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VENDREDI : Qui va payer les pots cassés pour le plantage de Bucherer Paris et quels sont les sites horlogers vraiment fréquentés sur Internet ?

Qui arnaque les marques de montres en se flattant d'audiences chimériques ? Si la forfanterie est une maladie épidémique dans l'horlogerie, on atteint des sommets avec les prétentions au podium de chaque site, mais, après tout, pourquoi les médias mentiraient-ils moins que les patrons horlogers ?  ▶▶▶ EN RÉSUMÉIndiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures (développements ci-dessous)... 


Qui arnaque les marques de montres en se flattant d'audiences chimériques ? Si la forfanterie est une maladie épidémique dans l'horlogerie, on atteint des sommets avec les prétentions au podium de chaque site, mais, après tout, pourquoi les médias mentiraient-ils moins que les patrons horlogers ?

RAKETA-pilote-Businessmontres
 
EN RÉSUMÉ
Indiscrétions, analyses, informations,
enquêtes, rumeurs & murmures (développements ci-dessous)...
 
❏❏❏❏ STATISTIQUES INTERNET : le coup de gueule (argumenté) de Thierry Castagna... ❏❏❏❏ GRAFF : pétales grand chic...❏❏❏❏ CHAISES MUSICALES : Karsten en vallée de Joux ? ❏❏❏❏ CHAISES MUSICALES : Ruben chez Cyrus ? ❏❏❏❏ BUCHERER OLD ENGLAND : un an après... ❏❏❏❏ MEGASTORE BUCHERER : pari perdu... ❏❏❏❏ BUCHERER PARIS : qui va payer les pots cassés ? ❏❏❏❏ GANGI : l'éternel retour... ❏❏❏❏ CONJONCTURE : vivement demain ? ❏❏❏❏ RAKETA : on ne rigole pas avec l'actualité (ci-dessus)... ❏❏❏❏ UN PEU DE TOUT SUR PRESQUE RIEN : ceux qui cartonnent dans le financement collaboratif, le général indonésien qui aimait trop Richard Mille, la montre de la voiture la plus chère du monde...
 
Graff-Flower2-Businessmontres 
 LES IN-10-CRÉTIONS DU JOUR
Notés à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES : le maître-horloger Karsten Frässdorf (ex-Fabrication de montres normandes, ex-Heritage Watch Manufactory, ex-autres dépannages pour des marques – on l'avait même repéré chez Laurent Ferrier) prend en main le bureau technique de la manufacture MHVJ (atelier de conception et de production de mécaniques haut de gamme, groupe Festina),  sous la houlette de Gérald Roden, qui procède actuellement au « grand nettoyage » de tout le dispositif industriel de Festina, en Suisse et en France...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : alors que Laurent Lecamp, le fondateur de la jeune marque indépendante Cyrus, a été écarté par son actionnaire [alors qu'il n'avait pas démérité et qu'il portait la marque à bout de bras], le nouveau directeur opérationnel de Cyrus n'est autre que Ruben Mira Blanco, qu'on avait connu dans l'animation de quelques marques suisses sur le marché mexicain, mais qui revient se frotter à la haute horlogerie suisse en Suisse...
 
