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VENDREDI : Un coup de projecteur sur une semaine d'actualités horlogères, pour le meilleur et pour le pire...

Le culot des petites marques qui défient les grandes, les médailles d'or dont les horlogers n'ont pas le droit de parler, le débat qu'on escamote en se focalisant sur la votation en matière d'immigration, les soirées à ne surtout pas manquer à Baselworld et tout le reste... ▶▶▶ QUOTAS D'IMMIGRATIONEst-ce qu'on ne se tromperait pas de sujet ?... 


Le culot des petites marques qui défient les grandes, les médailles d'or dont les horlogers n'ont pas le droit de parler, le débat qu'on escamote en se focalisant sur la votation en matière d'immigration, les soirées à ne surtout pas manquer à Baselworld et tout le reste...

 QUOTAS D'IMMIGRATION
Est-ce qu'on ne se tromperait pas de sujet ?...
 
◉◉ Notons tout d'abord, à propos de cette votation qui a beaucoup affolé, cette semaine, en Suisse et en Europe, la « classe parlante » politico-médiatique, mais pas vraiment les milieux dirigeants de l'horlogerie, dont on aura remarqué l'assourdissant silence – à l'exception de Nick Hayek (Business Montres du 12 février) et du Sniper du lundi (Business Montres du 10 février), qu'il est impossible d'en prévoir les effets faute de connaître tant les intentions des autorités européennes [qui auront d'autres chats électoraux à fouetter dans les semaines qui viennent] que celles des autorités de la Confération [qui semblent également ne pas savoir sur quel pied danser]. Bref, il est urgent d'attendre, mais on devrait se demander si on ne se trompe pas de débat...
◉◉ Les piaillements instantanés de la « classe parlante » n'ont concerné que la production, comme s'il semblait évident que, dans les années à venir, l'industrie suisse – horlogère ou non – se devait de produire toujours plus et donc avoir besoin de toujours plus de main-d'oeuvre immigrée, notamment européenne et frontalière. L'inquiétude n'a porté que sur l'impossibilité de trouver des quotas suffisants de nouveaux immigrés. En revanche, personne ne s'est demandé ce qui se passerait en cas de rétraction économique, alors que c'est tout de même le scénario d'une décroissance lente qui paraît le plus vraisemblable à court terme : il ne s'agirait donc plus de gérer la pénurie de main-d'oeuvre, mais celle de nouveaux emplois – sachant que, selon la bonne tradition horlogère, les premiers contingents à être remerciés seraient les intérimaires et les frontaliers...
◉◉ Cette future limitation des quotas d'immigration ne doit pas masquer le plus urgent des problèmes que l'horlogerie devra affronter dans les années qui viennent : celui de la formation de nouveaux horlogers capables de réparer et d'entretenir les millions de montres mécaniques qui ont été mises sur le marché depuis le début du troisième millénaire. Combien de milliers d'horlogers mécaniciens faudrait-il pour gérer un parc international de trente à quarante millions de montres mécaniques dont il faudra bien assurer la maintenance d'ici à 2015-2020 ? Depuis l'an 2000, la Suisse a dû mettre sur le marché de 60 000 à 70 000 tourbillons : il faudrait logiquement, pour leur seul SAV, maintenir dans les ateliers l'équivalent de 1 500 horlogers experts à plein temps. Le compte n'y est pas, et de loin !
◉◉◉ Sachant qu'on ne forme, en Suisse, en France, en Allemagne ou en Italie, que quelques dizaines, au mieux une toute petite centaine de ces horlogers par an, la priorité n'est plus d'imaginer des quotas restrictifs d'opérateurs postés [comme ceux qui ont reconverti de l'industrie automobile, dans le Jura], mais d'assurer au plus vite, avec des nationaux suisses ou des immigrés européens, plusieurs centaines de spécialistes chaque année, pendant plusieurs années, sans mollir. Voilà un débat qui n'est pas ouvert, la querelle sur la votation servant d'écran de fumée dilatoire : tant qu'à parler d'organisation de l'industrie horlogère, au lieu de raisonner « production », causons donc de formation...
G.P.
 
