MERCREDI : le Zappeur voit se lever un printemps fleuri, avec des transparences, des diamants à profusion et une nouvelle écoute du temps qui passe
Le 26 / 02 / 2014 à 10:22 Par Le sniper de Business Montres - 5212 mots
Consolidation au plus haut niveau, avec 6 600 points de vente pour le plus grand réseau horloger-joaillier du monde : il vient de naître aux Etats-Unis et il relative les états d'âme des nostalgiques de l'ancienne distribution. Ce qui n'empêche pas les nouveautés d'affluer à moins d'un mois de Baselworld...
▶▶▶ LES 20–DISCRÉTIONS DU JOURNotées à la volée, en vrac, en bref et en …
Consolidation au plus haut niveau, avec 6 600 points de vente pour le plus grand réseau horloger-joaillier du monde : il vient de naître aux Etats-Unis et il relative les états d'âme des nostalgiques de l'ancienne distribution. Ce qui n'empêche pas les nouveautés d'affluer à moins d'un mois de Baselworld...
▶▶▶ LES 20–DISCRÉTIONS DU JOURNotées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ SIGNET + ZALEs : désormais, le plus grand réseau horloger-joaillier du monde est l'ensemble américain Signet + Zales (réseau concurrent racheté par Signet pour 1,4 milliard de dollars). Un ensemble qui pèse 3 653 points de vente (1 974 pour Signet, 1 679 pour Zales et ses enseignes annexes), très loin devant les 2 000 vitrines revendiquées par Chow Tai Fook en Chine. Chiffre d'affaires prévisionnel : 6 milliards de dollars (dont 300 millions pour le e-commerce). La domination est écrasante sur le marché américain, au Canada et au Royaume-Uni. La vente n'est cependant pas encore close pour cause de délais réglementaires et boursiers... ◉◉◉◉ CHRONOSTALGIE : publicité (gratuite) pour un rendez-vous toujours très prisé entre les amateurs de l'Est de la France (superbe affiche). Tiens, c'est bizarre, on a gommé la marque du cadran de la Patek Philippe... ◉◉◉◉ MÉTÉORITES : vous aimez les météorites horlogères ? Normal, c'est très décoratif, mais vous ne les regarderez plus du même oeil en découvrant comment un astéroïde « gros comme un réfrigérateur » a pu creuser un cratère sur la Lune – sous les yeux des astronomes – et y créer une explosion dont l'éclair a été visible pendant une quinzaine de secondes (reconstitution sur la vidéo ci-dessous). On a perdu une étoile filante... ◉◉◉◉ MARVIN : on déduira de l'image ci-dessous qu'il y a de la « plongeuse » dans l'air [dans l'eau ?] du côté de chez Marvin. Il s'agit d'une Malton (boîtier coussin), dont le bracelet caoutchouc porte un nom de baptême – bathyscaphe – qui annonce une grande ambition. Pas d'information supplémentaire sur la molette dentelée rouge [couleur identitaire chez Marvin]... ◉◉◉◉ MCT : un mouvement exclusif pour la Sequential Two qui sera présentée à Baselworld. C'est la traduction logique de la politique d'intégration verticale anticipée dès l'année par Business Montres (6 décembre 2013) – un atelier à La Chaux-de-Fonds, un atelier à Genève. Conçu, produit et assemblé en interne, ce mouvement MCT-S2 (ci-dessous et cartouche en haut de la page) a été développé à partir du micro-rotor qui devait initialement équiper les montres Ladoire [maison disparue corps et biens], Hautlence et MCT saison 1. Pour MCT (Manufacture contemporaine du temps), ce calibre automatique annonce un boîtier rond pour la nouvelle Sequential Two, qui devrait cependant conserver le principe d'affichage séquentiel de l'heure, mais avec un retour à un affichage plus traditionnel des minutes. ◉◉◉◉ PATEK PHILIPPE : quelques informations sur le stand de Baselworld, qui sera cette année le point de mire des amateurs d'architecture horlo-monumentale. La surface totale passe de 955 mètres carrés à 1 500 mètres carrés sur trois niveaux (630 mètres carrés au sol), avec 117 éléments de verre qui pèse 70 tonnes (600 mètres carrés de surface de verrières) et 125 tonnes d'acier pour la structure. Beaux effets de transparence et de lumière (5 km de bandes de LED enveloppent le stand), avec des lignes fluides traitées dans un esprit contemporain sans excès : les