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MERCREDI : Le recours à Ferdinand Berthoud, le salut par Winnie l'Ourson et le néo-vertige bling-bling

Amusante, cette histoire de record qui n'en est pas un dans l'extra-plat : les journalistes de Panurge reprennent en boucle ce qu'ils ont cru bien comprendre sans l'avoir bien lu dans le dossier de presse. Il n'en faut pas plus pour affoler la blogosphère, alors que la vérité est ailleurs, comme il se doit, par exemple du côté de ce cher M. Berthoud...  ▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,


Amusante, cette histoire de record qui n'en est pas un dans l'extra-plat : les journalistes de Panurge reprennent en boucle ce qu'ils ont cru bien comprendre sans l'avoir bien lu dans le dossier de presse. Il n'en faut pas plus pour affoler la blogosphère, alors que la vérité est ailleurs, comme il se doit, par exemple du côté de ce cher M. Berthoud...

 
ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,
RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...
❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... ❏❏❏❏ PIAGET : pourquoi une telle (vaine) prétention à battre des records quand on a des idées aussi créatives ? Heureusement que les médias perroquets reprennent en choeur le refrain du record absolu battu par Piaget... ❏❏❏❏ LAJOUX-PERRET : ils veulent quoi, ces Japonais de Citizen ? ❏❏❏❏ FERDINAND BERTHOUD : le grand méchanicien chronométrier est de retour pour signer des montres superlatives, sous la houlette de son admirateur Karl-Friedrich Scheufele... ❏❏❏❏ CHOPARD : l'Année du Cheval se jouera sur fond de laque Urushi et de fleurs de lotus... ❏❏❏❏ HUBLOT : pas si définitivement enterrées que ça, les années bling-bling, n'est-ce pas Tina Zegg, qui réveille l'or jaune sur le Rocher de Monaco ? ❏❏❏❏ VICENTERRA : les deux boules de Noël de Vincent Plomb... ❏❏❏❏ CHOW TAI FOOK : comment Winnie l'Ourson peut faire gagner des parts de marché dans le coeur des jeunes urbains et des détaillants chinois... ❏❏❏❏ BLU : derrière le tourbillon Gagarine, le plus secret des ateliers de sous-traitance fait se poser des questions... ❏❏❏❏ BELLES MONTRES : certes, il faut sauver le soldat Belles Montres, mais à condition de savoir quoi faire de ce salon, par ailleurs indispensable... ❏❏❏❏ BRM : en piste pour le rallye dy Maroc... ❏❏❏❏ HYT : rendez-vous secret à Genève (mais pas secret pour les lecteurs de Business Montres)... ❏❏❏❏ CHRISTIE'S (1) : quelques lots remarquables dans le catalogue de New York (17 décembre), qui sera la dernière vente conduite par Aurel Bacs – ne pas manquer, entre autres, le lot n° 229, une Patek Philippe émaillée datée de 1953 avec un décor tropical (ci-dessus), pour une estimation de 200 000-400 000 dollars... ❏❏❏❏ CHRISTIE'S (2) : ne pas négliger, non plus, l'étonnante pendule de cheminée Japy – un heaume horloger ! – du lot n° 296 de cette vente new-yorkaise... ❏❏❏❏ H. MOSER & CIE : une plongée originale dans le grand bleu (ci-dessous), juste pour dire adieu au palladium...
 H. MOSER & CIE
Le « bleu fumé » qui va si bien au palladium...
◉◉ Le bleu est décidément le nouveau noir : à la veille de cesser sa production de montres en palladium (métal superbe d'aspect, mais très coûteux et très difficile à usiner tellement il est dur), H. Moser & Cie dédie à ces boîtiers en palladium trois séries ultimes, dotées pour l'occasion d'un superbe cadran « bleu fumé ». La nouvelle équipe de la manufacture indépendante de Schaffhouse (désormais placée sous la direction d'Edouard Meylan) a ainsi retravaillé son célébrissime quantième perpétuel Moser Perpetual One (ci-dessus et ci-contre : 38,8 mm, remontage manuel), qui reste par sa sublime simplicité le plus élégant de toute l'offre suisse, mais les amateurs de ce « bleu fumé » pourront se contenter du mouvement à petite seconde (14 lignes pour la Mayu) ou du cadran à seconde centrale (15 lignes pour la Monard), deux calibres à  remontage manuel dotés du fameux spiral Straumann, avec ancre et roue d'échappement en or (7 jours de réserve de marche pour la Monard, 3 jours pour la Mayu). Il devrait y avoir une quarantaine de pièces par série, mais on peut parier que la demande excèdera l'offre tellement ce « bleu fumé » est réussi. Ces éditions spéciales sont pour l'instant réservées à quelques marchés, ce qui ne pourra qu'attiser la convoitise des collectionneurs de pièces néo-classiques, alors que les montres Laurent Ferrier se font rares sur le marché, que les L.Leroy sont toujours aussi confidentielles et que les amateurs de FP Journe ont déjà fait le plein – ceci au moment où les manufactures allemandes qui jouent les alternatives à A. Lange & Söhne (par exemple, Moritz Grossmann) tardent à convaincre, pendant que des projets prometteurs comme Heritage Watch Manufactory semblent morts et enterrés...
 
 
 
 ULTRA-PLAT
Désolé, mais le record de 1978 tient toujours...
◉◉ Quand on lit sur un site horloger que « Piaget reprend le record absolu de la montre la plus fine » (David Chokron, Worldtempus), on ne peut que se réjouir de voir tomber des recors invaincus. Bigre, un record absolu, c'est alléchant ! Sauf que, avec ses 3,65 mm d'épaisseur, la nouvelle Altiplano 900 P est très loin d'être la « montre la plus fine » de l'histoire horlogère. S'il y avait, dans ce domaine, un « record absolu » à reprendre, ce serait celui de la Delirium conçue en 1978 par ETA : moins de 2 mm d'épaisseur, mais il faut préciser que la Delirium – ainsi nommée parce que « très mince » – était une montre à quartz, mais ça reste la « montre la plus fine » jamais réalisée. Son innovation industrielle majeure était la transformation du fond de la montre en platine porteuse des composants, une très ancienne idée horlogère [voir les montres Charmilles, de la Genvèe des débuts du XXe siècle] qui sera ultérieurement reprise par la Swatch. Pour ce qui est de la montre mécanique elle-même, le double record des montres Jean Lassale (calibres 1200 et 2000 : cliquez sur le lien ci-contre) tient toujours : 1,2 mm d'épaisseur pour un mouvement à remontage manuel (ci-contre), à peine plus pour le mouvement automatique 2000 (informations Business Montres du 8 février 2013). Dommage pour Worldtempus, qui s'auto-proclame « Swiss Watch Authority »...
 
 
 
◉◉ Laissons donc les médias perroquets s'extasier sur le record qui n'en est pas un chez Piaget : les blogs américains s'en donnent à coeur joie, mais on ne peut pas leur reprocher la fraîcheur d'une culture horlogère encore émergente [admirons au passage le magnifique ensemble a cappella, au mot près : ça, c'est du storytelling efficace !]. Saluons plutôt la performance – la vraie ! – de Piaget, qui a réussi à transformer la vieille idée du fond-platine en nouveau concept de cadran-platine. Cette nouvelle Altiplano 38 mm 900 P affiche 3,65 mm d'épaisseur sous la toise, soit un demi-millimètre de moins que le modèle précédent (ci-dessus et ci-dessous). Un gain de 10 % obtenu en renonçant au traditionnel empilement des composants (sandwich ponts-rouages) et en transformant les éléments d'habillage (boîtier-cadran) en arc-boutants des trains de rouages (ultra-amincis pour l'occasion), désormais visibles côté cadran, à fleur de verre saphir. De façon plus convaincante qu'avec un travail de squelettage, le mouvement devient élément de la décoration de la montre, en traduisant immédiatement son identité mécanique – à tel point qu'il a fallu mentionner l'empierrage et le nom du calibre côté cadran ! Un sursaut d'honnêteté pour conclure : il serait plus judicieux d'écrire que Piaget bat effectivement ce record, mais uniquement pour les montres actuellement en production et certainement pas de façon absolue ou relative, tout juste de façon contingente. Ou, alors, disons que c'est le record pour les marques présentes au SIHH 2014, qui ont pourtant fait des efforts pour se mettre au régime minceur...
 
 
 
 
▶▶▶ VICENTERRA
Vincent a demandé à la Lune, et la Luna naquit...
◉◉◉◉ Dans la famille VicenTerra, bien connue des lecteurs de Business Montres depuis la préhistoire de cette jeune marque indépendante suisse (ça remonte au 29 mars 2010), lancée en souscription par Vincent Plomb, la Terre sphérique animait le cadran. La nouvelle Luna de VicenTerra (ci-contre et ci-dessous) vient ajouter une lune sphérique dans le bas du cadran, pour une animation astronomique en 3D encore jamais tentée dans une montre-bracelet. On y ajoutera le jour-nuit solaire en haut du cadran [la nuit, ce sont les étoiles et la comète], qui permet de voir le soleil se lever et se coucher, alors que la Terre et la Lune tournent à leur rythme naturel. Pour ceux qui en voudraient davantage, ne pas manquer la grande date à 2 h, elle aussi « astronomique » quoique conventionnelle, et, bien entendu, les heures, les minutes et les secondes de chaque instant d'une éternité décomptée sur un cadran noir d'encre très cosmique. Prix de souscription (ridicule par rapport à la rançon qu'exigerait une « grande » marque) : à partir de 13 500 euros en acier, avec une année (terrestre) de file d'attente pour prétendre à ce voyage dans la Lune. Pour faire patienter les candidats et leur remettre en mémoire la montre précédente, un retour sur images grâce à Business Montres Vision :
 
 
 
 
 ON VOUS L'AVAIT BIEN DIT !
Le retour de Ferdinand Berthoud, c'était annoncé ici cet été...
 
 
◉◉ On ne pouvait pas tout vous dire tout de suite, mais, voici quelques mois, les initiés avaient décodé le message : c'est du côté de Fleurier qu'il fallait attendre le retour de Ferdinand Berthoud (même l'image ci-dessous de Berthoud y figurait : Business Montres du 21 août), et ce n'est pas seulement pour fêter le cinquantenaire des Tontons flingueurs que nous avions exhumé les images de la fameuse scène de la pendule Berthoud, rythmée par les « pops » des pistolets à silencieux (image ci-dessusBusiness Montres du 19 août). C'est désormais officiel : Chopard intègre une nouvelle marque dans son portefeuille d'entreprises, la Chronométrie Ferdinand Berthoud, avec 1753 pour date-repère.
◉◉ ON SAIT LA PASSION que Karl-Friedrich Scheufele voue à la mémoire du maître horloger français Ferdinand Berthoud : il lui revenait donc de rendre à ce nom illustre tout son lustre horloger, en signant Berthoud des séries très exclusives de montres qui n'ont pour ambition que d'être à la hauteur des productions du grand maître. Ces montres devraient être présentées pour la première fois avant l'été 2014 (site : Ferdinand Berthoud).
◉◉UNE NOTE BIOGRAPHIQUE pour rafraîchir les mémoires : « Né en 1727 à Plancemont, dans le Val-de-Travers (Suisse), à cinq kilomètres à peine de l’actuelle Chopard Manufacture à Fleurier, Ferdinand Berthoud  accède à la maîtrise d’horloger à Paris en 1753. Horloger d’exception, cultivé et raffiné, doué d’un esprit supérieur, Ferdinand Berthoud  laisse une œuvre d’une ampleur exceptionnelle, tant dans le domaine des chronomètres de marine, des montres et pendules décoratives, des outils spécialisés, des instruments de mesure scientifique que de l’édition, ayant publié des dizaines d’ouvrages et mémoires spécialisés, représentant plus de 4'000 pages et 120 planches gravées. La carrière de Ferdinand Berthoud  est également hors du commun, tout comme les périodes de l’histoire qu’il traversa, du siècle des Lumières à l’Empire, en survivant à la Révolution. Son génie fut reconnu par ses contemporains, lui permettant de devenir membre de l’Institut National, et de jouir de la position enviée d’Horloger-Mécanicien du Roi et de la Marine sous les règnes de Louis XV et Louis XVI, ainsi que sous l’Empire. En 1804, il reçoit de Napoléon, le titre de Chevalier de la Légion d’honneur. Nombre de ses travaux demeurent encore aujourd’hui d’actualité ». Avec une déclaration de Karl-Friedrich Scheufele, par sympathie pour lequel nous avions gardé le secret : « C’est pour rendre hommage à ce maître horloger d’une envergue exceptionnelle que j'ai souhaité être l’artisan de la renaissance, précisément à Fleurier, du nom illustre de Ferdinand Berthoud »...
 
 
 
 
 LES IN–10–CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉CINÉMA : très souvent associées au grand écran, les montres suisses n'ont guère brillé par leurs apports mécaniques à l'industrie du cinéma, alors même que les rouages horlogers ont influencé la conception des premiers projecteurs et des premières caméras. Il s'en est fallu de très peu pour que le mariage horlogerie-cinéma ne soit consommé dès l'invention du cinématographe. Par la suite, on ne compte guère que le Film-Master de (TAG) Heuer pour créer un outil horloger spécifiquement destiné au cinéma : relire à ce sujet nos pages d'archives Business Montres du 22 décembre 2012 (« Comment les montres ont influencé les techniques du cinéma ») et Business Montres du 23 décembre 2012 (« Les liens aussi subtils que coûteux entre montres et cinéma »). On se félicitera donc de la nouvelle montre lancée en Allemagne par Arnold & Richter (ci-dessous, mouvement suisse, environ 900 euros) : il s'agit d'une sorte de « chronographe » (sans chronographe) utilisable sur un plateau de tournage par les directeurs de la photographie, qui peuvent décompter le temps dans un compte à rebours en plus des fonctions horaires classiques...
 
 
◉◉ HYT : rendez-vous mystérieux  le 20 janvier à Genève (voir l'amusante vidéo-appât ci-dessous). Où et pourquoi faire ? La marque garde le secret, mais les lecteurs de Business Montres doivent bien avoir une vague petite idée sur la question (indiscrétion du jeudi 5 décembre)...
 
 
◉◉ BRM : Bernard Richards ne cesse de renforcer son ancrage historique dans l'univers de la course automobile. On découvre dans sa newsletter ses nouveaux partenariats, dont le parrainage de la 21e édition du Rallye Maroc Classic (animé par Cyril Neveu), compétition à l'occasion de laquelle BRM lance une série limitée de 10 chronographes V12-44 (ci-dessous)...
 
 
◉◉ CHRISTIE'S : un des lots les plus inattendus de la prochaine vente de New-York (17 décembre), qui sera également la dernière vente de la saison en même que la dernière à être animée par Aurel Bacs, reste la pendule de cheminée Japy en forme de heaume du lot n° 296 (une pièce datée de la fin du XIXe siècle et estimée 6 000-8 000 euros), avec un cadran dans le goût du XVIIe siècle et un décor post-gothique dans le goût de la Renaissance (ci-dessous)...
 
 
◉◉ BELLES MONTRES : « Il faut sauver le soldat Belles Montres ». Bonne analyse du blog français Equation du temps (François-Xavie Overstake), qui pointe à la fois le besoin réel d'un grand salon horloger parisien pour le grand public des amateurs, mais aussi les lacunes de cette septième édition et l'usure du concept initial. Beaucoup de bons voeux pour 2014, mais l'équipe du Point (Jean-Philippe Barberot) est priée d'apporter les évolutions nécessaires – sauf que la vraie question est aujourd'hui de savoir si Belles Montres doit se monter de préférence avec des grandes marques [qui ont les moyens, mais pas l'envie d'exposer dans un salon, compte tenu des budgets pharaoniques investis dans les boutiques] ou plutôt avec des marques indépendantes [qui ont l'envie, mais pas forcément les moyens, compte tenu du coût élevé du Carrousel du Louvre] ou encore avec les deux, mais ça s'annonce compliqué. ◉ Nous maintenons notre analyse initiale (Business Montres du 29 novembre) : un salon comme Belles Montres est un rassemblement de cohésion communautaire, qui fonctionne sur des bases affinitaires – il doit donc refléter la demande réelle des marchés [les marques qui s'y vendent effectivement ou qui y sont désirées] et non la logique marketing fluctuante des conglomérats de luxe et des géants de la montre...
 
◉◉ CHOPARD : les marques suisses ont désormais tendance à camoufler leurs montres dédiées au zodiaque chinois ! Elles ne les montrent plus qu'aux publics ciblés – et c'est dommage, parce que cela prive les amateurs occidentaux de superbes réalisations comme, récemment, la collection « A Mythical Journey by Piaget » (Business Montres du 8 décembre). Autre exemple de celle réalisation, après l'Année du Cheval célébrée par Vacheron Constantin (Business Montres du 30 novembre), l'Année du Cheval célébrée par Chopard en technique Urushi (laque travaillée avec des poudres de métaux précieux), qui fait voyager le cheval zodiacal dans un champ d'eau semé de fleurs de lotus. Un superbe travail de décoration pour cette L.U.C. XP, également très aboutie sur le plan mécanique (ci-dessous). Pour clarifier nos positions à propos de ces  « hommages » aux traditions chinoises, précisons que ce n'est pas l'« hommage » en soi qui est gênant [la culture chinoise mérite largement d'être ainsi honorée grâce aux métiers d'art], ni le tropisme commercial des maisons suisses vers l'immense marché chinois : ce qui devient gênant, c'est la sinisation (disons l'enchinoisement) des concepts imposés aux amateurs occidentaux (réduction de la taille des boîtiers, multiplication des 8 sur les cadrans, poncifs du style néo-classique, décorations dans le goût asiatique, etc.), alors que la maturité culturelle horlogère des ces Européens réclamerait d'autres standards. Ce qui est créativement choquant, c'est la pensée unique sino-centrée si elle n'est pas équilibrée par des propositions comparables destinées à la sphère culturelle traditionnelle de l'horlogerie suisse...
 
 
◉◉ LAJOUX-PERRET : la direction de Citizen, qui avait racheté la manufacture Lajoux-Perret l'année dernière (Business Montres du 5 mars 2012), tarde à opter pour une stratégie industrielle à son sujet. Que faire de cet outil ? Le maintien en place de l'actuelle direction, emmenée par Frédéric Wenger, s'impose-t-il ? Vue du Japon, la vallée de La Chaux-de-Fonds est sur une autre planète, l'activité marchande de Lajoux-Perret ne pesant guère sur les comptes du groupe Citizen, ni même sur ceux de sa branche horlogère. À suivre, certains membres de l'état-major de Citizen laissant entendre qu'une revente est possible...
 
◉◉ CHOW TAI FOOK : le grand joaillier chinois de Hong Kong (numéro un sur le marché grand-chinois) opte apparemment pour  la... basse joaillerie ! Disons les bijoux plus accessibles... Alors que la folie de l'or contamine toute la Chine [l'Etat veut des réserves suffisantes pour pulvériser le dollar dans les échanges internationaux et les citoyens préfèrent de l'or pour caler leur patrimoine], Chow Tai Fook opte pour un « or populaire » en ciblant les nouveaux urbains et les jeunes, qui n'ont évidemment pas les moyens d'aller chez Cartier ou Tiffany & Co, mais qui veulent tout de même briller de tous leurs feux. Arme fatale : Hello Kitty et Winnie l'Ourson. C'est surprenant, mais très malin au moment où les leaders internationaux du marché ont choisi le diamant et l'hyper-luxe pour asseoir leur développement. En pratiquant un nouveau « luxe de masse » à la chinoise, Chow Tai Fook [plus de 30 % de croissance en 2013, alors que les marques occidentales reculent en Chine] compte ainsi augmenter ses parts de marché dans les boutiques et dans le coeur des amateurs locaux, eux aussi gagnés par la rétro-nostalgie un peu régressive, adulescente et franchement gnangnan de héros-culte comme Winnie l'Ourson ou Hello Kitty. Même Chow Tai Fook a compris que le marché chinois avait changé !
 
 
◉◉ BLU : un peu en sommeil depuis sa prise de contrôle par un actionnaire russe et le lancement de son tourbillon Gagarine (Business Montres du 9 avril 2011 et vidéo sur Business Montres Vision), la manufacture de Bernhard Lederer (Colombier, près de Neuchâtel) fonctionne désormais comme sous-traitant mécanique. Dérivée de BLU (acronyme de Bernhard Lederer Uhren), l'atelier KcK se pose en pourvoyeur de composants pour l'industrie, voire de mouvements terminés. Un souci paranoïaque de la discrétion interdit de dévoiler ce qui est réalisé (ou réalisable), ni évidemment pour qui – ce qui pousse la communauté neuchâteloise de la montre à un certain scepticisme...
 
◉◉ HUBLOT : Tina Zegg (Zegg & Cerlati, à Monaco : elle est si jolie qu'on ne saurait résister à l'envie de vous la montrer – ci-contre) avait déjà ouvert la voie à un concept Full Gold (superbe design de Carlo Cerlati, sertissage genevois : image Business Montres du 11 juin 2012). C'est reparti pour un tour avec une Hublot qui exprime à son tour la quintessence du tout or jaune [tant qu'à faire, autant prendre l'or qui ressemble le plus à de l'or], boîtier, cadran poli miroir, aiguilles, lunette, vis, bracelet (veau doré brillant sur base caoutchouc) : il ne reste que les « oreilles » noires, si caractéristiques du style des chronographes Big Bang. Alors qu'on pensait enterrées les années bling-bling, c'est donc la nouvelle ruée vers l'or sur le Rocher, comme on a pu le vérifier à l’occasion du prestigieux Bal de Noël de Monte-Carlo. En Hublot dans le texte : « Sous le haut patronage de S.A.S le Prince Albert II et sur le thème Yellow Gold & White Christmas évoquant ainsi toute la splendeur d’un Noël blanc paré d’or, le décor de la prestigieuse Salle Empire de l’Hôtel de Paris a brillé de mille feux, emportant ses convives dans la magie de Noël. Pendant le Bal, les convives triés sur le volet ont pu assister à une vente aux enchères par la maison Sotheby’s en faveur d’Action Innocence Monaco, ainsi qu’à une prestigieuse tombola. Le DJ Andrea T Mendoza DJ, résident du Billionaire, a enflammé la piste de danse ». Le tout donc bien enveloppé de beaux sentiments [le luxe adore mélanger les paillettes et la compassion charitable]. Si vous manquez de boules pour animer les guirlandes accrochées à votre sapin, dépêchez-vous donc de faire le détour par la boutique de Tina Zegg, devant le Casino de Monte-Carlo : elle n'y aura qu'une cinquantaine de cette Big Bang total look full gold...
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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