GPHG 2025 #19 (accès libre)
Treize évaluations dynamiques de treize montres « sportives » du GPHG

En toute transparence, avant d’être critiquées (au meilleur sens du terme) et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » : c’est la langue usuelle de nos « amies les marques » et c’est la langue de bois des « boîtes » d’horlogerie. Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, quelles montres les académiciens vont-ils devoir sélectionner ? Certaines de ces montres ont déjà été présentées par Business Montres, mais nous y revenons avec plaisir ! Place à un nouvel épisode de notre panorama du GPHG 2025, avec nos commentaires critiques sur treize montres « sportives » de treize marques…

CHOPARD Alpine Eagle 41 SL Cadence 8HF

Lancée en 2019, la collection Alpine Eagle n’a pas cessé depuis ses débuts d’accueillir de nouvelles prouesses techniques. Avec sa troisième édition de garde-temps haute fréquence, elle atteint un nouveau sommet en introduisant la montre la plus légère jamais présentée dans la collection. Pour accomplir cet exploit, le boîtier de 41 millimètres, mais aussi la couronne et la lunette de ce modèle Alpine Eagle 41 SL Cadence 8HF – limité à 250 exemplaires – sont façonnés en titane céramisé, tandis que le bracelet de forme est en caoutchouc. Même son mouvement à haute fréquence, certifié Chronomètre, s’allège par rapport à son prédécesseur grâce à une platine et des ponts également fabriqués en titane céramisé. A cette technologie de pointe se joint une esthétique parfaitement maîtrisée : le titane céramisé subit une finition microbillée sportive, tandis que le cadran Noir Absolu, en titane, joue les contrastes avec de subtiles touches orange. Alpine Eagle 41 SL Cadence 8HF, c’est avant tout la précision, le style, et la sportivité. La haute fréquence améliore la chronométrie, un sujet auquel est particulièrement sensible Karl-Friedrich Scheufele, coprésident de Chopard. Si les chocs font partie de la vie de la montre, ils n’en perturbent pas moins les oscillations du balancier. Mais, par un effet de statistique, plus il bat vite, moins chaque choc a d'impact sur la marche moyenne. Cette haute fréquence est aussi une haute vitesse, ce qui implique une reprise rapide de la marche isochrone. Plus technique et complexe à produire qu'un mouvement avec un échappement conventionnel, le nouveau calibre Chopard 01.14-C exploite les propriétés du silicium monocristallin pour optimiser sa fréquence de 8 Hertz. Ce matériau léger et auto-lubrifiant est utilisé pour l'ancre, la roue d'échappement et la cheville de plateau —des composants soumis à de fortes frictions, réduisant ainsi celles-ci au minimum. La légèreté du silicium, ses propriétés tribologiques et la flexibilité offerte par sa technologie de fabrication ont permis à Chopard de développer un échappement dédié aux hautes fréquences sans augmenter la consommation d'énergie.

UN COMMENTAIRE ? Valeur dans le domaine du nouveau « sport chic », la série des Alpine Eagle de Chopard n’a cependant rien d’une montre sportive (au sens strict du mot), mais tout d’une montre élégante – ce qui permet de comprend que cette catégorie « Sport » du GPHG est dénué de sens et qu’elle doit impérativement être scindé en vraies montres « sportives » (dédiées à tel ou tel sport) et en vraies montres « sport chic » où pourraient s’ébattre la plupart des concurrentes actuelles de cette catégorie. Il faut compter dans les 23 700 euros pour cette Alpine Eagle un peu tristounette dans son boîtier en titane de 41 mm x 9,7 mm d’épaisseur étanche à 100 m, avec son cadran en titane très structuré et son mouvement automatique hautes fréquences qui dispose de 60 heures de réserve de marche. Cette Alpine Eagle est une excellente candidate pour la présélection, mais elle aura du mal en finale à se faire attribuer le prix annuel que le GPHG semble avoir réservé au groupe Chopard pour son aimable participation…

GÉRALD CHARLES Maestro GC Sport Tennis

La Maestro GC Sport Tennis, Réf. GC2.0-TX-TNSB-24GR-RSVC, est la nouvelle venue dans la collection emblématique Maestro GC Sport de la Maison. Conçue pour les athlètes de haut niveau tout en conservant l’élégance signature de Gerald Charles, cette montre est limitée à 200 exemplaires. Elle se distingue par un cadran texturé audacieux de couleur jaune — évoquant la balle de tennis — logé dans un boîtier en titane Grade 5 traité darkblast, à la fois léger et robuste. La Maestro GC Sport conserve la forme de boîtier caractéristique de la collection, conçue à l’origine par le fondateur Gérald Charles Genta en 2005. Elle témoigne du retour de la Maison à ses racines, en hommage à l’excellence horlogère de M. Genta, notamment à l’occasion du 25e anniversaire de la marque. Cette version arbore un boîtier sophistiqué en titane, alliant durabilité et esthétique contemporaine. Le cadran jaune éclatant, à la texture granuleuse, améliore non seulement la lisibilité mais accentue également le caractère sportif de la montre. La finition du cadran est obtenue à partir d’un fond martelé à la main, sur lequel sont appliquées une teinte colorée et une couche brillante transparente, pour créer un effet tridimensionnel. Le cadran est complété par un bracelet Velcro jaune assorti — intégré à une boucle — conçu pour un confort optimal au quotidien. Grâce à des composants élastiques développés par l’équipe R&D, en collaboration avec les ambassadeurs tennis Hubert Hurkacz et Andrea Vavassori, le bracelet assure un maintien exceptionnel lors de la pratique du tennis et des autres sports de raquette. Fabriqué en interne à Genève, le bracelet reproduit visuellement la texture poreuse du cadran, créant une continuité esthétique.