seize vitrines extérieures présentent la totalité (198 montres) des nouveautés de la collection 2014 [hors pièces commémoratives du 175e anniversaire]. L'intérieur compte 12 salons de vente, des cuisines, un bar et un restaurant. Un mur incurvé semi-transparent a été soigneusement assemblé à la main avec plus de 5 km de bandes de cuir. Il aura fallu aux architectes et ingénieurs plus de deux années de travail pour réaliser cette structure architecturale d’exception. L’enveloppe sophistiquée en verre a été méticuleusement exécutée sur un minimum d’éléments en acier, en poussant les limites de la technologie pour créer une transparence inédite dans cette construction hors normes. Le tout avec une profusion d'écran (géants ou non) et de tablettes interactives... ◉◉◉◉ UKRAINE : le récent coup d'Etat anti-russe est un rude coup porté à toutes les marques de montres, en particulier les plus petites qui comptaient beaucoup, avant comme pendant Baselworld, sur la « soupape » ukrainienne pour écouler quelques grosses pièces et des commandes spéciales passées pour les dignitaires du défunt régime de Viktor Ianoukovitch. Les oligarques sont en fuite – souvent en Autriche, comme les ténors de l'horlogerie ukrainienne – et les riches ont évacué le contenu de leurs coffres-forts vers des paradis bancaires. La chasse aux riches et à leurs trésors est lancé. Il règne une ambiance très « 1917 » dans la capitale ukrainienne : les traditionnels parallélistes locaux sont aux abonnés absents, mais on les regrettera beaucoup à Bâle... ◉◉◉◉ PHILIPPE DUFOUR : le « trésor vivant » de la vallée de Joux s'est remis au travail pour achever une montre à grande sonnerie, mais il se mobilise pour son projet (développé avec Greubel Forsey) horloger de « Naissance d'une montre » (expérience in vivo de recréation pédagogique d'une montre dans le respect des usages traditionnels, à usage des prochaines générations : Le Garde-Temps). À l'occasion d'une conférence à la EPFL, il en parle à La Télé (télévision suisse), avec une magnifique cravate rose... ◉◉◉◉ 4N : la 3D sans lunette spéciale, juste pour le plaisir de mettre en relief une montre qui n'en manque pas, avec des effets saisissants grâce à l'ultra-haute définition (4K), c'est la bonne surprise à partager sur le stand 4N au Palace de Baselworld. François Quentin, le désigner-créateur de la marque 4N a conçu cette présentation spectaculaire avec ses partenaires de Dassault Systèmes. Présentation sur un écran spécifique appelé « auto-stéréoscopique », qui permet de voir en relief instantanément, sans porter de lunettes spéciales. Ce type d’écran, fabriqué par la société française ALIOSCOPY, est l’une des dernières technologies existante en matière de 3D sans lunettes car elle est en format 4K. Il s'agit, grâce à la combinaison d’une multitude de technologies et d’innovations, de mettre en valeur la pièce de haute horlogerie à affichage numérique 4N-MVT01/D01, avec une qualité d’image 3D exceptionnelle inégalée à ce jour. ◉◉◉◉ TISSOT : deux responsables du service achats se font virer sans délai pour une sombre histoire de « pots-de-vin ». Ils auraient touchés des commissions versées depuis des années par des sous-traitants asiatiques. Avec la récente montée en puissance de Tissot (2,5 millions de montres), on imagine le montant des sommes ainsi détournées. Bel exercice de transparence de la part de Tissot et du Swatch Group, qui envoie ainsi un signal très clair à tous les cadres de l'horlogerie qui seraient tentés par cette pratique – endémique dans les milieux industriels. Problème : on découvre à cette occasion que le Swiss Made de Tissot est une passoire juridique, l'affaire portant sur des composants d'habillage beaucoup plus que sur des questions d'écrins... ◉◉◉◉ BACKES & STRAUSS : ce sera une des montres les plus serties de l'année et c'était une des meilleures surprises de la Wonder Week genevoise, d'ailleurs signalée comme telle en janvier par Business Montres. La maison Backes & Strauss, associée au groupe Franck Muller pour le