VENDREDI : Pour Hermès, le cauchemar reptilien ne fait que commencer, mais c'est toute l'industrie des bracelets en alligator qui se trouve déstabilisée...
Accusée d'éléver et d'abattre des animaux dans des conditions atroces, juste pour leur faire la peau, la maison Hermès a préféré se mettre aux abonnés absents. Stratégie catatonique suicidaire, alors que la PETA entame son harcèlement. La vidéo est accablante : vous ne verrez plus jamais vos bracelets du même oeil... ▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)
Accusée d'éléver et d'abattre des animaux dans des conditions atroces, juste pour leur faire la peau, la maison Hermès a préféré se mettre aux abonnés absents. Stratégie catatonique suicidaire, alors que la PETA entame son harcèlement. La vidéo est accablante : vous ne verrez plus jamais vos bracelets du même oeil...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures... ❏❏❏❏ RALF NE SERA PLUS BATTU... ❏❏❏❏ OLIVIER AIME LE SQUELETTAGE BAROQUE... ❏❏❏❏ VOUS AVEZ AIMÉ LA GRÈCE ? ❏❏❏❏ VOUS ALLEZ ADORER LA SPIRALE SYSTÉMIQUE CHINOISE... ❏❏❏❏ MAXIMILIAN FAIT DANS LE MOELLEUX... ❏❏❏❏ KEN N'A PLUS CONFIANCE DANS L'ÉCOLE... ❏❏❏❏ CONTRAIREMENT À SES ALLIGATORS, HERMÈS EST EN ÉTAT DE MORT CÉRÉBRALE... ❏❏❏❏ PASCAL A RISQUÉ GROS... ❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏ 
▶▶▶ LE 360° DU VENDREDIUne brassée d'informations sur les montres,à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
◉◉◉◉ ET SI LE GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE RÉCOMPENSAIT UN « AMATEUR » ? Qu'est-ce qu'un amateur ? Quelqu'un qui n'est pas un professionnel : on peut créer des montres, et même les vendre à ses copains, sans être le moins du monde, un « professionnel » de l'horlogerie, sans vouloir d'autre marque que sa signature sur un cadran et sans prétendre à d'autres plaisirs que celui d'aller jusqu'au bout de son rêve d'amateur de belles montres. Sans site Internet dédié, sans page Facebook et sans compte Twitter : si, si, ça existe ! Du coup, avec une certaine dose de culot [ou de naïveté, allez savoir !], on peut aussi s'inscrire pour concourir dans une compétition comme le Grand Prix d'Horlogerie de Genève – avec, avouons-le, de faibles chances de passer le cap des présélections, mais tout est possible avec un jury d'hyper-professionnels [à l'exception notable d'Eric Singer, le batteur de KISS] qui aurait envie de s'offrir un petit frisson. Donc, Olivier Orth, architecte de son état, entre en lice pour le GPHG 2015, avec deux fantasmes horlogers : comme il adore les montres squelettées et qu'il est fasciné par l'univers mécanique, il a voulu squeletter un mouvement (par exemple, un Unitas, ci-dessous, ou un Valjoux 7750, ci-dessus), mais en lui ajoutant des rouages, des leviers, des ressorts et même une courroie fonctionnelle, sans utilité mécanique particulièrement, juste pour l'extase des yeux (ci-dessous). C'est du squelettage baroque et post-moderne : on surligne la mécanique qu'on dépouille en l'ornant de nouveaux éléments mécaniques. Olivier Orth vend déjà une douzaine de montres par an – toutes bricolées dans son atelier de Genève – à son réseau de copains et d'amateurs : il en a placé une dans les vitrines de l'Espace horloger de la vallée de Joux. Le Grand Prix de Genève sera-t-il l'occasion de sauter le pas pour devenir un peu plus professionnel ? 
◉◉◉◉ (édito) ET SI CE QUI NOUS ATTEND EN CHINE N'ÉTAIT RIEN À CÔTÉ DU DÉSASTRE GREC ? On ne va pas épiloguer sur le naufrage européen que constitue l'actuelle crise monétaire avec la Grèce : quand trop de « génies » de la haute finance se penchent sur un dossier, les effets pervers s'annoncent immédiatement. Juste une réflexion en passant : si la Grèce sortait de l'euro (scénario du Grexit), l'euro gagnerait de la valeur puisqu'il serait débarrassé d'un de ses boulets – et le franc suisse suivrait à la hausse. Croyez-vous vraiment que ça améliorerait les ventes de montres suisses, en Europe et dans le monde ? D'autant que d'autres pays méditerranéens de la zone euro (Portugal, Espagne, pourquoi pas l'Italie et même la France) commenceraient à se demander si le pouvoir de dévaluer une monnaie nationale (comme l'Islande a pu le faire) n'est pas le meilleur des raccourcis vers le retour à la croissance. Maintenant, une question : et si on parlait de la bulle boursière en Chine ou de la dette chinoise (celle des entreprises, des ménages et de l'Etat) ? Les deux crises – Grèce et Chine – sont liées. Ce qui se passe là-bas, en Chine, n'est pas moins irrationnel que la décision de prêter de l'argent à la Grèce, mais les effets d'échelle d'une explosion – inévitable et programmée – de la bulle boursière et de la bulle de la dette chinoise seront bien pires. La Grèce, en déstabilisant l'euro, risque ainsi d'enclencher une spirale de déstabilisation mondiale dont la Chine risque d'être la première à pâtir : tout signal négatif côté chinois sera surjoué par les marchés internationaux, qui savent à quel point de nombreux pays tiers sont aujourd'hui dépendants de leurs exportations vers le Chine et de la demande chinoise. Si celle-ci ralentissait en-deçà de ce que prétendent planifier les bureaucrates locaux [peut-on faire confiance à des apparatchiks communistes pour gérer le capitalisme ?], l'effet domino serait dramatique dans le monde entier. Quand des milliards de milliards auront été vaporisés dans le dégonflage des illusions chinoises, quand la Chine se déballonnera, le monde pleurera. Le coup de frein horloger causé par la lutte contre la corruption, c'était juste une mise en bouche. Sale temps pour le luxe... 
◉◉◉◉ LES PIRATES DE L'ESPACE ONT-ILS RAPPORTÉ LEUR BUTIN ? La Machine horlogère n° 6 (HM6 de MB&F) est passée du titane à l'or rose (un peu spécial, ce 5N+, au rouge sensible, mais amorti par une dose de palladium, supposée limiter l'oxydation du cuivre qui apporte sa couleur rouge à l'or), sans rien perdre de ses formes biomorphiques, ni de sa globularité mécanique (dix dômes en cristal pour afficher l'heure et les fonctions dynamiques de la montre : turbines, tourbillon volant, astérohache de remontage, etc.), ni de ses attributs un peu étranges, comme le bouclier hémisphérique en titane rétractable qui protège le tourbillon (on l'actionne par la seconde couronne), la sangle en titane au verso de la montre, dans le style courroie de cartable d'écolier, ou les cornes mobiles. Le plus étonnant, avec cette montre qui ronronne comme un chat quand le rotor s'élance, c'est de ne pas la voir décoller du poignet pour gagner les profondeurs intersidérales. Commentaire esthétique : un peu plus dure en boîtier intégralement titanisé, cette HM6 gagne en douceur et en moelleux, au moins visuel, avec sa nouvelle carcasse en or rose palladié. Rebaptisée Space Pirate, elle nous prouve au moins que les pirates de l'espace ont découvert une île de la Tortue, là-bas, très loin dans les étoiles, et qu'ils sont capables d'en rapporter de l'or et du saphir. Maximilian Büsser a réussi, une fois de plus, à repousser un peu plus au-delà des frontières du monde connu, l'idée qu'il se fait des montres du XXIe siècle. Merci au passage à un autre extra-terrestre du design horloger – Eric Giroud – pour savoir mettre en forme ce genre d'allégresse créative. N'est-ce pas une des montres les plus étonnantes de cette dernière décennie (ci-dessus et ci-dessous) ? 
◉◉◉◉ UN ADULTE CRÉATIF EST-IL UN ENFANT QUI A SURVÉCU ? Tiens, puisqu'on parle de MB&F et de Maximilian Büsser, qui fête cette année ses dix ans de créations, on aura noté ce qui semble être devenu sa pétition de principe : « Un adulte créatif est un enfant qui a survécu ». Une formule de l'écrivain américain Ursula le Guin (« The creative adult is the child who has survived »). Une conférence de sir Ken Robinson (TED 2006) vous en dira plus sur ce constat proprement dramatique et accablant, mais si vrai, à propos des ailes créatives des enfants dont nous rognons les ailes (ci-dessous, avec des sous-titres français : 19 minutes de pur bonheur intellectuel)... ◉◉◉◉ POURQUOI CE RECORD DE PROFONDEUR AU POIGNET (-330 m, en plongée directe sous scaphandre autonome) TIENT-IL TOUJOURS ? Tout simplement parce qu'aucune marque n'osera plus tenter de le battre. Il remonte à juillet 2005, il y a donc tout juste dix ans : Pascal Bernabe battait le record du monde de profondeur en plongée sous-marine autonome (sans assistance et sans possibilité de sauvetage en cas d'accident au fond). Il portait ce jour là, en plus de ses ordinateurs de plongée, la première montre réalisée par Ralf Tech, la WR1, du nom du record. Pascal Bernabe atteignait 330 mètres de profondeur au bout de 35 minutes de descente dans le noir absolu et mettait près de 9 heures pour remonter en changeant 26 fois de bouteilles et en marquant de nombreux paliers de décompression. Aucune autre montre de série que la WR1 de Ralf Tech n'est à ce jour descendue aussi profond au poignet d'un plongeur autonome. Extrait du journal de bord du plongeur : « Mardi 5 juillet 2005 Propriano, Corse. 8h du matin. Cela fait des années que j'attends ce moment: sous mes palmes, déjà dans l'eau, 400 mètres de fond ! Les eaux du Valinco sont calmes. C'est inespéré ! Nous avons dû reporter si souvent cette plongée à cause du vent ! A mes pieds, la grosse bouée bleue à laquelle est fixée la corde de 350 mètres lestée de 50 kilos qui plonge vers les abysses... et qui m'attend. Dommage qu'il y ait cette boule dans le ventre qui ne disparaît pas malgré la relaxation, une respiration tranquille et surtout de si bonnes conditions. L'équipe s'affaire efficacement autour de moi. Hubert, François, Tono, Christian, Sophie et Frank se sont levés à 5 heures du matin pour préparer le matériel. J'ai réduit le matériel au minimum, pour diminuer les risques d'erreur et de confusion au fond. Seules les quantités des gaz que je vais respirer ont été « surdimensionnées ». Ma hantise a toujours été d'en manquer. A 9h00 à ma Ralf Tech WR1, mon équipement est fin prêt. 
(suite) ◉ Un premier stop à -6 mètres pour faire une dernière vérification en compagnie de Sophie. Tout est bon. Je purge mon gilet stabilisateur et le vide m'engloutit. Je franchis le cap des -100 mètres sans trop y prêter d'attention et commence à prendre de la vitesse. Je dépasse l'étiquette -150 mètres. Lors de mes premières plongées aux mélanges gazeux en 1993, cette profondeur me semblait quasi inaccessible. Mais, depuis 1996, je suis redescendu une quinzaine de fois entre -150 et -174 mètres, souvent dans des conditions difficiles et avec des tâches à effectuer (Explorer, dérouler du fil, filmer, assister...), ce qui me procure un certain confort psychologique à cette profondeur. Je viens de passer les -200 mètres pour la troisième fois depuis que je plonge profond. La première fois c'était dans l'immense caverne noyée de Fontaine de Vaucluse en 1998 à plus de ... 250 mètres. La deuxième fois, en mer au large des côtes espagnoles à -231 mètres avec la même équipe. C'est aujourd'hui presque une formalité puisque l'objectif est bien plus profond ! Toujours pas de SNHP (le fameux Syndrome Nerveux des Hautes Pressions, qui empêche le corps de répondre aux ordres du cerveau). La corde défile vite entre mes gants. J'arrive à la dernière bouteille de 20 litres accrochée à l'étiquette -250 mètres qui se trouve en fait à -265 mètres en raison de l'élasticité de la corde. Le SNHP commence à s'installer sous forme de tremblements légers, mais surtout j'ai plus de difficulté à me concentrer. Bizarrement je tremble moins qu'à la Fontaine du Vaucluse au-delà de -200 mètres. Pas de troubles visuels évidents (problèmes de distance) non plus si ce n'est un « effet tunnel » avancé : mon champ de vision semble restreint. Je continue à descendre. Je note à peine la présence de l'étiquette des -300 mètres qui devrait pourtant me marquer. Un flasheur clignote, me signalant la zone très profonde. J'atteins la marque des -320m (située à plus de -330m en raison de la distorsion de la corde) lorsqu'une grosse déflagration se produit dans mon oreille droite, accompagnée d'une violente douleur dans cette même oreille. Une de mes lampes, fixée sur mon casque, vient d'imploser. Mon stress disparu depuis -70 mètres revient subitement. Sur le coup je suis persuadé d'avoir une grosse lésion du tympan. Le voyage s'arrêtera donc là pour moi ! -330m... Pas mal tout de même... 
