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JEUDI : Pourquoi il ne faut pas prendre à la légère la vidéo accablante sur les alligators « torturés » par Hermès pour faire des bracelets de montres...

Hermès dans le radar des activistes pro-animaux de la PETA américaine ? C'est tout le problème de l'arraisonnement des grandes marques de luxe par les lobbies sociétaux. Le problème, c'est que l'horlogerie se trouve méchamment impliquée – une fois de plus au mauvais endroit et au mauvais moment... ▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, 


Hermès dans le radar des activistes pro-animaux de la PETA américaine ? C'est tout le problème de l'arraisonnement des grandes marques de luxe par les lobbies sociétaux. Le problème, c'est que l'horlogerie se trouve méchamment impliquée – une fois de plus au mauvais endroit et au mauvais moment...

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EN RÉSUMÉ
(le tout développé après le résumé ci-dessous)
Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures...
 
❏❏❏❏ TROP CHIC, LA BOUCHERIE HERMÈS... 
❏❏❏❏ TROP CHOC, CETTE PEAU DE JANE (BIRKIN)...
❏❏❏❏ TROP PEU ÉTHIQUE, CE SOURCING MAROQUINIER... 
❏❏❏❏ TROP IMPORTANT, LE COUP DE LA PÉTITION... 
❏❏❏❏ TROP GÉNÉREUX, CE MAX... 
❏❏❏❏ TROP DÉLAISSÉ, CE SECOND MARCHÉ... 
❏❏❏❏ TROP FORT, LE COUP DE MARTEAU MONÉGASQUE... 
❏❏❏❏ MICHEL PASSE À CÔTÉ DU DRAME... 
❏❏❏❏ WW 
❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏
 
▶ LES 7 x 7 DU JEUDI
Ces images sont non seulement répugnantes,
mais aussi révoltantes pour l'idée qu'on se fait
des responsabilités d'une marque de luxe...
 
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◉◉ QUI VEUT FAIRE LA PEAU D'HERMÈS (1) ? À la place d'Hermès, on adopterait au plus vite une communication de crise plus adaptée que le silence et l'habituel « Circulez, il n'y a rien à voir ». Pour l'instant, la maison de luxe reste d'un mutisme total face au film qui commence à circuler sur la toile (voir ci-dessus) et qui permet de découvrir l'envers du décor dans les fermes où Hermès alimente ses tanneries de peaux exotiques. Les activistes de la PETA américaine [People for the Ethical Treatment of Animals : un groupe de pression fondé en 1980 et devenu la plus importante organisation mondiale pour défendre les « droits des animaux »] ne lâcheront pas le morceau de sitôt : qu'on se souvienne ici de leurs campagnes contre la fourrure, qui avaient fini par... démoder les fourrures animales ! Un bon exemple de l'amorce de mobilisation internationale : l'article du Daily Mirror (Royaume-Uni), qui met en cause les stars qui portent des sacs Hermès en alligator. Des stars qui sont, elles aussi, le maillon faible. Ces lobbies internationaux – deux millions d'adhérents pour cette ONG – ont une capacité de nuisance considérable et leurs tacticiens ont parfaitement compris que les grandes marques sont plus fragiles que les gouvernements. Surtout les marques de luxe, dont le capital immatériel repose sur des valeurs, une éthique et un code de comportement qui doit rester inquestionnable. C'est la rançon de la globalisation et de la surexposition des maisons de luxe : elles deviennent brutalement questionnables sur leurs pratiques quotidiennes, de leur sources d'approvisionnement aux conditions de travail dans leurs boutiques. Et elles capitulent plus aisément que les organisation politiques devant les exigences des lobbies : souvenons-nous de l'affaire des « reptiles de la honte », lancée par Business Montres (8 octobre 2010) et amplifiée dans les jours suivants. Il n'en fallait pas plus pour que le Swatch Group renonce officiellement à utiliser des peaux de reptiles (serpents). Donc, comme on dit d'un avion traqué par un missile, Hermès est bien « accroché » par la PETA et on va en reparler – ne serait-ce que parce qu'une maison comme Hermès a trop de concurrents, eux aussi utilisateurs de telles peaux, pour qu'ils ne se réjouissent repaissent pas d'un tel spectacle, au besoin en le stimulant...
 
◉◉ VA-T-ON PARLER DES BIRKIN DE LA HONTE (2) ? : dans l'affaire de ces fermes à crocodiles, où les animaux sont ouvertement et stupidement « torturés », les sacs à main sont éclaboussés de sang, mais aussi les bracelets en « croco » de nos montres. C'est là que l'affaire devient dangereuse pour l'horlogerie. Dans le haut de gamme, les bracelets en alligator représentent plus d'une « première monte » sur deux. Un tiers dans le milieu de gamme. L'industrie horlogère suisse utilise environ deux millions de bracelets en cuir d'alligator tous les ans : l'enjeu économique est donc considérable. L'enjeu sociétal l'est autant : quelle marque un tant soit peu responsable peut se permettre de se voir associée à ces scènes barbares de boucherie reptilienne ? D'autant que la PETA ne se focalise que sur l'abattage, et trop peu sur l'élevage : qui racontera les bébés alligators rendus obèses dans les fermes américaines pour gagner quelques centimètres carrés de peau ? Qui dira ces bébés dépouillés [vraiment morts ou encore un peu conscients ?] pour finir en nourriture pour les chats et les chiens ? Qui dira la prodigieuse cruauté d'une humanité qui élève des êtres vivants pour leur faire la peau à des fins purement ostentatoires et statutaires ? Demain, la pavane crocodilienne médiatisée par un sac à main ou un bracelet paraîtront aussi choquant que le serait aujourd'hui une starlette qui fera abattre un léopard pour en faire un manteau. Si le principe des « fermes d'élevage » est moins choquant que le prélèvement en pleine nature d'animaux sauvages [ce qui est encore le cas – scandaleux – des « cuirs d'océan », raies et requins, dont on fait d'autres bracelets], les conditions de détention et d'exécution restent un abomination...
 
◉◉ QUI VEUT SIGNER LA PÉTITION CONTRE CES PRATIQUES D'UN AUTRE ÂGE (3) ? Amis (et pas amis) d'Hermès, vous pouvez toujours signer une pétition de PETA France pour demander poliment à Hermès de cesser d'utiliser des peaux d'alligator et de crocodile. Chaque sac exige l'abattage de trois bêtes dans des conditions répugnantes, dont Business Montres vous épargne les détails – regardez malgré tout l'image du jeune alligator décervelé en haut de la page et visionnez la vidéo ! On aimerait une initiative responsable des grands groupes horlogers concernant ces bracelets en reptiles : la fourniture de trois à quatre bracelets de cuir pour des montres de luxe justifie-t-elle la fin de vie atroce d'un animal (il faut une peau pour trois bracelets) ? Vivement que les marques suisses lèvent ce doute éthique sur l'honorabilité de leur sourcing : ce serait déjà un élément fort de différenciation compétitive avec les Chinois, qui n'ont pas aujourd'hui ces scrupules, mais qui finiront à leur tour par en avoir. Laissez-les vivre, ces malheureux reptiles ostentatoires !
 
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◉◉ ARTCURIAL COMME CINQUIÈME ÉLÉMENT ? Le catalogue de la prochaine vente monégasque d'Artcurial (Horlogerie de collection, 20-21 juillet) prouve que la France [pardon d'y inclure Monaco] devient un grand pays pour les enchères de montres de collection. 260 lots horlogers, dont une bonne cinquantaine de premier plan – disons dignes des meilleurs catalogues genevois – pour lesquels il faut féliciter l'expert (Romain Réa) et la spécialiste du département montres (Julie Valade). Beaucoup de belles Rolex Daytona, des Cartier qui nous rappellent que la ressource pour cette marque est très abondante sur le marché français (ci-dessus : l'amusant lot n° 162, une Duoplan Cartier en platine, de 1930, dans so nécrin d'origine, estimée 25 000-30 000 euros) et une référence mythique chez les Paneristi, la PAM 021 en platine (lot n° 145 : ci-dessous), réédition d'une Radiomir de 1938 et estimée 130 000-180 000 euros. La prochaine course pour le podium des auctioneers sur le marché des montres de collection va se jouer à cinq : Christie's et Sotheby's, loin devant pour l'instant, avec trois outsiders sur leurs talons comme Phillips + Bacs & Russo, Artcurial et Antiquorum. Le tout sous le regard d'Auctionata, qui compte pour l'instant les points de son perchoir en ligne...
 
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◉◉ LE LIVRE HORLOGER DE L'ÉTÉ ? Pas vraiment, même si le sujet était alléchant. Dans 1666, Les âmes en feu (éditions des Falaises, Rouen), Michel Thiollière s'est librement inspiré de la vie de Robert Hubert, un « génie » potentiel de l'horlogerie rouennaise, malheureusement convaincu d'avoir allumé le fameux grand incendie qui avait ravagé le coeur de Londres en septembre 1666. Condamné à mort et exécuté, parce que sa qualité de Français faisait de lui un suspect idéal, Robert Hubert avait passé des faux aveux parce qu'il était non pas simple d'esprit, mais plus probablement à la limite de l'autisme et de l'inadaptation sociale. Thème magnifique, sur fond d'horlogerie [c'est ce qui avait attisé notre curiosité] et de guerres de religion, mais l'auteur (ex-sénateur et maire de saint-Etienne) passe à côté de son sujet, avec une langue un peu lourde et un sens du récit trop linéaire, dont la retenue naturelle affadit les éléments forts de l'intrigue (le chiffre 666, Londres en feu, la Tamise en révolution, les comploteurs cromwellistes, l'horlogerie mécanique comme un don, l'angoisse poignante des Londoniens, etc.). Les ingrédients y étaient, et la recette s'annonçait délicieuse, mais, au final, le plat est plutôt insipide et convenu dans les assiettes. Dommage...
 
◉◉ CINQ ANS POUR ROLEX ? Reprise de notre information exclusive sur la garantie de cinq ans par Thiébault Dromard dans Challenges, qui cite sa source en la complétant par une de nos déclarations annexes (« Rolex peut d'autant plus se le permettre que ses contrôles qualité sont les meilleurs de toute la Suisse horlogère »). Au-delà d'une prise de position qui va obliger la concurrence à surenchérir [pour le plus grand bonheur des amateurs], tout l'intérêt de cette initiative de Rolex est d'obliger les marques à se pencher sur le destin de leurs montres au-delà de l'acte d'achat initial : ces montres ont une vie après leur vie dans les vitrines. Elles passent (pas toutes) sur le « second marché », celui de l'occasion, celui du vintage, celui des enchères de collection (en salle, en ligne, entre particuliers) et celui des révisions à faire (ou non) dans le réseau officiel des concessionnaires de la marque. Un « second marché » que les marques ignoraient, mais dont elles commencent de plus en plus à se préoccuper. 
 
◉◉ UNE GARANTIE À VIE POUR LES MONTRES MB&F ? À notre connaissance [mais sous réserve de nouvelles informations], une seule marque suisse ne fait pas payer son service après vente mécanique, même pour des pièces vendues il y a dix ans, lors du lancement de la marque. Il s'agit de MB&F (Maximilian Büsser), qui accorde ainsi une sorte de « garantie à vie » sur toutes ses montres. Quand on connaît les tarifs démentiels du SAV des grandes marques [850 euros pour un changement de pile dans telle boutique de telle marque suisse à Paris !], on apprécie. Et on se demande pourquoi les marques qui se flattent de leur valeur patrimoniale à l'épreuve du temps en sont toujours à deux ans de garantie, voire trois si on achète dans les comptoirs de la maison (Patek Philippe). Ci-dessous : Maximilian Büsser portrait à retrouver dans l'article que le magazine Forbes vient de lui consacrer, à l'occasion des 10 ans de MB&F)...
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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