 
 
 TABLEAU D'HONNEUR
Le meilleur d'une semaine horlogère, à 360°...
 
◉◉ LA PLUS BELLE OPÉRATION de la semaine, c'est évidemment la Saint-Valentin fêtée par la jeune marque indépendante française Sismeek sur le pont des Arts (le « Pont des amoureux » par excellence, avec ses cadenas, ses pique-niques et ses poètes), où 5 000 roses ont répandues dès six heures ce matin pour dire « It's time to say I love you » et reteinter la passerelle aux couleurs de l'amour ci-dessus et ci-dessous). Une belle idée, une bonne exécution et un excellent début de visibilité pour la marque...
 
 
◉◉ LA MONTRE LA PLUS ÉLÉGANTE de la semaine, ne serait-ce pas (ci-dessous) la nouvelle Reflet de Boucheron (Business Montres du 12 février), dont on peut à présent révéler qu'elle est (re)née sous le crayon d'Eric Giroud, designer virtuose auquel on doit également le ligne néo-vintage – ou rétro-classique – du nouveau chronographe Citra de Swarovski (Business Montres du 12 février) ?
 
 
◉◉ LA MARQUE LA PLUS MÉDAILLÉE de la semaine, c'est sans hésiter Hublot, qui décroche trois médailles d'or à Sotchi (deux pour son ambassadeur suisse Dario Cologna, une pour son ambassadrice allemande Maria Riesch). Ne pas s'étonner de la discrétion de la marque à ce sujet : les nouveaux réglements du CIO (Comité international olympique) interdisent aux athlètes et aux marques qui les parrainent – hormis Omega, partenaire officiel – toute communication explicite sur une quelconque victoire olympique, sur Sotchi ou sur tout podium sur lequel un athlète monterait : la terreur de l'ambush marketing a considérablement durci la position du CIO à ce sujet et prohibé la moindre publicité autour de ces victoires...
 
◉◉ LA COULEUR LA PLUS RÉUSSIE de la semaine, c'est le coup de bleu – qui n'a rien d'un... coup de blues ! – des Girard-Perregaux Vintage 45 (Business Montres du 12 février) et des Girard-Perregaux 1966 (Business Montres du 14 février). Qu'on se le dise, le bleu, c'est vraiment le nouveau noir. Qui s'en plaindra ?
 
◉◉ LA RÉVÉLATION TECHNIQUE de la semaine, c'est à coup sûr la nouvelle The Britain de Burberry, revue et corrigée (ci-contre) en céramique couleur « trench » et en or de la même couleur (Business Montres du 12 février)...
 
◉◉ LE CHIFFRE LE PLUS SYMPA de la semaine, c'est probablement les 2 000 000 (deux millions) de « vues » enregistrées par le compteur de la chaîne images Business Montres Vision, qui compte plus de 1 000 abonnés et qui a déjà mis en ligne près de 1 500 vidéos horlogères, dans tous les styles et pour tous les coups – y compris dans le genre sexy, avec la très appréciée playlist « Le sexe fait-il vendre des montres ? » (une compilation des meilleurs clips promotionnels réalisés dans un esprit sexy et glamour)...
 
◉◉ LE PLUS BEAU DÉTOURNEMENT de la semaine, c'est sans doute celui de la jeune marque Smoothie Watch (Lausanne), qui lance une amusante invitation pour Baselworld (ci-dessous) sans vraiment être à Baselworld – disons pas dedans, mais juste en face, de l'autre côté de la rue, à la hauteur du Hall 1. Révélée à Bâle l'année dernière, la marque est à présent distribuée dans une trentaine de pays, avec un positionnement prix attrayant (autour de 130 euros) et un argument Swiss Made qui impressionne sur les marchés exotiques...
 
 
 
 LES 20DISCRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...
 