WPHH de Genthod, en avait confié la réalisation à un atelier genevois réputé, seul capable sur la place de Genève de pratiquer ce sertissage de 225 pierres (38,69 carats), toutes d'une taille et d'une couleur différentes – 225 pour marquer les 225 ans de Backes & Strauss, le plus ancien diamantaire du monde. Cette Piccadilly Princess Royal Colors est un manifeste de savoir-faire joaillier, qui illustre toutes les techniques de taille des diamants, un peu comme une cascade ou un arc-en-ciel de couleurs. Chaque pièce est unique – la facture aussi (comptez entre 1 et 1,5 million d'une monnaie forte)... ◉◉◉◉ BAMFORD : dans la série des Rolex « préparées » par l'atelier Bamford Watch Department, une Deepsea TrueHunter qui se veut militaire ou, du moins, militarisée par ses touches vertes, ses marquahes orange et son bracelet de style NATO – le tout retraité dans un SuperLumiNova éclatant. Comme d'habitude, ça ne coûte guère que le double de la Deepsea originale de série (environ 18 000 euros)... ◉◉◉◉ CUFF : après (ou avec) les montres connectées, voici les bijoux connectés, qui servent à la fois de parure et de lien ou d'alerte en connexion avec le smartphone. Pionnier dans ce domaine, Cuff, avec des pendentifs et des bracelets qui vibrent et peuvent aussi bien déclencher des alertes que signaler à votre réseau que vous êtes à proximité. Un concept malin et très accessible, qu'il faut désormais faire évoluer avec un peu de design et de savoir-faire joaillier (vidéo légèrement paranoïaque, mais très réaliste ci-dessous)... ◉◉◉◉ NIXON : légèreté teintée de baroque et fraîcheur de printemps pour la nouvelle collection Watercolor Mint, qui restyle les classiques de la marque dans un matériau léger et coloré qui permet toutes les fantaisies de saison. On est loin du minimalisme scandinave, mais c'est tout aussi amusant... ◉◉◉◉ BUCCELLATI : jolie promesse mi-horlogère mi-joaillière de la marque pour Baselworld (Hall 2.2), mais de quoi s'agira-t-il exactement ? ◉◉◉◉ AWCI : l'American Watchmakers-Clockmakers Institute (plus d'un demi-siècle au serive de la montre sur le sol américain) est à l'honneur sur le site Fratello Watches, auquel nous avons emprunté les illustrations au trait de ce Zapping du mercredi. À lire pour comprendre l'influence que peut avoir un groupe de professionnels passionnés sur un marché... ◉◉◉◉ CVSTOS : la marque de Sassoun Sirmakes s'offre un hommage à Gustave Eiffel, qui ne pouvait passer que par l'intégration dans une montre des architectures du « magicien du fer ». «Parce que nous sommes des ingénieurs, croit-on donc que la beauté ne nous préoccupe pas dans nos constructions et qu’en même temps que nous faisons solide et durable, nous ne nous efforçons pas de faire élégant ? » (Gustave Eiffel, dont le descendant, Philippe Cpouperie Eiffel, est associé à la création de cette montre... ◉◉◉◉ SMART QUELQUE CHOSE : parallèlement à la préparation des prochaines montres connectées, une partie intéressante se joue sur le marché connexe des bracelets connectés, qui seront vraisemblablement appelés à fusionner demain avec les smartwatches – puisqu'il n'y a pas de place pour deux objets connectés au même poignet. Sous le titre « Les géants de l'électronique se mettent aux bracelets intelligents », Le Figaroraconte les coulisses du salon de Barcelone (MWC) : « Ils sont partout au salon mondial du mobile de Barcelone, placés au cœur du stand de Sony, en vedette de la présentation de Samsung
“Pour le moment, les bracelets connectés sont essentiellement dédiés au sport. Mais leurs fonctionnalités vont évoluer vers des choses auxquelles on ne pense même pas aujourd'hui“, s'enthousiasme Ken Hong, porte-parole de LG Electronics. Sony vient de présenter un nouveau concept de “smart wear“ (accessoire personnel) avec une caméra qui peut se porter en broche pour prendre des photos à la volée. Après le sport, les autres terrains de jeu de ces accessoires pourraient être le divertissement et le partage sur les réseaux sociaux. Les fabricants les présentent comme de véritables extensions des smartphones. Le marché est encore embryonnaire, mais il pourrait néanmoins frôler le milliard de dollars dès cette année, selon Deloitte. Pour l'heure, il est dominé par l'américain FitBit et marqué par l'arrivée quasi hebdomadaire de nouveaux acteurs. L'arrivée en force des grandes marques pourrait tempérer cette frénésie de nouveaux produits. Samsung vient de frapper un grand coup avec son Gear Fit, dévoilé lundi soir. S'il est loin d'être le premier à se lancer sur ce créneau, son produit ringardise une bonne partie de la concurrence. Il est doté d'un écran de toute dernière génération, Oled courbe et couleur, alors que la plupart des autres produits n'ont soit pas d'écran, soit un affichage noir et blanc. De quoi rendre plus ludique la lecture des notifications. Il sert avant tout à évaluer son activité physique, la qualité de son sommeil ou à mesurer son rythme cardiaque. Déjà début janvier, Sony et LG ont annoncé les lancements de leurs propres bracelets. Le Lifeband de LG sera commercialisé en France dès avril, à 179 euros. Il est aussi doté d'un écran Oled courbe mais n'existe qu'en version noir et blanc. Pour la couleur, il faudra attendre quelques semaines. De son côté, Huawei a aussi montré son propre bracelet qui peut en outre se transformer en oreillette pour répondre à un appel. Le Smartband de Sony s'inscrit, lui, dans la famille des «smart wear», les accessoires intelligents. Le premier-né de cette famille est un bracelet résistant à l'eau et doté de la technologie sans contact NFC. Il est dédié d'abord à l'évaluation de l'activité physique. Il sera commercialisé dès avril en France et vendu 99 euros. «Plus qu'un relais de croissance, les objets connectés sont une évolution logique du marché. Les performances délivrées par les smartphones sont telles que les prochaines évolutions seront moins révolutionnaires», estime David Mignot, DG de Sony France. Les annonces devraient continuer à se succéder. Au printemps, ce sera au tour du taïwanais Acer. “Notre bracelet sera conçu comme un accessoire de mode, un bijou. C'est un terminal connecté que l'on porte sur soi. Il viendra aussi s'intégrer dans un écosystème très pertinent“, promet ST Liew, président de la division smartphones d'Acer. Le bracelet d'Apple est lui aussi très attendu. Les rumeurs font état d'un design très soigné »... ◉◉◉◉ MOVADO : intéressante évolution esthétique pour la Red Label GMT automatique, qui s'en tient à 42 mm pour son boîtier, avec un mouvement automatique ETA et un cadran rotatif pour afficher, sur vingt-quatre heures, les différents fuseaux horaires du monde... ◉◉◉◉ SPEAKE-MARIN : plutôt chargé, le nouveau chronographe Spirit Seafire de Peter Speake-Marin (à découvrir à Baselworld) ! C'est le premier pour la marque, avec un nom dont la contraction est inspirée par le fameux Supermarine Spitfire. Si la ligne générale est classique (deux poussoirs à l'ancienne, deux compteurs superposés plus le disque des secondes), l'accumulation des formes enchevêtrées nuit à la lisibilité de l'ensemble, qui revendique pourtant son héritage militaire : des ronds, des coeurs, un cercle, des lances, des flèches, des points de quatre diamètres, des traits, un triskèle, des chiffres arabes (deux polices différentes), des chiffres romains (deux graisses et trois tailles), la saturation visuelle est vite acquise, surtout avec le violent contraste noir/blanc... ▶▶▶ FORMATIONDes chiffres qui annoncent une sérieuse pénurie d'horlogers mécaniciens... ◉◉◉◉ Deux chiffres à comparer. Selon la Fédération horlogère suisse (FHS), le nombre des montres mécaniques produites exportées en 2013 était en augmentation de 4,6 % (7,4 millions de pièces) par rapport à 2012. Selon la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse (CP), le nombre de titres fédéraux (certificat fédéral de capacité ou attestation fédérale de formation professionnelle) décernés dans la branche horlogère et microtechnique ces dernières années progresse de 1 % par rapport à 2012 (385 apprentis diplomés). 1 % d'opérateurs en plus pour 4,6 % de montres en plus : pénurie de main-d'oeuvre en vue !◉◉◉◉ Deux autres chiffres à méditer. Gardons les 4,6 % de montres mécaniques supplémentaires entre 2012 et 2013. Toujours selon la CP, les apprentis ayant entamé leur apprentissage dans le domaine horloger et microtechnique en 2013 sont un peu moins nombreux avec 437 unités (- 5.6 %). Or, ce sont précisément ceux dont nous aurons besoin dans les années à venir. Le danger d'une désertification des ateliers se précise, alors que se profile la perspective de voir revenir sur le marché des millions de montres mécaniques dont il faudra assurer la maintenance...◉◉◉◉ Deux derniers chiffres à étudier. Selon les statistiques de la FH, de 2004 à 2013, soit dix ans, l'industrie horlogère suisse a produit 48 millions de montres mécaniques [laissons de côté les montres à quartz], dont on peut raisonnablement penser qu'une bonne partie d'entre elles vont revenir sur le marché pour des opérations de maintenance qui sont effectuées, soit sur les marchés locaux, soit directement en Suisse. 10 % de ce montant, c'est déjà plus de la moitié de l'actuelle production annuelle qui revient chaque année dans les ateliers de SAV des marques : il faudrait donc 50 % d'horlogers en plus pour traiter ce volume – ce n'est pas avec 5,6 % d'apprentis microtechniques en moins qu'on y arrivera, en Suisse comme ailleurs dans le monde. Admettons enfin que, sur ces 10 % de montres produites qui reviennent dans les SAV, un quart seulement reviennent en Suisse : c'est 1,2 millions de montres mécaniques qui reprennent le chemin de leur berceau natal, soit 16 % de la production annuelle de montres neuves. Ce n'est pas avec 1 % de diplomés supplémentaires qu'on y arrivera ! Ni d'ailleurs avec le renfort des élèves horlogers français, dont les études sont financés par les contribuables français pour le plus grand profit de l'industrie horlogère suisse [le jour où Arnaud Montebourg – le redresseur industriel socialiste – va comprendra ça, il va frôler l'apoplexie !]...◉◉◉◉ Tout ça pour constater que, en dépit des évolutions positives ou négatives de la conjoncture commerciale, il faudrait former au moins 10 % d'horlogers micromécaniciens supplémentaires, ne serait-ce que pour traiter le volume de maintenance prévisible et honorer ainsi la signature des marques qui engagent leur image sur la dimension patrimoniale de leurs montres. On est loin du compte : dans ce contexte de pénurie annoncée, les discussions byzantines sur d'éventuels quotas d'immigration pour la main-d'oeuvre européenne semblent bien dérisoires...G.P. ▶▶▶ HALDIMANNLe « trésor vivant » préfère écouter les heures...◉◉◉◉ Lui, il n'a pas besoin de mettre son nom sur un cadran : c'est une « Haldimann », forcément, puisqu'il utilise presque toujours le même boîtier [qui ressemble aux « boîtiers de travail » avec lesquels les horlogers d'autrefois testaient leurs montres] et que son tourbillon central est reconnaissable entre tous. Business Montres (21 février) vous parlait l'autre jour de son tourbillon central à répétition minutes intégrée : une complication d'autant plus conceptuelle qu'elle se contente de sonner les heures [on a quand même des doutes avec la boîte en paltine – plutôt rigide et épaisse] en se refusant de les indiquer avec des aiguilles. Le temps gagne en substance sonore ce qu'il perd en perception géométrique : avec ce « trésor vivant » (Business Montres du 14 avril 2013), on baigne dans le rétro-futurisme absolu, puisqu'il n'y a pas plus traditionnel que son atelier (à peu près dépourvu de toute machine énergisée qui aurait moins d'un demi-siècle) – et pas plus avant-gardiste que ses montres totalement non-conformistes (voir également « Beat Haldimann, trésor vivant du patrimoine horloger » : Business Montres Vision). Parce qu'on ne vous a pas encore tout dit au sujet de cette montre H3 : elle cache très bien son jeu, qui est autrement plus complexe (la suite au prochain numéro)... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...