VENDREDI-SAMEDI-DIMANCHE (accès libre) : Apparemment, ça doit être pour ne pas concurrencer les montres Swiss Made que Apple recrute le n° 3 de TAG Heuer...
Le 06 / 07 / 2014 à 18:00 Par Le sniper de Business Montres - 3486 mots
Avec l'été, nous entrons dans une phase saisonnière de ralentissement des activités horlogères, avec un nouveau format éditorial pour toutes les fins de la semaine. Ne pas manquer non plus notre série estivale : « Une horlogerie insolite et secrète »...
C'est quand même très beau, le style saxon, quand il oublie les codes saxons... ▶▶▶ LES 10 BONNES QUESTIONS DU WEEK-ENDPosées à la …
Avec l'été, nous entrons dans une phase saisonnière de ralentissement des activités horlogères, avec un nouveau format éditorial pour toutes les fins de la semaine. Ne pas manquer non plus notre série estivale : « Une horlogerie insolite et secrète »...
- C'est quand même très beau, le style saxon, quand il oublie les codes saxons...
▶▶▶ LES 10 BONNES QUESTIONS DU WEEK-ENDPosées à la volée et en vrac, avec des réponses en bref et toujours en toute liberté... ◉◉◉◉ BUSINESS MONTRES : beaucoup de perturbations ces dernières semaines dans l'accès à Business Montres, qui vient d'être victime d'un incroyable chantage sur lequel nous reviendrons dans quelques jours et sur les motivations profondes duquel il faudra bien se poser des questions. Merci à tous nos lecteurs de nous excuser de ces désagréments passagers : le combat continue... ◉◉◉◉ D'APRÈS VOUS, POURQUOI GEOFFROY ADER A QUITTÉ SOTHEBY'S ? C'était une révélation Business Montres du 2 juillet (Facebook via notre page Best Watch Blog) et c'est un facteur supplémentaire de déstabilisation du marché des enchères tel qu'il est actuellement structuré. Après le départ d'Aurel Bacs de Christie's et la déconfiture d'Antiquorum (soupçons genevois de faillite frauduleuse, ce qui remettrait en cause l'exercice du marteau par Julien Schaerer), la démission de Geoffroy Ader – nous insistons sur le mot démission (sans pouvoir raconter les raisons personnelles, on ne peut plus honorables, qui ont guidé cette décision personnelle) – ne va pas aider Sotheby's à revenir au meilleur niveau face à une maison Christie's en pleine réorganisation (voir également nos révélations sur la restructuration de l'équipe genevoise : 2 juillet). Ceci alors même qu'Auctionata, la maison d'enchères en ligne qui va remplacer Antiquorum sur Madison Avenue, à New York [tout un symbole des cartes qui se rebattent à grande vitesse !], annonce pour la rentrée une vente aux enchères non plus en ligne, mais à la télévision allemande – grand tapage médiatique à prévoir ! Dans l'immédiat, Geoffroy Ader va passer un bel été à se remettre de ses émotions, mais on peut gager que cet épicurien ne va pas se contenter de profiter de la vie : issu d'une fameuse lignée de commissaires-priseurs et biberonné dès son enfance à cette discipline, on ne l'imagine pas ailleurs que dans une salle, ni autrement qu'avec un marteau à la main. C'est sa vie ! Son intelligence aigüe du marché lui a simplement fait constater que, dans la grande et puissante mutation en cours pour l'univers des enchères de montres de collection, la position la plus aisée pour ne pas se tromper était, dans l'immédiat, une prise de position un peu reculée. Pour observer. Il rejoint ainsi, sur son Aventin, son condiscipline et ex-concurrent Aurel Bacs... ◉◉◉◉ D'APRÈS VOUS, QUELLE GRANDE MARQUE RISQUE DE PERDRE SON INDÉPENDANCE ? C'est l'été meurtrier pour... l'horlogerie indépendante. Il n'y en a plus tant que ça à rester libres dans la catégorie haute horlogerie... Impossible d'en dire plus pour l'instant, mais les grands groupes de luxe internationaux ont suivi de près les