WONDER WEEK 2015 #5 : Comment expliquer un tel déficit de créativité, à un instant critique qui exigerait des marques de montres une vraie révolution créative ?
Le 21 / 01 / 2015 à 10:53 Par Le sniper de Business Montres - 4347 mots
Si toutes les montres finissent par se ressembler dans la catégorie Métiers d'art et créations surdécorées, c'est qu'elles ont à peu près toute une même source d'inspiration : ce n'est pas en lissant l'offre dans les vitrines qu'on va empêcher les ventes de dévisser...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures (développements après le
Si toutes les montres finissent par se ressembler dans la catégorie Métiers d'art et créations surdécorées, c'est qu'elles ont à peu près toute une même source d'inspiration : ce n'est pas en lissant l'offre dans les vitrines qu'on va empêcher les ventes de dévisser...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures (développements après le sommaire ci-dessous)... ❏❏❏❏ ROLEX ET LA NOUVELLE MILGAUSS « I LOVE YOU » ❏❏❏❏ LES FRÈRES VERGER TIENNENT LEUR REVANCHE ❏❏❏❏ LA VRAIE SOURCE DES CRÉATIFS DE LA WONDER WEEK ❏❏❏❏ JEAN-CHRISTOPHE EST DEVENU L'IDÔLE DES CHINOIS ❏❏❏❏ NICK POUSSE À LA HAUSSE ❏❏❏❏ LA WISWATCH ROULE EN CODES ❏❏❏❏ PETRODVORETS FÊTE LA VICTOIRE ❏❏❏❏ LES PERROQUETS REDÉCOUVRENT CE QUE LES LECTEURS DE BUSINESS MONTRES SAVENT DEPUIS LONGTEMPS ❏❏❏❏ REMONTEZ-VOUS LE MORAL AVEC LA NULLITÉ DE L'APPLE WATCH ❏❏❏❏ FREDERIQUE À PRIX... CONSTANT ! ❏❏❏❏ ET, ALORS, CES STATISTIQUES 2014 ? ❏❏❏ RAKETA RÉINVENTE L'HISTOIRE DE LA MONTRE (ci-dessus) ❏❏❏❏ LA MONTRE IDÉALE N'EST-ELLE PAS CELLE QUI TIENT TOUTES SES PROMESSES (ci-dessous : la nouvelle Promesse de Baume & Mercier) ? ❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFORMATIONS, QUI ONT PLEIN DE CHOSES À NOUS APPRENDRE... ▶▶▶ LE ZAPPING DU MERCREDIDes informations sur la Wonder Week notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ LA SOURCE D'INSPIRATION DE TOUTE LA WONDER WEEK : si vous considérez, non sans quelques bonnes raisons, que toutes les montres de haute horlogerie commencent à se ressembler, vous n'avez pas forcément. Nous avons une explication à proposer. C'est que toute la haute horlogerie décorative contemporaine s'abreuve à la même source : le travail fait dans les années 1920-1930 par l'entreprise Verger Frères. C'étaient des années de crise économique et de mutation sociale intensive : les anciens riches avaient été balayés par la Première Guerre mondiale et les nouvelles élites milliardaires flambaient plus encore que des Chinois, en dansant au-dessus du volcan qui allait se réveiller en 1939. En attendant, quelle fête créative dans la joaillerie créative ! L'entreprise Verger Frères avait été fondée en 1872 par Ferdinand Verger, horloger et joaillier, qui aura très vite une maison comme Vacheron Constantin comme partenaire. Ses deux fils, Georges Albert et Henri Louis, vont reprendre la maison pour en refaire une fantastique centrale d'énergie inventive : ils ont laissé des milliers de maquettes et de dessins originaux. On leur doit des montres à mouvement baguette, des montres cadenas [Van Cleef & Arpels en bénéficiera par la suite], des montres à volets (jalousies), des minaudières [encore merci à Van Cleef & Arpels], des pendulettes ultra-précieuses, des montres de sac ou des montres-broches. Après Vacheron Constantin, ils ont également travaillé en collaboration avec Jaeger-LeCoultre. Ils ont à peu près déjà tout inventé, tout dessiné et tout tenté. Les créatifs contemporains n'ont qu'à feuilleter leurs archives pour avoir des idées – et ils ne s'en privent pas, au point de donner à toutes les collections décoratives 2015 un déroutant et reconnaissable « goût Verger Frères ». ◉◉◉◉ AUX SOURCES DE LA WONDER WEEK (2) : on disait à l'époque que la maison Verger Frères était le « joaillier des joailliers ». C'était très vrai pour les joailliers de la place Vendôme (Paris) et pour ceux qui servaient les milliardaires aux Etats-Unis, de New York à Los Angeles. Ce sont les frères Verger qui ont codifié le style Art Déco pour les arts joailliers, même s'ils ne l'ont pas inventé. Aujourd'hui, ces joailliers des années folles semblent singulièrement sages : l'inspiration qu'ils excitent prend même des allures de refrain néo-classique – ce qui est un comble. Ils étaient fous des métiers d'art, comme on dirait aujourd'hui, et ils faisaient travailler des ateliers qui regroupaient jusqu'à 200 artisans spécialisés (joailliers, sertisseurs, polisseurs, gullocheurs, ciseleurs, gouacheurs, laqueurs, émailleurs, fondeurs, horlogers, diamantaires, graveurs et autres lapidaires. Ce qui nous rappelle quelque chose. Attentifs au moindre détail du design et de l'exécution, ils avaient une patte spontanément élégante, même dans l'emploi de matériaux pour l'époque ultra-innovants (osmior, palladium, résines, céramiques, laques, pierres de couleur, etc.) – ce qui nous rappelle à nouveau quelque chose. Un simple regard sur les dizaines de brevets déposés par les frères Verger revient à feuilletertils pillards des maisons concurrentes. Dommage... ◉◉◉◉ BVLGARI SE FAIT DES AMIS : notre information inédite sur le « geste protecteur » fait par Bvlgari à l'égard de ses détaillants (maintenir la parité 1=1,2 entre euro et franc suisse : Business Montres du 20 janvier) n'est pas passée inaperçue. Ni des boutiques suisses, où ce ballon d'oxygène inattendu va en aider plus d'un à passer sans trop de dégâts collatéraux les folles journées de shopping du Nouvel An chinois. Ni des tour operators et des « guides » chinois, menacés par les annulations de clients global shoppers apeurés par le taux de change défavorable. Pas de souci, tout le monde aura bien sa petite commission ! L'intention de cette opération Bvlgari Protect est noble, le geste est grand et la cause est juste [ce qui met les autres marques en porte-à-faux], mais que se passera-t-il si, dès demain, pour cause de quantitative easing à l'européenne, les quantités d'euros imprimées à la hâte pour réanimer les économies défaillantes de l'Union entraînent une forte dépréciation de la monnaie unique, qui n'est plus qu'à égalité avec le franc suisse, mais qui pourrait évoluer vers une parité 1=0,8 ou pire ? De quoi plomber dramatiquement les comptes de Bvlgari et les efforts de redressement de Jean-Christophe Babin – même s'il est vrai que le groupe LVMH dispose d'assurances en béton contre les variations des changes... ◉◉◉◉ CARAMBOLAGE MÉDIATIQUE : soit dit en passant, on aura savouré, en l'espace de quelques heures, le téléscopage dans les médias de l'opération Bvlgari Protect (voir ci-dessus) et de l'annonce par différentes marques – dont celles de Nick Hayek, pour le Swatch Group – de hausses