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TOUCHE PAS AU GRISBI #2 (accès libre)
Quand la direction de Richemont s’auto-augmente, elle rogne illico sur le bonus de son personnel

Il y a une suite inattendue à notre article « Ils ont osé » : au moment où le SEC (Senior Executive Committee) de Richemont se votait 37 % d’augmentation, elle réduisait de 27 % le bonus de ses employés. Comme dit la direction des ressources humaines du groupe : « We care ». En fait... ça craint !


En soi, il n’est pas scandaleux, ni d’ailleurs illégitime à ce que le comité de direction d’un groupe largement bénéficiaire s’octroie une augmentation substantielle de 37 % de sa rémunération (« Ils ont osé ! C’est même à ça qu’on les reconnaît… » : révélations Business Montres du 27 mai). Ce qui relève de l’indécence et la faute grave par rapport à une common decency dont tout le monde comprend le code moral, c’est que cette direction s’auto-augmente au moment elle décide de rogner sur la rémunération de son personnel.

• Passe encore pour les 20 % de baisse des salaires imposés à une quarantaine de très gros revenus managériaux du groupe [baisse à laquelle il faut ajouter une suppression rétroactive des bonus].

• Là où ça devient très gênant pour ces directeurs du groupe, c’est quand ils annoncent que le bonus de l’ensemble du personnel sera amputé de 27 %. Ceci après que le groupe ait décidé de ne plus verser à ses employés au chômage partiel les 14 % annoncés par Richemont en début de confinement pour compenser les pertes de salaires dues au chômage partiel (qui n’est indemnisé qu’à hauteur de 80 %)…

Et là, ça commence à faire beaucoup : le SEC (Senior Executive Committee, qui compte une douzaine de membres) s’arroge d’une main une dizaine de millions de francs (prélevés sur la valeur ajoutée réalisée par le personnel du groupe), mais, de l’autre main, ce SEC extorque des sommes non négligeables à l’ensemble ses employés. Une pratique inélégante et choquante du « deux poids, deux mesures » : cette inéquité [qu’on pourrait tout aussi bien qualifier d’iniquité] ne créera sans doute pas en interne le climat social apaisé qui aurait été de mise pour mobiliser l’ensemble du groupe en vue de la reprise. Il y a manifestement quelque chose qui ne va plus sous le soleil Richemont…


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