissage de la lunette, de la couronne, des chanfreins et des inter-maillons a nécessité deux fois plus de temps que sur le modèle en or jaune. Le résultat se révèle magistral : les index et la lunette incrustés de gemmes multicolores confèrent à la montre une sophistication sans pareille. D’une perfection absolue, l’arc-en-ciel s’illumine de 59 corindons taille baguette provenant du Sri Lanka et du Mozambique – notamment des rubis et saphirs verts, bleus, violets, roses, fuchsia, orange et jaunes. Toutes ces gemmes, d’un poids total d’environ 2,5 carats, ont été sélectionnées avec la plus grand attention par Louis Vuitton. Par l’utilisation exclusive de saphirs et rubis, pierres les plus nobles, de la familledes corindons, Louis Vuitton contribue à la rareté de cette pièce dont le dégradé, d’une exceptionnelle fluidité, tient à l'homogénéité de sa composition – la seule variable étant la nuance des pierres. Les teintes de violet et de vert ont représenté un défi d’approvisionnement, de même que la réalisation d’un dégradé subtil entre chaque couleur. Dans un jeu de contrastes avec la lunette multicolore, le cadran en opaline argentée s’agrémente, à 6 heures, d’un compteur des petites secondes gravé de cercles concentriques, d’aiguilles en or blanc 18 carats recouvertes d’un fini Super-LumiNova appliqué à la main et d’index également en or blanc 18 carats. Sertis de onze saphirs et rubis multicolores, ces derniers trouvent leur écho dans le somptueux dégradé des pierres qui habille la lunette. Un bracelet intégré en platine alternant surfaces brossées et polies équipé d’une boucle déployante triple lame invisible en or blanc 18 carats vient parachever ce captivant affichage polychrome, protégé par une glace saphir ultrarésistante.
Limitée à seulement 50 pièces, cette spectaculaire itération de la collection Tambour dissimule un secret témoignant de son statut exclusif. À l’abri des regards, un saphir safran de 1,6 mm incrusté dans le fond de boîte indique également avec subtilité la présence de platine dans une montre Louis Vuitton et rappelle au propriétaire la dimension précieuse et la qualité exceptionnelle de la montre qu’il porte au poignet. Les deux nouveaux modèles Tambour en édition limitée sont animés par le calibre LFT023 de La Fabrique du Temps Louis Vuitton – manufacture fondée par les maîtres horlogers Michel Navas et Enrico Barbasini puis intégrée à Louis Vuitton en 2011. Visible à travers la glace saphir du fond de boîte, ce calibre unique développé par La Fabrique du Temps en collaboration avec Le Cercle des Horlogers est le premier mouvement trois aiguilles propriétaire de la Maison. Il est certifié chronomètre selon la norme ISO 3159 par l’Observatoire Chronométrique de Genève et offre une précision comprise entre -4 et +6 secondes par jour. À sa performance remarquable s'ajoutent des finitions exceptionnelles mettant à l’honneur les codes signature de Louis Vuitton. Ainsi, un micro-rotor bidirectionnel en or rose 22 carats gravé d’un élégant motif stylisé « LV » et son barillet rehaussé de la Fleur de Monogram de la Maison contrastent avec la platine perlée et les ponts microbillés aux chanfreins polis. Un empierrement de 31 saphirs incolores destiné à réduire les frottements souligne l’allure contemporaine du calibre. Résolument fonctionnels, les deux garde-temps sont dotés d’un balancier oscillant à une fréquence de 4 Hz ainsi que d’une réserve de marche de 50 heures. Concentré de 170 années de savoir-faire de la Maison Louis Vuitton, le calibre LFT023 conjugue prouesse technique et esthétique hors du commun. Avec leur mouvement sophistiqué, leurs pierres précieuses hautes en couleur, leur boîtier et leur cadran d’exception, les nouvelles montres Tambour or jaune avec cadran en onyx et saphirs safran et Tambour platine avec saphirs arc-en-ciel et rubis sont dignes de figurer parmi les collections des plus fins connaisseurs.