Bucherer2-OldEngland-BusinessMontres◉◉ BUCHERER PARIS (ex-Old England) : on fête ces jours-ci le premier anniversaire de l'ouverture du mégastore parisien de Bucherer, à l'emplacement de la boutique Old England, dans l'immeuble racheté par le groupe Richemont pour créer cette grande surface horlogère au coeur de Paris (relire à ce sujet les « scandaleuses » révélations de Business Montres du 9 novembre 2011). On se souviendra des vigoureuses démentis de ces « allégations » par le groupe Richemont, puis des aveux et de la mise en place laborieuse du projet Bucherer. On se souviendra également de nos premières analyses sur cette ouverture d'un mégastore capable de déstabiliser la distribution parisienne (Business Montres du 29 novembre 2011 et Business Montres du 13 décembre 2011), puis de nos multiples analyses ultérieures – généralement négatives – sur les chances de succès de cet espace horloger : pour faire court, le groupe Richemont avait pris un sacré risque en confiant la gestion de cet espace à un groupe Bucherer sans affinités, ni connaissances parisiennes, tout simplement en fonction de l'expérience « chinoise » de Bucherer à Lucerne (Suisse). Expérience parfaitement trompeuse, puisque le reflux des touristes chinois de Paris avait déjà commencé, sans parler de l'ostracisation grandissante des montres suisses dans les milieux officiels chinois (rappelons que Business Montres a été le premier – et longtemps le seul – média à pronostiquer une rupture spectaculaire dans l'attitude des Chinois face aux montres : entre autres, Business Montres du 26 septembre 2012Business Montres du 26 novembre 2012 ou Business Montres du 6 février 2013). Un an plus tard, faute d'avoir su décoder les signaux faibles de cette décroissance prévisible et faut d'avoir anticipé les conséquences de la nouvelle loi chinoise sur le tourisme (encore une révélation de Business Montres, le 25 juin 2013, et Business Montres du 22 août 2013, ne serait-ce qu'avec le bannissement des « cadeaux de corruption », pratique dont nous avions également souligné les dangers de création d'une « bulle » sur la haute horlogerie) , le bilan de Bucherer Paris reste assez dramatique : pas ou si peu de clients asiatiques, pas mais pas du tout de clients parisiens [mal à l'aise quand ils croisent trop de Chinois], des frais de fonctionnement (personnel, loyer, promotion) trop élevés pour espérer une rentabilité avant dix bonnes années, toujours plus de vendeurs que de clients en boutique, la formation multi-marques de ces vendeurs reste insuffisante, un vif mécontentement chez les marques. D'où la seule question qui se pose : jusqu'à quand le groupe Bucherer supportera-t-il un hémorragie financière qu'on peut estimer à une petite trentaine de millions d'euros par an ?
 
◉◉ BUCHERER PARIS (2) : résumons un peu la situation. L'emplacement est idéal (entre la place Vendôme et les grands magasins), sauf qu'il est difficile pour les autocars de touristes de stationner à proximité – c'est un handicap non négligeable quand on cible cette clientèle. L'architecture intérieure a été conçue pour « éponger » et gérer une circulation de groupes pressés par le temps (accès ouvert sans sas de sécurité, espaces de circulation intérieure très larges, petits comptoirs de vente sans espaces de confidentialité), en contradiction avec les principes d'aménagement des boutiques horlogères de Paris – ce qui explique que les clients parisiens ne s'y sentent pas à l'aise, d'autant que la formation du personnel de vente a favorisé la qualité d'accueil, donc une forme d'obséquiosité normale en Chine, mais gênante à Paris. En dépit du doublement de leur « commission » sur les achats pour des visites entre 8 h et 10 h du matin [commission qui doit être légalement versée en liquide, ce qui n'a pas arrangé la situation], les guides des touristes chinois ont préféré continuer à fréquenter les grands magasins (Galeries Lafayette et Printemps), qui ont l'avantage d'être multi-produits – les Chinois achètent autant de parfums et d'« articles de Paris » que de montres, et Bucherer Paris est un espace uniquement horloger-joaillier. La ralentissement de la fréquentation parisienne des groupes chinois et la baisse du panier moyen de leurs achats expliquent l'échec final de cette tentative et la grogne des marques embarquées dans l'opération (seules marques à tirer apparemment leur épingle du jeu : Rolex et Vacheron Constantin). On peut estimer les pertes d'exploitation actuelles entre deux et trois millions d'euros par mois...
 
