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VENDREDI : Une semaine d'actualités horlogères passés au crible des évolutions et des tendances du moment

Eh non, le vendredi, ce n'est plus le Sniper, qui s'est replacé à son poste le lundi. Le 360° du vendredi, c'est l'occasion de faire le point sur une semaine d'actualités horlogères, avec le recul critique nécessaire, en toute liberté et en toute indépendance, comme il se doit...  ▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...❏❏❏❏ AU …


Eh non, le vendredi, ce n'est plus le Sniper, qui s'est replacé à son poste le lundiLe 360° du vendredi, c'est l'occasion de faire le point sur une semaine d'actualités horlogères, avec le recul critique nécessaire, en toute liberté et en toute indépendance, comme il se doit...

 
ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,
RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...
❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... ❏❏❏❏ FABIAN OEFNER : un déconstructeur explosif à la MAD Gallery de Genève (ci-dessus) : la réflexion sur l'éclatement des formes trouve évidemment des échos dans la pratique horlogère de cette décomposition-recomposition des objets complexes en micro-composants amalgamés (il s'agit de vraies photographies, et non d'images de synthèse). On peut également y voir une méditation sur notre rapport à la réalité : cette désintégration n'empêche pas l'objet d'exister dans notre esprit, alors qu'il n'a jamais existé ainsi... ❏❏❏❏ BULLE : très techno et très marine, cette Aquasphere nacrée, diamantée, emperlée et siliconée... ❏❏❏❏ ICE-WATCH : la reine Mathilde a pris un grand bain de couleurs... ❏❏❏❏ MONDANITÉS : Panerai a su mettre les petits plats dans les grands... ❏❏❏❏ CHRISTOPHE CLARET : qui veut gagner des millions au poker ?... ❏❏❏❏ QUOI, OÙ, QUAND, COMMENT, POURQUOI, COMBIEN : ah, si on connaissait les bonnes réponses à la simple question d'acheter une montre, comme l'avenir serait plus simple à décoder et la vie des marques facilitée ! ❏❏❏❏ MANUFACTURE CONTEMPORAINE DU TEMPS : les bonnes options verticales avec le sens de la durée et l'obstination pour y arriver... ❏❏❏❏ PUBLICITÉ : le retour du bon vieux découpage cartonné pour un « essai sans engagement de votre part » – ça marche toujours et c'est bien pratique ! ❏❏❏❏ CUIR HUMAIN : après tout, c'est peut-être nous qui avons tort de nous émouvoir de ce répugnant commerce de bracelets de montres en peau humaine... ❏❏❏❏ VAN CLEEF & ARPELS : les secrets révélés du serti mystérieux... ❏❏❏❏ ROBOTS RIGOLOS : une course clandestine de F1 s'organise dans les coulisses de la manufacture Hublot... ❏❏❏❏ ET N'OUBLIEZ PAS LE PROCHAIN RENDEZ-VOUS AVEC LE SNIPER DU LUNDI (accès libre) : c'est pur lundi prochain, 9 décembre, pour mieux commencer la semaine...
 