◉◉ NUIT : comme l'année dernière, la fête la plus appréciée de tous les Baselwordiens sera probablement la nouvelle « Independent Night » du dimanche soir, avec des invitations lancées par l'AHCI et des marques comme Christophe Claret, De Bethune, Hautlence, H.Moser & Cie, HYT, MB&F et Urwerk. Bref, un concentré de nouvelle génération horlogère, avec tout ce que cela draine de créateurs sympathiques et de jolies filles. Organisateurs de cette soirée privée : les journalistes Lousi Nardin (TheWatches.TV) et Anders Modig (Plaza Watch), ainsi que la théâtreuse Ana Castaño Almendral. Lieu choisi : un bâtiment industriel désaffecté (repère de nuit : une grande cheminée qui n'a plus la moindre utilité), dans une petite rue proche à la fois du salon et du Rhin. Nombre de places contingenté (uniquement sur invitation)...
 
◉◉ JAEGER-LECOULTRE : un oubli dans notre appréciation de la Jaeger-LeCoultre Rendez-Vous, si discrètement évocatrice de la Saint-Valentin (Business Montres du 10 février). Le bracelet en cuir verni rouge est doté d'un compartiment secret, une discrète petite poche dans laquelle on glisse un message qu'on espère aussi brûlant que secret. C'est quand même mieux qu'un tweet ou un SMS...
 
◉◉ BVLGARI : l'avenir du luxe est-il soluble dans le chocolat ? La boutique Bvlgari de l'aéroport Ocean Terminal de Hong Kong pratique le cross-branding avec gourmandise, puisqu'on y propose des chocolats Bvlgari entre montres et bijoux Bvlgari...
 
 
◉◉ LUXE ou LUXE ? (1) « La fin des (temps de) cerveaux disponibles » ? Encore une chronique savoureuse de  Christian-Louis Col, ancien compagnon de route de l'horlogerie exfiltré dans la haute verrerie chic. Il n'en a pas moins gardé sa lucidité dans l'analyse du luxe contemporain, même si le phrasé est un peu bizarre : « Connectés ! Frigos, fourchette, tous les objets qui nous entourent vont bientôt collecter (d’ailleurs pour les stocker où/comment ?) des données. Bientôt votre brosse à dents parlera à votre SUV, laquelle répondra à votre smartphone/montre. Quelles sont les marques qui vont en profiter, ce que nous appelons aujourd’hui des co-branding vont devenir des alliances, finalement très « “impliquantes“ stratégiquement ? Et le luxe dans tout cela ? Regardez Apple, tous les think thank nous prédisent la pomme comme la prochaine grosse marque de luxe, et c’est en cela que plus personne ne comprend rien au luxe, on a tué la poule aux yeux d’or, on n’y voit plus clair tellement on a pris l’habitude de surfacturer… dès que l’on prononce le mot luxe.  En quoi c’est du luxe de porter un IT bag  monogrammé « Cardinisé » avec du Zara ? En quoi c’est du luxe de boire dans du plastique et de dépenser la moitié de son salaire en forfaits 4G ? Combien de spécialistes en marketing HNWI par maison « de luxe », très peu…Bientôt le mot luxe ne voudra plus rien dire. Il y a encore une place pour le vrai luxe, basé sur le service, la qualité de la main, la valeur intrinsèque des produits au travers d’une distribution hyper sélective, “expérentielle“. Pas simplement avec des produits icônes sur-tarifées »...
 
◉◉ LUXE OU LUXE ? (2) Alors, Apple comme nouvelle référence du luxe ? L'arrivée d'une nouvelle patronne issue de l'univers du luxe et de la mode – Angela Ahrendts, ex-CEO de Burberry – en serait un bon indice : lire à ce sujet une chronique de INfluencia...
 
◉◉ NIXON : mise en scène en haut de la page, sous le titre, la nouvelle montre Mini B de Nixon se pose en « plus petit gros morceau » du catalogue de la marque. Vous avez dit « Mini B » ? Tiens, ça nous rappelle quelque chose. Les maillons pyramidaux du bracelet métallique (ci-dessous) ou les « clous » pyramidaux du cadran concave, avec les touches dorées qui « font » luxe ? Tiens, ça nous rappelle quelque chose. 22 mm pour le boîtier en acier, quatre couleurs assorties et mouvement deux aiguilles Miyota, le tout facturé autour des 100-120 euros. On en déduira logiquement que Nixon, marque née dans le surfwear, opère une nouvelle offensive sur le terrain de la mode, aux frontières d'un « luxe » qui est désormais un mot-valise vidé de toute signification précise [voir, ci-dessus, la chronique de Christian-Louis Col] qui relève plutôt de l'accessoire de mode quotidien. Alors que le marché des montres griffées venues de l'univers de la mode se pose des questions sur son repositionnement [vers le haut, façon Chanel ou Burberry, voire Armani, ou vers le bas, dans le goût des licences françaises rachetées par la nébuleuse LVMH], Nixon opte pour un raccourci par la modisation – vous préférez fashionization ? – de son offre féminine...
 
 
◉◉ OMEGA : combien êtes-vous disposé à payer pour envoyer une Speedmaster vers l'espace. Une souscription a été ouverte par Dustin Neikirk, un apprenti astronauté finalement éconduit par la NASA : il s'est mis dans la tête de financer par souscription sur GoFundMe les 5 000 dollars nécessaires pour faire décoller un ballon-sonde, équipé de deux caméras GoPro à un peu plus de 30 000 m d'altitude, dans la stratosphère, là où on commence à bien percevoir la courbure de la surface terrestre. Voilà qui nous rappelle l'aventure du bonhomme Lego dans l'espace, qui avait été vue par plus de 20 000 personnes (« C'est si facile d'envoyer un homme ou une montre dans l'espace » : Business Montres Vision)...
 
◉◉ JEANRICHARD : pour fêter les 150 des relations commerciales horlogères entre la Suisse et le Japon [rappelons que Girard-Perregaux, sister brand de Jeanrichard au sein du groupe Kering, a été la marque pionnière dans ce domaine], voici une montre dont le cadran est inspiré par la fameuse vague de Katsushika Hokusai (1760-1849), avec le trait des fameuses estampes japonaises (ci-contre). Mobilisée pour la circonstance : une Aquascope, nouveau « pilier » des collections de la marque. Remarque sans méchanceté : une montre de plongée, étanche à 300 m,  pour la plus célèbre représentation d'un tsunami, ça doit être de l'humour suisse ! Pas forcément très prisé du coté de Fukushima... Heureusement, il ne s'agit que d'une pièce unique...
 
 
◉◉ OZ WATCHEEZ : encore une nouvelle marque indépendante ! Elle est française (de Lyon), vitaminée, colorée et orientée life style (ambiance dans la vidéo ci-dessous). Les montres OZ Watcheez s'affirment « imaginées et dessinées en France », avec un habillage asiatique et un mouvement japonais. Revendication : « Notre gamme de montres tendances aux couleurs variées vous permet d'adapter votre montre aux différents moments de votre vie. On adopte tous des styles différents en fonction de la situation et de ce que l'on veut laissez paraître de notre personnalité. Que l'on veuille être “fashion“, “street“, “classe“, “casual“ ou autres, nos montres permettent d'affiner votre look. Et bien sûr l'excentricité et les effets de style sont les bienvenus ! A vos garde-robes ! ». Amusant article sur les créateurs d'OZ Watcheez dans L'Essor...
 
 
 
◉◉ NOMOS GLASHÜTTE : la Tetra aborde le printemps 2014 avec quatre nouvelles couleurs (ci-dessous) qui se racontent comme un hommage multicolore aux couleurs de Berlin, « une ville créative où il se passe toujours quelque chose ». Pourquoi pas ? La série est plutôt réussie et le mouvement manuel authentiquement « manufacture », à l'exception de la montre turquoise à réserve de marche...
 
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◉◉ CUERVO Y SOBRINOS : autre soirée prometteuse à Baselworld, le vendredi en fin d'après-midi, la « Mojito Party » organisée sous les palmiers du Hall 2.0 par Cuervo y Sobrinos, dans un décor latino-américain et dans une ambiance forcément caliente
 
 
◉◉ ZZ WATCHES : cette nouvelle marque indépendante (vidéo de découverte ci-dessous) propose une autre perception du temps qui passe, avec – dans un style jeune génération, qui n'oublie pas l'hommage esthétique aux trois ponts d'or de Girard-Perregaux – des heures sautantes et des minutes glissantes, sans aiguilles donc, sur deux guichets décentrés, l'un à 12 h, l'autre à 6 h. Deux collections pour poser l'identité ZZ Watches : Cyclone, dans un goût apaisé, et Tornade, dans un genre plus sportif et plus rugueux (ci-dessus), mais avec le même calibre pour deux collections...
 
 
◉◉ SMARTWATCHES (1) : Jean-Claude Biver ne croit pas à la menace des smartwatches pour les montres de luxe (Journal du Net). Son explication « Dans le cas des marques de luxe, le fait-main et le travail de l'artisan sont des éléments prépondérants. Raison pour laquelle je ne pense pas que les montres connectées puisse représenter une concurrence pour une marque comme Hublot où la part du travail de l'homme compte pour beaucoup. Des montres intelligentes comme celles de Samsung ou la future iWatch sont des objets d'information qui, une fois dépassés par la technologie, deviennent vite obsolètes. Le luxe, lui, ne peut se permettre l'obsolescence. Des montres comme Hublot sont presque éternelles alors que, dans dix ans, les montres connectées d'aujourd'hui ne seront certainement plus d'actualité. Néanmoins, je pense que les smartwatches représenteront sûrement une concurrence et une alternative aux marques positionnées sur le bas et le milieu de gamme ». On ne peut que lui donner raison, du moins à court terme, et tort, à moyen et long terme, puisque cette menace est... indirecte. Répétons-le brièvement : ces marques du bas de la pyramide (de Swatch à Longines pour faire simple) seront les premières directement impactées et ce sera sans doute avec une certaine brutalité – du moins dès que les smartwatches introduites sur le marché seront moins minables que les gadgets connectés présentés jusqu'ici. Ensuite, la pyramide des marques suisses sera suffisamment ébranlée par le bas pour que tout le monde soit obligé de se repositionner, pour ses volumes comme pour ses prix. Il faut cesser de raisonner en bataille frontale : l'enjeu n'est pas une guerre entre montres suisses et montres intelligentes, mais une bataille pour la conquête du poignet – le vainqueur en expulsera le vaincu. Et il faut raisonner en termes d'écosystème global : les smartwatches sont un des accès au nouveau monde des objets connectés. Cette nouvelle « horlogerie » [terme générique pour ce qui peut donner l'heure au poignet] n'élimine pas l'horlogerie suisse, elle la relègue ailleurs, dans le paradis intemporel des espèces panchroniques, comme hier la montre-bracelet avait démodé hier la montre de poche, qui avait pourtant deux à trois siècles de bons et loyaux services à faire valoir...
 
◉◉ SMARTWATCHES (2) : deux millions de montres connectées vendues en 2013, c'est assez ridicule et ça ne constitue en rien une « révolution ». La masse critique n'y est pas. C'est seulement la première salve d'une préparation d'artillerie qui sera autrement plus puissante et plus efficace en 2014, avant le carpet bombing du grand combat entre la future iWatch et sa concurrente signée Samsung. Un choc des géants qui captera l'essentiel des parts de marché médiatiques et des parts de marché électroniques. Sans d'ailleurs la moindre intention de nuire aux montres traditionnelles, évacuées du débat par les nouvelles conquêtes de la connexion (les données biomédicales personnelles, le lien aux autres objets connectés et aux méga-bases de données, etc.)...
 
