VENDREDI : Accusé du pire, Bob Maron, le « dealer de montres d'Hollywood », ressort blanc comme neige des embrouilles judiciaires initiées par un collectionneur jaloux...
Le 22 / 05 / 2015 à 11:56 Par Le sniper de Business Montres - 3731 mots
C'est toujours la faute au franc suisse si les montres ne se vendent plus, jamais la faute des marques qui commencent sérieusement à tirer la langue. Nier la crise qui s'installe est un réflexe de défense puéril, alors que la suite risque d'être encore pire que prévue...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations,
C'est toujours la faute au franc suisse si les montres ne se vendent plus, jamais la faute des marques qui commencent sérieusement à tirer la langue. Nier la crise qui s'installe est un réflexe de défense puéril, alors que la suite risque d'être encore pire que prévue...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures... ❏❏❏❏ CHRIS INVENTE UN MONDE (ci-dessus et ci-dessous : deux montres de Chris Aire, qui témoignent de la naissance d'une haute horlogerie africaine – quelque part entre Beverly Hills et le Nigeria, avec e qu'il faut de bling-bling black pour plaire aux nouvelles élites friquées, en Afrique comme chez les Afro-Américains des Etats-Unis)...❏❏❏❏ UN PEU DE MÉCANIQUE VIRTUELLE DANS UN OCÉAN DE NUMÉRIQUE... ❏❏❏❏ FRANCK COURTISE LES CHEIKHS BIEN APPROVISIONNÉS...❏❏❏❏ BOB EST LAVÉ PLUS BLANC QUE BLANC... ❏❏❏❏ JOHN REDONNE ESPOIR AUX AMATEURS DE MONTRES DE COLLECTION... ❏❏❏❏ THIERRY N'AURA PAS DROIT À DES EXCUSES DE GRAND SEIGNEUR... ❏❏❏❏ TIM DEVRAIT SE METTRE À L'HEURE ESPAGNOLE...❏❏❏❏ JOHANN NOUS ENFUMERAIT-IL ? ❏❏❏❏ LI NE TIENT PLUS EN PLACE... ❏❏❏❏ XI S'EN PREND AUX POURRIS LITTÉRAIRES... ❏❏❏❏ UN FLOT DE MOSAÏQUES HORLOGÈRES SUR LA Ve AVENUE... ❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏ ▶▶▶ LE 360° DU VENDREDIUne brassée d'informations notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ C'EST À CE GENRE DE DÉTAILS QU'ON RECONNAÎT les bonnes maisons, les caractères bien trempés et les grands joueurs : quand ils font des excuses ! À chacun de ses lecteurs d'apprécier les excuses du quotidien Le Temps (Suisse) pris en flagrant délit de ridicule après son article d'hier sur Patek Philippe (Business Montres du 21 mai). L'article a été maintenu en ligne, mais avec une explication lapidaire (ci-dessous). Et si Business Montres – qui vient ainsi d'inventer le poisson d'avril en conserve – n'avait pas éclaté de rire (tout comme ses lecteurs) en découvrant ce gag, l'erreur aurait-elle été rectifiée ? ◉◉◉◉ LE « WATCH DEALER OF THE STARS » RESSORT BLANC COMME NEIGE : gravement mis en cause par le chanteur américain John Mayer, collectionneur de montres, qui l'accusait de l'avoir escroqué en lui vendant des Rolex de collection bidonnées, voire contrefaites, notre ami Bob Maron voit son bon droit confirmé et sa réputation lavée plus blanc que blanc. Le litige portait sur plus de 600 000 dollars de montres achetées, pour un total d'environ 5 millions de dollars. Selon TMZ, qui avait sorti les premières informations à ce sujet (révélation Business Montres du 19 mars 2014), John Mayer s'est totalement rétracté : il affirme aujourd'hui que ses allégations étaient fausses [TMZ ne le dit pas, mais il semblerait que John Mayer ait cédé à un accès de jalousie, quand il avait découvert que le comédien Charlie Sheen, autre grand ami et client de Bob Maron, l'avait évincé d'une Une de Rolling Stone qui devait lui revenir]. Belle preuve de maturité de la part de John Mayer (ci-dessous, à gauche), qui ne pouvait pas l'emporter devant les juges américains, et victoire totale, donc, pour Bob Maron (ci-dessous, à droite) – qui redevient l'impeccable « watch daler of the stars » qu'il était dans les coulisses d'Hollywood, dont il sait alimenter les investissements horlogers en Rolex et, surtout, en Patek Philippe d'un impeccable pedigree. C'est aussi une très bonne nouvelle pour le marché des montres de collection, qui commençait à se poser des questions sur ce qui se cachait derrière ces records aux enchères. Quelle idée folle ! Comment pourrait-il y avoir des montres bidouillées sur un marché aussi transparent et aussi sécurisé par tous les intervenants qu'on y repère et qui sont tous des monuments d'éthique ? ◉◉◉◉ CE QUI EST DIFFICILE À COMPRENDRE, C'EST LE REFUS D'ADMETTRE que le marché des montres neuves, orienté à la hausse depuis quinze ans (à un ou deux intermèdes près : grippe asiatique, Lehman Brothers), puisse décroître. En annonçant ses comptes annuels, le groupe Richemont, dont les ventes ont pourtant baissé de 8 % à taux constants, n'incrimine que le franc suisse trop fort, pas une baisse très sensible de la consommation sur des marchés asiatiques dont il reconnaît par ailleurs qu'il y était très exposé et que les ventes s'y effondrent, notamment sur des places aussi fortes que Hong Kong, Macao ou Singapour. Johann Rupert a vu son bénéfice chuter de 35 % : c'est beaucoup, mais ça reste confortable avec 1,3 milliard d'euros de bénéfice. Accuser le franc suisse ou parler de « pertes comptables de change sur les dépôts et placements de trésorerie, principalement en euros », c'est cacher aux analystes que la suite ne sera pas brillante : est-ce seulement pour une histoire de franc fort que les dirigeants du groupe Richemont – déjà réduits à la portion congrue pour leur bonus annuel et au strict minimum pour leurs notes de frais ou leurs billets d'avion en première – ont accepté de baisser leurs salaires ? Est-ce pour un banale affaire de changes que le groupe Richemont a gelé ses embauches, annulé de nombreuses commandes, renégocié ses contrats avec ses fournisseurs [à la baisse, forcément] et fermé plusieurs dizaines de boutiques dans le monde [le chiffre reste confidentiel] ? Surtout pour un groupe qui se flatte d'un trésor de guerre d'à peu près 5,4 milliards d'euros. Logiquement, un groupe aussi internationalisé devrait améliorer ses performances avec un euro faible, un dollar fluctuant, un yuan sous-évalué et un yen attractif. C'est tout le luxe horloger qui est en défficultés : le Swatch Group voit lui aussi ses profits fondre, les vaches à lait suisses de LVMH sont maigres et le groupe Kering n'a encore convaincu personne. Les investisseurs chinois en Suisse commencent à se lasser d'injecter du cash dans une industrie aussi gourmande. Peu importe, puisque les grands poètes de l'oxymore statistique de la FHS nous préparent, pour la semaine prochaine, un feu d'artifice, quand tomberont les chiffres du mois d'avril : aurons-nous droit à une « reprise dans la baisse de la hausse » ou à une « pause dans l'aggravation de la consolidation » ? Tout ça nous donne envie de reprendre nos Chroniques de la débâcle... ◉◉◉◉ IL EST DIFFICILE DE PENSER QUE ÇA VA S'ARRANGER EN CHINE... On y assiste, au contraire, à un durcissement de la campagne de lutte contre la corruption (ci-dessus : une nouvelle liste officielle de personnes recherchées – infographie South China Morning Post). Les ripoux chinois désormais traqués jusque dans les académies littéraires qui leur permettaient de toucher en douce des prix en espèces pour des oeuvres bidon (source : SCMP). Le plus important n'est cependant pas dans ce renforcement, qui devient un rubrique usuelle de l'actualité politique en Chine (à suivre sur le désormais très gouvernemental SCMP : il est dans une des clés économiques de cet acharnement des autorités chinoises. La lutte contre l'argent de la corruption n'est qu'un des volets de la reconquête par le gouvernement du pouvoir économique. C'est ici qu'on retrouve les révélations de Business Montres sur la nouvelle stratégie gouvernementale chinoise d'incitation au renforcement de la consommation intérieure (Business Montres du 29 avril dernier). L'idée est de renforcer le « Consommez chinois », avec un effort parallèle de revalorisation du Made in China (source officielle : French China, site gouvernemental, et Xinhua, agence gouvernementale). Une fois qu'on a compris le schéma stratégique, l'application tactique coule de source pour ce qui concerne l'horlogerie. Le Premier ministre chinois veut encourager la consommation de montres chinoises, d'entrée de gamme ou de haute horlogerie [en tolérant quelques exceptions pour ne pas enfreindre son accord de libre-échange avec la Suisse], ce qui ne va pas arranger les ventes de montres suisses en Grande Chine. Cette promotion passera également par une offensive commerciale des montres chinoises sur les marchés internationaux. L'activisme diplomatique actuel du Premier ministre nous laisse penser que cette reconquête horlogère de la planète pourrait commencer par les nouveaux alliés géopolitiques de la Chine : le Brésil, l'Inde, la Russie, bref la fine fleurs des BRICS, plutôt que par l'Europe et les Etats-Unis... ◉◉◉◉ CEUX QUI ONT DE LA MÉMOIRE HORLOGÈRE se souviendront que, dès la fin des années 1950 et au début des années 1960, le Japon avait procédé exactement de la même manière, en musclant sa propre industrie horlogère sur le marché intérieur avant de la lâcher sur la conquête de nouveaux marchés à l'extérieur. Quinze ans plus tard, les Suisses étaient délogés du marché horloger américain (qui était leur premier marché) par Seiko, au moment où l'avènement du quartz remettait en cause la supériorité technique helvétique, l'organisation industrielle obsolète de l'industrie des montres en Suisse la condamnant à l'inefficacité : les marques suisses entraient alors dans une épouvantable crise horlogère, en dépit d'indicateurs économiques qui étaient jusque-là au beau fixe [NDLR : qu'est-ce qu'elles étaient moches, ces montres, à côté des belles montres suisses dont elles ont triomphé, mais ça ne les a pas empêché de gagner la partie]... ◉◉◉◉ N'IMPORTE QUI PEUT-IL DÉPOSER LE DESIGN DE L'APPLE WATCH ? Une demande trouvée sur le site de l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle) nous trouble : elle a été enregistrée le 28 mars par un déposant espagnol inconnu, sous le numéro DM 086018, et enregistré le 17 avril dernier. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une Apple Watch, mais sans la moindre référence à Apple, ni à l'Apple Watch (image ci-dessous : cliquez ICI pour le téléchargement du document complet en .pdf). La société madrilène inconnue qui a déposé ce dessin possédant un capital de 3 100 euros, on imagine que ce n'est pas une manoeuvre oblique ou particulièrement tordue de Tim Cook. Si quelqu'un peut nous expliquer... Au fait, et l'Apple Watch en Suisse : on attend à présent une décision des juges genevois... ◉◉◉◉ EN PARLANT D'APPLE WATCH, S'IL EST VRAI QUE L'ÉQUIPE DE SLYDE (marque récemment sortie du terrain de jeu : révélation Business Montres du 12 mai) a vendu à Samsung ses brevets de « montres mécaniques virtuelles » [un affichage de montre mécanique sur un écran numérique], on va sans doute s'amuser un peu avec les prochaines montres connectées Samsung, annoncées dans un boîtier rond, dans le style des montres traditionnelles (écho Business Montres du 13 mai), mais désormais potentiellement capables d'afficher l'heure selon des concepts mécaniques aussi élaborés que séduisants. Au moment où Apple interdit à ses développeurs tout autre affichage de l'heure que les affichages de série, cet argument d'un affichage mécanique virtuel (ci-dessous) risque de peser dans la balance aux yeux des amateurs de montres... ◉◉◉◉ COMME TOUTE BONNE MARQUE DE MONTRE QUI SE RESPECTE, SICIS S'OFFRE une boutique sur la Ve Avenue, à New York. Business Montres vous a déjà beaucoup parlé de cette marque italienne, spécialiste mondiale de la mosaïque en général, et de la mosaïque de verre appliquée aux cadran horlogers en général. Les affaires vont plutôt bien, avec une première boutique américaine ouverte sur la Ve Avenue, angle 240e, au coeur du quartier de l'art et du design. Mieux qu'une boutique, c'est d'ailleurs un immense show-room, sur plusieurs étages (ci-dessous), pour y exposer les créations horlogères, décoratives et monumentales – toutes 100 % italiennes – d'une maison dont le siège est à Ravenne... ◉◉◉◉ FRANCK MULLER VIENT DÉFIER LA CRISE À DUBAI, où la marque – qui a décidément beaucoup de projets sur place, s'offre une nouvelle boutique, dans le meilleur mall commercial de la place, et donc une nouvelle visibilité dans une métropole horlogère un peu délaissée par les Suisses ces derniers temps. Vous connaissez la meilleure ? Il y a des clients qui viennent acheter des montres dans cette boutique... ◉◉◉◉ DANS LA SÉRIE DES MONTRES DE COLLECTION QUI CUMULENT une excellente marque, une esthétique remarquable, un grand état de fraîcheur et une rareté adossée à l'histoire, voici la montre commandée à Patek Philippe pendant la Seconde Guerre mondiale pour être offerte à Winston Churchill [le général De Gaulle, le camarade Joseph Staline et le président Truman avaient reçu la même, aux détails de cadran près]. Le cadran émaillé représente saint Georges terrassant le dragon, l'aiguille des heures figurant un trident. Le V évoque le V de la victoire qui était le geste préféré de Churchill, Premier ministre britannique pendant toute la guerre. La dédicace de cette montre à heures du monde, estimée 90 000-150 000 CHF, porte : « 1939 – Prime Minister Winston Spencer Churchill – 1945 ». La marque ? Non Patek Philippe comme on pouvait s'y attendre (la marque ayant produit bon nombre de montres de poche identiques), mais Agassiz, première marque pour laquelle Louis Cottier avait inventé ce mécanisme d'affichages des fuseaux horaires de cette planète (Rolex ou Vacheron Constantin en produiront également). Témoin e l'histoire par son dédicataire, cette montre l'est aussi par les villes qu'elle affiche : Alger (qui ne figure plus jamais sur les cadrans), Saïgon (idem), Lauckland (pourquoi avec un L), Tahiti, Klondike et Skagway (deux villes d'Alaska elles aussi rayées de la géographie horlogère), Denvers (avec un S), Madère et l'Islande... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...