VENDREDI : Apple aura vraiment tout tenté pour débarquer sur le marché suisse (voici les preuves), mais ce ne sera pas pour cette année...
Le 10 / 04 / 2015 à 04:27 Par Le sniper de Business Montres - 3893 mots
C'est donc aujourd'hui le premier jour de commandes effectives pour cette fameuse Apple Watch : on peut déjà prédire – le marketing d'Apple est tout sauf stupidement conçu – un raz-de-marée commercial. Et si on se préparait au jour d'après, quand l'hyper-connexion personnelle commencera à passer de mode ?
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, …
C'est donc aujourd'hui le premier jour de commandes effectives pour cette fameuse Apple Watch : on peut déjà prédire – le marketing d'Apple est tout sauf stupidement conçu – un raz-de-marée commercial. Et si on se préparait au jour d'après, quand l'hyper-connexion personnelle commencera à passer de mode ?
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures... ❏❏❏❏ « ACHETEZ UNE MONTRE NORMALE » (dommage que la campagne ci-dessus et ci-dessous ne soit pas née en Suisse : Dezeen a tout compris de la posture à adopter – au moins provisoirement – face aux smartwatches)... ❏❏❏❏ DÉJÀ 100 BOUTIQUES POUR PIAGET, QUI DOUBLE LA MISE À PARIS... ❏❏❏❏ LES DERNIÈRES TENTATIVES D'APPLE POUR ENTRER SUR LE MARCHÉ SUISSE...
❏❏❏❏ ON NE POURRA MÊME PAS SE FAIRE LIVRER UNE APPLE WATCH EN SUISSE... ❏❏❏❏ COMMENT APPLE CHASSE LES POMMES CONCURRENTES... SAUF EN SUISSE... ❏❏❏❏ LES PUCES NFC COMME OPTION ALTER-TECHNOLOGIQUE... ❏❏❏❏ PISA PRÉFÈRE L'OR QUAND IL EST BLEU... ❏❏❏❏ LA MONTRE FERROVIAIRE DES INGÉNIEURS DE L'US ARMY... ❏❏❏❏ C'EST PARTI POUR UNE VAGUE DE LICENCIEMENTS DANS LES VALLÉES...
❏❏❏❏ COMBIEN Y A-T-IL DE MONTRES CONNECTÉES LANCÉES PAR WILL.I.AM ? ❏❏❏❏ QUESTION À 6 MILLIONS DE DOLLARS POUR UN LOT DE 5 800 SWATCH...❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏ ▶▶▶ LE 360° DU VENDREDIQuelques informations notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ SUPER-ENCHÈRES POUR UN SUPER-LOT DE SUPER-SWATCH : 6 millions de dollars pour un seul lot de 5 800 Swatch (bon nombre de pièces Swatch & Art de la marque : image en haut de la page, la Swatch de Markus Linnenbrink), c'est à la fois encourageant et problématique. Encourageant, parce qu'il y avait longtemps que le marché n'avait pas été ainsi testé pour cette marque, dont les records sous le marteau commencent à dater beaucoup. Bravo, donc, à Sotheby's Hong Kong pour avoir tenté et réussi ce pari. Problématique, parce que cette enchère finale sur la collection Paul Dunkel perd beaucoup de sa valeur si la dernière enchère – qu'on nous assure avoir été disputée entre trente amateurs, puis animée par une lutte acharnée entre deux finalistes – s'avère liée au Swatch Group... ◉◉◉◉ APPLE AURA TOUT ESSAYÉ POUR ENTRER SUR LE MARCHÉ SUISSE (1) : en continuant à enquêter sur le « mystère Apple en Suisse » [le fait que la marque à la pomme n'ait rien tenté à Baselworld, ni pour commercialiser sa montre en Suisse : nos informations du 2 avril, reprises dans le monde entier, et des jours suivants], nous avons déniché de nouveaux indices des tentatives d'Apple pour débarquer en Suisse. Les deux reproductions ci-dessus et ci-dessous proviennent de l'Institut fédéral de la propriété intellectuelle (Berne) : on y découvre comment Apple a tenté, depuis huit mois, de s'inviter sur le marché suisse et d'y imposer son logo et le nom de sa « Watch ». Tentative apparemment vaines jusqu'à cette semaine : un délai qui semble anormal aux spécialistes genevois de la propriété intellectuelle que nous avons pu interroger (il existe deux autres demandes, formulées le même jour par le même cabinet zurichois, avec des variantes typographiques. On remarquera que le dépôt a été fait dans la classe 9 (informatique), mais également dans les classes 10, 10, 44 et... 14 (la classe de l'horlogerie). C'est au moins la preuve qu'Apple veut absolument entrer sur le marché suisse (nos informations du 4 avril), mais n'y arrive pas ou, du moins, ne veut pas en prendre le risque sans avoir déblayé le terrain juridique : il est possible que cette demande pendante soit aussi le masque d'une négociation en cours avec l'ayant-droit singapourien de la marque horlogère et du logo à la pomme en Suisse – lequel peut indéfiniment, sauf si Apple provoque la déchéance de sa protection, renouveler la protection de sa marque en Suisse (nos informations du 6 avril)... ◉◉◉◉ L'APPLE WATCH DÉFIÉE SUR LE MARCHÉ SUISSE (2) : on trouvera une preuve supplémentaire de ce besoin pressant d'Apple de conquérir le marché suisse [surtout les touristes chinois qui y font leurs emplettes] dans les réactions des Apple Stores suisses aux demandes concernant l'Apple Watch. Ils admettent ne rien pouvoir commercialiser du fait d'un « problème de brevet datant de 1985 » [en fait, on confond brevet et dépôt de marque] et ne rien promettre avant la fin 2015 dans le meilleur des cas. Les clients demandeurs sont invités à aller en France ou en Allemagne, sinon à commander en ligne – mais on leur précise bien que la livraison de la montre en Suisse est interdite. À tous ces indices, on sent donc la pression que la marque à la pomme s'est mise sur les épaules pour pénétrer le marché suisse, mais également son refus d'y opérer avant que les obstacles ne soient levés : voilà qui ridiculise au passage les affirmations de nos confrères alémaniques pour lesquels nos informations relevaient du canular (Falschmeldung) – ils reprenaient là l'opinion d'un avocat zurichois qui s'affirme spécialiste des marques et qui considère que nous avons intoxiqué l'ensemble de la presse internationale. C'est nous faire beaucoup d'honneur, mais il ne démontre rien dans sa contre-analyse et, surtout, il n'explique en rien pourquoi Apple, qui pourrait le faire, s'interdit d'intervenir sur le marché suisse pour y vendre sa montre: nous n'avons pas faire dire à ce dépôt de marque – très explicite et imparable – plus qu'il ne disait et nous avons seulement estimé qu'on y trouvait une explication possible de la stratégie suisse de Cupertino... ◉◉◉◉ APPLE N'AIME PAS LES POMMES CONCURRENTES (3) : le « mystère Apple » s'épaissit un peu plus quand on découvre quelques cas comparables au cas suisse en Europe. En Allemagne, par exemple [nos informations Business Montres du 8 avril y faisaient allusion], Apple a vigoureusement tenté – mais en vain – de faire plier une dame qui avait simplement déposé la marque Apfelkind et un logo avec une pomme pour créer un café d'enfants (source : Süddeutsche Zeitung, merci pour l'image ci-dessus). Il existe d'autres cas, qui prouvent tous que Apple a l'épiderme sensible en matière de propriété intellectuelle sur son nom et sur sa pomme : apparemment, pas en Suisse – on se demande bien pourquoi – alors que le cas semble flagrant. En tout cas, Tim Cook, le patron d'Apple, est aujourd'hui à Paris pour le lancement commercial officiel de l'Apple Watch : comme quoi l'Europe est décidément un marché-clé pour Apple... ◉◉◉◉ « ACHÈTE DONC UNE MONTRE NORMALE » (1) : les animateurs du Watchstore Dezeen ont tout compris des nouveaux enjeux pour les montres non connectées [voir les visuels ci-dessus et ci-dessous de la campagne en cours : dommage que les Suisses n'aient pas tenté la même manoeuvre !]. L'alternative est simple. Soit les marques se lancent dans la bataille frontale avec les smartwatches lancées aujourd'hui par les Californiens et, demain, par les Coréens, les Chinois et les autres Américains [il se confirme qu'ils ont tous retenu leurs mises sur le marché le temps que celui-ci digère le raz-de-marée Apple]. Soit les marques choisissent de faire valoir d'autres atouts et de promouvoir d'autres valeurs pour décoloniser les poignets de tous les objets connectés qu'on nous presse d'y accrocher. Il faudra être très malin pour aller chercher les géants de l'électronique sur leur propre terrain, mais la Suisse a les ressources créatives pour y parvenir : on peut ici faire confiance aux multiples « coups fumants » que prépare l'équipe de Jean-Claude Biver chez TAG Heuer [ça n'aura plus rien à voir avec les initiatives connectées des uns ou des autres]. Il faudra se révéler tout aussi créatif pour relever le défi d'un autre paradigme, avec d'autres montres à d'autres prix, pour préparer la revanche, quand les objets connectés de poignet se seront révélés aussi insupportables [socialement et personnellement] que les actuels téléphones portables : les trois montres qui illustrent cette campagne Dezeen créent de nouvelles réponses en termes de design à ce défi de la créativité accessible... ◉◉◉◉ PRÉCISION UTILE À PROPOS DES SMARTWATCHES SUISSES (2) : il existe un troisième terme dans l'alternative ci-dessus. C'est l'option alter-technologique : au lieu de se lancer dans une concurrence directe de l'Apple Watch à la façon de TAG Heuer [sachant que la marque risque de se trouver face à une autre concurrence, celle des géants d'Android, comme Samsung, LG ou Huawei, qui proposent déjà des smartwatches qui ressemblent à des « vraies » montres], il se dessine tout un champ d'exploration du côté des puces NFC (option choisie par le Swatch Group ou Bvlgari), qui se posent de plus en plus en solution de sécurité connectée pour des groupes comme Microsoft – voir notamment la solution d'authentification et de sécurisation HID (vidéo à découvrir) ou la solution Access Card développée par la banque UBS, la montre à puce NFC étant plus pratique que le classique rectangle de plastique (vidéo de démonstration). De montres purement classiques, des montres purement numériques, des montres à puces NFC : un nouvel environnement commence à se dessiner pour une nouvelle colonisation des poignets masculins et féminins... ◉◉◉◉ PISA (MILAN) VOIT LA VIE EN BLEU : commande spéciale du célèbre détaillant milanais à la maison Leroy, le Chronomètre Observatoire avec des index en or... bleuis, comme les aiguilles Leroy (ci-dessous). Élégant et raffiné, mais aussi encore et toujours plus néo-classique que jamais ! ◉◉◉◉ QUE SE PASSE-T-IL DANS LES VALLÉES ? Les 27 licenciements annoncés chez Guillod-Gunther (sur un total de 122 postes), un des plus fameux fabricants de boîtiers de La Chaux-de-Fonds, ne sont qu'un signe précurseur du malaise qu'on ressent dans les watch valleys suisses. Comme l'a souvent écrit Business Montres, le reflex est déjà ptent et il commencera par les sous-traitants et les fournisseurs, qui faisaient grise mine à Baselworld. De l'avis unanime, c'est l'absence de visibilité qui handicape les chefs d'entreprise : par le classique « effet coup de fouet » (analyse Business Montres du 2 juin 2013, qui reprenait un célèbre article du 28 janvier 2009, où ce phénomène était pour la première fois mis en lumière pour l'horlogerie), dont les effets sont particulièrement sensibles dans chaque phase de ralentissement de l'économie des montres, les coups de frein en Asie, en Russie et en Europe ont conduit les marques à annuler ou à reporter leurs commandes prévisionnelles : c'est dramatique dans le segment entrée, moyenne et haut de gamme, même si ce n'est pas le cas dans le très haut gamme (ce qui n'est pas forcément rassurant, puisque ce maintien des programmes ne concerne que des volumes très réduits). Les fournisseurs n'ont plus du tout confiance dans l'avenir. Selon les syndicats, d'autres plans sociaux se préparent, d'abord dans l'amont industriel, puis au sein des marques, qui devraient en être affectées avant l'été... ◉◉◉◉ PIAGET : ouverture à Paris de la centième boutique à travers le monde. Sur deux niveaux, au 7, rue de la Paix [donc à portée de flèche de la boutique déjà ouverte sur la place Vendôme], ce sera la plus grande boutique Piaget du monde (500 mètres carrés, à comparer aux 50 mètres carrés de la place Vendôme) en même temps que la centième (un tiers sont tenues par des partenaires franchisés), face à un total de 440 points de vente multimarques. Piaget pourra développer rue de la Paix son double légitimité dans la haute horlogerie et dans la haute joaillerie, ainsi que sa double identité génétique, à la fois masculine et féminine (voir notre analyse Business Montres du 10 juillet 2012, à laquelle nous n'avons rien à retrancher : « Piaget, la pépite cachée du groupe Richemont »). On y ajoutera donc désormais un double enracinement parisien – qu'on peut justifier par le fait que la chalandise de la place Vendôme est, en dépit d'une proximité immédiate, très différente de celle de la rue de la Paix. On peut aussi se demander si la rue de la Paix – « Richemont Boulevard » au vu du nombre des boutiques du groupe qui s'y déploient – n'est pas en train de prendre le leadership face à la place Vendôme, pour l'instant un peu éteinte du fait des travaux permanents qui l'affectent... ◉◉◉◉ RGM ENTRE LES CHEMINS DE FER ET LES TRANCHÉES : une bonne idée du « premier atelier d'horlogerie des Amériques », fondé en 1992 par Roland G. Murphy (d'où les initiales de la marque), auquel on doit le premier tourbillon enièrement manufacturé aux Etats-Unis, ainsi que le premier mouvement mécanique (re)manufacturé sur le territoire américain depuis le naufrage de l'industrie horlogère locale, après la crise du quartz. RGM réédite en montre-bracelet la célèbre montre de poche des premiers contingents américains débarqués en Europe pendant la Première Guerre mondiale, la fameuse US Corps of Engineers. Cette montre 801-COE (801 pour le mouvement mécanique in-house RGM 801 ; COE pour « Corps of Engineers ») est un vrai bonheur de style à la fois militaire et cheminot (on est proche des montres réglementaires des compagnies ferroviaires américaines), avec un cadran en émail grand feu et des aiguilles délicieusement rétro. Pourquoi ce style ferroviaire ? Quand les Américains sont arrivés en Europe, en 1917, ils avaient avec eux un millier de montres Hamilton au standard des chemins de fer, ce qui leur suffisait pas : l'état-major du COE de l'US Army avait alors passé commande à un certain de marques suisses [dont Vacheron Constantin] de montres dotées des mêmes spécifications (General Railroad Timepiece Standards de 1893)... ◉◉◉◉ MAIS COMBIEN EXISTE-T-IL DE MONTRES CONNECTÉES DÉVELOPPÉES PAR WILL.I.AM ? Ultra-médiatisé, l'entrepreneur en musiques était à Baselworld pour présenter sa smartwatch musicale – pardon, sa smartband – imaginée en partenariat avec Gucci. On découvre qu'il est aussi l'opérateur d'une autre montre connectée, la PULS, pas vraiment différente (vidéo d'explication de cette PULS). Il s'agit dans les deux cas d'objets de poignet musicaux et connectés. Avec Gucci, on était dans le luxe et dans la fashionologie, avec connexion au téléphone, dans le traceur d'activités et dans les nouvelles technologies musicales. Avec la PULS, on est exactement dans le même univers, avec quasiment le même produit, sauf qu'il n'y a pas de référence à Gucci (ci-dessous). Bizarre, comme dirait Marco Bizzarri, le président de Gucci... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...