UN COMMENTAIRE ? Précieusement mieux qu’hier… et sans doute tout aussi précieusement moins bien que demain : c’est la vie des grandes dames de l’horlogerie, qui savent se parer de nouvelles pierres serties sur de précieux métaux sans jamais perdre leur identité. Ici, la fameuse Tambour, toujours en 40 mm, s’habille de platine et se sublime avec des rubis et des saphirs qui explosent et dégradent la lumière en vert, en bleu, en violet, en rose, en fuchsia, en orange ou en jaune. On y ajoutera les onze index dans les mêmes couleurs qui ponctuent les heures sur le cadran. Face à cette palette chromatique, les initiés parlent d’arc-en-ciel (« rainbow » pour les anglomanes) : on pourrait presque dire que les pierres font la roue, comme des paons, pour mettre la montre en valeur. Tout ceci n’est évidemment pas donné, puisqu’il faut compter dans les 150 000 euros pour chacune des 50 montres de cette série limitée. Savez-vous que, pour travailler à sertir un tel arc-en-ciel sur un boîtier en platine [un des métaux les plus difficiles à travailler, parce qu’il est à la fois dense et mou !], il faut complètement repenser et retravailler les volumes de ce boîtier pour qu’on puisse y loger les pierres précieuses sans déformer les lignes sobres mais très complexes de la Tambour ? Le résultat : l’alliance du platine, des saphirs et des rubis est d’une classe folle, la montre et son mouvement relevant également du superlatif horloger…
ANGELUS Chronographe Télémètre
Le Chronographe Télémètre est, cette année, édité par Angelus en série limitée de deux fois 25 pièces en acier et de 15 autres en or jaune 18 carats. Avec ses 37 mm de diamètre, son cadran aux accents vintage et son unique poussoir de fonctions inscrit dans la couronne de remontoir, cet instrument de mesure des temps courts multiplie les hommages à la riche histoire d’Angelus et en particulier à sa spécialité en matière de fabrication de chronographes. Sa noble mécanique à remontage manuel, son ancrage historique et ses finitions de haute volée confèrent à ce chronographe une esthétique rétro d’une élégance folle. Après l’Instrument de Vitesse et le Chronographe Médical, la collection La Fabrique accueille une nouvelle réalisation qui rappelle l’histoire fonctionnelle et esthétique d'Angelus. Fondée en 1891 au Locle par les frères Stolz, Angelus s'est rapidement spécialisée dans les réveils, les répétitions et surtout, les chronographes. C'est l'un de ses modèles emblématiques qui avait déjà inspiré la recréation, 80 ans plus tard, de la collection Chronodate. Le télémètre est l'une des échelles de mesure liées aux trotteuses de chronographe (se trouvent également dans cette catégorie : les pulsomètre, tachymètre, échelle décimale, échelle de compte à rebours fixe ou rotative ou encore asthmomètre, spécialité d’Angelus). Le télémètre permet de mesurer la distance d'un événement. Le chronographe est déclenché lorsque l’événement est visible puis arrêté au moment où il est audible. L'échelle est une fine graduation en kilomètres correspondant à la division de la durée par la vitesse du son (environ 1'240 km/h).
Avec un diamètre de 37 mm, le Chronographe Télémètre est le plus petit modèle de l'époque contemporaine d'Angelus. La carrure présente une courbe caractéristique qui court de corne à corne. Ses arêtes polies, plongeantes sur le dessus, en torsion sur le flanc, soulignent la forme complexe des cornes. Ces détails dynamiques participent à la signature vintage qui caractérise les pièces de la collection La Fabrique. Les cadrans sont proposés en trois couleurs : un rose tirant sur le bronze, un gris titane et pour la pièce en or jaune, un blanc suggérant les subtils reflets du nickel. Le réhaut satiné rappelle la finition du boîtier et contraste avec l’effet grené du centre des cadrans. Ces terminaisons sont illuminées par le filet diamanté séparant les deux zones. Les compteurs de la petite seconde et du totaliseur 30 minutes sont azurés. Les index et les chiffres arabes en applique sont traités noirs ou dorés 3N. Le Chronographe Télémètre est animé du calibre A5000, manufacturé en interne. Ce mouvement de chronographe monopoussoir intégré présente une finition à deux tons : les éléments de la platine et les ponts sont dorés alors que les composants de la fonction chronographe sont palladiés. L'ensemble est terminé avec des anglages et des étirages marqués. Présenté avec un remontage manuel et 42 heures de réserve de marche, petite seconde à 9 heures et totaliseur 30 minutes à 3 heures, le calibre A5000 s'avère un pilier technique d'Angelus d'une extrême plasticité. Il affiche une épaisseur réduite de 4,20 mm pour un diamètre de 24 mm (10 ½ lignes) qui le rend parfaitement adapté au boîtier de 37 mm du Chronographe Télémètre. On retiendra pour finir que son groupe de régulation oscille à la fréquence de 3 Hz soit 21’600 alternances par heure et que la fonction de chronographe est opérée grâce à une roue à colonnes et un embrayage horizontal, comme cela se faisait dans les chronographes produits entre les années 1940 et l’aube des années 1970.
UN COMMENTAIRE ? Un chronographe lancé à la vitesse du son (écrite par le télémètre), dans une version néo-vintage de toute beauté, avec un boîtier monopoussoir en or ou en acier de 37 mm étanche à 30 m [ce qui tout de même un peu léger pour une montre à vocation « sportive »], un excellent mouvement mécanique à remontage manuel (notez l’échelle télémétrique sur 20 km) disposant de 42 heures de réserve de marche, un cadran bombé, grené, satiné, diamanté aux couleurs subtilement assorties et un prix relativement raisonnable pour une production suisse de ce niveau (environ 20 000 euros pour la version acier et 34 000 euros pour la version en or jaune 3N – c’est plus discret)…
NIXON Time Teller acétate Tortoise (Chez Maman)
La Time Teller prend du galon : déclinaison acétate efficace et du plus bel effet ! La montre iconique de Nixon revêt à présent une finition en acétate, créant une touche de couleur riche et vive. L’acétate est un composite à base de plante offrant un potentiel illimité de personnalisation. Chaque motif est réalisé de manière à donner au design classique de la Time Teller une petite touche contemporaine…
UN COMMENTAIRE ? Comme on n’a massacré aucune tortue pour parvenir à cet effet « écaille de tortue », accueillons avec plaisir ce boîtier tonneau unisexe de 38 mm étanche à 100 m (mouvement électronique), qui n’est facturé que 130 euros, mais c’est pour produire une très belle impression au poignet. Le tout à retrouver du côté de Chez Maman (Paris)…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS