ENCHÈRES AUTOMNE 2012 #12 : Le meilleur du catalogue Auktionen Dr Crott
Le 08 / 11 / 2012 à 06:21 Par Le sniper de Business Montres - 2690 mots
Après le premier combat londonien (vente George Daniels), la bataille pour les enchères de cet automne s'engage pleinement ce samedi à Francfort, avec les 532 lots du catalogue de Stefan Muser (Auktionen Dr Crott).
Une offre recadrée, qui valorise tous les objets du temps au détriment des montres-bracelets...
◀▶ 86e SESSION D'ENCHÈRES, 10 NOVEMBRE, 532 LOTS (AUKTIONEN Dr CROTT) Un désordre sympathique favorable aux bonnes surprises...□□□ Les catalogues de Stefan Muser sont …
Après le premier combat londonien (vente George Daniels), la bataille pour les enchères de cet automne s'engage pleinement ce samedi à Francfort, avec les 532 lots du catalogue de Stefan Muser (Auktionen Dr Crott).
Une offre recadrée, qui valorise tous les objets du temps au détriment des montres-bracelets...
◀▶ 86e SESSION D'ENCHÈRES, 10 NOVEMBRE, 532 LOTS (AUKTIONEN Dr CROTT) Un désordre sympathique favorable aux bonnes surprises...□□□ Les catalogues de Stefan Muser sont toujours très originaux, à la fois par leur désordre [on y trouve de tout, pour le meilleur et pour le pire, dans un certain désordre], par la profondeur de la séquence historique ainsi balayée [des objets du temps du XVIe siècle à nos jours, avec beaucoup de pièces très anciennes] et par le débat que suscitent bon nombre de ces objets, souvent très restaurés, pas toujours authentiques, mais empilés dans les pages d'un catalogue qui oscille en permanence entre le marché aux Puces [ce qui garantit d'authentiques trouvailles] et la respectabilité des grandes maisons anglo-saxonnes. Bref, une offre un peu foutraque, mais finalement sympathique... □□□ Pour cet automne, le 86e catalogue de la maison Auktionen Dr Crott s'est ouvertement méfié des montres-bracelets, qui ne représentent plus qu'un tiers des numéros. Il est vrai que, lors des ventes précédentes, une sévère bronca s'est élevée contre l'abus des montres franchement bidouillées ou authentiquement remontées à partir d'éléments disparates, qui étaient mises en vente sans la moindre précaution de catalogue. On a le droit de vendre des montres douteuses, mais pas d'en garantir l'intégrité historique. Du coup, l'offre a été élargie à un renfort de montres de poche [comme toujours, pour le meilleur comme pour le pire], de pendules, d'horloges et d'objets émaillés [qui entrent en force dans le catalogue], dans un clin d'oeil appuyé aux collectionneurs chinois – ni plus ni moins "pigeonnés" à Francfort qu'à Londres ou même qu'ils ne pourraient l'être à Genève... □□□ Dans ce fatras souvent passionnant à découvrir, qui reste une excellente leçon d'horlogerie en liberté en même temps qu'un voyage dans le temps, quelques "trésors" qu'il ne faudrait pas manquer, soit pour leur intérêt historique, soit pour leur entrée dans ces curiosa horlogers dont les catalogues Auktionen Dr Crott sont rarement chiches. Cette découverte par sérendipitéest facilement par l'absence de "séquences" logiques dans la mise en scène, quoique ces catalogues aient l'habitude de s'ouvrir par des pages d'horlogerie militaire toujours passionnantes... ❤❤❤ Lot n° 1 : une montre d'aviateur A. Lange & Söhne de 1938, d'une série de 10 pièces (cal. 45) qui ont précédé les célèbres montres de pilotes de la Seconde Guerre mondiale (estimation : 6 000-15 000 euros, ce qui est défensif : ci-dessus)... ❤❤❤ Lot n° 5 : une Mark IX IWC de 1937 (livraison à l'aviation tchèque), rescapée des 430 montres de cette première série des Mark IX [dont il doit bien exister dix fois plus de montres sur le marché !] et estimée 15 000-20 000 euros... ❤❤❤ Lot n° 16 : une Panerai (Rolex) de 1944 (réf. 3646 livrée à la Kriegsmarine allemande, estimée 55 000-70 000 euros), avec toute sa légende, son carnet militaire et les objets du culte indispensable. Le numéro suivant, lot n° 17, est une Panerai (Rolex) de la même référence, mais en moins bon état, donc "dans son jus" (estimation : 50 000-60 000 euros)... ❤❤❤ On trouve ensuite quelques belles séries de chronomètres de marine allemands, suisses (superbe Ulysse Nardin du lot n° 61), anglais et même français (Breguet, Viel-Robin, Simon Vissière), objets du temps toujours aussi séduisants dans leur coffret en acajou, avant d'entamer une longue séquence de 38 montres Rolex, dont un intéressante réf. 3009 (lot n° 75 de 1939, estimé 17 000-20 000 euros quoique de petite taille – 31 mm : en haut de page), une rare Submariner "James Bond" à grosse couronne et cadran Explorer (lot n° 79, réf. 6538 de 1956, estimée 30 000-50 000 euros : ci-contre).. ❤❤❤ Lot n° 95-100 : les pages people du catalogue, avec une série de six chronographes Rolex de la collection personnelle de Karl-Heinz Rummenigge, le président du Bayern Munich. Des références classiques de Rolex vintage, avec une seule Daytona et beaucoup d'Anti-Magnétique pré-Daytona, rien à moins de 30 000 euros, mais ça peut monter à 80 000 euros selon les références et l'état... ❤❤❤ C'est le moment de passer aux montres de poche et aux objets du temps, émaillés ou non, plus ou moins horlogers, dont deux belles Bovet à Fleurier "chinoises" émaillées, l'une de 1840 (lot n° 128, estimé 55 000-70 000 euros, ci-dessous), l'autre de 1820 (lot n° 133, estimée 45 000-55 000 euros quoique son décor émaillé soit plus original que celui de la montre précédente), toutes les deux avec des mouvement richement décorés. ❤❤❤ Une des plus belles montres de poche émaillées de la session vous attend au lot n° 137 (une remarquable William Ilbery de 1820, à décor lacustre attribué au Genevois JeanLouis Richter, estimée 90 000-110 000 euros). Une autre Ilbery avec un extraordinaire décor d'agathes devrait être très disputée (lot n° 146, estimé 70 000-100 000 euros : ci-dessous). Ne pas manquer le remarquable décor émaillé anglais (anonyme) du lot n° 141 (en bas de page), une montre "chinoise" ovale (lot n° 143, estimé 40 000-60 000 euros). Fin de la série au n° 150... ❤❤❤ Il est alors temps de passer à une série d'peu plus de 50 pendules de table, de bureau ou de voyage de tous les styles (certaines sont superbes) pour se retrouver, vers le lot° 211, face à une nouvelle séquence de boîtes et de tabatières émaillées (certaines d'excellente facture, notamment les Jean-Georges Rémond, témoins du génie des émailleurs genevois), qui se termine par le presse-papiers de la reine Marie-Amélie de Naples, au décor stupéfiant (lot n° 233, estimé 80 000-120 000 euros). ❤❤❤ Le voyage dans le temps se poursuit à partir du lot n° 234 (une horloge de table Renaissance, datée de 1550 – ce qui n'est déjà plus tout-à fait-la Renaissance !), avec des pièces d'horlogerie du XVIe et du XVIIe siècle, dont on ne peut remarquer qu'elles restent sous-cotées [par rapport aux montres contemporaines] alors qu'elles sont généralement des pièces quasi-uniques d'un grand intérêt historique (ci-dessous : le lot n° 256, daté de 1650 et estimé 20 000-30 000 euros)... ❤❤❤ On en arrive logiquement aux Patek Philippe, dès le lot n° 266 et jusqu'au lot n° 301, avec les habituels chevaux de retour des enchères, en montres de poignet comme en montres de poche, sans beaucoup de raretés, à l'exception d'une montre "impériale" (Second empire) de François Czapek (lot n° 298) et d'une étonnante montre de poche émaillée (décor en "dahlia") de 1992 (lot n° 299). La complication la plus intéressante est une montre de poche de 1894 (chronographe répétition minutes à calendrier perpétuel et phases de lune : lot n° 301, ci-dessous, estimé 155 000-180 000 euros)... ❤❤❤ Le catalogue rend ensuite les honneurs à l'horlogerie de poche allemande (A. Lange & Söhne et les autres), avant un retour à la belle pendulerie du XIXe siècle, dont un étonnant régulateur de table Constantin Louis Detouche (lot n° 327, estimé 35 000-45 000 euros, ci-dessous), une Ferdinand Berthoud de 195 (lot n° 330) et toutes ces curieuses "machines méchaniciennes" déjà signalées par Business Montres le 23 octobre dernier. ❤❤❤ Quelques montres de poche et quelques pendules plus tard, dans un grand mélange de marques, de styles et de prix (nombreuses pépites, pas toujours valorisées dans le catalogue, comme le rarissime tourbillon Benson du lot n° 374 ou le tourbillon Albert Pellaton-Favre du lot n° 376, on en revient aux montres-bracelets (modèles récents et sans surprises), avant de clore le catalogue sur un retour des montres de poche au meilleur niveau de qualité, comme cette très intéressante Tompion de 1690 (lot n° 439, estimé 22 000-30 000 euros), cette introuvable Le Chevallier au Havre-De Belle Paris (heures décimales et heures classiques : lot n° 469 de 1794, estimé 8 500-11 000 euros – on sait que très peu de ces montres à double marquage ont survécu) ou encore cette inhabituelle Robert Hohlschitter holroger italien de la fin du XIXe siècle), avec ses heures sautantes numériques et ses minutes rétrograde (une ancienne d'Urwerk : lot n° 476, estimé 6 000-8 000 euros). Ne pas négliger la Du Bois & Fils de 1828, avec sa double roue d'échappement à pirouette (incroyable spiral), son cadran régulateur à seconde centrale et son faux pendule (lot n° 484, estimé 28 000-35 000 euros) : une montre introuvable d'un immense intérêt technique (échappement inventé par Debaufré)... D'AUTRES SÉQUENCES"ENCHÈRES AUTOMNE 2012"(à suivre également dans nos pages d'actualité quotidiennes)...