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HISTOIRE : Un résumé de l'affaire Louis Moinet et de son chronographe pionnier

Pour ceux qui auraient manqué un épisode, mais qui voudraient tout de même comprendre ce qui se passe autour de cette affaire Louis Moinet (redécouverte du premier chronographe historiquement attesté), un résumé rapide et quelques pistes de réflexion pour les années à venir...  ▶ COMPTEUR DE TIERCES Et Louis Moinet inventa un chronographe pionnier... 


Pour ceux qui auraient manqué un épisode, mais qui voudraient tout de même comprendre ce qui se passe autour de cette affaire Louis Moinet (redécouverte du premier chronographe historiquement attesté), un résumé rapide et quelques pistes de réflexion pour les années à venir...

 
▶ COMPTEUR DE TIERCES 
Et Louis Moinet inventa
un chronographe pionnier...
 
 
❏❏❏❏ Voici ce qu'on savait, ce qu'on sait et ce qui reste à savoir de ce compteur de tierces qui chamboule l'histoire du chronographe telle que nous la racontaient les compilateurs plus ou moins appointés par les marques. Un résumé en dix points, qu'on ne considèrera que comme provisoires, non exhaustifs et révisables à souhait : loin d'être figée, l'histoire s'écrit et se réécrit en permanence, sur la base des nouveaux documents et des nouvelles découvertes que les lois du hasard et les nécessités de l'intelligence peuvent nous donner l'occasion de travailler...
 
❏❏❏❏ LOUIS MOINET
On ne va pas réécrire ici sa biographie (1768-1853), excellement résumée dans sa notice Wikipedia, qui reprend un portrait de lui âgé (ci-dessus) : on y découvre un personnage à l'allure humble, comme timide et effacé – ce qui était le cas. Fort du respect de ses pairs et de ses contemporains, qui le voyaient en successeur du grand Breguet, il ne s'est jamais mis en avant et la postérité l'a oublié. Il a été desservi par les querelles que lui a cherché Antoine-Louis Breguet, le fils d'Abraham Louis, qui n'admettait pas que l'ancien secrétaire de son père soit plus célèbre que le fils d'un grand génie horloger. De là les légendes sur Louis Moinet "pilleur" de Breguet, que le fils de Breguet accusait d'avoir détourné l'héritage horloger de son père. Est-ce vraiment un hasard si Breguet avait fait de lui son secrétaire, reconnaissant ainsi son immense talent ? Disons que les historiens ont été très injustes pour un horloger français porté au pinacle de son vivant (ses horloges se vendaient aux plus grandes personnalités de son temp), mais desservi par les mauvaises procédés des héritiers Breguet et parle fait qu'il n'était pas Suisse, au moment où tout le storytelling de l'horlogerie suisse au XXe siècle visait à valoriser les valeurs purement helvétiques de l'horlogerie. De compilation en compilation, on a fini par oublier Louis Moinet, en dépit de ses apports décisifs à la mécanique horlogère (il suffit de relire son Traité, qui est disponible en ligne et en version numérisée.
 
 
 
❏❏❏❏ LE COMPTEUR DE TIERCES
La date de mise au point du compteur de Louis Moinet est resserrée autour de 1815-1816. On ne connaît que celui qui vient d'être présenté et Louis Moinet avoue implicitement qu'il s'agit plus ou moins d'une pièce unique, qu'il mettait d'ailleurs à la disposition de qui voulait s'en servir (passage de son Traité ci-dessus). Il est néanmoins à peu près certain que ce compteur de tierces n'est pas né ex nihilo, surtout pour une pièce aussi parfaitement aboutie, et qu'il a dû être précédé par quelques prototypes, dont on connaît plus ou moins un exemplaire non fonctionnant dans une collection américaine. On sait que Louis Moinet s'est fait aider, pour le mettre au point, par un ouvrier "prêté" par Abraham Louis Breguet, qui était à l'époque passionné de chronographie et qui travaillait sur des projets parallèles avec son élève londonien Frederick Louis Fatton. Selon les indications fournies par le Traité, Louis Moinet n'a pas vendu cette pièce de son vivant. Elle est entrée, à peu près à l'époque de sa mort, dans les collections de la famille princière de Luxembourg (« dynastie de Nassau-Weilbourg » ou « Maison de Nassau »), en compagnie d'un certain nombre de montres Breguet de la première moitié du XIXe siècle.
 
 
 
❏❏❏❏ L'USAGE D'UN COMPTEUR DE TIERCES
On parle bien d'un compteur, et non d'une montre : le compteur de tierces de Louis Moinet ne donne pas l'heure. Son mouvement est entièrement dédié à la mesure des temps courts – nécessaires pour des expériences de physique ou pour des observations astronomiques. C'est pour ces calculs d'observatoire que son compteur de temps – expression correcte pour un chronographe sans montre – avait été conçu avec une réserve de marche d'une trentaine d'heures, avec une clavette pour le maintenir enclenché pendant cette durée et un compteur 24 heures pour des observations qui dépassent le temps court : là où les premiers chronographes se contentaient de moins d'une minute (systèmes d'aiguille des secondes débrayable attestés au XVIIIe siècle) ou de quelques minutes (système de Rieussec sans totalisateur), Louis Moinet invente la chronographie au long cours en même temps que l'instrument scientifique le plus élaboré et le plus avant-gardiste jamais fabriqué par les Européens depuis l'Antiquité [disons depuis la machine d'Anticythère]...
 
 
 
❏❏❏❏ MINUTES, SECONDES ET TIERCES
Pourquoi compteur de tierces ? Si le mot tierce a vieilli et n'est plus guère usité en français contemporain, il n'en reste pas moins totalement compréhensible [voir la définition officielle dans le TLF]. Depuis le XVe siècle, l'horlogerie change de référent tous les siècles pour son niveau de précision : au XVIe siècle, on invente la minute (de minus, le plus petit) pour désigner la plus petite subdivision de l'heure (en base soixante). N'oublions que les objets du temps n'avaient qu'une aiguille, celle des heures, d'où la perpexlité des auditeurs de Calvin, qui les pressait de consacrer chaque minute de leur vie à Dieu : comment faire puisqu'on ne disposait pas d'instruments capables de mesurer la minute ? L'horlogerie suisse est donc née d'un sermon ! Au XVIIe siècle, on est passé à la seconde, qui était la deuxième subdivision par soixante de la minute. Logiquement, pour accompagner les progrès scientifiques du XVIIIe siècle, il fallait descendre sous la seconde : la tierce sera la troisième division, celle de la seconde, toujours en base soixante. Le compteur de tierces est donc calé sur le soixantième de seconde. La notion de tierce disparaîtra lors de l'adoption du système décimal et avec la révolution industrielle, au XIXe siècle, quand il s'avèrera plus logique de décompter les temps infiniments petites en dixièmes, en centièmes et en millièmes de seconde, plus faciles à additionner [on verra d'ailleurs des chronographes calés sur ce système infra-décimal, et non plus sur la base 12 et la base 60 traditionnelles dans l'horlogerie]...
 
 
 
❏❏❏❏ LA RÉDÉCOUVERTE DU COMPTEUR DE TIERCES
Les objets du temps des princes souverains du Luxembourg sont restées conservées dans un coffre-fort, à Londres, pendant un siècle et demi, et ces montres n'étaient connues que d'une poignée d'initiés. Le compteur de tierces a finalement été mis en vente par Christie's le 20 mai 2012, avec une notice rédigée par Arnaud Tellier : ce lot n° 236 était estimé 3 000-5 000 CHF, Christie's ayant du mal à croire à l'importance historique fondamentale de l'objet. Il a été adjugé pour 50 000 CHF (soit 67 500 CHF avec les frais) à Jean-Marie Schaller (créateur de la marque Louis Moinet), le sous-enchérisseur étant le musée Patek Philippe, dont Arnaud Tellier – qui avait compris tout l'intérêt de la pièce – était encore l'acheteur : la scène a été racontée par Business Montres dès le lendemain 21 mai, mais les lecteurs étaient prévenus que l'estimation Christie's n'était pas au niveau de l'intérêt réel de la pièce. Les deux montres Breguet exceptionnelles dispersées au cours de cette vente ont éclipsé ce compteur de tierces, pourtant clairement référencé comme un chronographe au soixantième de seconde, mais prudemment daté de 1820-1830 par Arnaud Tellier, qui n'a mentionné que la "très haute fréquence", sans oser reprendre l'indication des 216 000 alternances/heure tellement il avait lui-même du mal à y croire. De toute façon, après un siècle et demi de repos dans un coffre-fort, les rouages étaient gommés (huiles figées) et la montre non fonctionnante, ce qui rendait toute vérification inutile...
 
