GPHG 2025 #13 (accès libre)
Dix considérations utiles sur dix prétendants au GPHG 2025
En parallèle avec nos pages « Repérages » habituelles, nous proposons cet été un « repérage » des montres inscrites pour le prochain GPHG, dans l’ordre choisi par le GPHG, mais dans le cadre d’une revue critique, éclairée et commentée. De quoi aider les académiciens à faire leur choix. Voici donc dix montres de dix marques en quête de prix : Franck Muller, Hanhart, Hublot, Massena Lab, Maurice Lacroix, Parmigiani, Piaget, Seiko, TAG Heuer et Tudor…

En toute transparence, avant d’être critiquées (au meilleur sens du terme) et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » : c’est la langue usuelle de nos « amies les marques » et c’est la langue de bois des « boîtes » d’horlogerie. Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, quelles montres les académiciens vont-ils devoir sélectionner ? Certaines de ces montres ont déjà été présentées par Business Montres, mais nous y revenons avec plaisir ! Place à un nouvel épisode de notre panorama du GPHG 2025, avec nos commentaires critiques sur dix montres de dix marques…
FRANCK MULLER Cintrée Curvex Crazy Hours Minutes Repeater Tourbillon
Véritable chef-d’œuvre technique, poétique et inspirée de la montre iconique Crazy Hours Tourbillon datant de 2005, la Cintrée Curvex Crazy Hours Minutes Repeater Tourbillon incarne une réinterprétation contemporaine, audacieuse mais aussi classique de cette complication légendaire. Cette nouvelle création réinterprète l’un des modèles iconiques et emblématiques de Franck Muller en y intégrant une complication de répétition minutes. Venant compléter deux complications légendaires de la Haute Horlogerie, le Tourbillon et la Crazy Hours, ce garde-temps d’exception illustre la capacité de Franck Muller à repousser les limites de la créativité horlogère et de la virtuosité technique. La Crazy Hours, complication brevetée, bouleverse la lecture traditionnelle du temps en disposant les chiffres des heures dans un ordre non conventionnel. À chaque changement d’heure, l’aiguille saute précisément vers le chiffre correspondant, offrant une lecture ludique et surprenante, tandis que l’aiguille des minutes suit un cycle classique de soixante minutes. Symbole ultime de virtuosité horlogère, le tourbillon selon Franck Muller incarne la quête d’excellence et de précision au cœur de chaque création. L’ajout d’une répétition minutes, complication fascinante et véritable symphonie mécanique, fait chanter le temps. Les marteaux font tinter deux timbres, sonnant les heures, les quarts et les minutes avec une précision horlogère qui transforme chaque instant en musique. Une maîtrise et art horloger réinventé selon l’unique savoir-faire de Franck Muller par une tirette située à neuf heures. La Cintrée Curvex Crazy Hours Minutes Repeater Tourbillon met en action un mécanisme raffiné et une prouesse technique. Logé dans un boîtier Cintrée Curvex, emblématique et unique par son design tridimensionnel et sa forme incurvée, véritable écrin pour des mouvements horlogers parmi les plus sophistiqués au monde, le garde-temps offre une expérience unique qui redéfinit le rapport au temps. Grâce au mécanisme Crazy Hours, au tourbillon et à l’intégration d’une répétition minutes, la Cintrée Curvex Crazy Hours Minutes Repeater Tourbillon conjugue une esthétique audacieuse et une complexité technique exceptionnelle.
UN COMMENTAIRE ? Quelle drôle d’idée d’avoir été inscrire cette montre en « Iconique », alors qu’elle avait toute sa place en « Exception mécanique », en « Tourbillon » ou en « Complication homme » ! En soi, la Cintrée Curvex est une icône, en soi la Crazy Hours est une icône, mais, si le tout est additionné d’un tourbillon et d’une répétition minutes, les cartes sont brouillées et on sort de l’esprit de cette catégorie. Plus que l’avancée technique ou la réalisation esthétique, on célèbre en « Iconique » la résilience historique. Il faut compter dans les 362 000 francs suisses pour ce chef-d’œuvre mécanique servi dans un boîtier en or de 37 mm x 52,4 mm x 12 mm d’épaisseur, avec un mouvement à remontage manuel prévu pour 60 heures de réserve de marche. Dommage pour cette Franck Muller, mais, pour accéder à la présélection, elle risque de souffrir de la forte concurrence de « vraies » icônes…
HANHART 417 ES 1954 Heritage Flyback
Le 417 ES Heritage Flyback est l’icône majeure du fabricant de montres Hanhart, basé en Forêt-Noire. Il fait revivre un chronographe emblématique, développé à l’origine pour la Bundeswehr allemande dans les années 1950. Il incarne un riche héritage de chronométrage militaire, alliant authenticité historique et horlogerie moderne. L’abréviation « ES » signifie « Edelstahl » (acier inoxydable), un matériau de boîtier robuste et résistant à la corrosion. Son design reste fidèle à l’original, avec des compteurs à 3 et 9 heures, une lunette cannelée avec repère rouge, et de larges poussoirs pour une manipulation aisée. La montre est équipée d’un verre saphir bombé, offrant une grande durabilité tout en conservant une esthétique vintage. Elle est animée par le calibre Flyback à roue à colonnes AMT5100 de Sellita à remontage manuel, un mouvement fiable destiné aux puristes. Le 417 ES se distingue par son excellente lisibilité, grâce à de grands chiffres arabes et des aiguilles luminescentes, parfaits en toutes conditions de lumière. Elle symbolise la renaissance de l’héritage de précision de Hanhart en matière de chronographes. En résumé, la 417 ES allie histoire, fonctionnalité et savoir-faire dans une pièce d’horlogerie au fort attrait pour les collectionneurs. La fonction flyback fait partie de l’ADN de Hanhart depuis longtemps. Le modèle historique 417 ES, conçu à l’époque pour les pilotes de l’armée allemande, était déjà doté de cette complication pratique. Elle permet de relancer instantanément un nouveau chronométrage par une simple pression sur le bouton de remise à zéro, sans avoir à arrêter d’abord le mécanisme. Avec la nouvelle 417 ES Heritage Flyback, cette fonction fait son retour dans la collection la plus populaire de Hanhart. Le chronographe est animé par le calibre AMT5100 M à remontage manuel, issu du département Manufacture AMT de Sellita. Ce mouvement fonctionne avec une roue à colonnes classique, dispose d’une réserve de marche d’au moins 58 heures et bat à 4 Hertz – robuste, précis, et conçu pour un usage quotidien comme pour les conditions les plus exigeantes.
La combinaison d’un design historique, du poussoir rouge emblématique et de la technologie moderne fait du nouveau 417 ES Heritage Flyback un chronographe alliant parfaitement fonctionnalité et fascination. « « Il déposa tendrement un baiser sur le front endormi de sa bien-aimée avant de quitter l’appartement en silence. Lorsqu’il regarda son chronographe Hanhart dans le hangar, un sourire passa sur ses lèvres : elle avait peint le poussoir avec son vernis à ongles rouge pour qu’il pense toujours à elle et revienne sain et sauf »… On ne sait pas si cette légende est vraie, mais le poussoir rouge avait à l’origine une fonction bien pratique: sa couleur vive devait éviter que les pilotes ne réinitialisent accidentellement le chronométrage. De nombreux calibres historiques de Hanhart étaient dotés d’une fonction flyback, ce qui pouvait entraîner des conséquences graves si le bouton était mal utilisé, notamment dans le cadre de la navigation aérienne. Le poussoir rouge n’était donc pas seulement un élément esthétique, mais une mesure de sécurité qui protégeait l’utilisateur d’éventuelles erreurs. Le poussoir en HyCeram combine les avantages de 60 % de céramique microfine et de polymères 3D réticulés modernes. Le résultat est une céramique hybride à l’apparence élégante et de haute qualité. Comme tous les modèles de la collection 417 ES, le design de la nouvelle Heritage Flyback s’inspire étroitement du chronographe original de la Bundeswehr des années 1950. Particulièrement remarquable : la lunette cannelée avec marqueur rouge – un élément stylistique typique de Hanhart – qui peut être tournée dans les deux sens en continu. Le cadran reprend également l’original historique dans presque tous les détails : la disposition classique des sous-cadrans à 3 et 9 heures, les chiffres et polices redessinés ainsi que l’ancien logo de la marque évoquent un véritable voyage dans le temps au poignet. Grâce à l’utilisation généreuse de Super-LumiNova X2 C3 sur les chiffres et les aiguilles, la montre reste parfaitement lisible même dans l’obscurité. L’aiguille centrale du chronographe, également luminescente, attire particulièrement l’attention. La vertu allemande de la ponctualité impose que les porteurs d’une Hanhart ne soient jamais en retard à cause de leur montre. De plus, un delta maximum de 10 secondes entre les positions est toléré.