Le bracelet Velcro de Gerald Charles est entièrement réalisé en caoutchouc, y compris sur la face intérieure, le rendant entièrement étanche jusqu’à 100 mètres et particulièrement confortable à porter. Polyvalence et confort sont des valeurs fondamentales chez Gerald Charles, car le véritable luxe, c’est le confort – la liberté de porter sa montre en toutes circonstances: sport ou travail. Pour concrétiser cette vision, notre équipe R&D a développé un standard exclusif: ErgonTeq. Cette innovation assure que les cornes, le boîtier et le bracelet s’adaptent naturellement et de manière ergonomique à tous les poignets — grands comme petits — pour un confort exceptionnel allié à un design élégant. La montre est équipée d’une couronne positionnée à gauche, afin d’éviter les frottements lors des matchs, permettant une performance ininterrompue. Construite avec une résistance aux chocs 5G, elle peut supporter des forces extrêmes tout en maintenant une précision irréprochable, même lors des impacts les plus intenses. Grâce à son boîtier en titane ultraléger, la montre ne pèse que 64 grammes, assurant ainsi un confort et une ergonomie exceptionnels. Au cœur de la montre bat le calibre Swiss Manufacture 2.0, un mouvement hautes performances garantissant une précision et une fiabilité exceptionnelles. La masse oscillante est gravée d’un logo spécial pour le 25e anniversaire — une exclusivité pour cette année. Avec seulement 3,7 mm d’épaisseur, ce mouvement offre 50 heures de réserve de marche grâce à un système à double barillet, et intègre un système antichoc Incabloc. Comme toutes les montres Gerald Charles, elle garantit une étanchéité à 100 mètres / 10 ATM.

UN COMMENTAIRE ? Très marquée tennis, cette Maestro est donc parfaitement à l’aise dans cette catégorie, encore qu’elle y soit bien isolée dans l’honnêteté de sa vocation sportive. Elle est proposée à 21 700 francs suisses, avec un boîtier en titane de 39 mm x 41,7 mm x 9 mm d’épaisseur, étanche à 100 m, et avec son mouvement automatique qui annonce 50 heures de réserve de marche. En toute objectivité « sportive » comme en toute logique, les académiciens devraient lui faire une place dans la présélection, mais il lui sera difficile d’émerger en finale face à des concurrentes certes moins sportives, mais plus expressives dans le style « sport chic »…

GRAND SEIKO Tokyo Lion Tentagraph

En 2019, Grand Seiko présentait une montre de sport inspirée du lion, symbole de la marque depuis ses premiers jours en 1960. Son design audacieux et angulaire apportait une identité forte à la gamme de montres de sport de Grand Seiko. La nouvelle Tokyo Lion Tentagraph, présentée à Watches & Wonders 2025, fait entrer la montre de sport Tokyo Lion dans une nouvelle ère avec un design puissant mais raffiné et des performances élevées grâce au chronographe mécanique à 10 alternances de Grand Seiko, le Tentagraph. Réalisé en Brilliant Hard Titanium, un alliage propre à Grand Seiko plus brillant que le titane traditionnel et deux fois plus dur que l'acier inoxydable, le boîtier aux multiples facettes et arêtes vives évoque les griffes d'un lion, mêlant harmonieusement surfaces brossées à la main et surfaces polies selon la technique Zaratsu.

Le processus de création d'un boîtier aussi complexe sur le plan technique a exigé une précision et un savoir-faire extrêmes de la part des maîtres artisans de Grand Seiko. Le cadran au motif audacieux de la montre s'inspire de la crinière du lion ondulant sous le vent. Incrustés à 3, 6 et 9 heures, les sous-cadrans tridimensionnels améliorent la lisibilité en réduisant la distance entre les repères du sous-cadran et les aiguilles. Les poussoirs, redessinés, améliorent le confort d'utilisation tout en procurant une sensation satisfaisante lors de l'enclenchement du chronographe. Nouvellement développé, le bracelet en caoutchouc présente une résistance à la traction près de 2,7 fois supérieure à celle du bracelet en silicone habituellement utilisé par Grand Seiko. Le dos du bracelet est orné d’un motif faisant écho à la patte du lion, offrant un détail ludique, visible uniquement du porteur de la montre. Associé au fond du boîtier légèrement incurvé, le nouveau bracelet assure un confort et une stabilité au poignet dignes d'une montre de sport Grand Seiko. Sous le cadran, le mouvement Tentagraph bat 10 fois par seconde, garantissant un haut niveau de précision tout en atteignant 72 heures de réserve de marche même lorsque la fonction chronographe est activée, ce qui en fait le chronographe à 10 alternances offrant la plus longue réserve de marche à l'heure actuelle.

UN COMMENTAIRE ? Laissons les poètes du groupe Seiko discerner dans ce cadran les ondulations d’une crinière de lion et notons la puissance « musculaire » de ce boîtier en titane de 43 mm x 15,6 mm d’épaisseur, étanche à 200 m et animé par un mouvement automatique avec 72 heures de réserve de marche. Cette Tokyo Lion Tentagraph est proposée par Grand Seiko à 17 500 francs suisses, ce qui n’est pas si mal. En revanche, on a du mal à noter le caractère particulièrement « sportif » et le style particulièrement de ce chronographe, un peu égarée dans cette catégorie plus « sport chic » que sport qui semble un peu s’être trompé de catégorie…

KERBEDANZ Maxspor GR8

Depuis les arènes antiques jusqu’aux stades ultramodernes, l’esprit de compétition n’a jamais cessé d’élever l’humanité, la poussant à défier ce que l’on croyait impossible. Pour celles et ceux qui recherchent l’excellence et vivent chaque seconde comme une conquête, il n’est de compagnon plus légitime que le Maxspor, le chronographe monopoussoir signé Kerbedanz, véritable symbiose entre l’art horloger et la précision sportive. Le nom Maxspor n’a pas été choisi au hasard : il fait écho aux grands champions de l’Histoire, gladiateurs d’hier dont la quête de gloire honore encore notre mémoire. Issu du terme Maximus, il incarne ces hommes qui, à l’image des athlètes contemporains, ont repoussé les limites de leur condition pour graver leur nom dans les annales du temps. Un spectacle micromécanique. Le tricompax revisité de Kerbedanz met en scène deux cadrans, le troisième fut remplacé par le balancier spiral, cœur battant du Maxspor, qui fascine par son architecture inversée, et surélevée au-dessus de la platine et du cadran. Ainsi mis en scène, il offre un spectacle saisissant où la micromécanique se révèle en mouvement. Le spiral, façonnée dans l’alliage exclusif Optimox (protégé par quatre brevets), se distingue par une résistance exceptionnelle aux chocs comme aux variations thermiques, garantissant une régularité absolue en toute circonstance.

Dans cette complication monopoussoir, chaque rouage s’engrène avec la précision d’un athlète de haut niveau ; le mécanisme s’anime avec fluidité, tandis que le fond saphir dévoile la beauté technique et esthétique de l’ensemble. La Maxspor transcende ainsi les frontières de l’horlogerie traditionnelle : la mesure du temps devient un exploit sportif, alliant innovation et avant-gardisme visuel. Son dessin épuré, ses lignes tendues, évoquent l’élan et la fluidité des plus grands sportifs ; chaque courbe rappelle qu’un geste est un exploit, qu’une seconde est un défi. Le cadran, semblable à une piste d’athlétisme, fait s’écouler le temps avec une aisance souveraine, fusion d’esprit sportif, d’avant-gardisme et de robustesse. Le boîtier GR8 Maxspor est usiné en titane grade 5, alliage biocompatible, hautement résistant à la corrosion et d’une rigidité remarquable, assurant au train de rouage un fonctionnement irréprochable. Composé de 90 % de titane, 6 % d’aluminium et 4 % de vanadium, il offre des propriétés mécaniques prisées dans les secteurs les plus exigeants : aéronautique, aérospatiale ou encore automobile. Chaque détail du Maxspor incarne la soif de dépassement. Que vous soyez athlète d’élite, amateur éclairé de performances sportives ou passionné de haute horlogerie, ce chronographe monopoussoir accompagne vos instants de gloire, transformant chaque seconde en victoire. À l’instar des héros de l’Antiquité, toute grande histoire mérite d’être gravée à jamais. Avec Maxspor, la précision devient votre meilleure alliée, le temps votre terrain de jeu : un hommage aux athlètes d’hier, un clin d’œil aux légendes modernes, un chef-d’œuvre micromécanique célébrant la grandeur de la performance humaine.

UN COMMENTAIRE ? Aussi sympathique soit-il, aussi glorifié qu’il soit par son narratif héroïco-antiquisant, ce chronographe monopoussoir à l’esthétique singulière n’a rien à faire dans une catégorie « Sport » attrape-tout qui est un peu la voiture balai des montres qui n’ont pas voulu se battre dans les autres catégories. Il faut compter dans les 31 500 francs suisses pour ce boîtier asymétrique en titane de 45,9 mm x 57,6 mm x 19 mm d’épaisseur [donc une pièce aussi coûteuse qu’encombrante au poignet], étanche à 100 m et mécanisée par un mouvement automatique qui propose 50 heures de réserve de marche. Il ne faudrait pas trop se faire d’illusions sur son éventuelle présélection…

LAURENT FERRIER Sport Auto 79

La Sport Auto 79 célèbre un moment fondateur de l’histoire de Laurent Ferrier : la 3e place obtenue aux 24 Heures du Mans 1979, lorsque les fondateurs de la Maison nourrissent pour la première fois le rêve de créer une maison horlogère fidèle aux valeurs de tradition, de passion et d’élégance. Dévoilée à l’occasion des 15 ans de la marque, cette édition rend hommage à cette victoire discrète mais déterminante qui scelle le destin des deux amis et amorce leur odyssée horlogère. Entièrement habillée d’or rouge 5N, incluant le boîtier de 41,5 mm et son bracelet intégré, cette création associe lunette coussin et carrure tonneau, aux lignes inspirées de l’aérodynamisme automobile. Le cadran crème, au traitement galvanique argenté-rosé et à la finition opalin, reflète l’humilité des fondateurs. Les décalques gris poudré, la petite seconde azurée à 6 heures et le guichet date biseauté à 3 heures assurent une lisibilité optimale, tandis que les aiguilles sagaies et index en or rouge 5N sont rehaussés de Super-LumiNova blanc. La montre embarque le calibre LF270.01, mouvement automatique à micro-rotor, conçu, décoré et assemblé dans les ateliers genevois. Doté d’une réserve de marche de 72 heures, il est équipé d’une masse oscillante en platine 950 gravée au laser de subtils clins d’œil chiffrés à la course de 1979. Les ponts satinés horizontalement et traités au ruthénium, les anglages polis main et les angles rentrants complexes témoignent d’un savoir-faire d’exception orchestré au cœur des ateliers de la Maison. Plus qu’un hommage à la course automobile, la Sport Auto 79 célèbre le courage, l’audace et la concrétisation d’une passion devenue réalité.

UN COMMENTAIRE ? Cette Sport Auto 79, si elle n’a pas rien de particulièrement « sportif », est en revanche une des plus belles montres « sport chic » de tout le concours du GPHG 2025 : rien n’y manque, la bonne taille (41,4 mm x 47,6 mm x 12,7 mm d’épaisseur, étanche à 120 m), le beau mouvement (automatique « manufacture » avec 72 heures de réserve de marche), le superbe bracelet intégré, le cadran « crème » dont la finition opaline argenté-rosé est un chef-d’œuvre, les plus belles aiguilles des 300 montres présentées cette année, le plus original des guichets de date, la plus belle couronne « boulée », etc. Etc. Tout sauf le prix ahurissant : 85 400 francs suisses pour une trois-aiguilles. Ce qui n’empêchera pas cette Sport Auto d’accéder « les doigts dans le nez » à la présélection et de s’imposer comme une des plus redoutables candidates pour monter en finale sur le podium. La marque le mérite, la montre aussi, en dépit du fait qu’elle soit si peu « sportive » et si peu « automobile »…

LOUIS MOINET Time to Race Rush

Le temps n’a qu’un seul numéro : le vôtre. Un frisson d’adrénaline, une mécanique d’exception, un design façonné par la performance. TIME TO RACE capture l’essence pure de la compétition : vitesse, précision et passion. Conçue pour les amateurs de sensations fortes et de mécanique d’exception, chaque pièce est une œuvre unique, personnalisée par un Lucky Number choisi par son propriétaire. Le chronographe est le juge absolu du sport automobile, déterminant les instants qui forgent les légendes. Time to Race incarne cette quête de dépassement, unissant la beauté du geste et la précision du temps dans une création inspirée des voitures les plus mythiques. Chaque pièce est unique, sculptée dans le titane et marquée par un choix exclusif : un seul et unique numéro par code couleur. Chaque Time to Race impose ainsi son caractère distinctif et affirmé. La Time to Race Rysh et son bleu métallique intense ravive l’héritage de l’écurie Ecosse, dont les victoires aux 24 Heures du Mans résonnent encore dans l’univers du sport automobile. Entre efficacité mécanique et optimisation de la performance, Time to Race tisse un parallèle naturel avec l’univers de la compétition automobile.

Le ton est donné par un boîtier en titane grade 5, issu d’une technologie de pointe, qui pousse la recherche du poids minimal à l’extrême : 18 grammes seulement. Ses lignes tendues et aérodynamiques affirment un style sans compromis. Il est surmonté d’un dôme en saphir, véritable prouesse technique, qui n’excède pas 15 grammes et offre une vision panoramique du mécanisme à roue à colonnes. Les flancs accueillent un appui de couronne, tandis que les cornes ajourées, cambrées et satinées, prolongent le boîtier avec une fluidité maîtrisée. La lisibilité, essentielle, est assurée par un rehaut inédit, combinant échelle tachymétrique et affichage 60 secondes. Son caractère audacieux est encore souligné d’une décalque lumineuse des indications de mesure, afin de permettre une lecture nocturne. Il surplombe une platine en fibre de carbone tressée, mettant en valeur la mécanique du chronographe. Enfin, l’heure et la minute s’affichent sur un cadran décentré à 6 heures, élément conceptuel central où trône le « Lucky Number », peint sur un fond blanc poli brillant, entouré d’une bague métallique inspirée des alésages du sport automobile. Avec Time to Race, chaque pression sur le mono-poussoir déclenche une chorégraphie mécanique fascinante. Bascule, embrayage, marteaux, roue à colonnes, ressorts et roues s’animent avec fluidité, orchestrant le déclenchement du chronographe et la mesure du temps. Sa conception a exigé 147 composants pour la partie supérieure dédiée au chronographe et 164 composants pour la partie inférieure, destinée au mouvement automatique.

UN COMMENTAIRE ? Si le style de la montre Time to Race est indéniablement « sportif », avec son boîtier en titane de 40,7 mm x 17,9 mm d’épaisseur étanche à 50 m, et si la mécanique de ce chronographe reste exceptionnelle (48 heures de réserve de marche), Louis Moinet va-t-il enfin trouver la récompense qu’il mérite au GPHG ? Pas forcément cette année, ni avec cette Time to Race spectaculairement personnalisable. Le prix est lui aussi exceptionnel, puisqu’il se situe autour des 33 000 francs suisses. Pour la présélectionner, les académiciens devront se faire une douce violence dans une catégorie qui va éliminer deux montres inscrites sur trois : ne rêvons pas…

NORQAIN Wild ONE Skeleton 39mm Purple Ice Blue

Norqain a le plaisir de présenter la Wild One Skeleton 39mm, une nouvelle évolution plus compacte du modèle emblématique Wild One. Ce garde-temps innovant et haute performance a été développé en collaboration avec Jean-Claude Biver en 2022. La Wild One Skeleton 39mm Purple Ice Blue se distingue par une teinte inédite : une cage en Norteq violet associée à un absorbeur de chocs bleu glace. Cette combinaison audacieuse apporte une touche unique au design innovant de la collection. Le modèle est assorti d’un bracelet en caoutchouc haute performance dans une couleur coordonnée, parfaitement intégré au boîtier dynamique en Norteq. La Purple Ice Blue est animée par le calibre Norqain N08S, un mouvement automatique squeletté certifié chronomètre, offrant une réserve de marche de 41 heures. Les aiguilles des heures et des minutes sont remplies de Super-LumiNova X1 de haute qualité, assorti à la couleur du modèle. Norteq est un matériau en fibre de carbone, innovant et ultra-résistant aux chocs. Il a été créé exclusivement pour Norqain et ses montres. Il est l’aboutissement d’une étroite collaboration entre Norqain, Jean-Claude Biver et Biwi. Il est non seulement six fois plus léger que l'acier et trois fois et demie plus léger que le titane, mais il peut également être teinté dans la masse, ce qui ouvre aux designers de Norqain une liberté infinie de création et d’innovations. Ce composite de fibres de carbone est un mixte de fibres de carbone similaires à celles couramment utilisées dans l'industrie aérospatiale, et d'une matrice polymère haute performance contenant 60% de matière biosourcée (huile de ricin).

UN COMMENTAIRE ? Cette « sportive » a d’excellentes ressources dans les jambes, mais n’est-elle pas un peu trop indifférenciée dans le tsunami des montres squelettées qui ont envahi l’offre horlogère contemporaine ? Les atouts ne manquent, à commencer par le prix (5 200 francs suisses), pour ce boîtier biosourcé de 39 mm x 11,7 mm d’épaisseur, étanche à 200 m et doté d’un calibre automatique prévu pour 41 heures de réserve de marche, mais sont-ils suffisants pour faire émerger une montre très classique contemporaine d’allure face à des concurrentes aux identités plus affirmées. On ne peut que marquer quelques doutes pour la présélection : Norteq ou pas, il faut quand même un peu plus de substance horlogère que ça pour espérer une place en finale…

PARMIGIANI FLEURIER Tonda PF Sport Chronograph Ultra Cermet

Ni céramique, ni fibre de carbone : pas de mainstream pour Parmigiani Fleurier, qui choisit une voie résolument nouvelle et sans concession. Tonda PF Chronographe Sport est façonnée cette année en Cermet. CER pour céramique et MET pour métal. Le développement de Tonda PF Chronographe Sport Ultracermet intégralement réalisée dans ce matériau est une première mondiale dans l’horlogerie : aucune marque, à ce jour, n’a eu recours au Cermet utilisé intégralement pour façonner un garde-temps - boîtier, lunette cannelée, couronne et poussoirs et boucle de bracelet. Il est équipé du mouvement PF070 à haute fréquence (36’000Vph) certifié COSC, automatique à chronographe intégré. Ce matériau composite et absolument inrayable combine les propriétés d’une céramique, telles que la résistance à haute température et la dureté, et celles d’un métal, comme la légèreté par exemple. Ses qualités exceptionnelles en font un alliage utilisé dans l’aérospatiale, et dans nombre de technologies de pointe.

UN COMMENTAIRE ? Après le Norteq, le Cermet ! Pourquoi pas ? Il manque clairement une catégorie « Matériaux innovants » au GPHG ! Si elle n’a pas un caractère éminemment « sportif », cette Tonda PF n’en est pas moins une des montres les mieux dessinées de toute la compétition 2025 (il faut compter 40 000 francs suisses pour ce boîtier de 42,5 mm x 13,3 mm d’épaisseur, étanche à 100 m et doté d’un mouvement automatique calé sur 65 heures de réserve de marche). L’esthétique très aboutie de ce chronographe néo-classique retravaillé le destine à une place quasiment assurée en présélection et il sera sans doute un des challengers les plus coriaces pour s’emparer du podium de la catégorie « Sport »…

PERRELET Pink Flamingo

La créativité, l'audace et l'innovation sont des principes fondamentaux chez Perrelet. Toujours à l'affût des tendances contemporaines pour enrichir sa collection iconique Turbine, Perrelet maintient toujours la haute qualité et la fiabilité des mouvements mécaniques maison qui animent son garde-temps, ainsi que l'excellence de ses finitions. Après avoir sorti la première édition de la Turbine Titane 41 à l'été 2023, avec un boîtier d'un nouveau diamètre de 41 mm (soit un diamètre plus petit que les traditionnels 44 mm à 47-48 mm de certaines collections précédentes), la Maison biennoise accueille aujourd'hui une création qui reprend les codes du design de la marque et agrandit cette famille qui a connu un grand succès depuis sa première apparition en 2009. La Turbine Pink Flamingo est née, et comme son nom l'indique, elle se pare d'un rose exotique et intrigant ! La boite de la Turbine Pink Flamingo reprend l'esthétique de la Turbine EVO, la Turbine de deuxième génération lancée en 2019. Tout en restant fidèle à ses origines, ce nouveau boîtier rond a été doté d'un design plus contemporain. Réalisé en titane DLC grade 2 noir avec une finition mate et étanche à 10 ATM, il présente une lunette plate, une couronne proéminente cannelée et évasée pour faciliter la prise en main et ornée du logo de la marque. Les nouvelles cornes géométriques s'intègrent parfaitement au bracelet en caoutchouc couleur rose, qui se ferme par une boucle ardillon. La carrure conserve les rainures verticales caractéristiques de la marque, qui s'étendent presque comme une ligne continue sur l'anneau qui fixe le verre saphir au fond du boîtier. Avec un diamètre de 41 mm et une épaisseur de 13,9 mm, le boîtier est confortable même pour les poignets de petite taille. Cela est également dû à sa conception ergonomique et à la légèreté du matériau utilisé. La Turbine Pink Flamingo est un modèle à heure unique avec aiguilles centrales des heures, des minutes et des secondes. Son cadran complexe comprend trois éléments clés qui distinguent les garde-temps Perrelet dans le panorama horloger : le sous-cadran aux motifs changeants, la turbine distinctive à 12 pales et le chemin de fer caractéristique des heures avec un mélange d'index en relief et de chiffres arabes remplis de Super-LumiNova blanc pour une lecture plus aisée dans des conditions de faible luminosité. Le tout est protégé par un verre saphir antireflet.

La star de ce nouveau garde-temps est son cadran inférieur représenté par une turbine rose, une teinte vibrante et vive souvent associée aux environnements tropicaux et aux atmosphères festives, qui se détache sur un fond noir. Une teinte dont l'origine remonte à la pigmentation naturelle des flamants roses, issue de leur régime alimentaire à base de crevettes. Une couleur intense et vive qui imprègne l'esthétique élégante et rétrofuturiste des années 1980 de la ville de Miami en Floride, dont Perrelet s'est inspiré pour la nouvelle Turbine Pink Flamingo. Une ville à l'atmosphère unique, où le climat tropical, le tempérament latin et le rêve américain s'unissent dans un pur esprit « Miami Vice ». Un endroit où l'été est omniprésent et où les gens vivent pleinement leur vie. Il suffit de penser aux cabriolets colorés qui roulent à toute allure dans les rues, aux nombreuses fêtes, aux palmiers face aux couchers de soleil roses et bleus, aux vêtements pastel et à la vie nocturne entre le luxe et le vice. Un mélange qui crée une atmosphère électrisante et onirique qui permet de s'évader du quotidien. Pink Flamingo s'avère être une teinte moderne et intemporelle, parfaite pour ajouter une touche de fantaisie et d'énergie à ce dernier né de la gamme Turbine, qui s'est toujours distinguée par son design disruptif et non conventionnel. Comme toujours, la légendaire Turbine, inspirée des hélices aéronautiques, remplit pleinement son rôle en offrant au porteur un effet de transparence intriguant au fur et à mesure de sa rotation. En effet, plus la Turbine tourne vite, plus le leitmotiv du sous-cadran se matérialise dans son intégralité, offrant des effets optiques fascinants et ludiques. Au cœur de la Turbine Pink Flamingo bat le calibre P-331-MH à remontage automatique fabriqué en interne, dont l'excellente précision et la fiabilité sont garanties par les certifications COSC et Chronofiable obtenues après avoir subi une série intensive de tests. Son organe réglant fonctionne à 28'800 alternances par heure et son barillet unique offre une réserve de marche qui permet à la montre de fonctionner pendant 42 heures lorsqu'elle n'est pas portée. Ce mouvement est développé par Soprod, société sœur du groupe Festina qui comprend pas moins de six sites de production, propriété de Miguel Rodriguez, à qui appartient la marque et qui fabrique tous les garde-temps Perrelet.

UN COMMENTAIRE ? Ce rose ne choquera personne, mais il aura du mal à motiver les académiciens présélectionneurs en faveur de cette Turbine qui n’a pas grand-chose de « sportif » (il faut compter dans les 5 000 francs suisses pour ce boîtier en titane réduit à 41 mm x 13,9 mm, étanche à 100 m et prévu pour 42 heures de réserve de marche en mode automatique). Les qualités de la montre sont réelles, mais sans doute insuffisantes pour la laisser émerger avant la finale : s’il s’agit seulement de mettre une touche de couleur dans la présélection en « Sport », d’autres montres s’en chargeront…

RESSENCE The Ressence Gmt Sport-Chic Watch Type 7

Certaines montres donnent l’heure. La Type 7 évolue avec elle. Robuste mais raffinée, technique mais instinctive, il s’agit de la montre-outil la plus avancée jamais conçue par Ressence. Dotée d’un boîtier en titane Grade 5 de 41 mm et du cadran innovant emblématique de la marque, rempli d’huile, la Type 7 offre une lisibilité inégalée, avec un affichage qui semble projeté directement sur le verre saphir. Une montre pensée non seulement pour être portée, mais pour être vécue. Disponible en deux coloris exclusifs — la profonde et énigmatique Type 7 Night Blue, et la Type 7 XV Aquamarine, audacieuse et chatoyante, une édition limitée célébrant les 15 ans de Ressence — la Type 7 incarne la philosophie fondatrice de la marque : la simplification. Il ne s’agit pas de réduire à l’essentiel de manière simpliste, mais plutôt d’éliminer tout ce qui est superflu pour révéler l’essence même d’une montre. « Avec la Type 7, nous avons voulu redéfinir ce qu’une montre-outil peut être en distillant la complexité dans la clarté », explique Benoît Mintiens, fondateur de Ressence. « Chaque détail a une fonction, chaque élément enrichit l’expérience. »

Une montre-outil pour la vie, une pièce horlogère pour chaque instant : où que la vie vous mène, la Type 7, à l’épreuve du monde, est toujours à sa place. Que ce soit dans les rues animées d’une ville, à travers les fuseaux horaires, ou lors de sorties plus aventureuses, elle vous accompagne sans effort. Fabriquée en titane Grade 5, elle est à la fois incroyablement solide et si légère que vous oublieriez presque que vous la portez. Confortable, adaptable, conçue pour la vraie vie. Une première pour Ressence : la nouvelle fonction GMT de la Type 7 : la Type 7 introduit une fonction GMT, permettant aux voyageurs internationaux de rester en phase avec le monde, sans effort. Parfaitement intégrée au cadran, cette deuxième zone horaire offre une lisibilité instantanée, que ce soit pour suivre l’heure de chez soi ou pour coordonner à l’échelle mondiale. Si les bracelets en titane ne sont pas rares dans la haute horlogerie, la Type 7 est la première montre Ressence à être équipée d’un bracelet intégré en titane Grade 5 avec boucle déployante ergonomique, offrant cinq positions de réglage pour un ajustement sûr et personnalisé.

UN COMMENTAIRE ? Il va être difficile de trouver des défauts évidents à cette Type 7 que Ressence nous propose à 36 000 francs suisses [l’avant-garde est aussi à l’avant-garde de l’inflation tarifaire !] dans son boîtier en titane de 41 mm x 14 mm d’épaisseur, étanche à 50 m et mécanisée par un mouvement automatique donné pour 36 heures de réserve de marche. Même si elle n’a rien de véritablement « sportif », et même si sa fonction GMT [une innovation superbe pour ce concept d’affichage] n’est pas la plus « sportive » du monde, la montre est une des plus intéressantes non seulement de cette catégorie « Sport », mais aussi de toutes celles qui sont inscrites en 2025 pour le GPHG. Une place en présélection nous paraît s’imposer, beaucoup d’académiciens sentant que Ressence est un candidat très sérieux pour monter sur le podium en finale, même face aux « poids lourds » de la phase ultime du concours.

