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VENDREDI : Non content de se tirer une balle dans le pied, le franc suisse donne un coup de poignard dans le dos de tous ses horlogers

C'est au moment où elle en avait le moins besoin que l'horlogerie suisse est trahie par le franc suisse, dont elle est un des meilleurs vecteurs de prospérité : déjà trop chères, les montres suisses ont toutes les chances de devenir hors de prix face aux smartwatches. Quel handicap et quel consternant gâchis...  ▶▶▶ EN RÉSUMÉ Indiscrétions, analyses, informations,


C'est au moment où elle en avait le moins besoin que l'horlogerie suisse est trahie par le franc suisse, dont elle est un des meilleurs vecteurs de prospérité : déjà trop chères, les montres suisses ont toutes les chances de devenir hors de prix face aux smartwatches. Quel handicap et quel consternant gâchis...

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EN RÉSUMÉ
Indiscrétions, analyses, informations,
enquêtes, rumeurs & murmures 
(développements ci-dessous)...
 
❏❏❏❏  NICK & GILES ÉQUIPENT LES AGENTS SECRETS ❏❏❏❏ MAXIMILIAN AIME LES MONTRES D'AVIATEUR ❏❏❏❏ SERGE EN TIREUR D'ÉLITE ❏❏❏❏ BERNARD SE SENT MENACÉ ❏❏❏❏ NICK A ENFILÉ SON GILET DE SAUVETAGE ❏❏❏❏ CHARLOTTE PRÉFÈRE LE VINTAGE ❏❏❏❏
❏❏❏❏ L'AIGLE ÉTAIT GRAVÉ DEPUIS LONGTEMPS ❏❏❏❏ KARSTEN A VU DOUBLE ❏❏❏❏ SAINT-PÉTERSBOURG PRÉFÈRE L'EURO ❏❏❏❏ NIXIE LANCE L'ALARME ❏❏❏❏ NÉANDERTAL GRAVE PLUS FIN ❏❏❏❏ LA BANQUE SUISSE JOUE À LA ROULETTE RUSSE  ❏❏❏❏ ANTONIO SERRE DES MAINS ❏❏❏❏
❏❏❏❏ ULYSSE DÉFIE LES SIRÈNES ❏❏❏ KEVIN LANCE LE FAST FOOD HORLOGER ❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS, QUI ONT PLEIN DE CHOSES À NOUS APPRENDRE... ❏❏❏❏
 
 
 le 360° DU VENDREDI
Pour un journaliste, la curiosité
est-elle un vilain défaut ?
 
◉◉ FRANC SUISSE-EURO (1) : la monnaie helvétique joue à « Je t'aime, moi non plus » avec l'euro. En renonçant à la parité décidée en 2011 [à l'époque, nous avions déjà les plus grands doutes sur la viabilité de ces 1,20 CHF pour 1 euro : Business Montres du 12 septembre 2011], la Banque nationale suisse met l'horlogerie dans un pétrin innommable. On peut même dire qu'elle se tire une sacrée balle dans le pied, si ce n'est une rafale ! Nous l'avons souvent écrit ici même : les facteurs négatifs volent en escadrille – c'est la « conjonction des catastrophes », imparable quand le tout coagule. Avec l'effondrement des marchés chinois et russe, la menace des smartwatches, la mutation des consommateurs et les prix de production trop élevés, ce coup de Jarnac monétaire complète le tableau au moment où il ne faudrait pas : ne croyez pas ceux qui vous disent que l'année 2015 sera compliquée pour les horlogers ; elle sera très compliquée ! Et ce n'est sans doute pas la pire mauvaise nouvelle des mois à venir...
 
◉◉ FRANC SUISSE-EURO (2): ce flottement du franc suisse par rapport à l'euro a immédiatement renchéri le cours de la monnaie suisse, ce qui a fait plonger le cours boursier des actions Richemont et des actions Swatch Group (- 15%), tout en précipitant les directions commerciales des marques vers de fabuleux comptes d'apothicaires pour éviter des disparités désastreuses entre les prix suisses (revus à la hausse) et les prix européens – du coup très attractifs. Voilà qui ne va pas aider à ajuster le prix des montres suisses, déjà trop élevé et presque impossible à augmenter encore, à baisser sur les marchés d'exportation : comme le dit Nick Hayek avec une indignation compréhensible, « c'est un tsunami » [il est vrai que son patrimoine personnel a été sérieusement écorné en quelques minutes]. Sauf que, si tsunami il y a, ce sera plutôt un tsunami de montres invendues à l'exportation qui déferleront en retour sur la Suisse... L'autre jour, c'était Guy Sémon (TAG Heuer) qui évoquait un « tsunami » à propos de l'arrivée massive et prochaine des smartwatches. Que de tsunamis ! C'est curieux, chez les marins, ce goût de faire des phrases (comme disait Michel Audiard dans Les Tonton flingueurs)... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : dans la série des copines de l'horlogerie qui s'élancent sur les nouveaux médias numériques, après Éléonor Picciotto (Business Montres du 14 janvier), Florence Jacquinot et Jessica Nassif (Business Montres du 14 janvier), c'est Charlotte-Amalie Daehn qui quitte son entreprise familiale (Montres Magazine et Dreams) pour rejoindre le site de vente en ligne d'article de luxe en seconde main Collector Square – qui commercialise notamment beaucoup de montres vintage... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : d'autres arrivées à la direction des marques, avec un nouveau CEO pour la marque indépendante Snyper, qui confie ses nouvelles ambitions à Serge Aebischer (ex-Mauboussin, ex-Franc Vila, où il est resté huit ans avant d'en prendre la direction). Chez Fortis, marque suisse fondée en 1912 qui tente actuellement de se redonner une seconde jeunesse [c'est la seule marque horlogère récompensée au musée allemand de la contrefaçon, le Museum Plagiarus, de Solingen !], le nouveau CEO est un inconnu dans le monde de l'horlogerie : Maximilian (Max) Spitzy est un sympathique trentenaire, serial entrepreneur qui a déjà réussi dans d'autres univers et qui s'est pris de passion pour les montres. Il mène à la tronçonneuse la restructuration de Fortis : il ne reste plus que 49 des 123 modèles en collection à son arrivée ! Il compte tout miser sur les montres d'aviation...
 
CuriositéSIHHBusinessmontres◉◉ LA CURIOSITÉ EST UN VILAIN DÉFAUT : ainsi, Business Montres a retiré de son édition du 14 janvier toutes les images « non officielles et non autorisées » des stands en travaux au SIHH. Ces photos volées – à qui ? – parce que prises clandestinement – c'est le métier de journaliste qui veut ça, du moins quand on n'est pas un média perroquet – auraient porté atteinte à la « sécurité du groupe » [l'expression est de notre ami Bernard Fornas, co-CEO du groupe] et aux « droits de propriété intellectuelle » des marques concernées. Les plus vexés étaient évidemment A. Lange & Söhne, dont nous dévoilions la nouvelle Zeitwerk : apparemment, le nouveau CEO n'a pas un grand sens de l'humour médiatique. Nos chers confrères de la presse horlogère s'étaient également émus auprès du groupe Richemont qu'un méchant journaliste ait pu avoir accès, avant eux, à des informations privilégiées : comme la curiosité, la jalousie est un vilain défaut ! Chers confrères, il suffit de se déguiser en petit peintre pour tenter le coup... Ceci posé, à quoi bon entamer une guerre de tranchée avec les services juridiques du groupe Richemont, dont les effectifs sont infininement plus étoffés, moins débordés et dotés de moyens plus puissants que la rédaction de Business Montres ? Nos abonnés ont pu apprécier les images en question : nous nous réservons la possibilité de les republier après le SIHH, quand elles ne porteront plus atteinte à rien, ni à personne...
 
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◉◉ SCRIMSHAW : devenue, par la faveur des grandes marques (récemment Piaget : Atlantic-tac du 14 février ou Business Montres du 12 mai 2012) un des nouveaux « métiers d'art » à la mode, la technique décorative du scrimshaw (gravure sur ivoire naturel ou fossile) semble en fait aussi ancienne que les cultures primitives de l'humanité. Les préhistoriens vient ainsi de retrouver, en France (La Combre-Grenal, en Dordogne), des serres d'aigle gravées datées de 30 000 ans à 40 000 ans. Nos ancêtres néandertaliens pratiquaient donc les métiers d'art (source : PLOS One – PDF à télécharger). Intéressant quand on sait que le premier calendrier lunaire connu était lui aussi gravé sur un os d'aigle (il est daté de 24 000 ans) : à quand une montre hommage aux premiers graveurs de rapaces dans l'histoire des Européens ?
 
◉◉ GIRARD-PERREGAUX : Antonio Calce aura serré au moins 350 mains (tous les collaborateurs et quelques fournisseurs) au cours de ses quatre premiers jours chez Sowind, où il s'est surtout consacré à Girard-Perregaux, dont il est le nouveau président (révélation Business Montres du 12 janvier : on préfère publier ce genre d'informations avant leur annonce officielle plutôt que le lendemain, comme les autres sites horlogers) et à la découverte de tous les étages et de tous les ateliers de la maison. Même le musée a eu droit à sa visite ! Des mains à serrer, mais aussi des boulons à resserrer : dans le genre Meccano industriel monté de bric et de broc, Sowind bat des records. Nous en reparlerons, forcément...
 
◉◉ WATCHVILLE : c'est le dernier portail horloger aux États-Unis. Watchville – disponible en application Androïd et, semble-t-il, Apple (iOS), compile les informations publiées sur quelques sites horlogers de qualité inégale (Deployant, Monochrome, Hodinkee, Watch Snob, Worn & Wound, Quill & Pad, Revolution, Ablogtowatch, Perpetuelle, Timezone Features – merci pour l'image). Gadget maison : l'application est reliée à une horloge atomique qui précise les phases de la lune pour régler son quantième perpétuel [d'autres applications, non horlogères, proposent déjà ce service]. L'idée de Watchville est née dans le cerveau de Kevin Rose, une entrepreneur de la Silicon Valley qui aimait les montres et qui voulait offrir (c'est gratuit et on s'y refuse apparemment à toute publicité) ce service aux watch lovers. Sympathique et très américain pour un consommation en fast food éditorial...
 
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◉◉ BREMONT : les frères English (Nick et Giles), créateur de la marque britannique Bremont, équiperont en montres (toutes différentes) tous les agents secrets du film Kingsman : The Secret Service, qui sort bientôt sur les écrans (image et bande-annonce en haut de la page). Chaque comédien des trois principaux rôles aura la sienne, une Kingsman pièce unique personnalisée et on nous promet que ces montres jouent un rôle dans le scénario...
 
1615_nixie_tube_clock_glowing◉◉ NIXIE : une bonne nouvelle pour tous ceux qui adorent ce concept d'objet du temps qui affiche les heures avec des lampes incandescentes d'autrefois (affichage sous vide par chiffres). On peut maintenant monter un mécanisme de réveil sur son horloge Nixie – laquelle, rappelons-le, est disponible en kit à monter soi-même (200 dollars). Mieux vaut un fer à souder et quelques connaissances en électronique pour se lancer, mais l'objet est magnifique – si on aime les codes steampunk pour se réveiller...
 
◉◉ RAKETA : vu sur le site de vente en ligne de la manufacture de Saint-Pétersbourg, à propos de la même montre, vendue sur une page en russe et sur une page en anglais. La montre est une Pilot 0031 à mouvement mécanique (manufacture) et cadran 24 heures. 560 euros pour la page « internationale ». 19 300 roubles, soit 253 euros pour la page russe – à peu près la moitié. On savait que le rouble était actuellement plutôt faible, mais pas à ce point. On n'imaginait pas non plus que les taxes à l'exportation étaient aussi redoutables en Russie... 
 
◉◉ LEROY : décidément, que de mystères autour du nouvel échappement développé pour le mouvement L100 de Leroy, qui sera dévoilé pendant la Wonder Week (Business Montres du 13 janvier et Business Montres du 14 janvier). À la nouvelle manufacture Leroy du Sentier (ex-MHVJ), on nous assure qu'il y aura un spiral très particulier, notamment dans ses courbes terminales (doubles ?). Pour ce qui est de l'échappement duplex, les spéculations vont bon train dans le microcosme des méchaniciens suisses : repos ou pas repos, libre ou pas libre ? Si seconde roue il y a, elle sera sans doute co-axiale (double ?) : dans ce cas, superposée ou pas superposée, comme ci-dessous ? L'histoire des mouvements mécaniques n'est jamais définitivement écrite...
 
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◉◉ ULYSSE NARDIN : pourquoi pas un chronomètre de marine au féminin ? Pourquoi réserver ces codes esthétiques aux seuls poignets féminins ? L'idée de défier les sirènes – quand on s'appelle Ulysse, on a tous les droits – a donc saisi la vénérable manufacture du Locle. Le résultat est intéressant pour ce qui est du style et de la mécanique (mouvement manufacture, avec échappement innovant et spiral en silicium), mais tout de même déroutant. On voit bien en quoi cette montre Marine Chronometer relève de la catégorie Ladies : les couleurs pastellisées, les diamants, la nacre du cadran (ci-dessous). On a seulement perdu de vue l'austérité graphique et la rigueur fonctionnelle qui marquait les vrais chronomètres de marine. On dénature un concept et on baroquise un style sans vraiment exprimer d'idée nouvelle autre que parodique. C'est mignon, mais c'est vain et ça sonne creux ! Ceux qui pensaient naïvement qu'une montre de femme ne pouvait plus être, en 2015, une simple montre masculine en version chichi pompon (rebadigeonnée en rose avec les cailloux et la nacre qui vont avec) en seront pour leurs frais...
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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