 MANUFACTURE CONTEMPORAINE DU TEMPS
Une option stratégique de croissance verticalisée...
◉◉ On ne soupçonnera pas Kristina A., la présidente de MCT (Manufacture contemporaine du temps) d'avoir la grosse tête ou de céder au culte de la personnalité. La prendre en photo avec son CEO, François Candolfi, relève quasiment de l'effraction médiatique (ci-dessus : les deux dirigeants de MCT). Elle peut pourtant se flatter, avec son équipe, d'avoir progressé sur le chemin de la relance de la marque en chaussant de bottes de sept lieues. Souvenons-nous : il y a un an, Business Montres (31 octobre 2012) annonçait le retour sur le devant de la scène de MCT, la marque de nouvelle génération fondée en 2007 par Denis Giguet (exfiltré depuis à la direction des ateliers Van Cleef & Arpels de Genève. Le chantier était immense, la marque ayant été naufragée par celui qui l'avait reprise des mains de Denis Giguet. Il ne reste à vrai dire que le souvenir d'une montre Sequential One (design : Eric Giroud) dont l'affichage digital et séquentiel avait épaté tout le monde lors de son lancement. Un an après la reprise par les nouveaux investisseurs (représentés à Genève, mais de façon opérationnelle par la « reine Kristina »), où en est-on ?
◉◉ Bonne surprise : alors que MCT a su rester, très volontairement, sous le radar, le projet entrepreneurial a beaucoup avancé pour gagner en consistance et en pertinence stratégique. Alors que les études techniques reprenaient pour mettre au point une Sequential One en boîtier rond, avec un vrai mouvement manufacture, un atelier horloger était racheté à La Chaux-de-Fonds pour sécuriser toute l'activité d'assemblage (du T 0 au T 3) – atelier qui sous-traite aujourd'hui ses capacités à d'autres marques. Simultanément, une équipe de construction était rachetée à Genève pour mener à bien la mise au point du prochain mouvement manufacture, inspiré par les études initialement menées pour Hautlence et Ladoire (qui utilisaient à l'origine le même calibre de base que MCT) : le mini-groupe MCT possède désormais son bras armé mécanique ! Parallèlement, MCT négocie pour racheter quelques ateliers annexes dans l'amont industriel. La priorité stratégique est claire : intégrer les métiers et verticaliser, avec une approche horlogère de long terme (familiale – au sens de family business – et indépendant) capable de crédibiliser la marque auprès de ses détaillants.
◉◉ Cette option stratégique permet d'annoncer un retour de MCT sur les marchés en 2014. Le temps timide des séries limitées (ci-dessus : des carpes Koï dans la collection Main de maître, qui rend hommage à différents métiers d'art) est terminé : on va repasser aux choses sérieuses. François Candolfi présentera à Bâle une nouvelle version de la Sequential One (plus simple à produire, mais toujours aussi captivante par son concept d'affichage des heures), avec un affichage plus classique des minutes, ainsi qu'une déclinaison plus classique (moins coûteuse) dans un boîtier rond très traditionnel. 2014 : année stratégique pour une jeune marque renaissance dont les actionnaires semblent avoir compris que le métier horloger ne s'apprend pas l'espace d'un bilan, mais qu'il réclame de quoi occuper toute une séquence de vie...
 
 
 
 QUESTIONS ÉLÉMENTAIRES
Recherche réponses basiques, désespérément...
◉◉ Une ou deux questions, passe encore. La crise, c'est quand toutes les questions se posent à la fois aux acheteurs de montres. En période de vaches grasses, il suffit de savoir QUOI acheter : quand 15 000 modèles sont proposés par 500 marques, l'amateur n'a que l'embarras du choix. La difficulté augmente quand le consommateur commence à se demander OÙ acheter : le traditionnel réseau de proximité de l'horlogerie s'est totalement délité au cours de ces dix dernières années et certaines villes, sinon certaines régions sont de vastes déserts horlogers dès qu'on se soucie d'avoir un peu de choix. Avec la crise économique, on en vient se poser la question du COMMENT acheter : comment financer l'acquisition d'une montre quand les taxes, les impôts et les charges augmentent plus vite que les revenus ? C'est aussi la question COMBIEN : les montres sont de moins en moins accessibles à ceux qui en étaient les meilleurs clients à la fin du XXe siècle : tout le monde n'a pas les moyens d'un oligarque russe ou d'un nouveau riche asiatique. La question du QUAND acheter relève donc de l'opportunisme le plus évident : quand on peut, mais on peut peu par les temps qui courent. Il faut aussi se demander acheter : en ligne, dans une boutique monomarque, aux enchères, chez un détaillant classique, sur le marché gris, en duty free, à l'étranger, au coin de la rue ? Opacité des réseaux et angoisse de l'arnaque, insécurité au porter dans les grandes villes, suspicion sociale en représentation : pas facile d'assumer sa passion pour les montres. Du coup, on en arrive à la question du POURQUOI acheter : les motivations ou les démotivations d'achat sont de plus en moins élucidées par les services marketing, qui remâchent et rabâchent des vieilles recettes dont on sait parfaitement qu'elles ne fonctionnent plus. Au moment où les smartwatches (montres intelligentes) ont une réponse claire et argumentée à cette question [parce c'est pratique, fonctionnel, avant-gardiste, malin, moderne, indispensable, etc.], le réflexe statutaire et patrimonial, voire le refuge protectionniste dans la tour d'ivoire de la tradition, sont loin d'être satisfaisants et opérationnels : c'est pourtant de cette réponse [celle qui donnera des raisons d'espérer, d'être et durer] que dépend l'avenir des montres suisses dans les dix prochaines années...
 
 
 
 COMMUNICATION
Les publicités qui permettent d'essayer la montre...
◉◉  C'est une tendance majeure cette saison. En notant qu'elles ciblaient désormais tous les clients des montres suisses, et non plus le seul public des geeks technophiles, Business Montres signalait récemment les annonces publicitaires de Samsung, qui permettent grâce à un code-barre d'essayer la Galaxy Gear, à son propre poignet, à l'aide de son smartphone, en réalité augmentée (ci-contre). L'idée vient d'être reprise par TechnoMarine, sur un mode simplifié qui associe une publicité pour la marque (le classique visuel de la montre en bandeau de pirate) à une montre pré-découpée (collée sur la page) qui permet de passer cette « maquette » à l'échelle 1:1 à son poignet (image ci-dessous). Une recette publicitaire classique, presque basique, sinon éculée, mais ça marche toujours ! Du fait de la disparition progressive du réseau commercial de proximité qui assurait une présence physique quotidienne des montres dans l'environnement immédiat des consommateurs, il n'est plus évident pour les clients de l'horlogerie d'avoir un accès aux montres, à moins d'entrer dans des boutiques désormais anxiogènes pour cause d'insécurité. On sait aussi à quel point les montres, objets de dimension modeste, sont difficiles à évaluer dans une vitrine où elles se ressemblent toutes.
◉◉◉ Ces publicités physiques permettent de combler le fossé qui s'est creusé entre les amateurs et leurs produits fétiches : quoique virtuelles (réalité augmentée ou découpage), elles rétablissent les montres dans leur dimension réelle. Samsung l'a compris avec une campagne massive de promotion de sa Galaxy Gear. TechnoMarine s'y risque à son tour, à la mesure de ses moyens. Dommage que si peu d'autres maisons se contentent de l'affligeant packshot montre-marque, assorti de prétentions historiques plus ou moins consistantes...
 
 
 
 IN–10–CRÉTIONS CRITIQUES
Une semaine de notes à la volée, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ LA MEILLEURE BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE : l'accord amiable passé entre l'oligopole qui se réservait la réalisation des spiraux en silicium (Rolex, Swatch Group, Patek Philippe) et Mimotec-Sigatec, pionniers suisses des composants en silicium, va permettre de démultiplier l'offre de spiraux de nouvelle génération (Business Montres du 4 décembre). Toutes les marques vont désormais avoir accès à ces spiraux au silicium, qui sont à l'avant-garde des composants mécaniques de précision : sans ce frein à l'innovation que constituait le brevet de l'oligopole, l'âge d'or du silicium ne fait que commencer dans le coeur des montres suisses...
 
◉◉ LE MEILLEUR BUFFET DE LA SEMAINE : incontestablement celui de la soirée Panerai, jeudi soir, au Bâtiment des forces motrices (BFM) de Genève. Soirée parfaite, bon jazz-band, jolies filles, jeunes cadres dynamiques décravatés, présentation en avant-première des montres qui seront dévoilées à Genève [sympa de voir des amateurs faire la queue pour découvrir des montres] et immense buffet très varié de mille petites choses très délicates et plutôt fines, le tout au champagne et au limoncello : aucun doute, Panerai sait recevoir ses invité(e)s, client(e)s et ami(e)s de la marque – les invités en oubliaient presque de passer voir l'exposition des collections Panerai qui servait de prétexte à cette soirée (ci-contre : un concept 0 % publicité n'exclut pas le plaisir de se retrouver entre amis, celui de poser devant le cadran emblématique d'une marque qui a su préserver son identité et son style au fil des décennies et en dépit des convulsions de l'histoire)...
 
◉◉ L'ANIMATION VIDÉO LA PLUS ORIGINALE DE LA SEMAINE : on la trouvera sur le site personnel de Mathias Buttet, qui est aussi le canal semi-officieux de la R&F Hublot qu'il dirige. Il s'agit d'une mise en scène du concept LaFerrari (présenté à Baselworld cette année, mais dévoilé quelques semaines auparavant par Business Montres, le 25 mars), un tourbillon qui propose 50 jours de réserve de marche et une architecte digne d'un moteur de F1 : du coup, les robots chers à Mathias Buttet préparent cette montre pour une grande compétition entre concepts horlogers mécaniques de haut niveau (explications et vidéo : Business Montres du 4 décembre)...
 
