VENDREDI : Pendant que les marchés horlogers passent les uns après les autres en mode cataleptique, la partie de chaises musicales continue...
Mauvaises nouvelles du front russe, avec un effondrement généralisé des ventes de montres dans tout l'espace russe, Ukraine comprise : pour certaines maisons très bien implantés sur place, on est proche des 80 % de baisse d'activité... ▶▶▶ EN RÉSUMÉIndiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures (développements ci-dessous)... ❏❏❏❏ BAUME & MERCIER : pourquoi Chow Tai Fook ne …
Mauvaises nouvelles du front russe, avec un effondrement généralisé des ventes de montres dans tout l'espace russe, Ukraine comprise : pour certaines maisons très bien implantés sur place, on est proche des 80 % de baisse d'activité...
▶▶▶ EN RÉSUMÉIndiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures (développements ci-dessous)... ❏❏❏❏ BAUME & MERCIER : pourquoi Chow Tai Fook ne répond plus... ❏❏❏❏ MALÉDICTION : faut-il avoir peur de l'année climactérique des 63 ans ?❏❏❏❏ PATEK PHILIPPE : ancienne et ininterrompue ? ❏❏❏❏ TIMEX : chacun la porte à sa guise ? ❏❏❏❏ ROLEX : électronique en hausse ? ❏❏❏❏ INTERNET : le bûcher des vanités ? ❏❏❏❏ HUBLOT : Jeannot le Marcheur ? ❏❏❏❏ CHAISES MUSICALES (1) : devine qui vient dîner ce soir ? ❏❏❏❏ CHAISES MUSICALES (2) : pour qui sonne le glas ? ❏❏❏❏ HUBLOT + XAVIER DIETLIN : la fièvre brésilienne commence à gagner l'horlogerie (image en cartouche en haut de la page. C'est au Mexique que Hublot a officiellement lancé sa montre official pour le Mondial Fifa 2014, en présence de son ambassadeur Pelé). On avait pu vérifier à Baselworld l'extraordinaire popularité de cet ambassadeur, grâce à la vitrine installée par Xavier Dietlin devant le stand Hublot : la technologie du « motion mapping » (projection de micro-animations visuelles) a emporté tous les suffrages, en permettant au roi Pelé de marque 2 400 buts par jour. C'était la vitrine la plus photographiée de tout le salon – et la plus ingénieuse en même temps que la plus innovante : grâce au « motion mapping », qui révolutionne les vitrines horlogères [on peut même y ajouter une bande-son], on peut désormais raconter en images l'histoire de chaque montre en même temps qu'on présente la montre... ▶▶▶ LES IN–10–CRÉTIONS DU JOURNotés à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : devine qui vient dîner ce soir (chez Zenith) ? C'est donc Aldo Magada qui succèdera à Jean-Frédéric Dufour dans le fauteuil de président de la maufacture Zenith (révélation Business Montres du 2 mai), à compter du 1er juillet. Ce compagnon de route de Jean-Claude Biver est investi de sa confiance. Aldo Magada (ci-contre) accède enfin à une manufacture digne de ce nom, dans des conditions optimales (outil industriel performant, marque bien repositionnée, protection de Jean-ClaudeBiver) qui vont lui permettre de donner le meilleur de lui-même. ◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : En revanche, il n'est pas évident que le départ impromptu d'Aldo Magada de la direction commerciale de Breitling soit une très bonne nouvelle pour cette marque indépendante, aujourd'hui assez chahutée par la crise sur ses marchés historiques, affectée par ses problèmes industriels [le mythe ravageur de la manufacture et du mouvement in-house a encore frappé] et pénalisée par son échec sur le marché chinois. Tous ces facteurs cumulées ne peuvent qu'être aggravés par la déstabilisation provoquée par le départ d'un homme très apprécié du réseau et doté d'une vraie expérience des marchés. Pour qui sonne le glas ? ◉◉◉◉ BAUME & MERCIER : ne demandez surtout pas chez Baume & Mercier ce que devient la joint-venture signée entre la marque du groupe Richemont et le géant chinois de la joaillerie, Chow Tai Fook (un conglomérat qui est également actif dans la distribution horlogère sur les réseaux chinois). Apparemment, Chow Tai Fook n'assure plus la distribution de Baume & Mercier en Chine continentale – alors que cette joint-venture était présentée à la fois comme le canot de sauvetage de Baume & Mercier sur le marché chinois en même temps que le symbole de la montée en puissance de Chow Tai Fook dans la distribution des montres de luxe en Chine. Explication possible, non officielle et non autorisée : Chow Tai Fook distribuant également les montres d'autres grandes puissances horlogères à travers ses 1 700 boutiques (réseau Grande Chine), il semblerait que le Swatch Group – pour lequel le marché chinois est ultra-stratégique – ait pris ombrage de ce partenariat et l'ait fait savoir à Cheng Yu-tung, le milliardaire propriétaire de Chow Tai Fook (6,5 milliards de CHF de chiffre d'affaires). Lequel Cheng Yu-tung sait bien où est son intérêt commercial : entre le business représenté par les marques du Swatch Group et l'aventure Baume & Mercier, son coeur n'a pas balancé très longtemps... ◉◉◉◉ AUDIENCES INTERNET : on en parle beaucoup dans les coulisses du web horloger francophone. Le coup de gueule de Thierry Castagna, l'animateur de la Cote des Montres (révélations Business Montres du 25 avril et document Business Montres du 28 avril), a ouvert une polémique avec le site Chronollection (émanation quasi-occulte du site marchand Perpetualis), qui s'affirme s'être « imposé à travers le monde comme le numéro 1 des sites médias consacrés à la haute horlogerie ». Affirmation un peu osée – voire capillotractée – qui a fait rigoler tous les initiés, mais bouillir le sang de Thierry Castagna : « Mon métier n'est pas de bidonner mes statistiques en achetant des pseudos fans ou en les “chassant“ à longueur de journée comme vous avez l'air de très bien le faire », lance-t-il à la cantonade. Réponse de Chronollection : « Monsieur Castagna, la concurrence est saine. Même s'il n'est pas facile d'accepter les succès des autres, elle permet à tous de progresser ». Quelques échanges de mails acides plus tard, tous les responsables Internet des marques prises en otage dans cette fusillade ont des maux de crânes [à quel saint se vouer ?], tandis que les amateurs découvrent les coulisses d'un sacré enfumage collectif. Quel est le site d'évaluation qui fait référence dans ce domaine ? Aucun, apparemment, tellement les statistiques annoncées divergent. Pourquoi Thierry Castagna a-t-il oublié les forums francophones dans la compilation des audiences francophones qu'il présentait [tout en intégrant d'ailleurs dans ses propres chiffres son audience anglophone] ? D'où sortent les dizaines de milliers de fans, voire les centaines de milliers affichés par les uns et les autres ? C'est pour tenter d'y voir plus clair que Business Montres analysera, la semaine prochaine, les 250 000 fans de la page The Watches Magazine (Alain Carrier) sur Facebook. Vous verrez, c'est surprenant ! Un indice : la preuve qu'Alain Carrier a tout compris du nouvel esprit de la société numérique et de ses exigences de transparence, c'est qu'il ouvre ses statistiques privées : à bientôt pour en parler... ◉◉◉◉ SOTHEBY'S : un doublé de montres intéressantes, entre autres, merveilles dans le prochain catalogue Sotheby's, particulièrement riche en belles Rolex. Il s'agit des lot n° 219 (ci-dessous) et n° 220 : deux réf. 5100 en or, de 1976 et 1978, dont on remarque l'estimation à 20 000-30 000 CHF. Ce qui souligne l'extraordinaire valorisation de ces Rolex à quartz, méprisés il y a peu , mais dont les amateurs ont compris l'importance dans l'histoire de la marque et dans l'histoire de la montre. Ces montres avaient connu un immense succès commercial à leur sortie, tant elles étaient considérées comme futuristes, d'une part à cause de leur mouvement Beta 21 [le premier mouvement à quartz de série en Suisse, utilisé notamment par Patek Philippe, Omega ou IWC], d'autre part à cause de leur design très « anglé » qui anticipait, dès 1970, deux ans avant la Royal Oak de Gérald Genta (Audemars Piguet), un style seventies qu'on retrouvera par la suite sous le crayon du même Gérald Genta : cette réf. 5100 avait été dessinée par Jean-Claude Gueit, le père d'Emmanuel Gueit, le jeune designer qui signera par la suite les Royal Oak Offshore. Cette Rolex était aussi la première à bénéficier d'un verre saphir et d'un changement de date rapide. L'édition de cette smartwatch avant l'heure était limitée à 1 000 pièces... 
◉◉◉◉ HUBLOT : la marque de Ricardo Guadalupe cultive décidément l'art de (re)créer à l'infini des séries limitées. Aucune thématique ne lui est étrangère, comme en témoigne la dernière Big Bang Aero « Johnny Walker House » (25 exemplaires, réservés au seul marché chinois). C'est probablement la première fois qu'une montre est dédiée à une marque de whisky – mais, si Hublot devait choisir une référence dans ce domaine, ça ne pouvait être que le numéro un mondial (groupe Diageo) en même temps que la marque préférée des amateurs chinois : « Jeannot le Marcheur » – sobriquet affectueux chez les aficionados – n'apparaît qu'au dos de la montre (ci-dessous) et dans un style inhabituel. Hublot avait déjà dédiée une montre au cigare (Arturo Fuentes Opus X). Voici maintenant le whisky. À quand les petits pépées (pour reprendre la rengaine d'Annie Cordy) ? Au cas où, voyez les danseuses brésiliennes en haut de la page... 
◉◉◉◉ CLIMACTÉRIQUE : juste pour sourire un peu, dans un rapport beaucoup plus étroit qu'on l'imagine avec l'horlogerie, une lecture recommandée – celle de l'article-clin d'oeil « 63 ans, l’âge fatal : faut-il avoir peur de la malédiction climactérique ? » (un article de Grégory Pons pour Atlantico). Le rapport avec l'horlogerie ? D'abord, la personnalité de l'auteur du livre dont il est question dans cet article : Max Engamarre, spécialiste mondial de Calvin, érudit genevois porté sur la théologie et, surtout, auteur de L'invention de la ponctualité au XVIe siècle (éditions Droz), livre dans lequel il a génialement démontré comment les prédications de Calvin sur le fait de devoir à Dieu« « chaque minute de sa vie » [à une époque où les horloges et les montres portatives n'avaient pas d'aiguille des minutes, plus petite division de l'heure calculable] avaient poussé les horlogers genevois du milieu du XVIe à créer des montres avec deux aiguilles (heures et minutes), donc à poser les bases de l'horlogerie moderne. Ensuite, cette « année climactérique » dont il est question – l'année critique des 63 ans (7 x 9 années) selon les Anciens et les hommes de la Renaissance – a trouvé des échos dans la mentalité contemporaine, comme en témoigne la croyance à la malédiction des rockers disparus à l'âge de 27 ans (3 x 9 années : ci-dessous). Enfin, quoi de plus horloger que cette approche des rythmes du temps et de la vie, considérée à travers ses grands cycles ? Puisqu'il existe des montres qui affichent les phases de la lune, pourquoi pas des montres qui afficheraient les phases critiques d'une existence ? 
◉◉◉◉ UN PEU DE TOUT SUR PRESQUE RIEN : c'était hier le vrai jour des 175 ans de la manufacture Patek Philippe, avec le coup d'envoi d'une longue, longue, longue série d'interviews de Thierry Stern, inaugurée dès la première heure par notre ami Fernando Correia de Oliveira (Estação Chronographica). Juste une question au sujet de la communication de cet anniversaire : la maison Patek Philippe a-t-elle raison de se flatter de l'histoire la plus longue et ininterrompue de toutes les marques de montres . Pas si sûr... ◉◉◉◉ Intéressante campagne de communication de Timex pour les 160 ans de la marque : le concept « #Wearitwell » – le hashtag est important – est décliné en différents films (ci-dessous, l'ambiance Mode) qui permettent de faire vivre la montre en situation, selon la personnalité de celui qui la porte. Soit du lidfe style ontégral en bon français globalisé... ◉◉◉◉ À propos du cas Corum, une maladresse d'expression : en révélant la nouvelle partie de chaises musicales chez Corum (Business Montres du 30 avril), nous n'avons pas voulu entendre que le trio de la première charette post-Calce avait été déloyal à son égard, mais plutôt qu'ils l'étaient sans trop aux yeux des actionnaires chinois, pressés d'en arriver à leur fin sans accepter les réticences du comité de direction mis en place. Dire que les trois éjectés « avaient abandonné Antonio Calce dans la dernière ligne droite » signifiait que les trois purgés n'auraient même pas dû accepter de faire partie d'un comité qui s'annonce comme le paravent d'une stratégie de démantèlement décidée par les actionnaires chinois pour faire des économies. Pas sûr que ce soit une bonne idée...
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