> 


VENDREDI : Pour les 70 ans du débarquement de Normandie, on ne se trompe pas de cocardes, mais on se demande si le patron du groupe Kering ne se trompe pas de morale...

Ainsi, Nick Hayek aurait perdu ses illusions sur la possibilité d'une croissance horlogère à deux chiffres en 2014 : comme il était le dernier, sinon le seul à y croire, c'est que la situation doit être encore plus grave. Maudits Chinois !  ▶▶▶ EN RÉSUMÉIndiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures (développements ci-dessous)... ❏❏❏❏ DÉBARQUEMENT : un petit mot …


Ainsi, Nick Hayek aurait perdu ses illusions sur la possibilité d'une croissance horlogère à deux chiffres en 2014 : comme il était le dernier, sinon le seul à y croire, c'est que la situation doit être encore plus grave. Maudits Chinois !

20-researcherst
 
EN RÉSUMÉ
Indiscrétions, analyses, informations,
enquêtes, rumeurs & murmures (développements ci-dessous)...
 
❏❏❏❏ DÉBARQUEMENT : un petit mot pour les premiers Français à avoir combattu la nuit du débarquement en Normandie... ❏❏❏❏ CHAISES MUSICALES : un nouveau directeur commercial pour Breitling... ❏❏❏❏ ANTICYTHÈRE : un scaphandre portable et connecté pour traquer la machine n° 2... ❏❏❏❏ BUCHERER : avec ou sans discompte ? ❏❏❏❏ CADEAUX DE CORRUPTION : ça doit être grave, même les Suisses ont compris... ❏❏❏❏ PARIS-LONDRES : les Chinois lassent... ❏❏❏❏ SNYPER : réglement de comptes à Genève Corral... ❏❏❏❏ HAYEK : les 10 milliards s'envolent... ❏❏❏❏ TRICOLORE : les cocardes de Bell & Ross... ❏❏❏❏ HONG KONG : est-ce un coup de vent ou un typhon ? ❏❏❏❏ COVA MILANO : quand Louis Vuitton règle ses affaires entre hommes... ❏❏❏❏ GENÈVE : le nouveau salon horloger en centre-ville (vous avez rendez-vous pour le début décembre)... ❏❏❏❏ TAG HEUER : quelques corrections tactiques... ❏❏❏❏ GÉOPOLITIQUE : le groupe Kering à cheval sur la morale...
 
mg22229724.300-2_1200
 LE 360° DU VENDREDI
Des infos notées à la volée, en vrac,
en bref et en toute liberté... 
 
Insigne_du_1°_BCCP_SAS-1◉◉ DÉBARQUEMENT : un mot d'hommage aux grands anciens du premier groupe des SAS français qui ont été parachuté en Bretagne pendant la nuit du débarquement, le 5 juin 1944, quelques heures avant l'heure H du jour J. Ils ont été les premiers morts au combat de ce D Day. Ces SAS tricolores (insigne ci-contre) formeront ensuite la matrice des parachutistes français. Leurs traditions ont été reprises par l'actuel 1er RPIMa, régiment dans lequel j'ai eu l'immense honneur de servir. Son drapeau est l'emblème allié le plus décoré de toute la Seconde Guerre mondiale. Ce régiment de parachutistes d'infanterie de marine est aussi l'unité la plus décorée au cours de la Seconde Guerre mondiale, ses soldats portant encore aujourd'hui trois fourragères à l'épaule. N'oublions pas que nous leur devons notre liberté (G.P.)...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES : le prochain directeur commercial de Breitling [en remplacement d'Aldo Magada, parti prendre les commandes chez Zenith] est un homme qui a de la... bouteille ! Mais il n'est pas bidon... Patric Zingg présidait jusqu'ici l'entreprise Sigg, bien connu des amateurs de plein air pour ses bouteilles et ses biberons Swiss Made. On l'avait auparavant repéré chez Rado, dont il était vice-président, chez Hamilton (patron du marché américain) et, pour commencer, chez Swatch...
 
◉◉ ANTICYTHÈRE : c'est reparti pour la seconde campagne de fouille au large de l'île d'Anticythère, sur le site du naufrage qui a déjà livré un des plus belles cargaisons de toute l'Antiquité, dont la fameuse « machine d'Anticythère » promue par Hublot qui en a conçu une reproduction à la taille du poignet. Les archéologues ont la conviction que seule une infime partie de la cargaison naufragée dans l'Antiquité a été retrouvée pendant les fouilles hâtives de 1901, à l'aube du XXe siècle. Une expédition se relance donc sur le site, lequel a glissé une trentaine de mètres plus bas après un tremblement de terre. Par 120 m de fond, il faut normalement des équipements très spéciaux (caissons), mais on va expérimenter à Anticythère un scaphandre bourré de technologies connectées, qui permettra aux chercheurs de ne pas avoir de problèmes de décompression et de travailler longtemps sur le fond (image sous le sommaire ; vidéo ci-dessous). Enjeu : la découverte de nouvelles oeuvres d'art immergées en 87 avant notre ère, notamment d'autres fragments de la machine d'Anticythère n° 1, voire une machine d'Anticythère n° 2 à laquelle les chercheurs croient très fort. Il faudra dire à Ricardo Guadalupe qu'il manque une Hublot pour équiper cet Iron Man subaquatique... 
 
