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BFMTV (accès libre) : Les grands anniversaires horlogers à fêter et à commémorer en 2015 (séquence « Goûts de luxe »)

Avec Karine Vergniol et Emmanuel Rubin pour animer « Goûts de luxe », un tour d'horizon des différents anniversaires horlogers que nous célèbrerons en 2015 – un tout petit millésime pour les commémorations, ce qui permettra de souffler avec encore plus d'éclat les 150 bougies de Zenith ou les 50 ans de Corum..  ▶▶▶ MÉMOIRES DU TEMPSCommémorez, commémorez, il en restera toujours quelque chose...  


Avec Karine Vergniol et Emmanuel Rubin pour animer « Goûts de luxe », un tour d'horizon des différents anniversaires horlogers que nous célèbrerons en 2015 – un tout petit millésime pour les commémorations, ce qui permettra de souffler avec encore plus d'éclat les 150 bougies de Zenith ou les 50 ans de Corum..

MARIGNAN
 
▶ MÉMOIRES DU TEMPS
Commémorez, commémorez,
il en restera toujours quelque chose... 
 
◉◉ ALLEZ SAVOIR POURQUOI LES SUISSES ADORENT commémorer les grands anniversaires de leurs marques ! Peut-être parce qu’ils manquent un peu… d’histoire, alors que les Français, par exemple, en ont peut-être trop. Si les Suisses manquent d’histoire, c'est qu’ils sont... sortis de l’histoire européenne – à peu de choses près depuis la bataille de Marignan, en 1515 (il y a tout juste 500 ans : ci-dessus), quand le roi de France avait infligé une solide raclée aux mercenaires suisses qui faisaient alors la loi dans les conflits entre les rois et les princes d’Europe. 
 
 
◉◉ POUR ÉCOUTER L'ÉMISSION EN DIRECT, c'est ce dimanche 4 janvier, à 10 heures, sur BFMTV (Goûts de luxe). Pour le podcast son, c'est ICI (à partir de la minute 31:30). Pour le replay en images, c'est ICI (à partir de la minute 07:30). A suivre également sur notre chaîne Business Montres Vision (ci-dessus : à partir de la minute 07:30 – tant que la vidéo restera accessible parce qu'il faut se méfier des censeurs du web)...
 
BFMAnniversaires1BusinessMontres
 
FrançoisIer◉◉ 1515, une date facile à retenir : c’est aussi celle de la première mention d’une montre en France : François Ier (le roi qui avait sévi à Marignan) avait passé commande à un certain Julien Coudray, maître-horloger à Blois (ville royale qui concentrait alors tous les orologeurs français), de deux poignards (dagues) dont les pommeaux portaient une montre enchâssée. On ne les a pas retrouvés, mais on a gardé une trace de leur description. C’est la première apparition officielle d’une montre « portable » en France…
 
◉◉ Après, c’est plus calme : 2015 ne sera pas un grand cru commémoratif, faute de date et de marques fortes pour faire la fête ; faute, aussi, d’enthousiasme sur les marchés : la bulle horlogère se dégonfle et les marques de montres font grise mine à quelques exceptions près. On peut quand même rappeler quelques repères intéressants.
 
◉◉ On pourrait fêter des innovations techniques, mais on ne va pas vous infliger un cours de mécanique horlogère. Il suffit de savoir que, depuis François Ier (1515), les montres ne vont plus cesser de se faire plus portable, au gousset et au poignet, en devenant plus précises et en s'inventant à peu près toutes les fonctions qu’on leur connaît aujourd’hui au poignet (bientôt sur l'écran du téléphone ?)…
 
OiseauChanteur2
◉◉ 1815 : c’est la date-pivot pour les plus beaux oiseaux chanteurs faits à Genève, notamment les « pistolets » mécaniques de haute complication, émaillés et sertis à souhait : ils ne tirent pas des balles, mais, quand on appuie sur la détente, un automate oiseau sort du canon et vient siffler une ritournelle. C'étaient des jouets de riches conçus à Genève, par des horlogers et des émailleurs suisses (frères Rochat), qui les vendaient dans le monde entier comme des caprices de milliardaires : deux cents ans plus tard, ce sont toujours des caprices de milliardaires (ces oiseaux mécaniques se négocient autour de six millions de dollars pièce !)...
 
