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LUNDI : La dérive des incontinents provoquera-t-elle un séisme ?

La logique du « toujours plus » a fini par gangrener les beaux-arts du temps : au lieu de penser en termes de qualité (« qu'est-ce que ça vaut ? »), on se contente d'additionner des quantités (« combien ça vaut ? »). À force de coller aux réflexes comptables des nouvelles élites globalisées, l'horlogerie a fini par s'identifier au système de l'argent. Le péril est mortel...  ▶▶▶ ANALYSES, IN-


La logique du « toujours plus » a fini par gangrener les beaux-arts du temps : au lieu de penser en termes de qualité (« qu'est-ce que ça vaut ? »), on se contente d'additionner des quantités (« combien ça vaut ? »). À force de coller aux réflexes comptables des nouvelles élites globalisées, l'horlogerie a fini par s'identifier au système de l'argent. Le péril est mortel...

 
ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, enquêtes
RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...
❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... ❏❏❏❏ ÉDITORIAL : la dérive des incontinents ne s'est-elle pas trompée de marché ? ❏❏❏❏ QUANTITÉ : l'horlogerie ne se rêve qu'en « toujours plus », mais le plus grand horloger du XXe siècle n'a jamais produit que 50 montres et le plus grand de notre temps 215 en 50 ans de métier... ❏❏❏❏ PISTOLETS CHANTEURS : une nouvelle vidéo vient de passer le cap des cent cinquante mille vues sur Business Montres Vision et c'est le reportage sur les « pistolets à oiseaux chanteurs » expliqués par Aurel Bacs (Christie's)... ❏❏❏❏ PHILIPPE DUFOUR : mais quelles montres va-t-il nous sortir de son chapeau dans les années qui viennent ? ❏❏❏❏ BAROMONTRES : les heurs et les malheurs de la météorologie horlogère de l'été, en vingt coups de projecteur... ❏❏❏❏ VALBRAY : jouez avec la montre préférée de Johnny Hallyday, c'est fascinant... ❏❏❏❏ PASSION : le renforcement de la campagne anti-corruption au plus haut niveau de l'Etat chinois menace non seulement les achats de montres suisses, mais, au-delà, le fait même d'en porter – la passion va devenir une subversion... ❏❏❏❏ ROLAND ITEN : le Géo Trouvetout prend du muscle pour mieux nous faire rêver... ❏❏❏❏ NANOTECHNOLOGIES : les Romains de l'Antiquité maîtrisaient des techniques qu'on vient à peine de comprendre et qui pourraient intéresser les horlogers... ❏❏❏❏ FAUSSE ADRESSE : la fausse avenue du luxe de Shenyang, où les Chinois ont créé des fausses boutiques de fausses marques européennes (Cnanel, Cairtier, Herwes, etc)... ❏❏❏❏ CARTIER : l'art des belles images chez Cartier, c'est une nouvelle playlist sur Business Montres Vision... ❏❏❏❏ SYRIE : les Rolex préférées de la famille Assad, qui les préférait en double signature sur le cadran... ❏❏❏❏ MANGA : les écoliers japonais ont plus de chances que les Européens pour découvrir en s'amusant – et en manga – les secrets de la montre suisse... ❏❏❏❏ ROLEX : au coeur de Bagdad ravagée par la guerre civile et les attentats suicide, une boutique Rolex climatisée, quoique non officielle et non autorisée... ❏❏❏❏ MB&F : on peut vouloir doubler sans pour autant redoubler (image ci-dessus : la bicyclette symétrique de Carelman), mais doubler quoi, au fait ?
 
 
 ÉDITORIAL
La dérive des incontinents...
◉◉ Ceci n'est pas une chronique sur les couches-culottes, mais un coup de gueule contre l'esprit du temps, qui succombe trop facilement, dans l'horlogerie comme ailleurs, à la logique du « toujours plus ». Au sens commun et premier du terme, l'incontinence est le « manque de retenue » (Trésor de la langue française) – les problèmes médicaux ne sont qu'annexes. On notera, dans la notice du TLF, que, dès le XIIe siècle, l'incontinence est associée à la « luxure » [même racine étymologique que le « luxe » au sens où nous l'entendons] ! C'est dire à quel point la tentation est ancienne et, surtout, à quel point l'incontinentia latine (« incapacité à contrôler ses désirs ») caractérise le luxe horloger contemporain. Le système de l'argent, qui a tout emporté dans l'industrie des montres, a imposé partout une logique quantitative : apparue au moment même où s'imposait, à travers le monde, une classe kleptocratique aux profits libérés par la déréglementation financière, ce culte de la quantité fait que, face à une montre ou à une proposition horlogère, on se pose aujourd'hui d'abord la question « Combien ça vaut ? », alors qu'on devrait se demander « Qu'est-ce que ça vaut ? ». La nuance est de taille...
 
◉◉ Toujours plus de profits qu'on tente d'engranger, toujours plus de montres produites sur davantage de marchés, toujours plus de boutiques qu'on ouvre, toujours plus de parts de marché, toujours plus de nouvelles manufactures (ci-dessus, la future nouvelle manufacture Vacheron Constantin, en vallée de Joux ; ci-dessous : à quelques kilomètres, la future nouvelle manufacture Breguet de la vallée de Joux), toujours plus de belles voitures sur les parkings des maisons d'horlogerie, toujours plus de surcomplications dans les montres, toujours plus dans les coefficients multiplicateurs générateurs de bonus en fin d'année, toujours plus de publicités dans les médias, ttoujours plus d'ambassadeurs [la liste est impressionnante chez Omega, mais cet empilement de « témoins » est-il cohérent ?], toujours plus de visiteurs dans les salons horlogers, etc. On n'en finirait plus de pointer les applications quotidiennes de ce principe quantitatif devenu universel au détriment d'un impératif de qualité. Citons Karl Marx [ce n'est pas fréquent dans Business Montres, qui nest pas pour autant devenu marxiste] qui fustigeait ce qu'on appellera par la suite la « culture du fric » qui n'a laissé « subsister d'autre lien entre l'homme et l'homme que l'intérêt nu, que le froid "argent comptant... (...) Elle a noyé dans les eaux glacées du calcul égoïste les frissons sacrés de la piété exaltée... (...) Elle a réduit la dignité personnelle à la valeur d'échange et, à la place des innombrables libertés reconnues par écrit et chèrement conquises, elle a mis la liberté unique et indifférente du commerce »...
 
◉◉ Souvenons-nous, pourtant, que le plus grand horloger du XXe siècle, George Daniels, n'a jamais fait que quelques dizaines de montres dans toute sa vie et qu'il s'est fait éconduire de la plupart des maisons horlogères suisses – jusqu'à ce que Nicolas Hayek, qui avait compris la valeur de cet homme, l'impose chez Omega au grand dam de l'équipe dirigeante ! N'oublions pas non plus que le plus grand horloger vivant de notre temps, Philippe Dufour, nous avouait récemment (Business Montres Vision : « Les seuls regrets de M. Dufour ») qu'il n'avait jamais créé que 215 montres au cours de son demi-siècle devant un établi, sans dépenser un centime en publicité. On pourrait en dire autant de quelques autres artisans créateurs, comme Beat Haldimann, Kari Voutilainen et quelques autres. Cherchez l'erreur : le triomphe de la quantité n'est pas vraiment la clé d'accès à la postérité. Le marketing financier n'est pas non plus une garantie de bonheur...
 
◉◉ Au contraire de la loi des marchés [qui n'est que la culture des marchands], la culture horlogère est faite de valeurs souvent non monnayables, enracinées dans des terroirs qui en fécondent l'héritage génération après génération. C'est l'établi d'un créateur, le savoir-faire sur une machine techniquement obsolète [mais certainement pas inutile ou démodée], le coup d'oeil impitoyable d'un amateur sur un angle rentrant, l'entregent d'un détaillant qui sait quelle montre convient vraiment à son client, l'analyse d'un journaliste qui ne regarde pas la mouche bouger sur la vitre, mais le paysage qui de dessine au-delà, l'investisseur qui a l'intelligence de donner au temps. Vision paradisiaque, sans doute, mais l'histoire des montres suisses prouve que les lignes Maginot industrielles ont été balayées quand les ateliers passaient le flambeau d'une culture polymorphe capable de résister aux convulsions de l'économie. Le plus dangereux, dans ce règne de la quantité, c'est le parasitage – sinon la vampirisation – du marché des belles montres par cette élite globalisée qui a fini par devenir synonyme non seulement de corruption, mais aussi de bon goût. C'est pour satisfaire la vanité – et non l'attachement personnel aux biens de culture – de ces « nouveaux riches » [la nouvelle classe des pays émergés ou émergents] qu'on a dévié les beaux-arts du temps vers des montres qui ont fini par devenir le symbole honni, avant d'être haï, de cette bulle du crédit et de la création monétaire débridée qui menace aujourd'hui d'emporter l'économie mondiale. Il ne faudrait pas que, demain, les montres ne soient plus considérées que comme les fétiches désuets de cette hyperclasse : nous aurions échangé la noblesse de nos beaux-arts du temps contre un plat de lentilles mondialisées à la sauce dollar. Pas de quoi pavoiser...
G.P.
 
 
 ROLAND ITEN
Le géo Trouvetout de l'horlogerie prend du muscle...
◉◉ S'il y a bien une personnalité qu'il ne faut pas perdre de l'oeil, c'est bien Roland Iten ! On le pense cantonné aux boucles de ceinture techno-mécaniques (plus complexes que bien des calibres horlogers) ou aux boutons de manchette méca-joailliers (Business Montres Vision), mais c'est pour le découvrir aussitôt dans les coulisses de quelques créations horlogères contemporaines, dont il ne peut avouer être l'auteur pour cause de confidentialité. On ne vous en dévoilera qu'un pan : savez-vous que Roland Iten a conçu une Opus XI recalée à la dernière seconde par la direction de Harry Winston (c'était alors Frédéric de Narp) tellement elle était disruptive ? Business Montres vous en reparlera dans quelques jours. Son petit business – dont Richemont est actionnaire – se porte plutôt mieux pusiqu'il vient d'embaucher un directeur financier (Etienne Hamoir : ex-Swatch Group, ex-Franck Muller, ex-Audemars Piguet, à gauche sur l'image ci-dessous) et un directeur de la production et du développement (Pascal Blanc : ex-Harry Winston, à droite). L'idée de ce renfort structurel est de mettre en place, sur les hauteurs de lLusanne, une vraie manufacture de fabrication de tous les trésors contenus dans le dossiers de Roland Iten, du bureau d'études à l'assemblage final en passant par la prototypie et les finitions – le tout aux standards horlogers les plus exigeants. Le tut pour libérer la créativité de Roland Iten (au centre). Plus que jamais, gardez un oeil sur l'atelier Roland Iten : il va se passer des choses étonnantes dans cette maison !
 
 
 
 
 NANOTECHNOLOGIES
Les Romains de l'Antiquité étaient vraiment des pionniers...
◉◉ Difficle à admettre, mais les Romains maîtrisaient déjà les nanotechnologies, qu'ils utilisaient de façon intuitive, mais avec un savoir-faire très sûr pour créer des objets de luxe – qui étaient déjà à la fois des témoins d'une création artistique associée à une technologie innovante et à une volonté de différenciation/ostentation sociale. Ce qui est à peu près la définition de nos montres contemporaines ! Exemple avec le fameux gobelet de Lycurgue, âgé de 1 600 ans et exposé au British Museum (ci-dessous). Récemment étudié par une équipe de chercheurs, qui a publié ses conclusions dans Advanced Optique Materials, ce calice de verre apparaît tantôt d'un vert de jade, tantôt d'un rouge rutilant de rubis : ce n'est pas de la magie, mais le fruit d'observations attentives de la part des artisans de l'Antiquité et d'une grande virtuosité dans le travail du verre avec des procédés qui ne relèvent pas moins que des nanotechnologies. Le verre était imprégné de très fines particules d'or et d'argent (50 nanomètres !) qui vont vibrer la couleur du verre de différentes façons en fonction du liquide qui diffracte la lumière dans le verre. Un procédé naotechnologique qui a d'ailleurs inspiré plusieurs projets de recherche pour des capteurs biomédicaux ou des détecteurs de sécurité [imaginons une analyse spectrale des liquides embarqués dans les avions !]. Des applications horlogères sont d'autant possibles et intéressantes qu'elles bénéficieraient d'un storytelling historique particulièrement efficace...
 
 
 
 
 BAGDAD CASSÉ
Non officielle et non autorisée, comme il se doit...
◉◉ Bagdad, capitale du luxe mésopotamien ? Même si la guerre civile fait rage dans le pays, où on enregistre davantage de morts tous les mois que pendant toute la durée de la dictature de Saddam Hussein, le luxe reprend paradoxalement ses droits. Sans l'avouer, les grands groupes de luxe ont réouvert des boutiques dans les shopping malls de ce qui reste une des principales métropoles commerciales d'une région au coeur de l'arc de crise. Mansour Mall (boutiques) reste une référence pour ce nouveau Bagdad du luxe, où les élégantes déambulent avec les derniers iPhone à la mode, dans une ambiance climatisée qui tranche avec la chaleur ambiante [l'électricité, si défaillante en ville, est assurée par des groupes électrogènes autonomes]. Seules les fouilles et le portique de détection à l'entrée rappellent que le pays reste en guerre. Tout ceci reste tout de même le règne du simulacre, surtout pour les marques connues : côté fastfood, KFC est ainsi devenu Krunchy Fried Chocken ! Et vous y trouvez un Facebook Café pas vraiment Une des boutiques les plus étonnantes de ce nouveau Bagdad du luxe reste, juste à côté de Mansour Mall, la nouvelle « boutique Rolex » (image ci-contre : remerciement à The National, Abou Dabi), une des plus étonnantes du monde. D'abord, parce qu'on y trouve un certain nombre d'autres marques suisses (Patek Philippe, Raymond Weil) et même des montres d'occasion. Ensuite, parce qu'on se demande qui peut bien vouloir s'acheter une Rolex dans un pays en proie à de telles convusions – mais on y vend effectivement des montres de prix, alors que les riches clients ont généralement pris l'habitude d'acheter leurs montres dans les émirats, à Beyrouth ou en Jordanie, le luxe étant au point mort dans la capitale syrienne.
◉◉◉ Enfin, parce que cette boutique est totalement non officielle et bien sûr non autorisée ! Chacun l'avait compris : Ali Abodi, le propriétaire des lieux (image ci-contre) n'est pas un « revendeur autorisé ». Il achète ses montres à Dubai (hors taxes et sans TVA) et il les revend dans une ambiance approximativement Rolex. Un copain lui a bricolé une boutique aux codes tout aussi approximativement Rolex. Il espère seulement avoir un jour la concession officielle, ce qui prendra du temps compte de l'insécurité ambiante et des complications administratives. Il faut se souvenir que Bagdad était un des hauts lieux du commerce Rolex pour le Proche-Orient : la Swiss Watch Company d'Elias Thomas George, dont la famille est à présent réfugiée à Londres, y équipait en Rolex de prestige la bonne société irakienne, à commencer par Saddam Hussein lui-même – qui avait commandé des Rolex avec son portrait sur le cadran pour les cadeaux officiels – et les grands dignitaires du régime. Les autorités politiques changent, les symboles statutaires restent... Il était de bon ton de se faire voir dans la boutique Rolex de Al Rasheed Street, d'autres points de vente existant dans le reste du pays (BassoraIl semblerait que la boutique et son atelier de SAV été pillés peu après l'invasion américaine et le butin vendu dans la rue : c'est là que Ali Abodi aurait acquis un certain nombre de pièces de rechange et d'équipements horlogers...
 
 
 
 MB&F LEGACY MACHINE n°2
La tentation de doubler sans redoubler...
◉◉ Nul doute que, demain, la nouvelle LM2 (Legacy Machine n° 2), qui fera son entrée officielle sur les réseaux du monde entier [avec une présentation « physique » aux collectionneurs de Singapour], ne sera examinée de près par les marques qui ont déjà exploré qui le double tourbillon (Breguet : image en haut de la page, Cartier, Greubel Forsey, Roger Dubuis, DeLaCour, etc.), qui le double mouvement (FP Journe, TAG Heuer, etc.), qui le double balancier (Greubel Forsey, Rudis Sylva, Beat Haldimann et quelques Chinois), qui la double roue d'échappement (Breguet, Laurent Ferrier, Kari Voutilainen, Omega, Ulysse Nardin, Girard-Perregaux)qui le double affichage de rouages sur le cadran (Montblanc, etc.). Tout ce qu'on croit savoir (Business Montres du 26 août), c'est que ce sera un hommage à l'horlogerie traditionnelle et qu'il y a – comme toujours avec l'équipe de Maximilian Busser – de la « double vue » dans l'air. Ce qui pourrait nous annoncer une forme de « révolution culturelle », puisqu'on n'imagine pas MB&F lançant sur le marché la banale réplique d'un dispositif horloger déjà exploité par une marque. Dans la série des objets gémellaires les plus improbables, on avait déjà la bicyclette symétrique de Carelman (ci-dessus) ou, du même Carelman, beaucoup plus évocateur des trois rubis demi-glace chatonnés déjà publiés par Business Montres (21 août), le tandem convergent (pour jeunes mariés), voire le tandem divergent (pour futurs divorcés)...
 
 
 
 
 RENTRÉE DES CLASSES
Le manga qui dévoile les secrets de la montre...
◉◉ Appel aux lecteurs japonais ou japonisants : Business Montres est à la recherche du manga édité au Japon et consacré à l'histoire des montres, avec un scénario amusant et accessible, basé sur une enquête criminelle en terre horlogère. Voici le lien japonais pour ces Secrets de la montre (image ci-contre et ci-dessous) : on y explique aux écoliers aussi bien la montre mécanique que la montre à quartz, avec une promenade au Japon, mais aussi en Suisse, à Baselworld et dans la vallée de Joux. On peut même y reconnaître des montres mécaniques suisses très connues au Japon, avec une amusante mise en scène de l'horlogerie européenne et japonaise.
◉◉ Appel aux institutions horlogères suisses, notamment aux hyperactifs bien connus de la Fédération horlogère, pour qu'ils imaginent une campagne collective [au service de tous les membres, donc financée par tous les membres] pour promouvoir le « réflexe montre », en période de rentrée scolaire, par exemple en 2014, au moment où les familles équiperont les enfants en fournitures scolaires : ce type de manga est un vecteur qui prouve qu'on peut aller loin avec un peu d'imagination. Il faut absolument relancer le port de la montre chez les très jeunes générations, dès l'entrée à l'école : les enfants auront assez tôt l'occasion de lire l'heure sur leurs tablettes électroniques – autant leur donner tout de suite le bon réflexe. N'oublions pas que c'est une action promotionnelle de ce type qui avait permis, dans les années 1940, de lancer la mode du chronographe en or comme cadeau de fin d'études ou d'entrée dans la vie [une géniale trouvaille marketing], et donc de relancer les ventes de ces chronographes suisses, un peu malmenés sur le plan commercial avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Quelques maisons comme Heuer s'en étaient alors particulièrement bien tirées...
 
 
 
 
 LES IN–10–CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : à peine installé à la direction commerciale de la jeune marque Breva (chaises musicales Business Montres du 12 mars 2013), Luis Andre (ex-Raymond Weil, ex-FP Journe), qui sortait du même poste chez Harry Winston, où il avait passé dix ans avant d'être remercié par Frédéric de Narp (révélation Business Montres du 23 mars 2012), refait ses valises pour rejoindre la direction commerciale de MB&F (Maximilian Büsser), où il remplacera Alexandre David, arrivé dans l'équipe à l'été 2012 (révélation Business Montres du 11 août 2012). Vincent Dupontroué, créateur et manager de Breva, reprend les fonctions commerciales de Luis Andre, avec une mission prioritaire : rassurer les détaillants un peu troublés par ces chaises musicales, alors que les premières montres-baromètres de la marque arrivent sur les marchés dans les semaines qui viennent...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : coucou, la revoilà ! Annabelle Garcia, qui avait fait un saut d'un an chez Audemars Piguet après avoir passé cinq ans chez Piaget, se recase aux relations publiques de Sotheby's Suisse, dont elle sera désormais Senior Press Manager. De quoi réveiller une maison récemment encore ébranlée par le départ de Marc Michel-Amadry : le fait que ce soit une « horlogère » qui récupère le poste démontre que ni Sotheby's, ni Geoffroy Ader n'ont renoncé à leurs ambitions sur le marché de la montre...
 
◉◉ PHILIPPE DUFOUR : le « trésor vivant » de la vallée de Joux, beaucoup plus connu au Japon que n'importe quel autre horloger de sa génération, fête cette année ses cinquante ans derrière l'établi. Lors d'un passage dans la vallée de Joux, il nous a confié ce qu'il regrettait le plus après ce demi-siècle sur la brèche, mais aussi ce qu'il espérait pour l'avenir : il y a une nouvelle série de montres dans les tiroirs, mais c'est encore trop secret pour qu'on puisse en parler (vidéo Business Montres Vision à découvrir ci-dessous)...
 
 
◉◉ BAROMONTRES : toujours exclusif pour Business Montres, les vingt coups de sonde qui permettent de se faire une idée de la météorologie horlogère de l'été, avec tous les éléments captés par les barorécepteurs du Quotidien des Montres. De Ferdinand Berthud aux milliardaires chinois, et du groupe Fossil au groupe Hengdeli en passant par Valbray, Laurent Ferrier, Victorinox et le shopping touristique, c'était dans Business Montres le 1er septembre.
 
◉◉ CHINE : la purge ne fait que commencer après le changement du Politburo, au printemps. Le Monde rappelle quelques récentes mises en cause de personnalités de l'ancienne équipe au pouvoir, dans le cadre du renforcement de la « lutte anti-corruption » : tout renforcement dans ce domaine est une mauvaise nouvelle pour l'industrie des montres, puisque cette ambiance découragera vite d'acheter quoi que ce soit qui puisse créer un soupçon d'enrichissement personnel. Au-delà, et c'est plus grave, le moralisme néo-prolétarien dissuadera même les amateurs de porter autre chose que les « montres du Parti » – c'est-à-dire les marques politiquement correctes [surtout pas occidentales] ! Qui se mettrait à collectionner des objets de parure qu'il ne peut pas montrer ? Personne, sauf les vrais passionnés de mécaniques : c'est là qu'on va prendre la vraie mesure de la passion culturelle horloger des amateurs chinois. La passion pour les montres deviendrait-elle une forme de subversion anti-communiste ?
 
◉◉ ROLEX : de Fidel Castro à Saddam Hussein (voir nos informations ci-dessus), les dictateurs adorent Rolex, c'est bien connu. Même l'ex-autocrate syrien Hafez el-Assad, le père de Bachar, actuel président de la Syrie. Le site américain Hodinkee publie un rappel rapide des ces Rolex syriennes : une Explorer II dont le cadran porte la signature d'Hafez el-Assad, et une Sea-Dweller, décorée de la même signature sur le cadran et accompagnée d'un document du chef cuisinier privé du président syrien, qui avait reçu cette montre en cadeau.
 
 
◉◉ CARTIER : l'art de Cartier, c'est aussi celui des images et d'une communication visuelle si rarement prise en défaut que ça en devient indécent. Business Montres Vision le démontre avec une playlist originale : Cartier, l'art des (belles) images, qui compte déjà 14 vidéos, exclusivement Cartier, rien que Cartier, obstinément Cartier. Une playlist destinée à s'enrichir dans les semaines à venir avec les aventures d'une extraordinaire Parisienne...
 
◉◉ VALBRAY : vous avez toujours rêvé de comprendre comment marchait l'obturateur à diaphragme d'une montre Valbray sans jamais oser le demander ? Il suffit de demander : ça fonctionne ci-dessous et c'est encore le meilleur moyen de s'offrir deux montres pour le prix d'une (rappelons qu'il suffit de tourner la lunette pour cacher ou dévoiler le cadran : c'est à ça que Johnny Hallyday joue toute la journée, comme le révélait Business Montres le 19 août)...
 
 
◉◉ CHRISTIE'S : une nouvelle vidéo avec plus de 150 000 vues sur notre chaîne images Business Montres Vision. C'est le reportage sur la paire de « pistolets à oiseaux chanteurs » des frères Rochat, telle que nous l'explique Aurel Bacs (Christie's). Rappelons à cette occasion que Business Montres Vision est, avec 1,2 vues, le premier canal images du web francophone...
 
◉◉ FAUSSE AVENUE DE FAUSSES MARQUES : les Chinois sont impayables ! Après les fausses montres, les fausses boutiques de fausses marques dans une fausse avenue du luxe. C'est à Shenyang, en Chine, et même les Chinois ont des doutes, nous rapporte l'agence officielle Xinhua (via Offbit China) ! Les noms ont été assez « tordus » pour qu'on puisse les reconnaître sans (trop) se mettre à la faute : Chanel devient Cnanel, Hermès Herwes et Cartier Cairtier. Le fait de savoir si ces boutiques sont réellement ouvertes ou s'il s'agit seulement d'une promotion pour un mall commercial voisin n'est pas clairement établi par Xinhua, mais on peut toujours regarder le diaporama proposé dès hier sur la page Facebook de Business Montres (image ci-dessous). À notre avis, c'est du viral, mais ça méritait d'être repris...
 
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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