 
◉◉ TAG HEUER : notre analyse du repositionnement basique de la marque (Business Montres du 5 juin) appelle quelques précisions. Selon l'équipe pré-LVMH, c'est dès la fin des années 1990 – donc bien avant le rachat par Bernard Arnault – et sans doute dès 1997-1998 que TAG Heuer avait été rattrapé, puis doublé par Omega. Il y aurait donc, de notre part, une erreur de parallaxe sur les dynamiques respectives d'Omega et de TAG Heuer. Depuis 2001, la croissance d'Omega est cependant restée nettement supérieure à celle de TAG Heuer, mais pas forcément avec le facteur 7 avancé par Business Montres : une poussée très forte, qui a creusé l'écart, qu'on peut expliquer par le fantastique engouement du marché chinois pour Omega dans les années 2000 plutôt que par les performances intrinsèques de la marque...
 
Clostermann◉◉ BELL & ROSS : pour fêter le débarquement, la marque française la plus fidèle à ses racines militaires a réalisé une série de BR 126 Insignia, des chronographes deux compteurs d'inspiration réglementaire (noir mat anti-reflets, chiffres blancs luminescents, boîtier de 41 mm en PVD noir, mouvement automatique, bracelet caoutchouc noir) qui portent les cocardes réglementaires des avions alliés de la Seconde Guerre mondiale. Bien sûr, on n'a pas beaucoup vu de cocardes tricolores françaises (à gauche) le jour J, même s'il y avait quatre escadrilles de chasse anglo-françaises et quelques bombardiers de la France libre dans le ciel normand, mais plutôt celles des milliers d'avions américains (au centre) et de la chasse anglaise (à droite : ne pas confondre avec les marquages français). Bien se souvenir que c'est sous cocarde britannique, dans les squadrons de la Royal Air Force que de nombreux pilotes français, dont l'as des as Pierre Clostermann, terreur de la Luftwaffe (ci-contre, à bord de son « Grand Charles »), ont pris part au débarquement du D Day. Du côté des forces alliées comme du côté des forces de l'Axe, les aviateurs militaires étaient alors dotés de montres qui sont aujourd'hui des objets de collection très recherchés : IWC ou Omega pour la Royal Air Force, Hanhart ou A. Lange & Söhne pour la Luftwaffe, Hamilton ou Elgin pour l'US Air Force...
 
BellandRoss-BR126Insignia-Businessmontres
 
◉◉ RÉGLEMENT DE COMPTES À GENÈVE CORRAL : soit la marque genevoise Snyper (fondateur : Jean-François Ruchonnet, depuis sorti de l'entreprise), dont les boîtiers permettent de loger des accessoires collatéraux (traceur laser, etc.). Soit la marque genevoise Hyetis, déjà présentée par Business Montres (2 décembre 2013) comme pleine d'ambitions sur le marché de la smartwatch, version design (Arny Kapshitzer) et tendance Swiss Made : cette montre connectée, baptisée Crossbow, était déjà en vente sur les réseaux sociaux. Il y a quelques mois, Snyper avait logiquement confié à Hyetis le soin de développer un module ActionCam à greffer sur la montre. Problème : après avoir accumulé retard sur retard, Hyetis a été incapable – selon Snyper, qui a décidé de tout mettre sur la place publique – de réaliser le moindre prototype. C'est alors que Snyper a découvert que non seulement il n'existerait pas la moindre montre Crossbow (sinon en images de synthèse, qui aident à la commercialiser sur Internet), ni évidemment le moindre prototype d'ActionCam. Pire, toujours selon Snyper, le principal fournisseur de Hyetis aurait déjà assigné la société pour non-paiement de ses factures. Les conditionnels ne sont pas forcément de rigueur, mais il a été impossible d'avoir un commentaire côté Hyetis. Du coup, Snyper s'est joint à ces poursuites pour récupérer son budget d'études et la marque vient de recruter une équipe spécialisée pour développer cette ActionCam avant la fin de l'année (ci-dessous)...
 
get-attachment
 
◉◉ GENEVA WATCH SHOW : un nouveau salon horloger à Genève en fin d'année, dans la tradition de ceux qu'organisait Alain Carrier autour de la Nuit de l'horlogerie. C'est d'ailleurs le même Alain Carrier, aujourd'hui relancé sur The Watches Magazine [plus de 300 000 fans certifiés non mercenaires sur Facebook], qui relance ce Geneva Watch Show, du 4 au 6 décembre, à l'hôtel Swissôtel Metropole de Genève, face au Jardin anglais. Formule classique (ouverture au grand public, re-création du Grand Prix du public, séparation entre les « marques horlogères » et la « nouvelle horlogerie »), dans un concept plus ramassé, avec une meilleure unité de temps, de lieu et d'action, comme dans les tragédies classiques. Un rendez-vous d'autant plus intéressant que les marques de montres, revenues de leurs déconvenues asiatiques et de leurs illusions chinois, ont un désespérant besoin vital de renouer le dialogue avec leurs publics de référence locaux...
 
GenevaWatchShow-Businessmontres
 
◉◉ UNE HORLOGERIE AU RISQUE DE LA GÉOPOLITIQUE : notre analyse sur ce thème a provoqué quelques échos dans la communauté horlogère, qui a découvert à cette occasion le boycott des hôtels appartenant au sultan de Brunei décidé par quelques milliardaires – notamment Richard Branson et François-Henri Pinault, le patron du groupe de luxe Kering (Business Montres du 5 juin). Explication : le richissime sultan a décidé d'appliquer dans son Etat la charia islamique. Parfaitement légitimes en soi, les options philosophiques personnelles du patron de Kering et son humanisme militant n'en posent pas moins avec acuité le problème de cette « horlogerie au risque de la géopolitique » dont nous parlions. Mais pourquoi seulement les hôtels de luxe du sultan – qui semblent d'ailleurs être les seuls actifs connus de la Brunei Investment Agency (le fonds souverain du sultan) ? Rappelons qu'il s'agit, entre autres du Meurice ou du Plaza Athénée à Paris, du Richemont à Genève, du Dorchester à Londres, du Beverly Hills de Los Angeles, le Grand Hyatt de Singapour et on en oublie. S'il s'agit de s'interdire toute relation commerciale avec les pays qui appliquent la charia, il faut immédiatement que les marques du groupe Kering stoppent leurs opérations en Iran (charia chiite) et en Arabie séoudite (charia sunnite), mais aussi avec le Nigeria, le Soudan et une dizaine de petits Etats (Somalie, Yemen, Mauritanie, etc.), une bonne quinzaine d'autres pays s'inspirant de la charia sans en faire la source unique des législations locales (Qatar, Oman, Bahrein, etc.). Pas sûr que les maisons horlogères du groupe Kering (Girard-Perregaux, Boucheron, Gucci, etc.) y soient préparées. Ceci sans préjuger des contre-sanctions anti-Kering que ces Etats ne manqueraient pas de prendre en représailles. Si morale il doit y avoir, autant cesser de commercer avec tous les infréquentables de la planète, qui ont pourtant le double avantage de payer en liquide et d'adorer les belles montres suisses – et, comme Hassanal Bolkiah, parfait homme de goût et vingt-neuvième sultan de Brunei, ils aiment aussi les belles voitures (ci-dessous)...
 
Brunei
 
◉◉ LVMH + COVA MILANO : très amusant coup de projecteur sur les coulisses du rachat par LVMH de la pâtisserie Cova, sur la via Montenapoleone de Milan (Business of Fashion)? Yves Carcelle (ex-CEO de Louis Vuitton) raconte comment on parvient toujours à s'entendre en gens de bonne compagnie, sans des bataillons d'experts et d'auditeurs. Il explique aussi comment le groupe LVMH pourrait exporter ailleurs dans le monde le concept Cova – ce dont les amateurs de ce café ne peuvent que se réjouir, du moins si le concept milanais est intégralement respecté et si ce rachat n'était pas un prétexte pour ouvrir une boutique Louis Vuitton supplémentaire...
 