◉◉ 1840 (175 ans) : les premières horloges mystérieuses du magicien et fils d’horloger Jean-Eugène Robert-Houdin, fameux prestidigitateur qui a fait disparaître le mouvement des horloges dans le bâti de la montre.
 
◉◉ 1845 (170 ans) : fondation de la manufacture qui deviendra la marque A. Lange & Söhne, à Glashütte, au fond de la Saxe allemande (berceau de la haute horlogerie allemande).
 
histo_33_58◉◉ 1865 (150 ans, et ce sera sans doute l’anniversaire le plus marquant de l’année) : fondation au Loce de la manufacture Zenith (ci-contre), qui est alors à l’avant-garde la mécanisation industrielle en Suisse (la Suisse est alors la Chine des Etats-Unis et de leur horlogerie industrielle : une main-d’œuvre pas chère et des bons ouvriers qualifiés qui travaillent bien sans être syndiqués). En haut de la page : une vue de la première manufacture construite au Locle par le fondateur de Zenith…
 
◉◉ 1875 (140 ans) : premières montres signées par Jules-Louis Audemars et Edward-Auguste Piguet, qui travaillent ensemble dans la vallée de Joux et qui fonderont Audemars Piguet en 1882.
 
◉◉ 1885 (130 ans) : première « montre à quartz » – mais c’est une montre en quartz (cristal de roche). Il s'agit de la Stone Mountain de Waltham (Etats-Unis)…
 
INGERSOLL YANKEE
◉◉ 1895 (120 ans) : lancement par Ingersoll (Etats-Unis) de la montre Yankee, qui coûtait un dollar et qui a démocratisé le port de la montre de poche. On disait dans un raccourci publicitaire : « C’est la montre qui a rendu célèbre le dollar ! » (ci-contre). La légende orale veut qu'il y ait même eu, à cette époque, des tourbillons mécaniques à un dollar (non vérifié)...
 
◉◉ 1915 (100 ans) : pas grand-chose, sinon que Breitling invente le premier poussoir du chronographe, placé à 2 h pour être plus fonctionnel (montre de poche). C’est aussi l’époque où les hommes en guerre prennent l’habitude de porter des montres-bracelets, plus pratiques au poignet. Un usage qui va se généraliser dès la fin de la guerre…
 
◉◉ 1925 (90 ans) : premières montres-bracelets à grandes complications (Patek Philippe) et premières Prince de Rolex (rectangulaires).
 
◉◉ 1935 (80 ans) : la montre ressemble à ce qu’elle est aujourd’hui, premiers chronographes-bracelet à compteurs (Universal), première montre Cadenas chez Van Cleef & Arpels (on la relance cette année, forcément : on entend déjà les pintades s'extasier sur la furieuse modernité de cette vénérable octogénaire, au cadran difficilement lisible passé vingt-cinq ans et après 19 heures, en cas de cocktail un peu tassé).
 
◉◉ 1940 (75 ans) : IWC met au point pour la Luftwaffe de Hitler les grosses montres de pilote (55 mm) qui se portent par-dessus la combinaison de vols dans des avions non pressurisés. Premières Patek Philippe à heures universelles (record du monde à 6 millions de dollars aux enchères : c'est la propriété du président de Samsung, qui ne l'a jamais ressortie de son coffre !).
 
RolexDatejust1◉◉ 1945 (70 ans) : premières Rolex Datejust (le modèle existe toujours), qui était la première montre automatique à calendrier (3 h) – ci-contre, au poignet de sir Winston Churchill. Rolex en profite pour devenir une fondation : Hans Wilsdorf, son fondateur, était bavarois et il échappait ainsi aux réparations de guerre… Fin de la guerre : les Français déménagent l’usine Hanhart de la Forêt-Noire pour reconstruire l’usine Lip de Besançon, bombardée par les Alliés (les collectionneurs s'arrachent les rarissimes chronographes Hanhart français de l'époque). Les Soviétiques déménagent les usines de Glashütte (Allemagne de l’Est) pour les reconstruire près de Moscou (le personnel était compris dans le déménagement)…
 
◉◉ 1955 (60 ans) : on commence à parler de montres électriques (la Ventura chez Hamilton), mais c’est la fondation de la marque Corum (par un ancien créatif d’Omega) et la création des deux premières usines de montres en Chine (Shanghai). Pas de rapport avec le fait que des investisseurs chinois aient récemment racheté Corum : en tout cas, ce n'était pas pour fêter dignement le demi-siècle de la marque...
 
◉◉ 1965 (50 ans) : alors que Charles Aznavour chante « Le temps, le temps », le chronographe Speedmaster d’Omega devient la montre réglementaire imposée par la Nasa (qui aurait préféré la Daytona de Rolex, mais le détaillant de Houston ne pouvait pas livrer les quantités requises !) à ses astronautes, on parle de hautes fréquences (36 000 A/h) chez Girard-Perregaux, les Japonais de Seiko s’alignent désormais au concours de chronométrie en Suisse (ils finissent 6e, mais ils finiront premiers quelques années plus tard, ce qui poussera les Suisses à mettre fin à ce concours)…
 
1890512mafia◉◉ 1975 (40 ans) : on est entré dans l’ère hyper-technologique, avec les premières montres à affichage numérique + aiguilles (Omega), la première montre à LED (Longines), les chronos LED-LCD (Heuer, qui invente à l’occasion le sponsoring automobile avec Ferrari), le premier chrono LCD (Seiko). Lip pousse son chant du cygne avec les montres Mach 2000 de Roger Tallon (ci-contre). On relance en Suisse la maison Breguet, mais on construit des usines en Thaïlande et en Chine… Pourtant, c’est la crise économique mondiale !
 
◉◉ 1985 (30 ans) : déjà 10 millions de Swatch, des super-complications mécaniques apparaissent (renaissance de la tradition), Cartier lance sa Pasha et le Français François-Paul Journe arrive de Marseille pour ouvrir son premier atelier à Paris.
 
◉◉ 1990 (25 ans) : Alain Dominique Perrin décide de créer le SIHH (première édition l’année suivante, avec Cartier, Baume & Mercier, Dunhill, Franck Muller, Piaget), première montre Mademoiselle de Chanel et premier tourbillon-bracelet 8 jours chez Blancpain.
 
◉◉ 1995 (20 ans) : Swatch Access (smartwatch avant l'heure ?), complications rétrogrades, premières montres Roger Dubuis (rétrogrades), création de De Grisogono, relance de la marque Leroy (qui va re-renaître en 2015 pour la troisième fois en vingt ans)... La Foire aux échantillons de Bâle devient le Salon mondial de l’horlogerie Basel – ce qui est plus chic face au SIHH concurrent !
 
◉◉◉◉ AU TERME DU VOYAGE, EN PRÉPARANT L'ÉMISSION, que de marques disparues, que de crises surmontées (sans rien apprendre pour les suivantes), que d’espoirs soulevés et que d’enthousiasmes mobilisés pour dire le temps et écrire les heures. Finalement, quel objet fascinant, cette montre…
 
Omega
 
(comme tous les ans, remerciements rédactionnels infinis à l'ami Marco Richon, ancien conservateur du musée Omega et grande conscience éphéméridologique de toute l'horlogerie suisse)
 
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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