(suite et fin) ◉ J'amorce rapidement la remontée. La douleur à l'oreille ne s'amplifie pas. J'évite de penser à la suite, me concentrant uniquement sur les tâches immédiates à accomplir. A -265 mètres, je récupère avec bonheur ma première bouteille de sécurité, le temps d'un premier petit stop. Puis la remontée reprend, plus lente. Aujourd'hui j'ai le sentiment que dès -220m, il me reste peu ou pas de symptômes du SNHP. A -215 mètres, deuxième stop profond. Et c'est encore plus lentement que je rejoins mon palier et ma bouteille suivante à -165 mètres. L'oreille fait moins mal que prévu et je suis en terrain connu. A partir de -150 mètres la remontée devient extrêmement lente, d'autant plus que les bouteilles s'accumulent autour de moi, sur la corde et sur mon harnais. Lorsque j'arrive à -70 mètres, c'est 9 bouteilles relais de 20 litres que j'ai à gérer. A -65 mètres je passe sur la seconde corde. J'y retrouve avec plaisir François, avec lequel j'explore habituellement des épaves profondes. Il vient aux nouvelles et me ravitaille. Je lui fais part de ma douleur à l'oreille et de très légères nausées. Il me déleste de 4 bouteilles et après un long moment passé en ma compagnie, rejoint ses propres paliers. Hubert prend le relais vers -50 mètres. C'est un adepte des plongées « baroques » comme il les appelle : profondes en spéléo ou en mer jusqu'à -211 mètres (quand même !). Il me donne de l'eau mélangée à un médicament afin de prévenir les nausées. C'est ensuite Denis qui vient me voir et m'apporte une soupe de légumes que je bois dans des seringues géantes. Cette nourriture salée est une bonne alternative au lait concentré, crème de marron, compote, gel et eau déjà absorbés. A partir de -30 mètres je commence à ressentir de plus en plus les effets de la forte houle de surface. Ma douleur à l'oreille s'amplifie et bientôt chaque mouvement de la corde va devenir un calvaire. La décompression tourne au supplice. Vers -12 mètres le mal de mer commence en plus à se faire sentir. Car en surface la houle s'est levée et Frank, resté sur la barge pour assurer la sécurité fait face à des vagues de plus de trois mètres ! Le fait de supporter la douleur et la nausée commence à m'épuiser. La fin de la décompression se fait en compagnie de 6 autres plongeurs qui m'accompagnent à -3 mètres et jusqu'à la surface que j'atteins après 8 heures 47 minutes de plongée. Là je suis pris en charge puis rapidement évacué à terre. Je continue à respirer de l'oxygène encore une demi-heure à terre tout en me réhydratant abondamment. L'aventure WR1 est une réussite totale. Mon matériel et ma montre Ralf Tech ont tenu bon. Et surtout ... me voilà détenteur du nouveau record du monde de profondeur en plongée ! » 
◉◉◉◉ L'AGITATION ANTI-HERMÈS DE LA PETA VA-T-ELLE SE CALMER ? Il faut maintenant craindre le pire, à la fois parce que le groupe Hermès a choisi la pire des stratégies – celle du silence, de l'autisme et du déni de réalité – dans cette communication de crise et, d'autre part, parce que la PETA n'a pas l'habitude de laisser tomber aussi facilement, surtout quand elle s'embarque dans une telle opération avec des biscuits aussi consistants. Business Montres (1er juillet) s'est saisi de l'affaire dès qu'elle est apparue dans son radar, en précisant bien (dès le 2 juillet) pourquoi il ne fallait pas « prendre à la légère cette vidéo de crocodiles "torturés" pour faire des bracelets de montres ». L'opération de la PETA devant la boutique Hermès du Triangle d'or (avenue Georges-V, à Paris : haut lieu du tourisme de luxe : en haut de la page) n'est que la première escarmouche d'une longue bataille. Il faut dire que la vidéo (Business Montres Vision ou ci-dessous) est proprement écoeurante (vous pouvez toujours signer la pétition). Comme rien de ce qui concerne l'industrie des montres [et il s'agit là d'un danger de déstabilisation majeure] ne nous est étranger, nous avons également tiré la sonnette d'alarme sur notre blog Genevois rien venir (Tribune de Genève), toujours très apprécié des lecteurs romands, ainsi que dans notre chronique Atlantic-tac sur l'actualité des montres (Atlantico). Nous y reviendrons aussi souvent qu'il sera nécessaire... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...