 
 LE CHIFFRE LE PLUS INQUIÉTANT DE LA SEMAINE : Swatch Group : 5. Apple : 226. Samsung : 940. C'est le nombre de brevets publiés en novembre par les trois marques. Les deux dernières (Samsung et Apple) s'apprêtent à se lancer électroniquement et numériquement à l'assaut d'un poignet qui est mécaniquement défendu par la première maison (Swatch Group). Cette bataille du poignet, annonciatrice d'une carpo-révolution plus fondamentale, ne s'engage visiblement pas sous le signe de l'innovation et de la riposte technologique (Business Montres du 3 décembre)...
 
◉◉ LE CLIN D'OEIL LE PLUS FASHION DE LA SEMAINE : c'est le profil de Karl Lagerfeld à la place de l'index des 7 h sur la Milgauss très spéciale préparée par Bamford, ce motif se retrouvant en tapisserie sur le fond du cadran, avec la signature du « maître » à la placedes habituelles mentions chronométriques (révélation et image : Business Montres du 3 décembre)...
 
◉◉ LA PLUS BELLE HAUTE JOAILLERIE DE LA SEMAINE : il ne faut pas manquer l'exposition que la boutique Van Cleef & Arpels de Genève consacre au patrimoine historique de la marque, mais aussi à une centaine de pièces rarissimes (anciennes ou plus récentes), puisque puisées dans des collections privées genevoises d'où elles n'étaient jamais sorties et où elles retourneront dès la fin de l'exposition, début mars 2014. 150 pièces sont exposées, des années 1920 à nos jours, qui célèbrent le savoir-faire de la maison (notamment le servi mystérieux) et ses grands thèmes décoratifs (fleurs, animaux, bouquets, noeuds) : de quoi rassurer les amateurs non seulement sur la créativité des ateliers Van Cleef & Arpels, qui savent en permanence renouer avec les codes inspirés de la marque, mais aussi sur leur virtuosité joaillière...
 
◉◉ LE COUP DE RELATIONS PUBLIQUES DE LA SEMAINE : c'est la visite de la reine des Belges, Mathilde, dans les bureaux de Ice-Watch à Hong Kong. Une opération bien menée (Business Montres du 5 décembre), qui permet à Jean-Pierre Lutgen, le créateur de cette marque belge (ci-dessous, cravate orange, avec Sa Majesté la reine Mathilde, à laquelle il offrira une Ice-Watch pièce unique), de s'adjuger une sorte de Royal Warrant pour les 10 millions de montres annoncées en 2013...
 
 
◉◉ LE CONCEPT LE PLUS MÉCANIQUE DE LA SEMAINE : on le trouve chez Christophe Claret, qui nous prépare pour le début 2014 une montre Poker qui est peut-être encore plus folle que ses précédentes « montres de jeu » (Blackjack et Baccara). 32 700 parties possibles sans retomber sur la même combinaison, soit près de 100 000 combinaisons avec trois joueurs (révélation Business Montres du 3 décembre)...
 
 
◉◉ LA BULLE LA PLUS SYMPATHIQUE DE LA SEMAINE : elle se glisse au poignet avec l'Aquasphere de TechnoMarine, qui a logé sous le dôme de verre 28 perles d'eau douce d'inégale grosseur qui se baignent en liberté dans un liquide magique (révélation Business Montres du 5 décembre). Pas de couronne de remontage pour accentuer la rotondité parfaite et la fluidité des courbes de l'ensemble, prix accessible et concept modulaire grâce au bracelet interchangeable. TechnoMarine a peut-être trouvé là son cheval de bataille...
 
 
◉◉ LE « TRUC » LE PLUS RÉPUGNANT DE LA SEMAINE : toujours pas de réactions, ni dans l'horlogerie, ni ailleurs, à propos de nos informations sur les maroquineries en « cuir humain » (des peaux prélevées sur des donneurs d'organe). Faut-il en déduire que notre indignation est déplacée (Business Montres du 28 novembre) et que ce commerce de peaux humaines provenant de cadavres – business un peu répugnant, mais par ailleurs parfaitement légal – ne pose aucun problème moral, ni dans l'horlogerie [on peut commander ses bracelets de montres dans ce cuir un peu spécial], ni ailleurs ?
 
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTES
DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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