provisoires de prix situées entre 6 % et 10 % d'augmentation. Jean-Christophe le vertueux contre Nick le hargneux : l'affiche est alléchante ! La planète retient son souffle... C'est peut-être cet effet de sidération collective qui a poussé Rolex à suspendre temporairement l'augmentation des prix qui était prévue pour ces jours-ci : selon la délicieuse habitude de la marque à la couronne, les livraisons avaient été récemment suspendues – histoire de ne livrer qu'après l'augmentation officielle des montres affichées au nouveau tarif ! C'est comme ça qu'on devient le n° 1 mondial ! ◉◉◉◉ À NOUS LES GRANDS ESPACES ! Suivant pour une fois la recommandation de Business Montres (18 janvier), Nick Hayek a décidé d'investir massivement dans les espaces publicitaires le supplément de pouvoir d'achat que ses francs suisses réévalués lui donnent sur les marchés européens. De quoi faire du Swatch Group le premier annonceur horloger du continent européen, non seulement pour ses marques haut de gamme, mais aussi pour ses marques d'entrée de gamme – Swatch et Tissot – relativement peu impactées par la hausse du franc suisse (voir plus bas les « questions qui fâchent »)... ◉◉◉◉ RAKETA VA FÊTER 2015 : pour tous les Russes, le mot Победа (« Pobeda », la victoire, à prononcer Pabieda) est la Victoire contre l'Allemagne de mai 1945. On fêtera cette année les 70 ans de cette fin de la Seconde Guerre mondiale. La maison Raketa, manufacture de Saint-Pétersbourg ouverte voici trois siècles (1721), a la chance d'avoir dans son patrimoine la marque Pobeda, lancée en avril 1945 par Staline, un mois avant la Victoire, pour reconvertir en usine de montres les usines d'armement : l'arme secrète du dictateur soviétique était l'industrialisation du mouvement mécanique Lip 26, très légalement acheté à la France dans les années 1930 par l'URSS. Les premières montres lancées avec ce mouvement portaient la marque Pobeda. Exploiter cette marque serait à peu près l'équivalent d'exploiter la marque « 8 mai 1945 » ou « Résistance » en France. Le succès de Pobeda sera considérable : la marque a même battu, au tournant des années 1950-1950, le record de la montre la plus produite dans le monde. Pour le septantenaire de cette victoire, la manufacture de Petrodvorests, Raketa, relance Pobeda pour en faire la marque de son entrée de gamme (beaucoup de mouvements à quartz), ce qui permettra de repositionner Raketa vers le haut de gamme : les nouvelles collections Pobeda reprennent le design des collections historiques, ultra-célèbres en Russie puisqu'elles ont été portées par d'innnombrables célébrités de tous les horizons (même si vous ne comprenez pas le russe, vous comprendrez la portée du concept Pobeda avec la vidéo ci-dessus et l'image ci-dessous : précisons que les prix sont très populaires russes, c'est-à-dire très accessibles). Ce relancement est une confirmation de la bonne santé de Raketa (image en haut de la page : comment l'esprit des années 1960 a infusé l'image de la marque), une des très rares et une des seules manufactures au monde à avoir intégrer la fabrication de la totalité de ses mouvements, échappements et spiraux compris. C'est peut-être ce qui a poussé quelques marques suisses à s'envoler directement pour Saint-Pétersbourg, histoire de négocier quelques dizaines de milliers de spiraux avec l'équipe qui a relancé Raketa...