 
 
❏❏❏❏ LE PATRIMOINE LOUIS MOINET
Depuis qu'il a racheté et recréé la marque Louis Moinet, Jean-Marie Schaller n'a eu de cesse de rassembler objets et connaissances sur cet horloger qu'il estimait injustement méconnu. Si les collections contemporaines de la marque Louis Moinet accordent une telle importance à l'astronomie, en incluant des parcelles de météorites rarissimes, c'est à cause de la passion de l'horloger Louis Moinet pour l'astronomie. En quelques années, Jean-Marie Schaller a reconstitué un ensemble non négligeable de montres de poche et de pendules, même si les plus spectaculaires sont exposées dans des lieux comme la Maison-Blanche à Washington ou le musée du Louvre. Il connaissait l'existence de ce "compteur de tierces" pour en avoir lu les mentions qui en sont faites dans le Traité d'horlogerie, mais ses recherches pour en retrouver la trace s'étaient révélées vaines. Passion ou marketing, cet engouement pour Louis Moinet ? On peut se poser la question : à l'origine, il ne s'agissait sans doute que se donner une légitimité historique dans la longue durée, en prenant le raccourci d'un nom plus ou ou connu des initiés. Avant Louis Moinet, Jean-Marie Schaller avait lancé la marque Perrelet dans le même esprit. Aujourd'hui, la croisade pour Louis Moinet dépasse infiniment ce cadre étroitement marketing pour atteindre au combat d'une vie pour la réhabilitation d'un géant de l'horloger injustement négligé. La redécouverte du compteur de tierces arrive à point pour bousculer toutes nos certitudes, non seulement sur Louis Moinet, mais aussi sur ceux de ses contemporains encensés à sa place. Par une piété quasiment filiale, Jean-Marie Schaller a commandé à un peintre le portrait de Louis Moinet jeune (ci-dessous), sur la base du portrait en haut de la page...
 
 
 
❏❏❏❏ LA RÉVOLUTION DU CHRONOGRAPHE PIONNIER
On se demandera longtemps comment une pièce aussi décisive, largement documentée dès le XIXe siècle, a pu échapper au radar des historiens récents de la chronographie, qui n'ont visiblement même pas feuilleté le Traité d'horlogerie de Louis Moinet (pourtant numérisé, et donc doté d'un moteur de recherches). Même sans ce Traité d'horlogerie, ne serait-ce que parce qu'il a rédigé les mémoires d'Abraham Louis Breguet et parce qu'il a construit et signé d'exceptionnelles horloges, Louis Moinet méritait mieux que l'absence de son nom dans des ouvrages comme La Conquête du temps de Dominique Fléchon ! Rappelons quelques innovations fondamentales de ce compteur de tierces (reprise d'un article Business Montres du 22 mars), qui aurait dû valoir à son auteur la notoriété d'un Breguet ou d'un Berthoud, qui était ses amis :
▶▶ Cet objet du temps (chronographe) est capable de décompter les temps courts pendant trente heures : Louis Moinet a six ans d'avance sur le premier chronographe encreur de Nicolas Rieussec, beaucoup plus rustique et beaucoup moins "horloger"...
▶▶ Sa précision se joue au 1/60e de seconde : Louis Moinet a ici quatre à cinq décennies d'avance sur ses contemporains, qui ne travaillaient encore que sur le cinquième de seconde...
▶▶ Le retour à zéro par poussoir est instantané : Louis Moinet a presque un demi-siècle sur la date de 1862 admise par les historiens (certains parlent de 1844) pour la mise au point d'un tel dispositif par Adolphe Nicole. On attend avec impatience une étude technique pour comprendre quelle est l'ingéniosité de ce mécanisme de retour à zéro : comme l’aiguille des tierces semble directement fixée sur la roue d’échappement, on voit sur la planche du mouvement démonté que la remise à zéro semble se faire à partir du spiral et du foliot, mais rien n'est sûr...
▶▶ La fréquence de 216 000 alternances/heure, soit 30 Hz, est hallucinante pour une montre de 1816 : Louis Moinet a un siècle d'avance sur le premier Mikrograph de Heuer et sur les pionniers de la très haute fréquences du XXe siècle...
▶▶ L'affichage des heures, des minutes et des secondes est clairement séparé sur le cadran : on est dans une logique d'efficacité instrumentale. Louis Moinet invente l'esthétique du chronographe trois-compteurs un gros siècle avant sa popularisation au poignet...
▶▶ Une indication de la réserve de marche intuitive apparaît au dos de la montre : Louis Moinet invente sans le savoir (ni le vouloir) les affichages déportés de la réserve de marche. 
▶▶ Ce compteur de tierces n'est pas forcément un hapax au sens étymologique du terme (objet singulier, sans précédent, ni suivant) : Louis Moinet a produit, avec ce compteur de tierces, l'instrument scientifique le plus élaboré jamais réalisé jusqu'à son époque – encore qu'on puisse s'interroger sur l'aspect unique d'un objet aussi abouti, qui a logiquement dû être précédé de quelques prototypes (il faut sans doute s'attendre à de nouvelles révélations de ce côté-là)...
 
 
 
❏❏❏❏ LA RÉVISION DE L'HISTOIRE DU CHRONOGRAPHE
Après la séquence Perrelet, qui voit l'histoire officielle persister à nier les documents irréfutables issus des recherches de Joseph Flores, la séquence Louis Moinet confirme à quel point on ne fait jamais de la bonne histoire quand on est le mercenaire d'une marque – et encore moins quand on fait le négoce de ce qu'on expertise et des textes qu'on produit ! Montblanc s'est laissé piéger avec Nicolas Rieussec de la même manière [et quasiment avec les mêmes historiens] que la marque Perrelet avec l'horloger éponyme. En faisant du modeste horloger français Nicolas Matthieu Rieussec (1781-1866, qui était un contemporain de Louis Moinet, le seul "inventeur du chronographe", la marque Montblanc s'enfermait dans un impossible déni de réalité. D'une part, les brevets déposés par Fatton, l'élève de Breguet, étaient antérieurs à ceux de Rieussec et même à sa présentation du premier "chronographe encreur" de 1821 (un dispositif singulièrement précis par rapport au compteur de tierces de Louis Moinet). On sait à présent que le mot même de chronographe n'a pas été "inventé" par Nicolas Rieussec [voir l'étude d'Arnaud Tellier sur La Genèse du chronographe], mais repris par lui d'une appellation précédente adoptée par L'Académie royale des sciences de Paris sur recommandation d'Antoine Louis Breguet ! Cette passion pour la chronographie était dans l'air du temps, même si on lui préférait parfois le mot de chronométrographie ou de chronométroscopie (attesté chez Breguet comme chez Sarton). Cet épisode Louis Moinet va encore procurer aux historiens anglo-saxons l'occasion de se moquer de la légèreté des auteurs francophones (Business Montres du 12 décembre 2012) : il serait dommage de leur laisser réécrire à notre place cette histoire de la chronographie qui fait honneur aux horlogers français (voir ci-dessous)...
 
 
 
❏❏❏❏ LE DANGER DES MARQUES QUI ÉCRIVENT L'HISTOIRE
Alfred Chapuis avait été mandaté par Hans Wilsdorf (Rolex) pour écrire et enraciner en Suisse l'histoire du mouvement automatique : Rolex y avait un intérêt commercial direct pour "protéger" et légitimiter son concept de rotor central. Et Alfred Chapuis – historien qu'il serait temps de critiquer pour le dépasser – avait "inventé" Abraham Louis Perrelet comme "inventeur" du mouvement automatique, avant de se rétracter mollement à propos de Sarton (rétractation oubliée par ses épigones). La marque Perrelet a perdu ses illusions sur ses prétentions historiques. Montblanc devrait renoncer aux siennes : l'erreur serait de vouloir tout miser sur un brevet qui n'est pas le premier et sur un mot ("chronographe") qui ne doit rien à Rieussec : en tentant de bétonner son territoire et en misant tout sur Rieussec, Montblanc s'expose à une délégitimation rapide de ses prétentions, et donc à une disqualification inévitable de son discours.! La parole de Breguet dans ce domaine a été beaucoup plus habile, la marque pouvant presque désormais se flatter qu'un Louis Moinet ait été le secrétaire de Breguet et que ce compteur de tierces ait été développé avec l'aide d'un horloger affecté à Louis Moinet par Abraham Louis Breguet – qui devient ainsi un renifleur de talents et un pionnier tutélaire. On pourrait encore citer Cartier, dont le storytelling sur la "première montre-bracelet" inventée par Cartier et réalisée pour Alberto Santos-Dumont est devenu intenable, sinon ridicule : on portait des montres-bracelets bien avant Santos-Dumont, qui n'en avait pas besoin et qui n'était d'ailleurs pas le premier aviateur à porter une montre [celle des frères Wright, pionniers de l'aviation, est au musée Vacheron Constantin : Business Montres du 3 novembre 2012]. On remarquera que ni Sarton, ni Moinet ne sont suisses, mais que Chapuis, le saint patron des compilateurs l'était : cela serait-il une explication ? En tout cas, pour l'histoire de la chronographie, les amateurs éclairés et exigeants peuvent se reporter à la seule source un peu sûre et sans compilation servile, un peu daté aujourd'hui mais très sûr : La Genèse du chronographe, d'Arnaud Tellier (bulletin n° 51 de la Société suisse de chronométrie, avril 2006 : ci-dessus).
 
 
 
❏❏❏❏ LE PROCHAIN INVENTEUR DU CHRONOGRAPHE
L'histoire des montres est trop malicieuse pour se contenter d'un seul inventeur. La vraie histoire de la chronographie ne faisait que commencer. Demandons-nous maintenant s'il n'y a pas quelques prédécesseurs au génie de Louis Moinet. Dans son Traité d'horlogerie (disponible en ligne dans une version numérisée, avec un moteur de recherches bien pratique), Louis Moinet évoque l'invention par l'horloger John Arnold, au XVIIIe siècle, de ce qui aurait pu devenir le premier compteur de tierces (disons compteur de ixièmes de seconde pour faire moderne). Invention qui ne semble pas avoir dépassé le stade du pré-prototype (passage ci-dessus). Dès 1750, l'histoire horlogère multiplie les tentatives pour pouvoir arrêter l'aiguille des secondes sans arrêter le mouvement (Pouzait, Graham) ou pour pouvoir descendre au-dessous de la seconde de précision. On s'était rendu compte, lors de l'exposition au Musée international d'horlogerie de La Chaux-de-Fonds (initiative financée par Montblanc pour légitimer son OPA sur Rieussec : Business Montres du 8 avril 2011) que cette histoire était beaucoup plus complexe, foisonnante et buissonnante qu'on ne l'imaginait de façon un peu simpliste. Que penser, par exemple, de cette description de cette montre d'observation présentée par Hubert Sarton en 1778 [cette pièce n'a pas été retrouvée, mais le texte ci-dessous est authentifié pour la date de 1788, soit trente ans avant Louis Moinet] ? Trouvée dans la Bibliothèque Ulysse Capitaine (fonds patrimoniaux à Liège), c'est très exactement la description d'un chronographe moderne, qui peut arrêter les secondes sans interrompre la marche de la montre : on remarquera qu'on évoque là une observation astronomique, mais aussi une... course de chevaux – ce qui serait un incroyable clin d'oeil à Rieussec, qui avait imaginé son chronographe encreur pour des compétitions équestres...
 
 
 
 
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