◉◉ ICE-WATCH : c'est parti pour des téléphones et même des tablettes griffées par la marque (révélation Business Montres du 18 novembre 2013). Pas vraiment des it-Phone, ni des it-Tab, mais ça fera circuler le concept de la marque et ses codes stylistiques en même temps que ça animera les boutiques...
 
 
◉◉ BASELWORLD (1) : translation passive pour le groupe Fossil, qui tenait jusqu'ici salon, pendant Baselworld, dans son état-major européen situé face à l'ex-Hall 6 (le « Chinatown » de Baselworld). Depuis le transfert de ces Chinois vers le nouveau Chinatown du Hall 4, en face du Hall 1, le trafic n'est plus ce qu'il était chez Fossil [troisième ou quatrième groupe horloger mondial, avec 3,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires, en hausse de 10 % par rapport à 2012 – c'est-à-dire plutôt devant LVMH]. Le groupe a donc récupéré quelques espaces dans les étages du Hall 1 pour y loger non seulement ses marques horlogères Swiss Made (Burberry, Armani), mais également Fossil et Skagen...
 
◉◉ BASELWORLD (2) : On trouvera un bon indice du redéploiement du groupe Movado autour de ses marques de licences dans les nouvelles dispositions de l'espace Movado (Hall 1.0 de Baselworld) : là où Ebel, Concord et Movado régnaient en majesté, on verra désormais Hugo Boss, Lacoste, Coach et les autres montres de mode du groupe, dont Scuderia Ferrari (licence d'entrée de gamme pour la marque italienne). un enterrement de première classe pour Ebel et Movado ? L'animation esthétique sera assurée par un artiste sud-coréen. Et dire qu'on croyait que les marques non-horlogères étaient relégués dans les étages supérieurs...
 
◉◉ LOVE MACHINE : parce que c'est la Saint-Valentin, mais nous n'en abuserons plus avant l'année prochaine, une amusante animation cardiaque repérée chez Greyscale, histoire de nous prouver que l'horlogerie est une des clés d'accès aux mystères du monde...
 
 
◉◉ H. MOSER & CIE : vous avez des problèmes de spiraux ? Voyez Precision Engineering, la filiale composants de l'ensemble Moser & Cie. À en croire les journalistes, qui répètent ce qu'on leur dit, le groupe en produirait 50 000 par an (Worldtempus). Génial pour une marque qui ne produit guère plus d'un millier de montres par an, mais il est vrai qu'elle utilise pour son échappement un double spiral ! Même en admettant qu'il y ait une foule d'autres marques pour acheter ces spiraux, ça laisse de la marge. Il est vrai que, en matière de spiraux, il y a une certaine relativité entre les spiraux produits et les spiraux réellement utilisables après les tests d'usage...
 
◉◉ AUTOMATE : pas vraiment automatique pour un automate, plutôt à remontage manuel, mais d'inspiration très mécanique, dans une nuance baroque garantie par la représentation de Cupidon – ne sommes-nous pas le jour de la Saint-Valentin, dont cet archer volant [qui bat ici des ailes] est une des figures hautement symboliques (et beaucoup moins mièvre que les petits coeurs). Une pièce amusante à monter, avec ses rouages, ses leviers et ses ressorts : mise à disposition gratuite chez Rob Ives, mais on peut faire un don et on peut télécharger ici le PDF des plans – à monter soi-même en bois, en papier ou en même en laiton). Vidéo de démonstration ci-dessous. Ce site est une mine pour créer des engrenages méchaniciens : le jour où les copains de Rob Ives mettront en ligne des plans de ce style pour réaliser des mini-mouvements horlogers, les amateurs seront au nirvana : une bonne source d'inspiration pour les marques horlogères en manque d'idées pour animer leurs dossiers de presse ou pour leurs cartes de voeux...
 
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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