négociations, ce qui a fait monter les enchères. Nous en saurons davantage dans les semaines qui viennent... ◉◉◉◉ D'APRÈS VOUS, POURQUOI APPLE RECRUTE SES CADRES CHEZ TAG HEUER ? Sachant qu'il existe un axiome en Suisse selon lequel les futures smartwatches ne concurrenceront jamais, en quoi que ce soit, les montres Swiss Made, on en déduira que Apple a fait un choix absurde et inexplicable en embauchant Patrick Pruniaux, parachuté directement [c'est un ancien de la 11e DP : les initiés comprendront] de La Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel) à Cupertino (Californie). Patrick Pruniaux (ci-contre) était jusqu'ici le vice-président de TAG Heuer chargé des opérations et des réseaux commerciaux, véritable numéro trois de l'équipe de Jean-Christophe Babin. Pour avoir envie de partir après 10 ans de maison, Patrick Pruniaux n'avait sans doute pas supporté le nouveau repositionnement bivérien de TAG Heuer (révélations Business Montres du 5 juin dernier). Le fait qu'il ait été recruté sans attendre par Apple [qui s'est déjà offert les services de Paul Deneve, ex-patron de Saint-Laurent, ou d'Angela Ahrendts, ex-patronne de Burberry, plus quelques autres « pointures » du luxe] est un indice supplémentaire des ambitions de la marque à la pomme sur le marché des montres connectés. ◉◉◉◉ D'APRÈS VOUS, POURQUOI APPLE SE CONTENTERAIT D'UNE iWATCH ? Business Montres maintient son hypothèse stratégique centrale : Apple ne se contentera pas d'une simple iWatch, mais interviendra sur ce marché avec une vraie pyramide de produits horlogers plus ou moins connectés, de très haut de gamme (qui pourrait bien ressembler à des montres Swiss Made on ne peut plus classiques) à l'entrée de gamme (produits électroniques innovants). C'est dans cet esprit qu'une dream team a été recrutée dans le luxe, avec un accent particulier placé sur les réseaux commerciaux [accent dont le recrutement d'un dirigeant de TAG Heuer est encore plus révélateur] où Apple dispose déjà du quadrillage de ses Apple stores. L'idée est de donner à Apple une légitimité intégrale sur le marché de l'horlogerie, cette légitimité en tant que marque consacrant les montres Apple comme des vraies montres dignes des traditions de l'industrie helvétique. Illusion ? Qu'on se souvienne ici des sourires convenus qui avaient accompagné le lancement de la future icône J12 et l'entrée de Chanel dans la cour des grandes maisons horlogères du XXIe siècle : aujourd'hui, plus personne ne rigole ! Souvenons aussi des mêmes sourires ironiques qui avaient salué – notamment chez Nokia, leader absolu à l'époque – l'irruption d'Apple sur le marché des téléphones : aujourd'hui, c'est l'iPhone qui encode les standards du marché... ◉◉◉◉ D'APRÈS VOUS, POURQUOI UNE TELLE FIÈVRE ÉLECTRONIQUE CHEZ TAG HEUER ? Le grand défi, pour l'industrie horlogère suisse, est à présent de passer de l'actuel paradigme du « tout-mécanique » [un tabou incapacitant : analyse Droit de Ré>Pons, ci-dessous : Business Montres du 24 juin] à une attitude plus ouverte vis-à-vis des montres électroniques. Toutes les marques y pensent, mais personne ne veut être la première à prendre ce risque. Toutes, sauf... TAG Heuer, qui sera probablement – Business Montres en a déjà fait le pari – la première marque du Top 10 suisse à s'aventurer sur le terrain des smartwatches. Comment réhabiliter le quartz après des années de propagande intensive en faveur de l'intégrisme mécanique ? Le paradoxe est que cette stratégie de requalification de l'électronique électronique est impulsée par Jean-Claude Biver, celui-là même qui avait lancé la mode du tout-mécanique avec son fameux slogan « Depuis 1735, il n'y a jamais eu de montre Blancpain à quartz et il n'y en aura jamais » : c'était en 1984, alors que toutes les manufactures suisses, de Swatch à Patek Philippe, se vautraient dans le quartz, et Jean-Claude Biver n'avait qu'une option, celle du retour à la seule mécanique, pour imposer sa différence avec Blancpain. Trente ans plus tard, on renverse la vapeur pour se mettre en posture de résister au tsunami des smartwatches, avec une stratégie oblique : la Formule E, championnat du monde de vitesse des bolides électroniques. Jean-Christophe Babin – qui adore pourtant le hurlement des moteurs – avait flairé la bonne tendance. Jean-Claude Biver s'en servira de première marche pour confirmer la nouvelle profession de foi électronique de la marque. En attendant le lancement de la future smartwatch de TAG Heuer [des contacts sont déjà noués pour bénéficier de logiciels américains innovants], la Formula-E désinhibera les timides vis-à-vis de l'électronique, avec une saison qui commencera en septembre et les plus célèbres pilotes de F1 ou d'Indy Car mobilisés pour battre des records – la surmédiatisation attendue de cette Formula-E risquant d'ailleurs de démonétiser partiellement la F1 classique, dont Jean-Claude Biver – il faut toujours prendre garde à ses intuitions – a l'intention de se désengager partiellement... ◉◉◉◉ D'APRÈS VOUS, POURQUOI TAG HEUER MET AU CHÔMAGE TECHNIQUE SES ATELIERS MÉCANIQUES ? Chacun peut faire le lien avec l'information ci-dessus... Si ça bouge beaucoup sur le front de l'électronique horlogère, ça bouge beaucoup moins sur celui des mouvements mécaniques « manufacture » produits par TAG Heuer : chômage technique annoncé pour les ateliers TAG Heuer de Chenevez, dans le Jura [là où on devait fabriquer les centaines de milliers de chronographes mécaniques destinés à soutenir la croissance de la marque – c'est du moins ce qu'on affirmait en novembre dernier, lors de l'inauguration officielle], entre les vacances horlogères d'été et le mois d'octobre [aucune garantie sur une reprise ultérieure n'a été fournie aux 49 employés]. Explication officielle : les stocks de calibres déjà produits sont suffisants. Encore une confirmation du sacré coup de frein en cours pour TAG Heuer, marque nettement en recul (volume, chiffre d'affaires et résultat opérationnel) depuis le début de l'année – ceci expliquant cela pour les départs récents et les arrivées imprévues (notamment Valérie Servageon, star de l'équipe marketing « volante » mise en place par Jean-Claude Biver)... ◉◉◉◉ D'APRÈS VOUS, POURQUOI LA BOLIVIE INVENTE DES HEURES À RECULONS ? C'est pour se libérer de l'impérialisme occidental (celui des pays du Nord) que la Bolivie a lancé des horloges et des montres qui tournent à l'envers. Cette « heure du Sud » n'est qu'un éternel retour de l'éternelle tentation d'inverser le cours du temps pour marquer une nouvelle ère. Les exaltés français de la Convention avaient ainsi redécouvert une heure décimale et révolutionnaire [qui existait pourtant en Chine depuis 3 000 ans], qui séduira ensuite les Communards, puis les Bolcheviks et même les capitalistes de la révolution fordiste. De même, les horloges qui inversent le temps existent en Europe et autour de la Méditerranée depuis un demi-millénaire, notamment dans les cultures juive ou musulmane qui écrivent de la droite vers la gauche. Donc, rien de fondamentalement neuf dans cette initiative bolivienne, qui nous rappelle que les Sud-Américains ont décidément l'art de vouloir s'attaquer à nos cadrans [qu'on se souvienne ici du changement d'heure de Caracas par Hugo Chavez, qui a provoqué depuis bien des caracatastrophes] : l'ensemble de ces informations ont été reprises dans notre rubrique horlogère sur Atlantico, ainsi que sur notre page Best Watch Blog...
◉◉◉◉ D'APRÈS VOUS, QUI A DESSINÉ LA NOUVELLE COLLECTION WALTHAM ? Mais si, réfléchissez bien et relisez au passage notre analyse Business Montres du 21 juin... Ce boîtier à tendance « cuvette » posé sur son berceau de métal (profil ci-dessous), ces angles travaillés avec un soin maniaque pour accrocher la lumière en restylisant les volumes, la légèreté instinctive d'une carrure qui n'est pas lourde, alors qu'elle procède d'une volonté statutaire très carrée (image ci-contre), l'intégration des poussoirs-correcteurs pour dessiner un chronographe qui n'en est pas un, les pleins et les déliés, les creux et les méplats, ce sens du détail qui fait mouche en reprenant les éléments identitaires de l'histoire aéronautique de Waltham (le calendrier circulaire, la forme des aiguilles, leur couleur : voir l'instrument originel en cartouche, en haut de la page) et tout le reste (en passant par l'intégration du bracelet, point sensible sur lequel trébuchent bien des designers). Cherchez bien, avec, pour indice, ce W sur la couronne. C'est celui de Waltham, mais c'est aussi, indirectement, celui de White SA, le fameux studio de design neuchâtelois de Manuel Romero et Barth Nussbaumer. Quand ils veulent, ils peuvent et, quand on leur lâche la bride sur le coup, ils savent déborder d'idées pour exprimer au mieux l'identité d'une marque qui revient sur le marché. C'est du contemporain sans excès [et sans emprunts aux tics et aux rengaines esthétiques du moment], avec un vrai confort au poignet en dépit de l'aspect faussement massif de l'ensemble [l'effet titane, sans doute, en même temps que la volonté d'alléger ce qui peut l'être sans trahir l'esprit instrumental de la montre] et avec une indéniable touche suisse dans le goût des lignes tendues pour servir un style ramassé. S'il y avait un prix du design au Grand prix d'horlogerie de Genève [il en faut un, absolument !], cette Waltham le mériterait par son efficacité stylistique... ◉◉◉◉ D'APRÈS VOUS, NICOLAS SARKOZY EST-IL UN LECTEUR DE BUSINESS MONTRES ? Il y a quelques jours, il donnait une interview retentissante à la télévision française. L'entretien était filmé dans son bureau, mais que découvrait-on dans les cadres accrochés au mur ? Quasiment la même image de Fidel Castro avec deux Rolex (image ci-dessous : remerciements au Parisien) que nous avions publiée voici trois semaines (Business Montres du 13 juin et chronique Atlantic-tac du même jour). Quel est le rapport entre Nicolas Sarkozy et Fidel Castro ? Rolex, très précisément, histoire de clouer le bec aux impertinents qui lui rappelleraient la campagne de dénigrement qui associait l'ancien président de la République à Rolex, marque considérée comme démonstrative d'une sensibilité hyper-capitaliste – alors qu'elle a été portée par Fidel Castro et Che Guevara aussi bien que par Mao Zedong et les dictateurs coréens. On se souvient également que Business Montres avait révélé que Nicolas Sarkozy avait échangé ses Rolex contre un Patek Philippe (celle qu'on avait failli lui voler à la Concorde : notre vidéo sur YouTube) et même contre une Girard-Perregaux (scoop Business Montres du 20 février 2010). Moralité : on peut légitimement supposer que Nicolas Sarkozy – qui aime les montres – est un bon lecteur de Business Montres – où il avait dû lire, en plus de notre image du 13 juin, notre chronique de 2011 sur Rolex et Castro... ▶▶▶ AFFICHAGESauriez-vous reconnaître les marques à la seule forme de leurs aiguilles ?◉◉◉◉ INTÉRESSANTE INITIATIVE D'ARIEL ADAMS (A Blog To Watch), qui nous prouve qu'une identité de marque solidement établie peut se créer avec de simples aiguilles, devenues vecteurs privilégiés du message de la montre. Exemple ci-dessous : vous sentez-vous capable d'identifier les marques de ces 17 aiguilles ? Réponses ci-dessous. Notre score personnel : 14 sur 17... Comme il aurait été plus symbolique d'aller jusqu'à 24 cadrans, dommage qu'on n'ait pas intégré dans ce guide des aiguillages historiques (les aiguilles XVIIIe ou XIXe siècle) ou d'autres configurations aussi remarquables que celles de Jaquet Droz (heures décentrées, grande seconde), de Piaget (tourbillon relatif), de Tudor (aiguille flocon de neige), de Cartier (aiguilles glaive) ou de RJ-Romain Jerome (aiguilles ancre de marine)... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...