SHERPA WATCHES Ultradive Tuxedo

Notre nouveau modèle Ultradive Tuxedo fait revivre le look classique du « cadran tuxedo » dans une véritable montre de plongée compresseur. Le cadran galvanisé argenté avec finition soleil rayonne d'élégance et, associé à la lunette de plongée intérieure noire et à la date rouge foncé, lui confère ce look tuxedo très chic qui était très populaire dans les années 1940-1960. En même temps, cette montre est une montre de plongée entièrement fonctionnelle certifiée jusqu'à 200 mètres. En matière d'élégance, l'Ultradive Tuxedo est dotée d'une technologie intelligente pour l'étanchéité : la technologie Compressor. À l'instar de l'aïkido dans les arts martiaux, elle utilise la force de l'adversaire pour la retourner contre lui : la pression croissante de l'eau à l'extérieur est utilisée pour mieux sceller le fond du boîtier et les couronnes. L'Ultradive Tuxedo est une véritable montre de plongée compresseur dotée d'un fond à baïonnette compresseur, inventé dans les années 1950 par l'ingénieux fabricant de boîtiers EPSA, Ervin Piquerez SA, basé à Bassecourt. Elle reprend également les couronnes non vissées brevetées par EPSA, qui utilisent également le principe du compresseur : Plus vous plongez, plus la pression de l'eau augmente. Plus la pression de l'eau est forte, plus elle presse le fond du boîtier contre le joint. Le même principe s'applique au joint unique à l'intérieur de la couronne : il est pressé plus fortement contre le tube à mesure que la pression de l'eau augmente et est fabriqué dans un polymère spécial qui n'est généralement pas utilisé dans l'industrie horlogère. Les couronnes n'ont pas besoin d'être vissées, mais sont néanmoins très résistantes à l'eau. Sherpa Watches a repris cette invention suisse ingénieuse des années 1950 et l'a remise au goût du jour dans ses modèles Ultradive et OPS. Ce sont les seules montres compresseurs complètes sur le marché, équipées même de couronnes Monoflex fabriquées en interne chez Sherpa Watches. Ce système fonctionne très bien et permet d'obtenir la certification ISO 6425 (4.7.4 et 4.7.10) jusqu'à 200 m. Chaque montre est testée en conséquence avant de quitter notre maison. Sherpa Watches utilise avec fierté le nom « Sherpa », qui a été utilisé pour la première fois en 1956 pour une montre. Afin de rendre hommage au peuple sherpa, nous avons intégré dans le mouvement une caractéristique étroitement liée au peuple sherpa du Népal. Les Sherpas sont une minorité tibétaine au Népal et adhèrent au bouddhisme tibétain.

Notre PDG, Martin Klocke, partage cette croyance et a développé une fonctionnalité Sherpa spéciale à l'intérieur du mouvement : la roue des secondes et la roue d'échappement sont toutes deux gravées au micro-laser avec des mantras tibétains, selon la tradition himalayenne. Les plans ont été réalisés avec l'aide du maître de méditation de renom Sherab Gyaltsen Rinpoche afin de garantir leur exactitude à 100 %. Il s'agit peut-être du plus petit mantra gravé au monde : long de 1 mm et haut de 0,15 mm, le mantra « OM MANI PADME HUM » est gravé plusieurs fois sur les deux roues. À chaque rotation, il diffuse ses bonnes vibrations dans le monde, plus de 30 millions de fois par an, soit environ une fois par seconde. C'est la première fois qu'un mouvement de montre transcende sa fonction purement mécanique pour devenir un instrument spirituel : la montre envoie constamment de bonnes vibrations et des vœux à tout le monde. En ces temps difficiles, nous en avons bien besoin. Avant de plaquer les cadrans à l'argent, notre fabricant de cadrans Cador, en Allemagne, applique une finition soleil sur le cadran bombé. Compte tenu de la forme complexe du cadran, avec ses découpes fraisées pour accueillir les index appliqués, le guichet de date et les bords inclinés, ce n'est pas facile à réaliser. Mais le résultat parle de lui-même, offrant différents aspects qui jouent avec les contrastes de lumière et d'ombre. La lunette noire inversée avec impression blanche apporte un contraste « tuxedo » supplémentaire, tandis que la date rouge foncé ajoute une touche supplémentaire, comme une pochette rouge dans la poche de poitrine. La Sherpa Ultradive présente un design intemporel avec une lunette de plongée interne, un cadran bombé et des index appliqués aux facettes polies au diamant. Les aiguilles sont également facettées et polies au diamant. L'aiguille des secondes est de conception « double lollipop », ce qui est rare. Le verre saphir bombé de fabrication suisse ajoute à l'aspect vintage et intemporel. Pour contrer la lueur blanchâtre souvent observée autour du bord du verre saphir, les partenaires suisses Sebal et Econorm ont créé un verre superbement fini et très bombé, avec une métallisation sur le bord inférieur pour capter les reflets indésirables. Le boîtier en acier inoxydable poli de fabrication allemande est doté d'un fond à baïonnette magnifiquement fini, qui se verrouille toujours dans la même orientation et arbore un casque de plongée vintage gravé, symbole de l'ancienne société EPSA.

UN COMMENTAIRE ? Le narratif bouddhiste est assez bien pensé, surtout pour une « plongeuse » qui tient à s’habiller en smoking (tuxedo), mais il ne convaincra sans doute pas beaucoup d’académiciens présélectionneurs. Dommage pour ce boîtier « compressor » revu et corrigé, en 40 mm x 13,5 mm d’épaisseur, étanche à 200 m et alimenté par un mouvement automatique qui annonce 38 heures de réserve de marche, le tout pour environ 5 700 francs suisses. Encore une montre qui aurait beaucoup plus de chances de défendre son identité dans d’autres catégories…

TAG HEUER TAG Heuer Formula 1 Chronograph X Oracle Red Bull Racing

Le garde-temps est doté d'un boîtier en titane grade 2 à la fois léger et ultra-résistant, associé à une lunette en carbone forgé présentant une échelle tachymétrique. Les micro-perforations autour de la lunette imitent l'aspect des disques de frein haute performance, tandis que les poussoirs reprennent les lignes agressives de la livrée d'une voiture de F1. Au cœur de la montre se trouve un cadran opalin du bleu emblématique d'Oracle Red Bull Racing, rehaussé d'un motif en damier qui capture l'énergie du jour de la course. Le contraste audacieux des accents rouges et jaunes, associé à des indexes inspirés de la géométrie des voitures de F1, offre une grande lisibilité et un rythme visuel dynamique. Le bracelet en caoutchouc bicolore, conçu pour s'adapter confortablement à toutes les tailles de poignet, reflète subtilement les lignes aérodynamiques des livrées de l'écurie. En retournant la montre, on découvre un hommage au monde de la course : un fond de boîtier gravé des logos Oracle Red Bull Racing et TAG Heuer, sur fond de drapeau à damier, symbole intemporel de la victoire. Cette gravure reflète la poursuite commune de l'excellence, de la précision et de la performance sans relâche. Animé par un mouvement chronographe automatique, ce garde-temps est conçu pour fonctionner sous pression, sur la piste ou en dehors. Conçu dans un but précis. Conçu avec passion. Le chronographe TAG Heuer Formula 1 x Oracle Red Bull Racing est une célébration audacieuse de la vitesse, du contrôle et de la maîtrise du sport automobile moderne.

UN COMMENTAIRE ? Pas sûr qu’une Formula 1 en titane de 44 m x 14,5 mm d’épaisseur, étanche à 200 m et doté d’un mouvement automatique donné pour 42 heures de réserve de marche, ait de quoi motiver les académiciens, surtout si la montre est affichée à 5 300 francs suisses. Il y a quelque chose de daté dans cette offre de TAG Heuer, qui n’est ni particulièrement « sportive » [c’est un hommage à la F1], ni particulièrement performante – sinon dans son storytelling. Laissons la maison à ses illusions sur la « célébration audacieuse de la vitesse, du contrôle et de la maîtrise du sport automobile moderne » qu’incarnerait cette montre…

VENEZIANICO Nereide Corallo

Une nouvelle plongeuse signée Venezianico, dotée d’un cadran en véritable mosaïque de corail rouge, raconte le lien profond entre Venise et la mer, là où la tradition artisanale rencontre l’innovation. Le corail rouge est depuis toujours un symbole de vie, de chance et de renaissance. Avec sa couleur intense et sa texture naturellement sculptée, cet élément marin fascine les cultures depuis des siècles, devenant une matière précieuse chargée de significations. Ses origines naturelles et sa capacité à se durcir au contact de l’air ont inspiré des légendes oubliées dans le temps. Au cœur de cette tradition ancienne se trouve Nereide Corallo, la dernière création de Venezianico : une montre de plongée qui rend hommage au lien historique entre Venise et cette matière envoûtante — symboliquement représentée dans la fresque de Giambattista Tiepolo Neptune offrant des présents à Venise, où le dieu de la mer remet du corail à la Sérénissime comme signe de prospérité et de puissance maritime. Les frères Alberto et Alessandro Morelli donnent vie à cette vision en réalisant un cadran selon une technique artisanale de mosaïque, composée de fragments authentiques de corail rouge. Chaque pièce est soigneusement sélectionnée et assemblée à la main, pour un résultat unique et irrépétible. Cette approche innovante dans le monde de l’horlogerie met en valeur l’irrégularité naturelle et le caractère distinct de chaque cadran. Une fois le bloc de mosaïque composé, il est découpé avec une extrême précision à l’aide de la technologie de découpe par jet d’eau, afin de préserver sa structure et d’éviter toute fissure ou imperfection. Le cadran est ensuite poli à la main pour obtenir une finition brillante et raffinée, digne de la haute joaillerie.

Comme pour les créations précédentes : mécanique suisse, âme vénitienne. Logé dans un boîtier de 42 mm en acier inoxydable 316L, étanche jusqu’à 200 mètres, le calibre Sellita SW200-1 assure une fiabilité exceptionnelle. Le mouvement est sublimé par un rotor ajouré, décoré de Côtes de Genève radiales et rehaussé de finitions anglées. Une touche d’exclusivité supplémentaire est apportée par le traitement galvanique en or rouge 3N, qui rappelle la couleur emblématique de la marque. L’ensemble est protégé par un verre saphir antireflet, tandis que la lunette en tungstène — un matériau extrêmement dur et résistant aux rayures — garantit une durabilité maximale. Le look est complété par un bracelet en caoutchouc italien, apportant à la montre son esthétique sportive et élégante à la fois. Nereide Corallo est un véritable symbole à porter au poignet : un fragment de mer et d’histoire, un récit qui part des profondeurs océaniques où naît le corail, traverse les routes commerciales antiques, pour arriver entre les mains expertes des artisans qui transforment encore aujourd’hui la matière brute en œuvre d’art. Hommage à la tradition, à la beauté naturelle et à l’esprit indépendant de Venezianico, cette montre unit technique, culture et passion, transformant le temps en une expérience à vivre — seconde après seconde.

vUN COMMENTAIRE ? On cherche un peu d’expressivité sportive dans cette « plongeuse » Nereide (boîtier de 42 mm x 12,5 mm d’épaisseur, étanche à 200, avec 38 heures de réserve de marche apportées par un mouvement automatique. On voir bien le côté décoratif très « métiers d’art », mais un peu moins la performance « sportive » de cette montre qui a cependant l’avantage d’être magnifique pour les 1 300 francs suisses auxquels on la propose. Ce pourrait être un argument pour les présélectionneurs de l’Académie, mais c’est sans doute mission impossible pour la finale. Cette Nereide – qui termine la série des montres inscrites en « Sport » – ne s’est-elle pas, elle aussi, trompé de catégorie ?

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS