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LUNDI (accès libre) : Le Sniper en panne de curseur pour authentifier les passeports, mais pas à court d'anecdotes pour tester les sonneries

Désormais à l'affût le lundi, et non plus le vendredi, mais toujours en accès libre, le Sniper vous propose de bien commencer la semaine : informations, analyses, coulisses et clins d'oeil d'une actualité horlogère 100 % indépendante et 0 % publi-orientée...  ▶▶▶ ces jours-ci,LE SNIPER A...  ▶▶▶ RENONCÉà placer le 


Désormais à l'affût le lundi, et non plus le vendredi, mais toujours en accès libre, le Sniper vous propose de bien commencer la semaine : informations, analyses, coulisses et clins d'oeil d'une actualité horlogère 100 % indépendante et 0 % publi-orientée...

 
 ces jours-ci,
LE SNIPER A...
 
 
 RENONCÉ
à placer le curseur au bon endroit pour définir l'identité d'une marque...
◉◉ ROLEX : AUCUN DOUTE sur la nationalité suisse de la marque. Il en va de même pour la plupart des maisons bien connues en Suisse depuis des décennies, quels que soient leurs actionnaires (sud-africains, séoudiens, français, russes, chinois ou autres). L'exercice devient périlleux avec des références comme Cartier, où le marqueur identitaire français est si fort qu'il oblitère le Swiss Made revendiqué. Même réfléxion pour Richard Mille, une marque si jeune qu'elle ne peut rien bâtir sur son histoire, mais qui est marquée par son double ADN franco-helvétique. Après tout, pourquoi n'y aurait-il pas des marques binationales, comme il existe des binationalités admises pour les citoyens ?
◉◉◉ À PARTIR DE QUEL NIVEAU d'activités en Suisse une marque devient-elle suisse si elle ne l'est pas de façon évidente – question qui vaut aussi pour une marque française : quelle part d'activités horlogère justifie une prétention cocardière ? Et faut-il croire le storytelling des marques, plus ou moins habilement mis en scène ou avalisé par des journalistes complaisants ? On se souvient de la « renaissance » de la haute horlogerie française, voici quatre ou cinq ans, grâce à Péquignet, à une époque où cette maison faisait tout faire en Suisse, mais se faisait néanmoins passer pour une authentique « manufacture française » : un dépôt de bilan plus tard, les sauveurs de l'entreprise ont dû ramer très douloureusement pour faire oublier cette parenthèse tragico-comique. De même, on pourrait s'interroger sur le sort de la maison L.Leroy (groupe Festina), qui a également bâti son projet de relance et son marketing sur la « renaissance » de la haute horlogerie française : rien à redire sur l'antériorité historique et sur la grande légende Leroy [notamment la montre Leroy 01 du Musée du Temps de Besançon], ni sur la volonté de marquer cet ancrage en terre horlogère française avec l'ouverture d'un « atelier » à Besançon, en face de l'Observatoire pour faire encore plus authentique. Un premier prix de chronométrie était même venu couronner cette ambition de faire revivre la haute horlogerie tricolore. Sauf qu'il est maintenant question pour L.Leroy de... se délocaliser en Suisse, dans cette vallée de Joux d'où provenaient ses tourbillons (manufacture MHVJ, groupe Festina) ! Du coup, sans cet enracinement bisontin, la maison L.Leroy cesse-t-elle d'être une manufacture « française » ou cessera-t-elle de l'être – en dépit de tout son storytelling – si son état-major s'installe en Suisse ? Ce serait absurde, tout comme il serait absurde de dénier à Patek Philippe son statut d'éminente manufacture genevoise au prétexte que la marque dispose d'un second établissement majeur à La Chaux-de-Fonds...
◉◉◉ ON EN DÉDUIRA – provisoirement – que la localisation géographique est sans doute moins déterminante que l'enracinement culturel. Sauf qu'il ne faut pas pousser trop loin le raisonnement : du Breguet 100 % Breguet, mais Made in China, ne serait plus vraiment du Breguet, de même que du Tissot, même affublé d'une croix suisse sur le cadran, serait infiniment moins sincère et moins crédible s'il s'avérait que sa suissitude relève du marketing. On va donc admettre – toujours provisoirement – que la provenance géographique doit être à peu près conforme à la promesse de la marque, mais à une échelle régionale élargie, qui ne saurait plus se limiter aux seules barrières nationales ou cantonales, mais à des espaces macro-économiques cohérents, qui tiennent moins compte des frontières administratives que des bonnes pratiques tempérées par l'histoire et les traditions. La Chine, ce n'est pas l'Europe ; les Etats-Unis, ce ne sont pas l'Europe, mais où commence et où finit l'Europe ? Il serait dommage de ne pas y admettre le Royaume-Uni, terre horlogère historiquement puissante, ou même la Russie, autre nation anciennement puissante sur plan horloger. Sauf que la Russie s'étend jusqu'à Vladivostok, encore plus loin du coeur de l'Europe que Shenzhen ou Hong Kong...
◉◉◉ DIFFICILE, DONC, DE PLACER le curseur au bon endroit et avec pertinence. Une définition purement territorialisée du Swiss Made revient à faire des douaniers suisses – administration au demeurant fort honorable – les arbitres des élégances horlogères. Défendre le Swiss Made, c'est défendre un certain état d'esprit professionnel et un certain respect de la bienfacture attachée aux objets du temps : ce n'est plus forcément se cramponner à une appellation d'origine contrôlée de plus en plus difficile à respecter dans le cadre de la nouvelle organisation internationale des économies marchandes. Si le Swiss Made a un sens, c'est celui d'une perspective ouverte sur cinq siècles de traditions dans les beaux-arts de la montre, ici et dans les pays voisins – que ce savoir-faire soit né sur place, qu'il ait prospéré dans les vallées voisines ou qu'il ait été importé et professionnalisé par des éléments allogènes venus des nations voisines. Le Swiss Made, c'est une part non négligeable de l'identité européenne et le fruit d'une éternelle passion pour les objets qui disent le temps [tropisme qui remonte à la préhistoire et qu'on ne retrouve pour l'instant qu'en Europe occidentale, où il sera codifié par les méchaniciens grecs] – objets qui savent mieux dire ce temps que ceux des autres grandes civilisations. Au lieu d'être une communauté réduite aux caquets des marques qui s'en drapent, le Swiss Made devrait au contraire se renforcer en devenant un espace élargi à cette communauté de destin et de valeurs qu'est le grand continent européen, de l'Atlantique à l'Oural, comme disait le général de Gaulle...
G.P.
 
 
 
 PRÉPARÉ
une séance de rattrapage pour les étourdis de la semaine dernière...
 
◉◉◉◉ DES SCOOPS ET DES LECTURES INTÉRESSANTES pour ceux qui seraient en retard ou qui auraient manqué quelques séquences intéressantes de la semaine dernière : il est toujours temps de se rattraper.
 
◉◉◉◉ MCT (MANUFACTURE CONTEMPORAINE DU TEMPS) : une intéressante stratégie de verticalisation, qui vient d'agréger deux ateliers horlogers (assemblage et construction) autour d'une marque qui devrait remonter sur scène à Baselworld, avec une vraie nouvelle collection (Business Montres du 6 décembre)...
 
◉◉◉◉ THE MYTHICAL JOURNEY BY PIAGET : une des plus impressionnantes séries de belles montres de ces dernières années, c'est la collection dédiée par Piaget aux antiques routes de la soie et des épices, voyage qui a permis aux ateliers Piaget de promener leur savoir-faire de la Chine aux Indes, à travers tous les codes des mythologies asiatiques (Business Montres du 8 décembre). Ne pas manquer non plus la vidéo sur Business Montres Vision (ci-dessous)...
 
 
◉◉◉◉ ICE-WATCH : la nouvelle manufacture qui sera le siège social de la marque en Belgique, c'était dans Business Montres dès le 3 décembre, mais la visite de la reine des Belges dans les locaux hongkongais de la marque, c'était le jeudi 5 décembre...
 
◉◉◉◉ SPEDOMETER OFFICIAL : le nouveau bracelet qui met en ébullition la communauté des aficionados de Rolex, c'est la conversion au masculin des fameuses lunettes colorées et crantées des Oyster Professional. Excellent marketing et positionnement prix judicieux autour de 130 euros (Business Montres du 5 décembre), avec un ambush marketing très culotté qui consiste à utiliser les icônes contemporaines en imaginant qu'elles auraient pu porter de tels bracelets Speedometer (ci-dessous)...
 
 
◉◉◉◉ LES PLUS ET LES MOINS DE LA SEMAINE :  c'est la nouvelle fonction du « 360° du vendredi » [en remplacement du Sniper, désormais à son poste de tir le lundi], séquence qui se propose de tirer un premier bilan de la semaine, tous azimuths, avec ce qui s'est fait de mieux ou de moins bien, dans tous les domaines, pour toutes les marques qui méritent d'être ainsi remarquées (Business Montres du 6 décembre). Une bonne occasion de revenir sur l'actualité, pour la mettre en perspective avant le week-end...
 
◉◉ POKER : quelques révélations mécaniques et fonctionnelles sur les 100 000 parties de poker différentes qu'il sera possible de jouer avec la nouvelle super-complication ludique imaginée par Christophe Claret et dévoilée en janvier à Genève (Business Montres du 3 décembre)...
 
 
◉◉◉◉ TECHNOMARINE : Jacques Philippe Auriol, le nouveau propriétaire et CEO de la marque, en train de coincer la bulle avec son Aquasphère quasiment parfaite sous tous rapports, c'était dans Business Montres le 5 décembre, avec quelques détails techniques, mais on peut aussi se reporter à la vidéo ci-dessus (Business Montres Vision)...
 
◉◉◉◉ KONSTANTIN CHAYKIN : dans l'esprit des horloges du XVIIe siècle, le retour au poignet des montres « Memento Mori », c'est aussi l'occasion pour l'horloger indépendant russe de créer un sablier mécanique très astucieux (il affiche les minutes de chaque heure !), dans une composition allégorique très impressionnante (ci-contre et détails : Business Montres du 4 décembre)...
 
◉◉ 1 166 À 5 : c'est le score du match des brevets publiés en novembre, 1 166 pour le tandem Samsung-Apple, les deux marques les plus avancées et les plus crédibles sur le marché des smartwatches, contre 5 pour le Swatch Group, qui affirme à qui veut le croire qu'il n'y a absolument aucun danger à redouter du côté de ces smartwatches. On vous laisse réfléchir là-dessus (Business Montres du 3 décembre)...
 
◉◉ LA NOSTALGIE BNB : de nos pages d'archives, un retour sur les « starchitectes du temps » et une bouffée de nostalgie pour l'atelier BNB, du temps où l'horlogerie se prenait à rêver très grand et où les jeunes méchaniciens ne se refusaient aucun délire – ce n'est pas si loin, c'était en 2008 (Business Montres du 7 décembre)...
 
◉◉ DÉLICES D'INITIÉ : révélations, informations privilégiées, analyses, tout ce qu'on a pu découvrir dans Business Montres, en exclusivité ou en priorité, mais toujours en toute liberté, tout au long du mois de novembre (accès libre : Business Montres du 2 décembre)...
 
◉◉ ET TOUTES LES CHRONIQUES HABITUELLES : toutes les petites et les grandes informations de la semaine (la Rolex griffée par Karl Lagerfeld, les raisons de nommer chez Hublot un directeur marketing venu de chez Ferrari, la nouvelle manufacture longiligne chez Hublot, la communication poétique de la ligne Kiff & Kiss chez Mauboussin, etc.), l'actualité des montres comme vous avez toujours rêvé qu'on vous la raconte sans jamais oser le demander (Atlantic-tac du 6 décembre), les vidéos de Business Montres Vision  (, etc.), la chronique Rock'N'Horl (les robots mécanos chez Hublot : Business Montres du 4 décembre) ou la page À découvrir, du côté des marques : Business Montres du 30 novembre (le petit tour dans les vitrines pour répérer les meilleures nouveautés)... 
 
 
 
 ÉCOUTÉ
sonner deux Petite et Grande sonnerie dans les pages de Revolution...
◉◉ Amusante anecdote horlogère, autrefois racontée par Revolution (édition Singapour), à propos d'une montre de légende, la Petite et Grande sonnerie imaginée pour la première fois de l'histoire dans une montre-bracelet par Philippe Dufour – c'était en 1992 et la profession était restée médusée par cette création, ultérieurement tentée par Gérald Genta et Daniel Roth (avec Pierre-Michel Golay – celui du groupe Franck Muller – à l'établi), Audemars Piguet (un travail de Renaud Papi), Jaeger-LeCoultre (créateur : David Candeaux), Franck Muller (toujours Pierre-Michel Golay) et François-Paul Journe. Revolution raconte comment ce dernier, venu à Singapour, présenter sa Petite et Grande sonnerie, botte en touche quand on lui demande quelle montre sonne le mieux entre la sienne (ci-contre) et celle de Philippe Dufour, montre demeurée emblématique non seulement par sa création pionnière, mais aussi par son exceptionnelle sonorité. François-Paul Journe explique aux amateurs présents : « Syrons sérieux : cette question est stupide ( Philippe Dufour n'a jamais fait que six montres à Petite et Grande sonnerie [dont cinq pour Audemars Piguet]. Ce serait ridicule d'imaginer qu'on puisse un jour comparer la sonnerie de nos montres »... Sauf que...
◉◉ C'EST ALORS QU'UN DES AMATEURS réunis pour cette présentation lève la main et dit : « J'ai une de ces montres à mon poignet ». Instant de gêne de l'assemblée face à un maître-horloger en train de perdre la face. Hélas pour François-Paul Journe, un second amateur assis dans la salle lève à son tour la main : « Moi aussi, j'en ai une » (image ci-contre). Changement de climat dans l'assistance : on ne se méfie jamais assez des amateurs singapouriens, dont les ressources horlogères sont incommensurables. Il y avait donc largement de quoi tenter le grand duel sonore entre Philippe Dufour et François-Paul Journe, sur le terrain des montres-bracelets à Petite et Grande sonnerie – complication considérée à ce jour comme le sommet insurpassable de l'art mécanique horloger et de sa parfaite maîtrise technique. Le vainqueur ? Vous l'avez deviné : Philippe Dufour, haut la main ou les doigts dans le nez selon l'expression que vous préférez. Une victoire indéniable, qu'il s'agisse de l'harmonie ou ou de la profondeur des sonneries (heures, quarts, minutes, au passage ou à la demande), ou même de leur force. Un des amateurs en question était ce week-end chez Philippe Dufour, dans son atelier de la vallée de Joux (ci-dessous) : le vieux maître a beaucoup ri de cette anecdote, qu'il ne connaissait pas ou qu'il avait préféré oublier...
 
 
 
 
 COMPRIS
qu'une panne d'imagination n'était pas forcément pénalisante...
◉◉ Pour les amoureux du style néo-classique qui ne veulent pas se fâcher avec leur banquier, une proposition peu connue qui nous vient d'Allemagne (Ickler Germany sur le cadran, du nom d'un célèbre emboîteur local). Boîtier de 40,5 mm dans le goût cannelé cher à Breguet, tout comme les chiffres et les aiguilles bleuies (même inspiration), couronne « boule » (ou « oignon », selon les goûts, en tout cas très rétro), mouvement automatique suisse très fiable (Selitta SW 200), cadran argenté à décor guilloché, date discrètement intégrée à 6 h. Enlevez la marque Limes de ce cadran et vous rêverez tout de suite de manufactures plus huppées, sauf que cette Phare Cartouche n'est facturée que 780 euros, TVA comprise – soit dix fois moins cher que ce à quoi on aurait pu s'attendre et ce qui reste plus que raisonnable pour un dessin général aussi soigné.
◉◉◉ SI LE VRAI DÉFI de l'horlogerie européenne reste, dans les années à venir, celui de la créativité accessible pour reconquérir les faveurs des larges masses de la classe moyenne [c'est-à-dire une migration des codes de la haute horlogerie dans des montres facturées à moins de 3 000 euros], cette Limes Pharo a coché toutes les bonnes cases – la créativité consistant aussi à réinterpréter avec pertinence – et sans forfanterie, ni gonflette marketing – les codes les plus intemporels de la tradition des montres mécaniques...
◉◉◉ PUISQUE LES MARQUES ICONIQUES NE FONT PAS L'EFFORT de donner aux amateurs les friandises qu'ils attendent et qu'ils ne peuvent plus s'offrir sur un marché des enchères devenu trop spéculatif, certaines marques corsaires en profitent pour créer des offres capables d'étancher cette demande. C'est le succès des Rolex préparées par Bamford et par tous les noircisseurs de service, qui osent à présent des configurations très audacieuses dans la mise en couleurs du SuperLumiNova, des cadrans ou des aiguilles. C'est aussi la réédition des icônes du passé ou la compilation de leurs codes identitaires : on est là dans une horlogerie délicieusement régressive, salivaire et nostalgique, un peu comme un Carambar ou un Marshmallow d'autrefois.
◉◉◉ CETTE MÊME TENDANCE se trouve confirmée par la nouvelle version de la montre Ocean One Vintage de la marque allemande Steinhart, autre spécialiste de l'horlogerie quasi-suisse à prix écrasés. Il s'agit cette fois d'offrir aux amateurs le grand frisson des icônes vintage, mais à 450 euros là où les pièces dont on s'inspire vaudraient vingt à cent fois plus cher. La couronne graduée évoque immédiatement celle des Submariner, le triangle rouge rappelant aux collectionneurs celle de la série initiale des « James Bond », comme le confirme la couronne surdimensionnée, évidemment sans protège-couronne comme les Submariner originales, dont on a repris les aiguilles. Un cadran de type « Explorer » (toujours Rolex), mais cette disposition 3-6-9, rarissime sur les Submariner de série, était celle des Submariner fournies aux forces armées britanniques : les amateurs apprécieront d'autant plus le clin d'oeil que la couleur des chiffres, des index et des aiguilles propose cette teinte ivoire que donne un demi-siècle d'exposition aux UV sur les vieilles aiguilles au radium. Boîtier de 42 mm pour faire moderne, mais un verre saphir bombé « à l'ancienne » et une étanchéité à 300 m pour respecter la tradition. La marque Swiss sur le cadran ne veut strictement rien dire, mais ça doit faire illusion sur les béotiens...
◉◉◉ ON POURRAIT TROUVER de nombreux autres exemples de cette régression dans la photocopie, y compris dans les catalogues des grandes marques : la Longines Military Heritage 1938 (présentation Business Montres du 6 décembre) en serait une illustration parfaite, jusque dans les nuances glauques du SuperLumiNova. C'est peut-être que les nouveaux consommateurs du luxe ont besoin – au moins en Europe – de se rassurer avec des montres familières, facturées sans extorsion de fonds, plutôt que se faire plaisir avec des « ovnis » à l'image toujours problématique, qui sont encore loin de représenter une valeur patrimoniale plus ou moins garantie.
 
 
 
 NOTÉ
quelques in–10–crétions à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES : une nouvelle directrice internationales des relations publiques et de la presse pour Montblanc. La charmante et efficace Violante Avogadro di Vigliano, qui dirigeait auparavant les RP France et Suisse, remplace Ingrid Roosen-Trinks. Une étape supplémentaire dans la dé-germanisation de la direction de Montblanc...
 
◉◉ WISH : la surprise (pas Kinder) est au bout du poignet et les montres Wish se repèrent vite au rayon confiserie des grandes surfaces françaises (Leclerc, notamment). C'est la première fois qu'on vend des montres (suisses – du moins par le concept et le design) entre les chocolats de Noël et les Père Noël en pain d'épice. L'horlogerie (suisse) est une friandise !
 
 
◉◉ ICE-WATCH : les 10 millions de montres annoncées en 2013 pour Ice-Watch ne correspondent pas aux volumes des ventes de l'année 2013, mais au nombre des montres écoulées sur les marchés par Ice-Watch au cours des cinq dernières années – soit au cours de la jeune histoire de la marque... 
 
◉◉ CHANEL : 17 vidéos sur la playlist Chanel de Business Montres Vision, soit 44 minutes d'une bien agréable leçon de style français, en images (compilation unique en son genre)...  
 
◉◉ TINTIN : dommage que la « GMT » Tintin, en vente à la boutique Tintin (ci-contre : 65 euros) ne soit pas une vraie montre GMT. L'idée d'un temps planétaire aligné sur les fuseaux horaires imaginées dans les aventures de Tintin avait du sens, : vivement une vraie mécanique MMT (Moulinsard Mean Time)., qu'on pourrait tout aussi bien transformer en UTTC (Uniserval Tintin Time Coordinated)...
 
◉◉ LONGINES : amusant lot n° 170 du dernier catalogue Antiquorum pour 2013 (New York, 11 décembre : estimation 1 400-2 400 CHF, montre non comprise, image en haut de la page). Il s'agit d'une PLV de Noël, électriquement animée et datée des années 1960 (hauteur : 16 cm ; largeur : 54 cm)...
 
◉◉ LES FEMMES AIMENT LE SEXE : du moins elles supportent les publicités sexy, mais uniquement quand il s'agit de produits de luxe, en particulier de montres ! Sinon, les femmes trouvent insupportable d'être considérées comme des objets érotiques. Complexe, mais facile à vérifier avec l'étude d'une équipe de psychologues de l'université du Minnesota (Etats-Unis), publiée dans la dernière livraison de Psychological Science : face à des publicités sexy, l'une pour des montres de femmes à 10 dollars, l'autre pour ces mêmes montres, mais affichées à 1 250 dollars, les femmes ont trouvé déplaisantes les images des montres d'entrée de gamme, mais elles ont apprécié celles qui étaient associées aux montres plus chères. Un phénomène qui n'a pas été constaté chez les hommes. Moralité : le corps érotisé de la femme convient bien aux montres de luxe, les jeunes filles s'avérant même plus sensibles à ces publicités que la moyenne des femmes. Les publicités sexy représentent aujourd'hui 27 % de l'imagerie marketing des marques, contre 15 % il y a vingt ans, 22 % de ces publicités mettant en scène le corps de la femme, contre 6 % le corps de l'homme. Voir également notre série « Le sexe fait-il vendre des montres ? », une playlist de 107 vidéos (plus de deux heures de spectacle) sur Business Montres Vision...
 
◉◉ RÉVEIL TRAGIQUE : imaginez un radio-réveil qui ne vous donne que des nouvelles « potentiellement déprimantes » – en provenance de vos réseaux sociaux (vous n'avez que très peu d'amis), de votre sphère personnelle (plus un sou sur votre compte) ou de vos données biométriques (le peu d'années à vivre qui vous restent au train actuel des choses) ! Evidemment, si tout va bien dans votre vie, les messages seront plus optimistes... C'est le très drôle projet lancé sur Kicktarter par une équipe de créateurs de Chicago : la souscription initialement prévue a déjà été quadruplée...
 
 
◉◉ A. LANGE & SÖHNE : il ne faut jamais désespérer des grandes marques. Après des années d'errances un peu bizarres, la manufacture semble décidée à se reprendre. Pas question, évidemment, de renoncer à son fameux « style saxon » [décentrage des heures, décalage de la grande date, séparation des secondes, réserve de marche surdimensionnée, etc.], mais les aménagements stylistiques de la nouvelle Grande Lange 1 Phases de lune traduisent une amorce de mutation, sinon un début de rupture avec la traditionnelle pesanteur esthétique du goût saxon [n'allons pas jusqu'à la « Panzer Horlogerie » ] : l'affichage de la Lune de précision a été intégrée dans le cadran des heures et redécoré avec des paillettes étoilées un peu moins austères – ce qui rend le dessin du cadran un peu plus harmonieux dans sa dissymétrie. 14,3 mm pour cette phases de lune, la plus large jamais tentée par A. Lange & Söhne : un écrin parfait pour un mécanisme précis à 99,998 %, soit une journée de décalage tous les millénaires dans l'affichage des mouvements de la lune. Le boîtier a été élargi à 41 mm (tout en gagnant en épaisseur), ce qui a permis un élargissement de la grande date, beaucoup plus présente dans le cadran et donc plus équilibrée dans son décalage vers la droite. Il reste encore trop d'espaces vides, disproportionnés par rapport à la densité des zones d'affichage, mais un vent latin d'harmonie souffle manifestement dans la vallée de Glashütte [on aura noté que les compteurs ne s'enchevêtrent plus]. Dommage que cette nouvelle montre (présentation officielle au SIHH 2014) s'en tienne à la banalité inesthétique du poussoir-correcteur de date (à 10 h) et que ses aiguilles manquent à ce point de personnalité. Dommage aussi que, pour un telle taille de boîtier, le mouvement à remontage manuel ne propose qu'un seul barillet et donc 72 heures de réserve de marche, ce qui est un peu juste, sachant qu'il faut entraîner des mobiles aussi massifs que ce disque des phases de lune et ces disques de la grande date. On se perd en conjectures sur le 13 h 52 choisi par A. Lange & Söhne à la place du 10 h 10 habituel...
 
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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