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ENCHÈRES AUTOMNE 2012 #10 : Machinat'heures méchaniciennes

Extraordinaire collection de "machines horlogères" dans le prochain catalogue Auktionen Dr Crott (Allemagne), qui fait la part belle aux pendules, aux horloges et aux montres de poche (seulement un tiers de montres-bracelets sur les 538 lots). Un régal pour les amateurs d'objets du temps décalés, qui savent rester à des prix accessibles...    ▶▶▶ Les amateurs savent qu'on peut trouver le pire comme le meilleur dans les catalogues Auktionen Dr Crott du sympathique, mais parfois brouillon, Stefan Muser. Le pire …


Extraordinaire collection de "machines horlogères" dans le prochain catalogue Auktionen Dr Crott (Allemagne), qui fait la part belle aux pendules, aux horloges et aux montres de poche (seulement un tiers de montres-bracelets sur les 538 lots). Un régal pour les amateurs d'objets du temps décalés, qui savent rester à des prix accessibles...

 
 
▶▶▶ Les amateurs savent qu'on peut trouver le pire comme le meilleur dans les catalogues Auktionen Dr Crott du sympathique, mais parfois brouillon, Stefan Muser. Le pire quand certaines montres s'avèrent outrageusement bidouillées, qu'on parle de faux manifestes [on ne va pas revenir sur les séries de Breitling trafiquées] ou d'interpolations entre éléments historiques détonnants [des émaux de la fin du XIXe siècle sur des montres de la fin du XVIIIe siècle, voire même des émaillages contemporains sur des montres du XIXe siècle]. C'est peut-être un accès de prudence qui a conduit Stefan Muser à proposer beaucoup moins de montres-bracelets (un petit tiers, voire moins) dans son catalogue n° 86 (10 novembre prochain, à Francfort, Allemagne). Ce qui lui permet d'aligner une offre pléthorique en montres de poche, en montres émaillées, en pendules et en objets du temps inclassables, comme une série de "machines" à vocation horlogère comme on n'en n'avait pas vu depuis dix ou vingt ans sous le marteau...
 
▶▶▶ On peut voir dans une telle série la confirmation de la douce folie intrinsèque des horlogers de tous les temps, mais aussi une belle illustration de cette liberté créative qui fait parfois défaut à une horlogerie contemporaine très (trop ?) normée, alors que l'essence du luxe reste la volonté de réenchanter le quotidien par l'excitation des désirs et la libération des émotions. Les amateurs ne s'étonneront pas des analogies qu'on peut trouver entre les "machines" des lots 331 à 336 et les "machines" que Maximilian Busser nous propose à sa MAD Gallery de Genève : même inspiration et même volonté de décaler la réalité sans cesser d'exprimer une certaine idée du temps : franchement, le lot n° 331 ("pendule industrielle" datée de 1890, estimation 3 000-5 000 euros : en haut de page et ci-dessous) aurait toute sa place à la MAD Gallery [M.A.D. = Mechanical Art Devices] parmi les créations de Böhm-Stirling et dans toute collection d'amateurs de montres mécaniques. Une seul exemple pour illustrer ce propos : Business Montres du 8 septembre...
 
 
 
▶▶▶ Non moins extraordinaire, cette "horloge à billes" (un travail français de 1890), qui nous rappelle que certains "créations" japonaises contemporaines de ce type ne sont jamais que des re-créations : ce lot n° 334 (ci-dessous en en haut) était à la mode à la fin des années 1990 et on en présentait à la fameuse exposition universelle de 1900, à Paris. Cet objet du temps – pas tout-à-fait une pendule, ni une horloge – tire son énergie de la dynamique des billes charriées par sa grande roue. C'est amusant, spectaculaire (60 cm de haut) et très accessible à l'estimation de 4 500-7 000 euros : à peine le prix d'une montre "industrielle" contemporaine..
 
 
 
▶▶▶ Dans le même esprit sphéromobile, le lot n° 333 (estimation 4 000-6 000 euros) est une pièce française réalisée en 1894 pour le consulat britannique de Tunis. Haute de 53 cm, cette "horloges à billes" fonctionne sur le même principe technique que la précédente, avec un système complexe d'engrenages et de rouages animés par les boules de métal lourd. 
 
 
 
▶▶▶ On peut remonter le temps avec une autre proposition d'horloge à billes, datée cette fois de 1820 (brevet déposé en 1808) : estimé 3 000-5 000 euros, ce lot n° 335 (ci-dessous) est lui aussi un grand moment d'émotion machinique, avec son triple affichage (heures, minutes, secondes) et sa "table" basculante pour entraîner le mouvement...
 
 
 
▶▶▶ Dans la série des "pendules industrielles" de ce catalogue, on pourra s'intéresser de plus près au lot n° 336 (ci-dessous), avec sa lanterne tournante multi-affichages (estimation : 3 000-5 000 euros), également datée de 1890, ou au lot n° 332 (daté de 1880 : ci-dessous), dont les automates s'animent au passage et à la sonnerie des quarts et des heures – les amateurs d'objets de marine et d'objets du temps seront doublement comblés...
 
 
 
 
▶▶▶ Enfin, pour conclure, on tentera un retour vers le passé encore plus audacieux avec le lot n° 327, qui assure la transition entre les pendules traditionnelles et les "machines du temps" ultérieures : datée de 1835, cette pendule régulateur de Cosntantin Louis Detouche (horloger parisien) est déjà tentée par le... steampunk comme pourrait le laisser entendre son accumulation de notations techniques pas forcément fonctionnelles, mais très esthétisantes (estimation 35 000-45 000 euros : ci-dessous). Ce régulateur  sonne les heures et les quarts, avec 17 jours de réserve de marche : c'est de la haute horlogerie spectaculaire, d'où son prix, mais on joue là dans la qualité musée...
 
 
 
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