Montres-Chine-Businessmontres
◉◉ QUELQUES PETITS RIENS SUR UN PETIT PEU DE TOUT, EN PARTICULIER 
À PROPOS DE LA CHINE ET DES CHINOIS : 
regardez donc le poignet de cet officiel chinois (photo parue dans la presse locale). Rien, sinon la trace de non-bronzage d'une belle montre dont on parie volontiers qu'elle déforme la poche du bureaucrate ainsi pris en flagrant délit de tartufferie ! Parce qu'on en est là pour ce qui est de l'inextinguible fringale des Chinois pour les montres et de leur légendaire passion pour la belle horlogère... Plus personne n'ose en porter, ce qui refroidit les achats. Et plus personne ne croit à une reprise du marché chinois des montres, pas même Nick Hayek qui nous disait encore le contraire voici quelques mois et qui nous assure aujourd'hui qu'il serait vain d'espérer une croissance à deux chiffres pour 2014 – où il n'atteindra ni les 10 milliards de francs suisses qu'il faisait espérer aux analystes béats, ni même les 9 milliards invoqués pour la fin de l'année 2014. La faute à qui ? Aux méchants Chinois, bien sûr, mais aussi au méchant franc fort (Bloomberg). C'est curieux, mais Nick Hayek est le seul à se plaindre avec une telle véhémence des désordres monétaires internationaux qui concernent pourtant toutes les marques... ◉◉ CADEAUX DE CORRUPTION : c'est bon signe, même la presse suisse commence à comprendre que le marché chinois est durablement « planté » ! Le Temps nous raconte ainsi comment la vague d'austérité néo-prolétarienne – pointée du doigt par Business Montres depuis deux ans – condamne le marché des montres autant que le marché des alcools, sans espoir de rémission rapide : « Ce que certains avaient interprété, au début, comme une campagne courte visant à envoyer des signaux forts à l’opinion publique s’avère être au cœur de la stratégie de Xi Jinping, le chef de l’Etat. Convaincu que la corruption menace jusqu’aux fondements de la légitimité du pouvoir chinois, le nouvel homme fort de Pékin veut à tout prix redorer le blason du Parti communiste ». Mieux : « Un bon connaisseur de la politique chinoise s’avoue sceptique quant à la possibilité d’un relâchement: “Pour l’instant, le pouvoir a besoin de continuer à démontrer sa détermination. Tant que la campagne anti-corruption n’aura pas fait tomber sa cible principale, rien ne changera“ ». Cette cible, c'est Zhou Yongkang, l’ancien homme fort des services secrets chinois. Conclusion : « La meilleure preuve de la profondeur du changement, ce sont les producteurs chinois d’alcool de luxe (baijiu) qui l’ont apportée. Moutai, le plus prestigieux d’entre eux, qui dépendait pour 40% de ses revenus des fonctionnaires en 2012, a vu ses prix de vente fondre d’un tiers. Il vient d’entamer une stratégie d’internationalisation de son marketing, espérant séduire les palais occidentaux avec sa boisson extrêmement forte et au goût plus que surprenant pour la plupart des néophytes. Un pari ambitieux, qui témoigne du faible optimisme qu’ont les dirigeants du groupe vis-à-vis de leur marché d’origine »... ◉◉ PARIS-LONDRES : avis d'expert à propos du reflux des clients arabes de l'horlogerie à Paris, qui ont tendance à préférer Londres. Les prévisions de fréquentation sont très faibles pour cet été, pas forcément à cause du Ramadan, mais surtout parce que ces clients ne supportent plus de voir leurs terrains de shopping préférés (le Printemps, les Galeries Lafayette, les Champs-Elysées, etc.) envahis par des touristes chinois, qu'ils ne peuvent pas supporter. Apparemment, ces Chinois sont moins nombreux chez Harrod's... ◉◉ BUCHERER : à propos de Chinois à Paris, on les attend toujours chez Bucherer Paris (ex-Old England), mégastore qui persiste à accumuler des déficits mensuels situés entre 2 et 3 millions d'euros. Du coup, l'actuelle direction – rappelons qu'elle est dépourvue d'expérience horlogère – en arrive aux bonnes vieilles méthodes du discompte (20 % en moyenne, même pour les grandes marques). Du même coup, les patrons français des marques distribuées sur place – notamment celles du groupe Richemont, lequel avait assis une partie du loyer sur un chiffre d'affaires aujourd'hui en peau de chagrin – résistent mal à l'envie de déserter des lieux aussi déserts...  ◉◉ HONG KONG : si ce n'est plus une dépression passagère, serait-ce un typhon ? La Une alarmiste du South China Morning Post situe la gravité du problème (ci-dessous). Du coup, les valeurs du luxe plongent à la Bourse de Hong Kong : depuis janvier, -6,7 % pour Emperor, -10,2 % pour Chow Tai Fook, -25,6 % pour Hengdeli [ce qui ne va pas faire plaisir à son partenaire, le Swatch Group] et jusqu'à -32,9 % pour Luk Fook ! ◉◉ UNE DERNIÈRE COUCHE ? Ne pas manquer de lire un article très pessimiste signé par Luca De Carli dans le Tages Anzeiger de Zürich...
 
SouthChinaMorningPost-Businessmontres
 
 
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTES
DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
Partagez cet article :

Restez informé !

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez nos dernières infos directement dans votre boite de réception ! Nous n'utiliserons pas vos données personnelles à des fins commerciales et vous pourrez vous désabonner n'importe quand d'un simple clic.

Newsletter