Bucherer-Oldengland-BusinessMontres
 
◉◉ BUCHERER PARIS (3) : d'où les sourires que peut susciter la belle opération d'enfumage de Worldtempus, dont le journaliste insider (Olivier Müller) nous raconte « l'expérience Bucherer, un an plus tard ». Comme on peut s'en douter [le groupe Bucherer est partenaire de Worldtempus], tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : la preuve, un an plus tard, « l’enseigne est toujours en place, elle compte exactement le même nombre de marques (23), de vendeurs (100), et maintient son pari d’une amplitude horaire très large ». L'autre preuve : « L’écosystème Bucherer. De quoi s’agit-il ? De ces marques qui se sont agrégées autour du géant parisien. Cartier, tout d’abord, faisant pleinement partie du mégastore, mais avec sa propre entrée et sa gestion complètement autonome. TAG Heuer, ensuite, non gérée par Bucherer mais physiquement adossée à lui. Omega, enfin, sise en face, sans lien avec Bucherer, mais qui profite indéniablement de son rayonnement. Toutes partagent les mêmes clients ». Sauf que Cartier a exigé de créer une séparation physique (actuellement, un rideau très théâtral) pour ne pas polluer son propre espace, que TAG Heuer s'interroge sérieusement sur sa présence près de l'Opéra et qu'Omega attire beaucoup plus de clients que Bucherer [ne serait-ce que parce que les guides de touristes doivent passer par le bureau situé au-dessus de la boutique Omega pour toucher leur commission !]. Pour le reste, ne parlez pas à Montblanc de Bucherer (et vice versa) : c'est le bide total. Demandez à IWC ou chez Panerai à quel point ces marques sont satisfaites de leur présence chez Bucherer. Interrogez mêmes les financiers de Richemont sur leur déception face à cette opération Bucherer. Manifestement, le pari est perdu : reste à savoir qui paiera les pots cassés...
 
BuchererParis-Businessmontres
 
◉◉ DROIT DE RÉPONSE : cinglante réplique de Thierry Castagna, fondateur et animateur de La Cote des Montres, aux affirmations du site Chronollection, « le site qui s'est imposé à travers le monde comme le numéro 1 des sites médias consacrés à la haute horlogerie » (citation d'un communiqué de presse de Chronollection). Adressé à tous les amis des métiers de l'horlogerie, le coup de gueule de Thierry Castagna est d'une franchise rare : « Trop de sites internet racontent n'importe quoi à longueur d'année pour tenter d'aguicher les marques horlogères et il est vraiment temps de mettre fin à ces pratiques mensongères honteuses. Alors juste pour “remettre l'église au centre du village“ et vous éviter de tomber dans ces panneaux grossiers, vous trouverez en pièces jointes : le communiqué de presse du site Chronollection, une copie d'écran Trafficestimate (référence web Richemont) du nombre de visites sur un mois du site Chronollection de ce jour, un doc trafficestimate qui donne le classement des sites horlogers par ordre d'importance sur le mois dernier [document reproduit ci-dessous]. (...) Je pense qu'il est aussi de mon devoir de partenaire de longue date de vous rendre service en rétablissant la vérité et en vous donnant du même coup certains chiffres qui ne pourront que vous intéresser ». Merci, Thierry, comme dit l'autre ! D'autant que des sites comme Chronollection, qui se présentent comme des médias horlogers à part entière [donc, logiquement tenus à un minimum déontologique], sont en réalité des émanations de sites marchands aux motivations évidentes – Perpetualis dans ce cas de Chronollection [qui se garde bien d'expliquer franchement à ses lecteurs cette proximité marchande]. Une précision pour ce qui concerne les chiffres de Business Montres, dont le classement semble ici glorieux pour un site d'informations professionnelles uniquement accessible par abonnement et sans la moindre publicité : nous n'accordons aucune importance à ces résultats chiffrés, amusants certes, mais sans doute excessifs à nos yeux pour ce qui nous concerne notre audience [chiffres qui nous semblent par ailleurs totalement artificiels, voire habilement manipulés pour ce qui concerne d'autres sites]...
 
Traffic Internet
 
◉◉ GANGI : un éternel revenant sur le devant de la scène horlogère, Pasquale Gangi (ex-Franck Muller), qui a d'abord lancé, sous sa marque patronymique, une montre de poche dédiée aux échecs [et tout particulièrement à une championne russe], repérée par Business Montres le 23 juin 2011. Cette fois, il nous revient avec un Tourbillon One 1, toujours à sa marque Gangi, dans un boîtier noir vaguement octogonal et avec un mouvement Technotime TT791.54 à double barillet (remontage manuel), réserve de marche d'environ 120 h et quantième rétrograde (vidéo ci-dessous). 
 
 
◉◉ GRAFF : pourquoi faire compliqué quand on peut faire si simple ? Présentée à Baselworld, la FloralGraff était une des montres féminines les plus élégantes de tout le salon : une forme très savamment architecturée [presque un archétype des formes fractales que nous offre souvent la nature] et une conception qui autorise de multiples déclinaisons dans le sertissage quasi-invisible des pétales et le choix des couleurs. C'est suprêmement élégant et superbement chic. Décidément, on ne s'ennuie jamais avec l'horlogerie Graff, obsédante de réussite...
 
Graff-Flower-BusinessMontres
 
◉◉ CONJONCTION DES CATASTROPHES : « 2014, année de tous les dangers », comme l'analysait Business Montres en début d'année. On y est ! Si on additionne le coup de frein brutal de l'économie chinoise [personne ne peut croire aux statistiques officielles optimistes produites par le pouvoir central] à l'insécurité de la situation en Ukraine, donc les incertitudes sur l'avenir en Russie, c'est pratiquement tout l'hémisphère à l'Est de l'Europe qui est paralysé, au moment même où les pays émergent flanchent les uns après les autres (notamment le Brésil, et l'Inde, qui n'en finit plus de ne pas décoller). En ajoutant à ce précipité instable la menace de graves désordres monétaires internationaux, le ralentissement prévisible d'une économie américaine exténuée par l'endettement et l'atonie de la reprise dans une zone euro plombée par l'austérité, la fin de l'année ne s'annonce pas idéale. D'autant que l'irruption des smartwatches sur le marché peut achever de déstabiliser toute la pyramide des marques suisses. Vivement demain ?
 
General-Moeldoko-watch◉◉ UN PEU DE TOUT SUR PRESQUE RIEN : 26 800  euros souscrits sur Indiegogo (pour 10 000 euros espérés), soit un objectif dépassé de 268 %  (alors qu'il reste encore 10 jours) pour le projet de montre pariso-californienne Charlie Watch (Business Montres du 5 avril). Si ces jeunes gens n'ont pas tout compris de l'horlogerie, ils ont au moins compris les attentes des amateurs... ◉◉ Mais ça ne vaut pas les 160 000 dollars (1 362 % de sur-souscription) récoltés pour le projet Helgray qui vient de clôturer son offre de montre militari-vintage sur Kickstarter. La marque n'avait réclamé que 10 000 dollars pour démarrer... ◉◉ Le général indonésien Moeldoko, chef d'état-major des forces armées locales (ci-contre), adore les montres de luxe, mais, pour un soldat, il est un peu lâche : sommé de s'expliquer sur cette Richard Mille Felipe Massa en édition limitée, facturée au-delà des 100 000 dollars [ce qui fait désordre dans un pays où le revenu moyen n'atteint pas les 1à dollars par jour], il s'est bêtement défendu en affirmant que c'était une fausse montre, fabriquée en Chine et achetée pour 400 dollars. Sauf que, bien entendu, les internautes se sont fait un plaisir de pointer les autres montres de luxe de ce général amateur de breloques, mais visiblement pas très malin (source : Mothership). Comme quoi le bashing des montres de luxe portées par des officiels débordent à présent largement du seul cadre chinois... ◉◉ Qui aura le privilège d'être l'horloger officiel de l'hypercar Lykan (W Motors), la « voiture-la-plus-chère-du-monde » (3,4 millions de dollars : ci-dessous) ? À l'origine, c'était Cyrus (révélation Business Montres du 29 janvier 2013), mais les changements à la direction de la marque semblent laisser la place à une plus grande marque de référence – il faut bien ça pour s'élancer à 385 km/h (hors radar) !
 
Lykan W Motors
 
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