UN COMMENTAIRE ? Certaines icônes sont manifestement plus iconiques que d’autres, ce qui les qualifie sans effort pour cette catégorie « Iconique » dont la présélection devrait logiquement faire toute sa place à ce chronographe Hanhart d’une rare fidélité après 70 ans au sommet des références en matière de chronographes d’aviation. Il faut compter dans les 2 250 francs suisses pour ce boîtier en acier de 39 mm x 13,3 mm , étanche à 100 m et animé par un mouvement à remontage manuel qui affiche 58 heures de réserve de marche (base suisse Sellita). Une fois ménagé l’étape de la présélection, le combat sera plus chaud pour la finale, mais, iconique sur deux siècles (XXe et XXIe), ce chronographe Hanhart reste un des plus sérieux prétendants à la couronne…
HUBLOT Big Bang 20e anniversaire titane céramique
La Big Bang restera dans l'histoire comme la première montre véritablement emblématique du XXIe siècle et un symbole de créativité dans un domaine généralement limité par l'histoire et la tradition. Pour célébrer le 20e anniversaire de la collection Big Bang, Hublot a lancé la Big Bang 20th Anniversary Titanium Ceramic, combinant les détails les plus emblématiques des premiers modèles Big Bang et de la Big Bang Unico ultérieure, faisant de la pièce du 20e anniversaire un modèle commémoratif qui relie le passé, le présent et le futur de la collection. Limitée à 500 exemplaires, cette édition présente un boîtier en titane de 43 mm redessiné qui rappelle la construction multicouche distinctive de la Big Bang originale, notamment des cornes légèrement pincées et une lunette polie avec un bord moleté. Le cadran à motif carbone présente les chiffres arabes et les index rivetés emblématiques recouverts de Super-LumiNova, avec des accents rouges sur les indicateurs du chronographe pour une meilleure lisibilité. Le garde-temps emblématique est alimenté par le calibre de manufacture chronographe flyback automatique Unico avec une masse oscillante commémorative en or King Gold. Le bracelet en caoutchouc texturé à motif de losange, qui rappelle les toutes premières Big Bang, est facilement interchangeable grâce au système One-Click intégré au boîtier.
UN COMMENTAIRE ? En soi, la Big Bang est une icône déjà multi-primée par le GPHG (au moins quatre ou cinq prix dans différentes catégories), mais elle n’a encore jamais été distinguée dans la catégorie « Iconique » : tous les espoirs sont donc permis en 2025, cette version anniversaire de la Big Bang ne manque pas d’atouts à la fois nostalgiques et contemporains (il faut compter dans les 19 000 francs suisses pour ce chronographe en titane-céramique de 43 mm x 13,2 mm, étanche à 100 m et doté d’un mouvement automatique avec 72 heures de réserve de marche). On ne saurait guère reprocher à cette Big Bang que son volume [le temps des « grosses patates » est révolu]et surtout son austérité décorative alors que l’horlogerie redécouvre sans modération les joies de la couleur tous azimuts…
MASSENA LAB x H. Moser & Cie. Endeavour Chronograph
Certaines montres traversent le temps. D’autres le condensent. Le modèle Endeavour Chronograph H. Moser x Massena Lab fait les deux à la fois. Il revisite un chronographe 45 minutes de 1947, non pas comme une réédition nostalgique, mais comme une conversation esthétique entre deux époques : celle du fonctionnalisme scientifique du XXe siècle avec son esthétique maximaliste, et celle du minimalisme radical de H. Moser & Cie. aujourd’hui. Fruit d’une collaboration entre H. Moser & Cie. et Massena Lab, cette édition limitée de 100 pièces ne cherche pas à flatter l’œil moderne par excès de style, mais à capturer un moment suspendu : l’équilibre parfait entre héritage et audace. Le boîtier en acier de 41 mm, aux proportions soignées, abrite un cadran Funky Blue fumé, orné du logo Moser historique. Les deux sous-compteurs – pour la petite seconde à 3h et pour le chronographe 45 minutes à 9h – établissent une symétrie rigoureuse, quasi scientifique, dans l’esprit des chronographes techniques de l’après-guerre. Tous les éléments techniques, tels que l'échelle tachymétrique, la graduation chronométrique, les sous-compteurs et les aiguilles, sont munis de Super-LumiNova, afin d’offrir une lisibilité parfaite en toute situation, même dans les conditions les plus extrêmes, surtout lorsque la montre se devait d’être un outil fiable pour naviguer dans des environnements imprévisibles. Au cœur de ce boîtier est logé le mouvement automatique de base de H. Moser & Cie., auquel s’ajoute un module chronographe, offrant des performances techniques à la hauteur de ce garde-temps d’exception. Ce modèle ne se contente pas d’interpréter un code iconique. Il en recrée la tension : celle entre le passé et le présent, entre la richesse visuelle des années 1940 et l’élégance retenue de H. Moser & Cie. telle qu’on la connaît aujourd’hui. Grâce à l'œil affûté de William Massena, collectionneur érudit et provocateur éclairé, cette pièce devient un symbole : une montre qui ne parle pas seulement d’histoire, mais qui en fabrique.
UN COMMENTAIRE ? S’il est très bien ficelé et très malin, le narratif sur la « conversation esthétique entre deux époques » n’étaye que très médiocrement la prétention de ce superbe chronographe à devenir « iconique ». Il faut compter dans les 25 000 francs suisses pour ce boîtier en acier de 41 mm x 13,3 mm d’épaisseur, étanche à 30 m et motorisé par un excellent mouvement automatique H. Moser & Cie qui dispose, avec son module chronographique, de 72 heures de réserve de marche (série limitée à 100 montres). Certes, le cadran « Funky Blue » fumé est superbe, certes, le deux-compteurs déclenche des bouffées rétronostalgiques qui refont rêver des montres de l’âge d’or, certes la « collab » entre H. Moser & Cie. et Massena Lab semble très féconde, mais tout ceci ne génère pas forcément l’envie de pousser ce chronographe dans la présélection « Iconique » : il y a trop d’autres options plus évidentes cette année…
MAURICE LACROIX Aikon automatique Wotto Limited Edition
Maurice Lacroix dévoile l’incroyable Aikon Automatic Wotto Limited Edition ! Limitée à 1000 pièces, cette œuvre à porter ne se contente pas de bousculer les codes, elle les dynamite. Fusion ultime entre culture urbaine, gravure artistique et horlogerie suisse, cette pièce au design percutant signe son entrée dans la série Urban Tribe. Aikon Automatic Wotto Limited Edition : une montre qui fait fusionner l'expertise horlogère suisse avec l'univers créatif débridé de Wotto. C’est là toute la force de la culture urbaine : un dialogue artistique en perpétuel mouvement, où les inspirations se croisent et se répondent. Avec cette collaboration, Maurice Lacroix explore plus que jamais la frontière entre horlogerie et art. Faut-il encore présenter Wotto, Craig Watkins de son vrai nom ? Ce Britannique expatrié en Californie est devenu une référence de l'art urbain grâce à son style unique composé de doodles, heureux mélange de mignon et de bizarre, de chaos et d'émotion. Reconnaissables entre mille, ses œuvres se déclinent en un festival de couleurs et de personnages originaux, emportant le spectateur dans une virevoltante spirale d’histoires que l’on soupçonne un peu secrètes. Cette nouvelle Aikon se veut bien davantage qu’une simple montre gravée - elle s’envisage telle une véritable œuvre d'art à porter au poignet, en reprenant les éléments constitutifs du travail de Wotto. Le boîtier de 42 mm en acier, le bracelet et la lunette sont entièrement gravés des motifs issus de son imagination prolifique. Champignons, petits coeurs, fantômes skateurs et éclairs entourent le W majuscule, signature de l’artiste, et se succèdent en hiéroglyphes sur les mailles de l’élégant bracelet intégré de l’Aikon, en se prolongeant sur sa boîte et sa lunette. Tel un rébus, chaque maillon raconte ainsi son histoire. Ces idéogrammes sont mis en valeur par le contraste entre la brillance du poli et la gravure des ornements, offrant une profondeur saisissante à la montre. Entre également en scène la véritable vedette du spectacle : le cadran. Pour la première fois dans la série Urban Tribe, Wotto a eu carte blanche pour y apposer son univers graphique. Sur un sobre fond gris servant de canevas, l’artiste a déposé une ronde d’espiègles personnages, dans un dégradé s’étalant du jaune au bleu. Placé au centre du garde-temps monochromatique, ce dessin coloré s’y distingue particulièrement. Pour ne pas faire d’ombre à ce tableau, les index se font discrets, simplement marqués d’une pointe métallique. Niché sous cette oeuvre virevoltante, l’on retrouve le calibre automatique ML115, doté d’une réserve de marche de 38 heures. Le boîtier, étanche jusqu'à 200 mètres de profondeur, affiche à son revers un verre saphir traité antireflet, un fond transparent qui permet à la mécanique de se laisser admirer, elle-même ouvre d’art d’un autre genre.
UN COMMENTAIRE ? La bien-nommée Aikon a su le devenir en une dizaine d’années, mais la marque préfère mettre en avant une réalisation artistique ponctuelle plutôt que la pérennité esthétique de cette collection qui a su conserver des prix très accessibles. S’il faut compter dans les 2 700 francs suisses pour ce boîtier en acier de 42 mm x 11 mm d’épaisseur, étanche à 200 m et animé par un mouvement automatique à 38 heures de réserve de marche, il ne faut sans doute pas compter sur la capacité de discernement des académiciens, qui auront du mal à distinguer une icône dans ce fatras décoratif qui oblitère l’image globale d’une collection par ailleurs d’une tenue horlogère irréprochable (design, finitions, rigueur mécanique, accessibilité, etc.). Ce n’était la bonne Aikon à la bonne place : celle que Maurice Lacroix a inscrit en « Challenge » aurait été plus apte à être présélectionnée en « Iconique », alors que cette Aikon gravée aurait pu mieux s’en sortir en « Challenge » – la vie est mal faite !
PARMIGIANI FLEURIER Tonda PF GMT Rattrapante
Tonda PF GMT Rattrapante, une première mondiale inégalée pour l'affichage de deux fuseaux horaire, est une complication qui affiche 2 aiguilles des heures superposées, l’une en or rhodié et l’autre en or rose. Une pression sur le poussoir situé à 7 heures permet de faire sauter d’une heure l’aiguille supérieure en or rhodié, dédiée à l’heure locale, révélant l’aiguille en or rose qui affiche l’heure du lieu de résidence. Une fois l’information de second fuseau horaire devenue inutile, une pression sur le poussoir en or rose – miroir de l’aiguille correspondante - intégré à la couronne permet de faire revenir l’aiguille rhodiée au- dessus de celle en or rose à la façon d’une rattrapante de chronographe. Complication, mais d’une simplicité extrême d’usage, dans la droite ligne de l’esprit de la marque.
UN COMMENTAIRE ? Au bénéfice du doute, disons que cette Tonda PF est une très jeune icône, la première collection Tonda n’ayant été lancée qu’en 2010 et la Tonda PF en 2020 [le règlement intérieur du GPHG réclame vingt ans d’iconicité pour concourir en « Iconique » : encore une boulette du commissariat du prix !] – rappelons que la Tonda a déjà bénéficié d’au moins deux prix au GPHG. Ce qui ne retire rien à la réussite esthétique et mécanique de cette montre [en soi, le principe de la rattrapante appliqué à l’aiguille GMT est un coup de génie qui méritait une inscription en « Exception mécanique »], qui a tellement l’air iconique qu’elle a de bonnes choses d’être présélectionnée en vue de la finale. Il faut compter dans les 28 700 francs suisses pour ce boîtier en acier (platine pour la lunette) de 40 mm x 10,7 mm, étanche à 60 m et mécanisé par un mouvement automatique qui garantit 48 heures de réserve de marche. C’est probablement une des montres les plus intéressantes de tout le concours 2025, mais la nullité des catégories officielles pour s’inscrire la place ici en porte-à-faux en l’empêchant de faire valoir tous ses atouts là où ses chances seraient optimisées…
PIAGET Andy Warhol Watch
Quelques mois après avoir officiellement été rebaptisée « Andy Warhol » dans le cadre d’un partenariat entre Piaget et la Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, cette montre iconique des années 1970 se pare de nouvelles interprétations pleines de couleur et d’originalité, à l'image de cadran en oeil-de-tigre magnétique.
UN COMMENTAIRE ? Tout y est : le nom de l’artiste, icône de la pop culture ; la forme du boîtier, emblématique des années 1970, d’une fausse simplicité très étudiée ; le cadran en pierre dure qui apporte à la foi couleur et naturalité ; la signature Piaget, marque iconique dans ces années-là. De quoi faire de cette montre originale et atypique une excellente candidate pour la finale : il faut compter dans les 49 000 francs suisses pour ce boîtier en or de 45 mm x 43 mm x 8 mm, étanche à 30 m et doté d’un mouvement automatique. Si la création est contemporaine, les références iconiques sont immédiatement perceptibles et séduisantes : ce retour d’Andy Warhol sur le devant de la scène horlogère a tout pour faire un prix « Iconique » en 2025 – ce ne sera jamais que le quinzième, sinon le vingtième, de Piaget depuis la création du GPHG…
SEIKO Prospex MarineMaster Professional
L’histoire de Seiko dans l’univers de la montre de plongée débute en 1965 avec la création de la toute première montre de plongée japonaise. Depuis 60 ans, la marque n’a cessé d’innover pour répondre aux exigences des plongeurs professionnels comme des aventuriers. En 1968, Seiko lance sa première montre de plongée étanche à 300 mètres dotée d’un mouvement automatique haute fréquence (10 alternances par seconde). En 1975, la marque repousse encore les limites avec une montre de plongée à 600 mètres équipée d’un boîtier monobloc en titane, d’une protection externe et d’un joint en L spécialement conçu pour la rendre totalement hermétique à l’hélium. Ces deux modèles iconiques ont redéfini les standards de la montre de plongée. Cette nouvelle création Prospex célèbre le 60e anniversaire de la première montre de plongée Seiko. Son cadran et son boîtier s’inspirent du modèle emblématique de 1968, tandis que sa construction robuste rend hommage au modèle révolutionnaire de 1975. Le cadran présente un motif embossé évoquant les Shinkai, ou « profondeurs marines », rehaussé d’un dégradé bleu qui s’intensifie vers la périphérie, capturant la beauté mystérieuse du monde sous-marin. Une couche de peinture transparente ajoute une brillance profonde et accentue la richesse visuelle du cadran. Pour garantir fiabilité et sécurité, les index sont directement intégrés dans la masse du cadran grâce à un procédé de moulage assurant leur maintien même en cas de choc. Comme son prédécesseur de 1975, la montre possède un boîtier monobloc en titane étanche à 600 mètres, adapté à la plongée en saturation et utilise un joint en L exclusif empêchant l’infiltration d’hélium — éliminant ainsi le besoin d’une valve d’échappement. Elle est animée par le Calibre 8L45, un nouveau mouvement incarnant la quintessence du savoir-faire horloger mécanique de Seiko. Il intègre le Spron, un alliage exclusif à la marque. Un ressort moteur plus fin et plus long offre une réserve de marche étendue de 72 heures, tandis qu’un nouveau système de fixation du mouvement améliore la durabilité. Ce calibre allie robustesse et précision, avec une exactitude quotidienne de +10 à –5 secondes — une véritable montre de plongée professionnelle à la fiabilité inégalée.
UN COMMENTAIRE ? Une vraie montre de plongée « professionnelle » en même temps qu’une vraie icône pour les aficionados des « plongeuses » ultimes : cet épais boîtier en titane de 45,4 mm x 16 mm d’épaisseur, étanche à 600 m et animé par un mouvement automatique prévu pour 72 heures de réserve de marche, est proposé par Seiko à 4 900 francs suisses – ce qui est méritoire. De toute évidence, c’est une icône pionnière, mais, de toute évidence, les académiciens auront du mal à présélectionner une montre exotique aussi sportive dans la catégorie « Iconique ». De plus, sans préjuger de cette présélection, elle n’aurait que très peu de chances en finale – ce qu’on ne peut que regretter, mais il manque au GPHG une catégorie « Montres de plongée » pour assurer le triomphe des icônes subaquatiques…
TAG HEUER Formula 1 Solargraph
En 1986, la TAG Heuer Formula 1 Series 1 fut la toute première montre lancée sous le nom TAG Heuer. Créée spécifiquement pour célébrer le lien entre la marque et la Formule 1, ce sport emblématique qui a réellement uni Heuer et TAG. Une montre totalement inédite, la collection Formula 1 a su capter l’air du temps avec ses modèles colorés, ludiques et accessibles. Authentiquement nourrie par l’esprit de la course, mais résolument ancrée dans un style de vie vibrant, la Series 1 était le reflet fidèle de son époque, et adorée pour cela. En 2025, we are back. Non seulement en tant que chronométreur officiel, mais avec le produit qui incarne le mieux l’origine de notre lien avec la Formule 1. L’essence de la Series 1 : audace et légèreté, désormais portée à un nouveau sommet d’exigence horlogère à travers l’ergonomie, la fiabilité et l’innovation. La nouvelle TAG Heuer Formula 1 Solargraph est conçue pour gagner — et s’imposera comme la collection incontournable des passionnés de course automobile. Au cœur de la montre, le mouvement Solargraph TH50-00 capte l’énergie de la lumière pour offrir une autonomie inégalée : 10 mois de fonctionnement après une charge complète et une durée de vie de batterie de 15 ans. Une remise en marche instantanée en 10 secondes vous assure d’être toujours prêt. L’introduction du TH-Polylight, un matériau biosourcé ultra-léger, permet des designs vibrants, résistants et infiniment colorés — transformant la lunette et le boîtier en une véritable expression d’énergie pure. L’ergonomie a été repensée pour un confort universel, avec une épaisseur de 9,9 mm et une adaptation parfaite aux poignets de 140 à 190 mm. La lunette tournante iconique a été réinventée pour offrir une sensation tactile plus fluide et plus agréable. Les indexes, aurtefois en décalque, ont été repensés en appliques pour des finitions toujours plus horlogères. La TAG Heuer Formula 1 Solargraph est bien plus qu’une montre — c’est une déclaration d’audace, d’innovation, et d’un héritage de course qui vit à chaque seconde.
UN COMMENTAIRE ? Encore une vraie icône du paysage horloger très habilement restylée en mode contemporain, avec l’atout magique du mouvement solaire en prime, plus l’argument du boîtier en matériau biosourcé pour parfaite le clin d’œil écoresponsable. Que demander de plus à une icône Swiss Made qu’un prix accessible (1 850 francs suisses) et une allure sportive qui respect l’identité de la marque (boîtier en acier de 38 mm x 9,9 mm, étanche à 100 m, avec un mouvement à quartz solaire). L’accès à la présélection semble évident, même si la compétition est sévère, mais les jurés auront beaucoup de mal à départager l’heureux élu après la finale : peut-être le triple argument prix accessible + substance iconique + souci environnemental peut-il décider les jurés à offrir à TAG Heuer ce nouveau hochet…
TUDOR Pelagos Ultra
L'iconique configuration « Snowflake » (aiguilles angulaires et index carrés), élément distinctif de la Pelagos Ultra et des montres de plongée Tudor, fait partie intégrante du catalogue de la marque depuis les années 60. Ce design est aujourd’hui reconnu dans le monde entier. Il est également indissociablement lié à Tudor et à son important héritage sous-marin. Une approche horlogère axée en premier lieu sur la fonction et la robustesse fait partie de la philosophie fondatrice de la marque, et la Pelagos Ultra incarne parfaitement cette approche. Conçue spécialement pour relever les défis de la plongée en saturation, cette montre est la Pelagos la plus technique jamais réalisée. Étanche jusqu’à 1000 mètres de profondeur, elle est équipée d’un système breveté d’ajustement de la longueur du bracelet et d’un boîtier en titane de 43 mm de diamètre. Dotée d’évolutions techniques significatives, ce modèle est également certifié Master Chronometer par METAS. Découvrez la Pelagos Ultra, prête à plonger encore plus profondément.
UN COMMENTAIRE ? Encore une « plongeuse » indéniablement iconique qui serait tout aussi à l’aise dans une catégorie « Montres de plongée » que le GPHG auraît déjà dû créer depuis plusieurs années [l’actuelle catégorie « Sport » est d’une rare stupidité par son flou et ses imprécisions totalement inadaptées au marché contemporain]. Il faut compter dans les 5 500 francs suisse pour ce boîtier musclé en titane de 43 mm x 14 5 mm d’épaisseur, étanche à 1 000 m et fort d’un mouvement automatique de très haut niveau (Master Chronometer : on ne fait pas mieux en Suisse). Il serait amusant de voir le prix « Iconique » 2025 attribué à une vraie « sportive chic », et non à une grande maison aux complications renommées et déjà largement multiprimées par le GPHG…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS