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VENDREDI : Comment il est devenu évident que le canari sifflait pour l'empereur Qianlong et pourquoi il est tout sauf évident que les marques de luxe doivent manipuler leurs prix en Asie ou ailleurs...

La partie se complexifie autour du canari chanteur réalisé par Jaquet-Droz pour l'empereur de Chine : les collectionneurs chinois sont toujours soucieux de racheter leur patrimoine « pillé » par les Occidentaux depuis 150 ans...  ▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures... ❏❏❏❏ …


La partie se complexifie autour du canari chanteur réalisé par Jaquet-Droz pour l'empereur de Chine : les collectionneurs chinois sont toujours soucieux de racheter leur patrimoine « pillé » par les Occidentaux depuis 150 ans...

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EN RÉSUMÉ
(le tout développé après le résumé ci-dessous)
Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures...
 
❏❏❏❏ LES CHAISES MUSICALES... 
❏❏❏❏ COMMENT LEVER 180 000 DOLLARS EN COPIANT TOUT LE MONDE ? 
❏❏❏❏ LE CANARI CHANTEUR VALAIT UN DEMI-MILLION DE FRANCS SUISSES...
❏❏❏❏ LE FLACON À PARFUM ÉMAILLÉ ÉTAIT BIEN DESTINÉ À L'EMPEREUR DE CHINE...
❏❏❏❏ UN TIERS DE LOT INVENDUS CHEZ ANTIQUORUM ? PAS GRAVE... 
❏❏❏❏ BREITLING, QUI AVAIT UNE DENT CONTRE INTERNET, L'A PERDUE... 
❏❏❏❏ ET POURQUOI NE PEUT-ON PAS VENDRE DE MONTRES DAVIDOFF EN FRANCE ?
❏❏❏❏ LES MARQUES DE LUXE NE SONT PAS DES AGENTS DE CHANGE...  
❏❏❏❏ UN COCHON PAS TRÈS DISRUPTIF AU COEUR DE LA HYPE MILANAISE... 
❏❏❏❏ AVEZ-VOUS JAMAIS RÊVÉ DE VOUS ASSEOIR SUR UNE CHAISE ROLEX ? 
❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏
 
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▶ LE 360° DU VENDREDI
Quelques informations notées
à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : comme nous avions déjà annoncé le départ de Wolfgang Sickenberg de la manufacture Christophe Claret, dont il était le COO depuis la fin 2013 (Business Montres du 2 avril dernier), autant vous présenter son remplaçant, Nicolas Gigaud, qui est passé par Roger Dubuis (Singapour), après un long séjour chez Nespresso (Hong Kong, Espagne, Suisse)...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : succession managériale on ne peut plus classique chez Mellerio dits Meller, maison de joaillerie parisienne qui vient de fêter son 400e anniversaire et qui est toujours restée entre les mains de la même famille [c'est la seule dans l'univers de la haute joaillerie]. Laurent Mellerio devient PDG de la marque (où il remplace Olivier Mellerio, atteint par la limite d'âge) et président du conseil d'administration de Mellerio International.
 
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◉◉ COMMENT BUSINESS MONTRES AIDE À ÉCRIRE L'HISTOIRE DES MONTRES (1) : on ne se félicitera jamais assez de vivre une époque d'intelligence collective. Business Montres (14 avril) présentait récemment une chronique d'Osvaldo Patrizzi sur un extraordinaire flacon de parfum horloger à canari chanteur du XVIIIe siècle, pièce sera certainement une des vedettes – « millionnaires » sous le marteau – de la vente Sotheby's du 11 juin à New York (image ci-contre et en haut de la page : on y repère bien, derrière la montre, les tuyaux d'orgue de la serinette miniature). Immédiatement, des lecteurs nous trouvaient des détails sur la serinette évoquée dans l'article (Business Montres du 15 avril). Mieux : intrigué par cet article, un lecteur est allé fouiller dans les livres comptables des grands artisans horlogers du XVIIIe siècle et il y a trouvé la trace – inconnue à ce jour – de ce flacon de parfum horloger (document ci-dessous). Une pièce d'archives d'autant plus excitante qu'elle nous précise l'année de la « naissance » (réalisation et exportation hors de Suisse en 1787) de ce canari chanteur, sa description minutieuse, son destinataire (l'horloger et marchand de montres londonien James Cox) et son prix de 1787 : un total de 235 livres sterling de l'époque, dont il est difficile de préciser la valeur en monnaie contemporaine. Ceci pour le prix « marchand » de la pièce : James Cox devait probablement la revendre au moins au double de ce prix ex factory, soit à peu près 500 livres sterling de l'époque. Combien faudrait-il poser sur la table pour s'offrir aujourd'hui une montre ultra-compliquée, ultra-précieuse et ultra-rare de ce style ?
 
◉◉ L'HISTOIRE DES MONTRES RÉÉCRITE À BOUT TOUCHANT (2) : la mention de James Cox dans ces livres de comptes est d'autant plus intéressante qu'elle valide historiquement l'hypothèse d'une provenance « impériale » chinoise pour le flacon new-yorkais, dont on sait qu'il existe un autre exemplaire, similaire mais non appairé, au musée de la Cité interdite de Beijing : James Cox était, à l'époque, un des fournisseurs préférés des empereurs de Chine pour les montres et les objets du temps. Sotheby's devrait logiquement réajuster sa notice de présentation sur la foi de ce document, mais il est certain que cette provenance impériale chinoise relance l'intérêt des collectionneurs asiatiques pour ce flacon. Ils pourraient donc entrer en compétition avec les musées européens susceptibles de se battre pour cette pièce – notamment le musée d'horlogerie de Genève et le musée Patek Philippe, lui aussi de Genève, qui possède aujourd'hui une des plus belles collections du monde pour les automates émaillés « chinois ». On découvre d'ailleurs, dans ces livres commerciaux, à quel point la sous-traitance était déjà la règle de base pour le luxe horloger de la fin du XVIIIe siècle : Pierre Jaquet-Droz achetait les composants et l'habillage des montres qu'il faisait décorer, puis assembler à Genève avant de les revendre aux grands réseaux de l'époque : chaque atelier ainsi mobilisé par le maître d'ouvrage pouvait déployer le meilleur de son savoir-faire particulier au service d'un projet de prestige...
 
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◉◉ ANTIQUORUM : un peu plus de 2,54 millions de dollars pour les 272 lots qui étaient proposés lors de la vente du 15 avril à New York. Avec 78 lots invendus (29 %, ce qui commence à faire beaucoup), on arrive à un prix moyen de 13 000 dollars taxes comprises par lot (moyenne des ventes genevoises : environ 22 000 CHF pour Sotheby's et près de 40 000 CHF pour Christie's). De quoi relativiser l'annonce des « 109 % de vente en valeur » lancée par Antiquorum... 
 
 
◉◉ MONTRES DE PILOTE : l'installation des montres de pilote comme segment à part entière du marché des montres était le thème d'une de nos dernières chroniques sur Baselworld 2015 (Business Montres du 12 avril). On peut en voir une confirmation dans la récente aventure de deux passionnés de montres de Singapour, qui ont décidé de lancer leur propre montre d'aviateur, en financement collaboratif sur Kickstarter, sous la marque Ventus. Ils avaient besoin de 30 000 dollars. Ils en ont déjà récolté 180 000, alors qu'il reste une semaine de souscription (vidéo ci-dessus et image sous le sommaire). Ce qui sera amplement suffisant pour produire une montre en bronze, qui copie tous les codes des montres de pilote (surtout allemandes) de la Seconde Guerre mondiale et pour laquelle ils n'ont oublié aucun de ces détails qui emballent les amateurs (le double cadran à la Panerai, le bracelet NATO dans le style cuir brut, le SuperLumiNova qui éclaire les nuits sans lune, le mouvement mécanique Seiko NH35 à l'ancienne, le boîtier de 42 mm en bronze qui se patine, etc.) : le prix de souscription annoncé est autour des 200 dollars, la montre étant vendue par la suite 450 dollars. Eh oui, 200 dollars pour ce boîtier : ça fait réfléchir !
 
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◉◉ L'APPLE WATCH INTERDITE EN SUISSE (1) : interview de Grégory Pons (Business Montres) dans Belles Montres (le site horloger du magazine français Le Point). C'est la première reprise de l'information par un site horloger français – pour un peu plus de 3 000 reprises à travers le monde. « Au-delà de l'aspect purement financier, William Leong est maintenant perçu à Singapour comme un "petit dragon", l'homme qui a fait perdre la face au "grand dragon" Apple ». Tiens, au fait, on table maintenant sur 2,3 millions de pré-commandes d'Apple Watch pour son premier trimestre de commercialisation (source : KGI, Corée)...
 
◉◉ APPLE WATCH, TOUJOURS (2) : évolution intéressante sur le marché des objets de poignet connectés. La séparation entre smartwatches et simples bracelets traceurs d'activité est nette, mais Jawbone vient de signer un accord avec American Express pour intégrer une puce de paiement NFC dans les bracelets Jawbone (source : Wall Street Journal). Ce qui confirme un peu plus l'utilité stratégique des puces NFC dans les nouveaux usages quotidiens de cette connexion de poignet...
 
◉◉ BELLES MONTRES, TOUJOURS (3) : toujours dans Belles Montres, un article intéressant d'Olivier Müller sur les montres qui sont interdites de séjour en France. Pour cause de loi anti-tabac, Davidoff – qui a enregistré sa marque comme fabricant de cigares – ne peut pas y vendre ses montres, alors que Dunhill – maison enregistrée comme fabricant d'accessoires de luxe – peut y vendre ses briquets ! L'usage de capsules de gaz (tritium) à la place du SuperLumiNova, autorisées dans l'espace européen, mais pas en France, condamne également des marques comme Ball Watch ou comme Luminox...
 
◉◉ BREITLING : ouverture d'une e-boutique sur son site américain (www.breitling.com avec une adresse américaine). Commandes en ligne pour des livraisons à domicile ou chez les concessionnaires de la marque du voisinage. Pas mal pour une marque qui nous mettait en garde, il n'y a pas si longtemps, contre les dangers d'Internet et qui accueillait les internautes en visite sur son site par des avertissements paranoïaques, en jurant que Breitling ne vendrait jamais ses montres sur le web parce que c'était contraire à son image de marque. Ne pas manquer, au sujet de cette e-boutique, un post du blogueur américain Kyle Stults (Perpetuelle), qui reprend sensiblement nos arguments : « Breitling vend ses montres en ligne : ça craint grave ! » (traduction générationnelle non littérale de « Breitling Opens Online Sales Boutique, and It Sucks. Bad. »)...
 
◉◉ GLOBALISATION, PIÈGE À C...S (1) : les marques de luxe sont-elles en train de se prendre les pieds dans le tapis avec leurs nouveaux ajustements internationaux des prix ? Le professeur Frédéric Fréry pose la question dans Atlantico. Malheureusement sans apporter de vrais réponses, mais ses interrogations rejoignent celles de Business Montres (15 avril) à ce sujet : la manipulation des prix n'a en rien pu enrayer l'érosion des ventes dans les pays concernés ! Une évidence : jusqu'à ces dernières années, les marques de luxe ont profité de leur globalisation mais, aujourd'hui, ce sont leurs clients qui se globalisent et qui profitent à leur tour de leur propre globalisation (informations sur les prix, achats à l'étranger, effets d'aubaine, etc.). Le rapport de forces s'est inversé !
 
◉◉ GLOBALISATION (2) : on peu d'ailleurs se demander ce que les marques de luxe ont à gagner quand elles se transforment en agents de change et qu'elles faussent l'équilibrage naturel du marché par leurs interventions souvent intempestives. D'autant qu'on peut estimer un peu naïve cette volonté d'uniformiser les prix sur une échelle internationale alors que nous vivons dans un contexte géopolitique de « guerre monétaire » et de « bulle financière » qui peut à tout instant exploser, sans signe avant-coureur, ni événement précurseur. Les Américains trafiquent le dollar pour assurer la survie de leur économie. Les Chinois manipulent le yen pour améliorer le pouvoir d'achat et le potentiel de shopping de la petite centaine de millions de touristes qu'ils exportent tous les ans. Les Russes ont joué de la dévaluation compétitive pour résister aux pressions économiques occidentales. La Suisse réévalue son franc pour ne pas subir les incohérences de l'euro. Partout, les indicateurs économiques sont désastreux, mais les bourses exultent alors qu'enfle toujours la spéculation sur la fausse monnaie internationale qu'est devenu le dollar. Exactement comme en 2008, avant l'éclatement de la bulle et le crash de Lehman Brothers...
 
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◉◉ PENDANT CE TEMPS, AU SALONE DEL MOBILE, À MILAN, tous les créatifs et tous les influenceurs du lifestyle européen cherchent, lancent et monnayent des idées – pas seulement, loin de là, dans le domaine du mobilier et de la maison. De nombreuses marques de luxe ont fait le déplacement, comme Hermès, Mini (voitures) ou Pepsi Cola, voire même la FHH, avec tout ce que ça peut comporter comme fêtes, soirées et cocktails de relations publiques. Épuisant ! C'est l'explosion créative dans les vingt pavillons du salon, mais aussi dans ces bric-à-brac chics que sont les concept stores comme 10, Corso Como (le « Colette italien ») ou, plus pointu et plus hype, la Rossana Orlandi Gallery, où Panerai expose cette année, de façon un peu guindée, un « cochon » (maiale : sorte de torpille pilotée par des nageurs de combat et quelques montres (ci-dessus), qui tranchent au milieu d'une débauche de styles disruptifs et de concepts avant-gardistes. Le meilleur pour la fin, et pas forcément du meilleur goût : les chaises Rolex de Damiano Spelta, qui les a rebaptisées Xolex sous les pressions de la marque : à 44 000 euros, ce n'est plus très amusant (ci-dessous). Un détail étonnant : peu ou pas d'objets connectés à Milan, le principe général étant de réfléchir à la mobilité et aux objets mobiles plus qu'aux objets connectables et à la connectivité...
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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