◉◉◉◉ MÉDIAS PERROQUETS : si vous n'avez pas encore une indigestion de dossiers de presse génialement recopiés-collés ou de posts frénétiques avec des images (wristshots) moins bonnes que celles des dossiers de presse, mais tellement plus authentiques avec leurs reflets, leurs poignets poilus et leur bricolage décoratif so Instagram, précipitez-vous sur les médias perroquets. Si vous n'êtes pas gavés par les interviews des malheureux CEO qui font ce qu'ils peuvent pour regonfler le moral des marchés assommés par les mauvaises nouvelles et les mauvais pressentiments, ne manquez pas le torrent de langue de bois et de langue de coton des dealers de valium horloger. Pensez à rigoler un peu en découvrant ce que découvrent les médias généralistes – des semaines et des mois après les lecteurs de Business Montres : tiens, Bloomberg a compris que la prochaine i-TAG Heuer (la smartwatch de Jean-Claude Biver) ne sera pas 100 % suisse [nos lecteurs savent depuis la fin 2013 que des négociations sont en cours avec Intel, Qualcomm et les autres magnats américains de la puce électronique], ce qui est aussitôt repris par les perroquets helvétiques comme une révélation décisive ! Pour rigoler un peu à propos de ces montres connectées, on peut revoir avec profit notre chronique Droit de ré>Pons n° 6 de juin dernier (ci-dessous) : depuis, le débat n'a pas beaucoup avancé, sinon que Jean-Claude Biver a confirmé sa volonté de s'engouffrer sur ce terrain avec des partenaires américains – au besoin en y sacrifiant, mais ce n'est même pas sûr, un nouveau Swiss Made qui va de toute façon entrer en agonie post partum sous les assauts néo-paritaires de la Banque nationale suisse... ◉◉◉◉ LA VRAIE INTELLIGENCE CONNECTÉE : nous l'avons écrit depuis quelques jours, la vraie révélation de cette Wonder Week 2015 n'aura sans doute pas lieu à Genève, mais à Davos, où Wisekey présente, dans le cadre du WEF (le Woodstock annuel des super-riches), une nouvelle WisWatch qui sera la concept watch (au sens de « concept car ») expérimentale pour loger une puce NFC (connexion sans pile, ni contact) dans un boîtier ou dans un bracelet, histoire d'apporter à toute montre mécanique une intelligence liée aux fonctions et aux applications du téléphone [c'est particulièrement sensible pour la gestion en temps réel des mots de passe, des identifiants et des accès aux paiements à distance]. En phase de production, cette puce NFC et son antenne pourraient être logées de façon invisible sous le verre saphir, dans la lunette, dans le fond du boîtier ou dans le bracelet. Ce qui est important avec la WisWatch, ce n'est pas l'extérieur (volontairement passe-partout), c'est l'intérieur... ◉◉◉◉ LES BONNES QUESTIONS À SE POSER AVANT LA FIN DE LA WONDER WEEK : pour animer les conversations en fin de salon, il faut bien lancer des sujets de discussion qui fâchent et qui segmentent. Quelques pistes pour vous faire des amis ou prouver que vous êtes un vrai insider, pas un lecteur de blog perroquet [aucune de ces questions n'y sera jamais posée]... ◉ ET POURQUOI NE PAS AUGMENTER AUSSI LES PRIX DE TISSOT ET SWATCH ? Nick Hayek (Swatch Group) n'est pas stupide : il augmente en priorité et en urgence les prix internationaux de ses marques premium stratégiques (Breguet, Blancpain, Omega, Longines), dont les coûts sont essentiellement (mais pas totalement) exprimés en francs suisses. Augmenter les tarifs de Tissot ou de Swatch reviendrait à pousser quelques curieux à se poser trop de questions sur la part de valeur ajoutée réellement suisse qu'on trouve dans ces montres pourtant fières de leur Swiss Made – marques dont on admet ainsi d'emblée qu'elles ne supportent pas actuellement des coûts en francs suisses démesurés (pour rester polis)... ◉ ET, À PROPOS, CETTE DÉFLATION DU PRIX DES MONTRES ? Elle n'est pas encore évidente à Genève, même si Montblanc et Baume & Mercier ont ouvert la voie, mais elle le sera encore plus à Baselworld, moins dans la baisse du prix des modèles déjà lancés [quelques marques commencent à s'y risquer] que dans le lancement de modèles comparables, mais moins sévèrement tarifés. Franchement, on se demande ce qui manque à cette Frederique Constant World Timer à mouvement manufacture (en cartouche, en haut de la page). Une montre qui ne vous coûtera – à effet émotionnel et à usgae comparables – qu'une portion du prix de la Montblanc Orbis Terrarum, qui ne coûte elle-même qu'une portion du prix de la Vacheron Constantin Traditionnelle heures du monde, qui ne coûte elle-même qu'une portion du prix de la..., etc. ◉ ET LES STATISTIQUES ANNUELLES POUR 2014 ? Pas de souci, elles arrivent : comme elles sont plus copieuses, elles ne seront disponibles que début février. Rendez le mardi 3 pour découvrir si nous sommes entre + 1 % et + 2 % de croissance [hypothèse optimiste de Business Montres, dont le sentiment serait plutôt entre - 1 % et - 2 % sur l'année], soit assez loin des espoirs de 4 % à 5 % de mieux promis par l'établissement horloger jusqu'à la rentrée de septembre. Au-dessous de 1 % de croissance annuelle, les statistiques de sell-in traduiraient un véritable effondrement en fin d'année, période traditionnelle la plus favorable aux exportations... ◉ ET LE RETOUR DE GÉRALD GENTA CHEZ BVLGARI ? Depuis deux ans, Gérald Genta était le fantôme de l'Opéra chez Bvlgari. Plus la moindre allusion à son talent, ni à sa marque, absorbée par Bvlgari au début des années 2000, ni à sa mémoire : seuls quelques vendeurs affirment encore à leurs clients naïfs que Gérald Genta a dessiné la nouvelle Octo, ce qui fait hurler de rire les connaisseurs. Black out total, donc, justifié par la nécessité de tout reconcentrer sur la marque Bvlgari, sauf qu'un Gérald Genta pirate vient de se glisser sous le cadran du super-tourbillon super-mystérieux et super-designé qui sera présenté vendredi à une poignée d'aficionados triés sur le volet (image ci-dessous). Personne n'a été capable de nous expliquer ce retour du Jedi dans la nouvelle Guerre des étoiles rallumée par Bvlgari [allez voir la montre et vous comprendrez pourquoi il est fait allusion ici à la saga et à ses sabres-lasers]... ◉ ET POURQUOI DOIT-ON GARDER LE MORAL ? Pessimistes par principe, mais optimistes par raison, les analyses de Business Montres sont avant tout réalistes. Nous avions discerné – sans aucun doute avant tout le monde dans la profession – l'arrivée d'une nouvelle crise horlogère [que de sarcasmes chez les perroquets qui étaient aveuglés par le soleil couchant], la mutation sociétale qui rebat les cartes du luxe ou l'effondrement durable du marché chinois, urbi (pour cause d'austérité néo-prolétarienne) et orbi (pour cause de nouvelles lois sur le tourisme). Aujourd'hui, face à la nouvelle guerre monétaire qui vient de se rallumer, nous restons optimistes : même si les CEO se trompent une fois de plus de stratégie en sonnant la charge haussière, l'horlogerie suisse peut s'en sortir. Avec les smartwatches, ce sera une autre paire de manches, mais, pour garder le moral, Business Montres a une recette secrète et un exercice cathartique : visionner le film diffusé par Apple sur l'Apple Watch (ci-dessous) ! C'est tellement nul qu'on se sent meilleur et presque invincible... ◉ ET POURQUOI NE VOIT-ON PAS ROLEX RÉAGIR ? Le culot des « préparateurs » de Rolex est aussi insondable que leur créativité s'annonce débridée. « I love you », nous dit la Rolex Milgauss préparée par le fameux laboratoire Bamford Watch Department (ci-contre). On a franchi les limites de l'hommage, fracassé les bornes de l'inspiration et dépassé les frontières de la re-création emphatique. Là, c'est franchement une usurpation d'identité à des fins purement mercantiles : on ne garde que les codes extérieurs de la montre (boîtier, bracelet) pour en faire un tout autre objet du temps, sympathique sans doute [surtout avant la Saint-Valentin], mais totalement hors sujet – et, surtout, dénué de cet humour qui étit le clin d'oeil des Rolex by Bamford. Qui peut bien autoriser Bamford à regraver le logo Rolex sur de tels cadrans ? Un tel détournement d'actif, plus que proche de la contrefaçon, oblige à regarder les Ice-Watch dérivées du style Rolex comme des images pieuses singulièrement respectueuses de la marque qui les inspire. Le silence de Rolex laisse songeur... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...