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MARDI : Les marques qui veulent changer les codes (au risque d'y perdre leur identité) et les marques qui veulent changer d'actionnaire (au risque d'y perdre leur âme)

Économie-casino, l'horlogerie attire autant de capitaux qu'elle voit fuir de capitalistes échaudés par la lenteur désespérante (souvent désespérée) du retour sur investissement...  ▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... ❏❏❏❏ CARTIER : les petits secrets de la guerre secrète contre …


Économie-casino, l'horlogerie attire autant de capitaux qu'elle voit fuir de capitalistes échaudés par la lenteur désespérante (souvent désespérée) du retour sur investissement...

 
ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,
RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...
❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... ❏❏❏❏ CARTIER : les petits secrets de la guerre secrète contre Chanel entre Madison et la Ve Avenue, chez Tourneau, à New York... ❏❏❏❏ CHANEL : les petits secrets de la guerre secrète contre Cartier entre Madison et la Ve Avenue, chez Tourneau, à New York... ❏❏❏❏ DÉSINVESTISSEMENT : les dossiers de revente de marques horlogères s'empilent chez les banquiers de Genève... ❏❏❏❏ ROLEX : un siècle de publicités Rolex dans un album qui permet de découvrir comment la montre a toujours été, pour la marque, un vecteur de statut et un pourvoyeur de légendes plutôt qu'un accessoire usuel capable de donner l'heure... ❏❏❏❏ SWATCH : razzia dans les boutiques pour les premières Sistem51 mécaniques, mais, au fait, qui a inventé le « rotor panoramique » ? ❏❏❏❏ FRANÇOIS SCHUITEN : l'horloger de nos rêves n'est malheureusement pas l'horloger dont nous rêverions... ❏❏❏❏ PÈRE NOËL : et si le Père Noël (Santa Claus) était un vrai objet de luxe ? Une désopilante, mais très instructive présentation Powerpoint... ❏❏❏❏ WATCH JACKING : si un scooter vous frôle de près et déplace votre rétroviseur, attention à votre montre en sortant le bras gauche de la portière pour le remettre en place... ❏❏❏❏ IDENTITÉ : à quoi doit ressembler une montre de plongée qui prétendrait repenser les codes des montres de plongée ? Pas forcément à ça (ci-dessous)...
 
 QUESTION DE STYLE
Une lancinante quête d'identité et de singularité...
◉◉ Quelle intéressante montre de plongée (ci-dessus), mais de qui est-elle signée ? C'est là que se pose la question toujours délicate de l'identité stylistique d'un nouveau modèle de « plongeuse » : sans la marque [volontairement gommée du cadran], à quelle marque attribuer cette montre, dont on pourra par ailleurs marginalement contester l'utilité d'une petite seconde [pas très sécurisante en visibilité atténuée], ainsi que l'absence de SuperLumiNova ailleurs que sur le XII (ci-contre). On peut également craindre que la couronne hexagonale et trop polie ne soit un peu glissante en ambiance humide. Objections un peu vaines et sans doute trop pointues : aucun de ces détails n'est d'ailleurs précisé dans la norme ISO 6425 qui spécifie les caractéristiques techniques des montres de plongée.
◉◉◉ L'identité d'une pièce tient généralement à son respect des codes esthétiques généraux de la marque, à la fois dans les détails de l'habillage et dans le style de la décoration. Sur leurs montres de plongée, beaucoup d'autres marques ont pratiqué ici non seulement le guichet élargi du quantième, mais aussi les chiffres romains [du moins à moitié], la couronne à facettes hexagonale ou la petite seconde à 6 h. Sans parler du bracelet en caoutchouc à picots. La singularité semble absente de la proposition, péril non négligeable sur un marché dont les canons de beauté ont été normés à peu près définitivement, il y a une soixantaine d'années, par la Submariner de Rolex. Même les chiffres de la lunette unidirectionnelle [achetée sur étagère en prêt-à-porter ?] semblent n'avoir aucun rapport avec ceux de la date ou de la petite seconde. D'où la lancinante impression de prosaïsme insipide et légèrement monotone laissé par cette « plongeuse », qui pousse à se poser des questions : « Où ai-je déjà vu une telle montre, et sous la signature de quelle marque ? ». Suggestion : serait-ce le clone illégitime d'une Chaumet Class One et d'une Alpina Extreme Diver (ci-dessous) ?
 
 
 
 MERCATO
Au fait, quelle marque n'est pas à vendre ?
◉◉ Semaine après semaine, les banquiers genevois et zurichois entassent avec stupéfaction les mandats de mise en vente, totale ou partielle, de marques d'horlogerie, récentes ou plus anciennes. Pas moins d'une quinzaine de dossiers circulent actuellement, à tous les prix – même si il faut parfois se pincer quand on découvre le niveau des exigences financières de certaines marques en plein naufrage ! Quand on connaît un peu les marques en question, le profil qu'elles affichent et la présentation qu'elles font de leurs points forts/points faibles est parfois désopilant – surtout pour des marques dépourvues de tout (distribution, marketing, R&D, communication) sauf d'idées et de prétentions. Ce désinvestissement massif de beaucoup d'apporteurs de fonds de la dernière décennie n'est pas forcément une mauvaise nouvelle : nous sommes entrés dans une phase de sélection darwinienne des concepts et des entreprises, avec un nettoyage brutal des marques et des équipes de direction (tours de table compris) qui s'avèreraient incapables de s'adapter aux mutations en cours. Malheureusement, dans la grande lessive qui s'annonce pour 2014, quelques belles initiatives risquent de se fracasser sur les récifs de trésoreries trop tendues ou de détaillants trop frileux : c'est injuste, mais les bonnes idées ne meurent jamais ! Parce que la bonne nouvelle, c'est qu'il y a, face à ces candidats à l'abandon, au moins autant de candidats à l'entrée sur le marché : les lampions et les violons du grand bal horloger font rêver ceux qui ont quelques liquidités disponibles – pas forcément pour de bonnes raisons quand il s'agit de fonds libérés par des banques suisses soucieuses d'honorabilité vis-à-vis des administrations fiscales des pays d'origine de ces fonds. De même, on signale la reprise des négociations pour diverses grandes marques, récemment éconduites par les grands groupes ou fraîchement candidates à un changement d'actionnaires : là encore, le mercato devrait s'accélérer en 2014. Oui, mais, pour reposer poliment la question : quelle marque n'est pas à vendre ? La réponse est simple : tout dépend du prix...
 
 
 
 LES IN–10–CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ PÈRE NOËL : le père Noël comme concept de luxe émotionnel et intemporel. Une désopilante animation, néanmoins riche d'enseignements sur l'art de promouvoir une belle marque dans la durée (Santa Brand Book)...
 
 
◉◉ SWATCH (1) : razzia éclair des amateurs sur les montres Sistem51 vendues hier (lundi 16 décembre) dans les boutiques suisses de Swatch (Le Sniper du lundi : Business Montres du 16 décembre). Best-sellers de ce premier jour : dès 10 h 30, moins de deux heures après l'ouverture, le modèle bleu était épuisé et le modèle rouge en voie d'épuisement rapide...
 
◉◉ SWATCH (2) : mais, au fait, qui a inventé le « rotor transparent » (masse oscillante annulaire en grande partie constituée de verre saphir) tel qu'il est utilisé dans la collection et pour le calibre Sistem51, ce qui permet d'en admirer la mécanique innovante ? Comme l'indiquait Business Montres, le brevet a été racheté à Vianney Halter par le Swatch Group – qu'on ne remerciera jamais assez, puisque c'est ainsi qu'a pu être menée à bien la finalisation de la désormais légendaire montre à tourbillon triple axe Deep Space (prix de l'Innovation au récent Grand Prix d'Horlogerie de Genève). Il semble pourtant que ce concept de « masse panoramique » [dont la transparence permet de conserver la vue sur les rouages et les ponts au centre du mouvement] ait été imaginé – mais non breveté – dans les années 1990 ou 2000 (les sources divergent) par Pierre Koukjian, le créateur des montres deLaCour (image du rotor annulaire et panoramique : ci-contre). Ce « rotor panoramique » avait été développé –mais apparemment non commercialisé – pour et par une marque suisse alors dynamique, mais aujourd'hui plus ou moins somnolente (Jean d'Ève)...
 
◉◉ POIGNETS VOLÉS : on vole les montres dans les vitrines (braquage), mais aussi au poignet (pickpocket) et à présent au volant. Le watch jacking (se faire arracher sa montre quand on conduit) se banalise rapidement. Astuce : un scooter rase de trop près votre rétroviseur et le déplace : vous sortez le bras gauche pour le remettre en place et une main – généralement celle du passager d'une moto – vous arrache la montre (source : RTL) !
 
◉◉ ROLEX : c'est le livre que tous les rolexomaniaques vont exiger du Père Noël. Viaggio nelle pubblicità storiche: Rolex, d'Emma Luxardo (Value Collection, Milan : 160 euros hors Italie) est un album de 552 pages (relié, 24 x 32 cm) qui collationne sur un mode chronologique près de 500 images publicitaires de Rolex, entre 1915 et 1980. On y découvre que la publicité est, depuis les origines, au coeur de la stratégie d'entreprise de Rolex, marque qui a très souvent été pionnière dans ce domaine. On y découvre aussi comment la montre a quasiment toujours été considéré par Rolex non comme un instrument banalement fonctionnel, réduit à sa seule dimension mécanique d'affichage du temps qui passe (« donner l'heure avec précision »), mais comme un vecteur de statut social et de légendes contemporaines (image en haut de la page) – notamment dans le domaine du sport, aujourd'hui banalisé dans la communication horlogère, mais longtemps chasse gardée de la marque à la couronne...
 
◉◉ CRISE : « La crise de la zone euro est pire que la crise des années 1930 » ! Selon une étude de l’économiste Nicholas Crafts, relayé par le quotidien belge L’Express, la crise de la zone euro est pire que la Grande Dépression. Pour en arriver à cette conclusion, l’économiste anglais a comparé l'évolution du PIB dans la zone euro avec celui des pays restés, à l’époque, sur l’étalon Or (comme la France) et les autres. Un résultat visible sur ce graphique que Nicholas Crafts a joint à son étude (Atlantico)...
 
 
 
◉◉ CHANEL contre CARTIER : sac d'embrouilles à New York autour de l'ouverture d'une boutique Chanel chez Tourneau. Dans un premier temps, cet été, Tourneau (premier détaillant multimarques aux Etats-Unis) ouvre une boutique Chanel au rez-de-chaussée de son fameux et prestigieux espace horloger « Time machine », entre Madison et la Ve Avenue. Problème : cette boutique est située juste en face de celle que Cartier occupait, dans le mêm eespace. Gros coup de colère et crise de jalousie de Cartier, qui somme Tourneau de fermer cette boutique Chanel sous peine de perdre la distribution de Cartier aux Etats-Unis – prétexte : Chanel ferait perdre des ventes à Cartier ! Il faut dire que le marché est actuellement très tendu aux Etats-Unis, avec des ventes pratiquement au point mort par rapport à 2012, au moment même où c'est le sauve qui peut en Chine. Face aux gros muscles de Cartier et au volume de chiffre d'affaires que la marque représente pour Tourneau, le message est vite compris : Tourneau ferme sa boutique Chanel, aujourd'hui remplacée par deux sapins et un renne empaillé, et ne vend plus de montres Chanel, ni à la Time machine, ni sur Madison Avenue. Sauf que Chanel traîne aujourd'hui Tourneau en justice, en réclamant 15 millions de dollars à son ex-détaillant pour préjudice commercial aggravé en période de fêtes (source : New York Post)...
 
◉◉ RUSSIE : le nouveau consommateur de luxe en Russie semble avoir perdu la balourdise des anciens oligarques gavés d'argent pas toujours propre. C'est le constat amusé du Moscow Times, sur la base d'une étude Landor Associates. Malheureusement pour les horlogers qui n'avaient pas vu venir cette mutation, c'est aussi la fin de l'argent facilement gagné en vendant n'importe quoi à n'importe quel prix...
 
 
◉◉ MARCH LA.B : quelques nouvelles boutiques pour la jeune marque franco-californienne, dont une boutique en nom propre dans le Marais parisien (ci-dessus) et deux boutique éphémères, l'une à Genève, l'autre à Monaco. Avec une bonne nouvelle pour les amateurs : le repositionnement des prix (revus à la baisse) sans toucher au style très attractif – rétro-nostalgique, mais vigoureux – des montres... 
 
◉◉ FRANÇOIS SCHUITEN : c'est un des plus grands dessinateurs belges de bandes dessinées [prononcez son nom « Skoïten » sous peine de voir les Belges hurler de rire quand vous parlerez de lui !] et on connaît de lui, entre autres, Les Cités obscures (avec Benoît Peeters), des timbres-poste pour la Belgique, quelques films et même la décoration d'un station de métro à Bruxelles (sans parler de la mise en scène de la station Arts et Métiers, à Paris). Le titre du dernier grand album qui vient de lui être consacré est tentant : L'Horloger du rêve (éditions Casterman). Malheureusement, il ne s'agit pas d'horlogerie – sujet que Schuiten aurait merveilleusement dessiné. François Schuiten n'est horloger que par la minutie architecturée avec laquelle il travaille les moindres éléments de ses décors et les moindres détails de ses intrigues. Il fait cliqueter nos rêves par son univers visuel totalement original et il nous les fait vivre dans le temps, sinon a-delà du temps. C'est un magicien de la mise en scène. Dommage, d'ailleurs, qu'aucun horloger n'ait jamais songé à lui saluer ce géant du dessin contemporain à travers une montre ou une collection de montres – d'autant que sobn style s'accorderait parfaitement avec le rendu des métiers d'art qui sont venus renforcer les beaux-arts du temps. Rendons-lui tout de même hommage : ses engrenages sont trop beaux pour que nous passions à côté...
 
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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