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VENDREDI : Le nouveau Birkin de poignet, l’aveugle et le paralytique, le coup de rétro à l’italienne et les rumeurs qui tuent…

100 000 montres Apple +Hermès d'ici à la fin de l'année : la production est loin d'avoir prévu le raz-de-marée qui se prépare, en Chine comme en Europe ou aux Etats-Unis. Listes d'attente à prévoir ! Et si c'était un clou de plus sur le cercueil d'une horlogerie suisse hébétée par la perte de ses repères ? ▶▶▶ Cette semaine,LE SNIPER DU VENDREDI A... 


100 000 montres Apple +Hermès d'ici à la fin de l'année : la production est loin d'avoir prévu le raz-de-marée qui se prépare, en Chine comme en Europe ou aux Etats-Unis. Listes d'attente à prévoir ! Et si c'était un clou de plus sur le cercueil d'une horlogerie suisse hébétée par la perte de ses repères ?

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 Cette semaine,
LE SNIPER DU VENDREDI A...
 
◉◉◉◉ ÉCOUTÉ (sans trop oser y croire) un administrateur américain – qu'on pourrait qualifier de « très proche du dossier » – annoncer en toute confidentialité gênée la prochaine déconfiture de sa maison d'enchères. Ce qui ne serait pas un sujet d'étonnement pour les lecteurs de Business Montres et les fidèles de nos pages [plutôt enclins à s'étonner que l'imposture ait pu durer aussi longtemps], mais une désagréable surprise pour les vendeurs qui ont consigné des montres auprès de cet auctioneer et pour les marques qui lui faisaient confiance pour cette fin d'année. Un indice troublant : l'actionnaire financier – celui qui avait récemment assuré les fins de mois de cette maison d'enchères et dont la présence semblait rassurer tout le monde – semble s'être finalement retiré de la combine. Ses locaux n'assurent plus la représentation légale de la maison. Évidemment, ce ne sont que des rumeurs, pas encore des informations...
 
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◉◉◉◉ CONSTATÉ que les seules vedettes du récent salon horloger de Hong Kong (Hong Kong Watch & Clock Fair) étaient les... montres connectées : pas vraiment une surprise pour les abonnés de notre Quotidien des montres, mais un bon indicateur de ce que sera la déferlante pour les salons horlogers suisses de 2016. Au cours de ces dernières semaines, les propositions de nouveaux concepts de smartwatches se sont multipliées, chez les géants de l'électronique – qui ont tous opté pour une copie conforme des montres traditionnelles (boîtier rond, aiguilles, etc.), ce qui rend désormais l'Apple Watch encore plus singulière et attractive, surtout avec son bracelet Hermès (voir- ci-dessous) – comme chez les marques indépendantes, qui rivalisent de créativité, comme Cogito, Kairos et les autres. Withings en est déjà à décliner son Activité Pop en mode féminin (ci-dessus et vidéo ci-dessous), mais Fossil nous promet les siennes pour très bientôt alors que Casio attendra Baselworld pour faire son offre. Pendant ce temps, à part TAG Heuer début novembre et Bvlgari avec sa Diagono, quelles marques suisses tentent d'occuper le terrain ?
 
 
 
◉◉◉◉ DÉCOUVERT une séquence de chaises musicales qui nous avait échappé pour cette rentrée 2015 : Philippe Dubois (ex-Badollet, ex-Movado Group) vient de prendre la direction des montres Rebellion, dont il est chargé d'assurer la relance après quelques trimestres de flottement. Mission pas facile, mais pas forcément impossible, surtout pour quelqu'un qui a réussi à survivre pendant huit ans à la tête de Badollet, maison qu'il a su remettre en ordre après de fortes convulsions managériales...
 
◉◉◉◉ APPRÉCIÉ la publicité du quotidien El Universo (Équateur) pour vanter l'efficacité de ses petites annonces immobilières, dans le style « sitôt paru, sitôt vendu » (concept : agence Koening & Partners, Guyaquil, Équateur) : une belle mise en valeur de l'idée par un visuel qui évoque à la fois la maison et l'idée du temps (image en haut de la page). La déclinaison en version horlogère moins traditionnelle et plus contemporaine (ci-dessous) n'est pas moins réussie. Les objets du temps restent de puissants vecteurs d'émotions immédiatement perceptibles et connotées...
 
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◉◉◉◉ ESTIMÉ que Hermès devrait pouvoir vendre entre 50 000 et 100 000 Apple Watch + Hermès d'ici à la fin de l'année : ce qui ferait de cette montre le best-seller historique absolu de l'horlogerie Hermès depuis toujours, alors que son prix de vente (de 1 300 euros pour le simple tour à 1 750 euros pour le bracelet de force) en fait une des références les moins chères de toutes les collections Hermès. Moralité pour La Montre Hermès : c'est le « juste prix » pour une montre Hermès et ce n'est pas la peine de vouloir disposer de nombreuses références quand le marché n'attend d'Hermès qu'une interprétation en codes Hermès de l'air du temps. Au passage, on aura noté que la différence entre le prix d'une Apple Watch de série et une Hermès Paris Watch met le bracelet à un prix situé entre 900 et 1 300 euros [soit plus cher que le prix de la montre elle-même !] : c'est là – dans le cuir Barénia, avec les piqûres sellier – qu'est la vraie valeur ajoutée de la marque...
 
◉◉◉◉ NOTÉ quelques détails substantiels à propos de cette Hermès-Apple (Business Montres du 10 septembre) qui adoube Apple parmi les grandes marques de luxe. Les amis de Mickey pourront se rassurer : l'écran d'affichage de l'heure avec Mickey (de base sur les Apple Watch) reste disponible sur la version Hermès de l'Apple Watch, qui disposera également – en plus de son bracelet – de cadrans inspirés par l'esthétique des différentes collections de la marque (Clipper, Cape Cod, Espace). Malheureusement, pas de « Temps suspendu » numérique au programme... Les montres seront vendues dès le 5 octobre dans 21 magasins Hermès, dans une trentaine d'Apple Store et dans un dizaine de magasins spécialisés comme Dover Street Market à Tokyo ou Corso Como à Milan [files d'attente garanties : prévoir dès maintenant sa commande pour la fin de l'année]. N'entrons pas non dans les détails sur les fantastiques opportunités marketing qui s'ouvrent pour les deux marques – notamment en Chine – avec le lancement de cette montre co-opérée : plus un seul consommateur chinois n'aura de doute sur la luxéité d'Apple, ni sur son positionnement haut de gamme ; plus aucun consommateur chinois n'aura de doutes sur le fait que Hermès sait faire des montres crédibles [c'était précisément ce qui manquait le plus à Hermès sur ce terrain]. L'Apple Watch Hermès Paris, c'est le nouveau Birkin de poignet !
 
◉◉◉◉ SALUÉ à l'occasion du lancement de cette montre Hermès-Apple le courage – sinon le culot – de Pierre-Alexis Dumas, le directeur artistique du sellier français, qui a su esquiver les traditionnels préjugés du luxe « à la française » pour s'entendre avec Apple sur une montre connectée dont tous les grands (immenses) experts du luxe horloger prédisaient qu'elles seraient un bide commercial, une impasse marketing, une bulle médiatique ou une tentative grotesque mais vouée au ridicule de se grimer en marque de luxe [rayez ou non les mentions inutiles]. Cette collaboration a un caractère pionnier qui réclamait une personnalité de caractère – trait personnel qui a dû manquer aux autres marques de luxe (Louis Vuitton, Gucci, Chanel, Cartier, etc.) qui auraient dû être les premières à sauter sur l'opportunité de cette Apple Watch pour reprendre l'initiative dans le futur système des objets connectés. Coup de chapeau à la direction d'Hermès, qui a su penser « en dehors des clous » (out of the box) et qui rattrape là ses cafouillages incompréhensibles sur l'affaire des fermes à crocodiles dénoncée par la PETA (c'était une de nos plus belles histoires de l'été : voir notamment Business Montres du 29 juillet)...
 
◉◉◉◉ FAIT un voeu en secret : qu'une grande marque de montres (pure player) ait la même audace que la maison Hermès pour décider d'un partenariat avec Apple. D'après vous, combien de dizaines de milliers de montres Apple Watch signées « Patek Philippe Genève » ou « Rolex » pourraient bien se vendre sur la foi d'une telle double casquette ? Après tout, dans leur passé, ces deux marques – on pourrait en citer d'autres – ont pratiqué par le passé la double signature (Patek Philippe et Tiffany & Co, entre autres, ou Rolex et Cartier, voire Rolex et Domino's Pizza) sans rien perdre de leur prestige : on ne voit pas ce qui les rendrait illégitimes sur le terrain des montres connectées, du moment que cet accord se fait avec le numéro un sur ce segment de marché : après tout, il s'agit d'objets du temps comme les autres...
 
◉◉◉◉ DÉCOUVERT – au sujet de Rolex – une bien belle histoire, qui n'est pour l'instant qu'une hypothèse de travail, mais nous vous la livrons telle que : la marque à la couronne ne serait-il pas en train de préparer un retour du quartz dans ses collections ? Donc, potentiellement, un concept de montre connectée ou du moins une collection de montres à fonctions additionnelles électroniques ? Ce qui ne serait, après tout, qu'un retour à une tradition rupturiste un peu oubliée ces dernières années chez Rolex : n'oublions pas que la marque avait été pionnière, en 1970 [moins d'un an après le lancement de la Seiko Astron], quand elle avait lancé une Oyster à quartz en or (réf. 5100, qui n'était d'ailleurs pas baptisée Oysterquartz) aussi novatrice par son design (signé Jean-Claude Gueit) que par ses matériaux (première Rolex à verre saphir), sur la base du mouvement Beta 21 (mise au point collaborative en Suisse en 1967). Un design tellement fort – boîtier à table honrizontale, bracelet intégré – qu'il inspirera Gérald Genta pour plusieurs de ses créations ultérieures, dont la Royal Oak d'Audemars Piguet, lancée deux ans plus tard, en 1972. Alors, une nouvelle Rolex à quartz : info ou intox ?
 
KLOK-01-Kickstarter-Businessmontres◉◉ COCHÉ la date du 15 septembre 2015 pour le lancement de la nouvelle marque horlogère  Klokers, dont Business Montres vous a déjà parlé à plusieurs reprises comme une des plus intéressantes propositions originales de la cette rentrée (notamment Business Montres du 9 juillet). C'est un concept de boîtier nomade (tantôt en montre-bracelet, tantôt au bout d'une chaîne, tantôt sur le bureau), avec un cadran qui affiche les heures, les minutes et les secondes grâce à des disques rotatifs qui défilent sous un repère-aiguille fixe (ci-contre). Argument frappant : le prix accessible, idéal pour la (re)conquête des poignets de la nouvelle génération. Voir également nos vidéos Business Montres Vision de cet été (complément le 8 septembre). Donc, rendez-vous le 15 septembre pour ne pas manquer le lancement en souscription de cette Klokers Klok-01 à des prix discomptés d'à peu près 40 % par rapport au prix public lors de la mise sur le marché...
 
6a00d8345167aa69e20128764ea402970c◉◉◉◉ AVOUÉ une certaine perplexité en découvrant que, pour fêter ses quarante ans, la manufacture Maurice Lacroix – dont on connaît l'actuelle déconfiture (Business Montres du 14 juillet dernier) – n'avait rien trouvé de mieux que de s'associer à Antiquorum pour une sorte de vente privée de quarante « prototypes » : parce que c'est bien évident, quand les clients renâclent à la pensée d'acheter des montres de série, ils se précipitent forcément sur les prototypes – qui tiennent parfois des ratés de production – de ces montres ! Surtout quand on sait la marque chancelante... Raisonnement très bizarre, dont le produit final ne devrait pas marquer l'histoire, ni la mémoire des enchères de montres ! Une marque par nature peu collectionnable au secours d'une maison d'enchères abandonnée par les collectionneurs : c'est la version moderne de la fable de l'aveugle et du paralytique (ci-contre). Depuis cet été, le groupe DKSH – actionnaire de la marque et vendeur de tout son pôle horloger – s'étonne de n'avoir aucun acheteur sérieux pour Maurice Lacroix, maison proposée à 70 millions de CHF alors qu'un prix d'achat réaliste ne devrait pas dépasser les 45 millions dans le meilleur des cas [compte tenu du passif, des frais de fonctionnement et de personnel ahurissants, de la minceur des actifs industriels et des budgets nécessaires pour relancer la machine]. Ce n'est pas cette désarmante vente aux enchères qui changera la donne...
 
CLERC-venteprivee-Businessmontres◉◉ REPÉRÉ sur vente.privee un étonnant déstockage de montres Clerc, marque indépendante qui se faisait jusqu'ici remarquer par son activisme « subquatique » sur les réseaux sociaux. Des montres neuves à 60 % de leur prix neuf – voire à 70 % et même 80 % de ce prix pour certains modèles– n'ont pas de quoi rassurer, ni redonner confiance, aux clients comme aux détaillants. Rappelons une fois de plus que la pratique du déstockage (outlets et autres) est un acte managérial banal, qui n'est choquant que face à la prétention des marques – et des managers – à l'omniscience et à l'infaillibilité surplombante. Ce qui crée un malaise [au moins en Europe, terreau fertile des marques de luxe traditionnelles, ce qui n'est pas le cas de l'Asie ou des Amériques], c'est le court-circuit entre les affirmations statutaires des marques et leurs pratiques obliques comme les ventes sournoises grâce aux réseaux sociaux : à l'âge de la transparence numérique, il faut beaucoup de naïveté pour espérer ne pas se faire prendre en flagrant délit de discompte massif. Rappelons aussi qu'il existe des techniques de restockage collaboratif (Business Montres du 16 avril 2015) : encore faut-il que les managers concernés – ils sont nombreux ces derniers temps – aient conscience de n'être pas absolument les meilleurs sur tout et partout. Entre nous, entre cette Clerc un peu nunuche sacrifiée à 1 990 euros (80 % de discompte !) et la Klok-01 souscrite pour dix fois moins d'euros, est-ce que votre coeur ne balance pas ?
 
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◉◉◉◉ CONFIRMÉ tout le bien qu'il pensait du potentiel de la collection Octo chez Bvlgari en découvrant les dernières déclinaisons d'une collection emblématique qui peut devenir pour Bvlgari, si tout se passe bien et sans faute de management, l'équivalent ce qu'est l'Oyster chez Rolex, sinon le best-seller panoptique qu'a pu représenter la Big Bang de Hublot dans le paysage horloger. La collection Octo n'a guère que deux ans, mais elle n'a pas cessé de connaître une incroyable croissance de ses ventes (à deux chiffres, nous jure-t-on à Rome), jusqu'à se poser, désormais, en rivale presque avant-gardiste des grandes montres classiques au masculin (Oyster, Royal Oak, Big Bang et les autres). Une des clés du succès pourrait bien être la taille (38 mm), modeste sur le papier, mais très couvrante au poignet : une minceur qui est une note élégante en dress code habillé, mais qui reste portable par des poignets asiatiques. Voici donc [ne serait-ce pas sa première apparition à l'écran dans le champ médiatique ?] la nouvelle Octo Retro dans ses deux nouveaux costumes : une Mono-rétrograde (ci-dessus) et une Bi-Rétrograde (ci-dessous). Joli travail de style selon les codes Octo et dans le respect de la tradition Bvlgari, mais avec une note horlogère des plus convaincantes – d'autant que ces montres bénéficient du mouvement « manufacture » Solotempo de Bvlgari. 
 
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