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BUSINESS MONTRES x ATLANTICO
Quand le moineau joue les hirondelles et quand le donjon fait circuler les minutes : c’est l’actualité des montres en mode franco-suisse

Mais aussi les vingt bougies d’une mécanique inspirée, les rondeurs d’une alternative à huit côtés, une horlogette qui en jette et une fraîcheur arctique qui n’en pense pas moins… Images ci-dessous : le bleu arctique d’un minimalisme rafraîchissant (H. Moser & Cie.)...


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BVLGARI : Une arme fatale qui a tout pour séduire…

Vous avez déjà une ou même plusieurs montres suisses, voire quelques icônes plus ou moins couronnées de ce « sport chic » qui est aujourd’hui de mise au poignet. Problème : comment se faire plaisir avec une nouvelle montre qui ne soit pas la sempiternelle itération de ces codes bien galvaudés ? C’est là que se dessine une alternative originale, proposée par une maison dont le parcours horloger depuis dix ans a su établir une légitimité désormais incontestable, tant pour ce qui concerne la très haute horlogerie mécanique que pour la créativité horlo-joaillière. La nouvelle collection Octo Roma témoigne des ambitions de Bvlgari face aux icônes du mainstream horloger : en 41 mm, avec simplement trois aiguilles et une date, l’Octo Roma automatique est une « arme fatale », sinon une « machine de guerre » qui, pour moins de 8 000 euros, a toutes les chances de chambouler les positions acquises. Boîtier en acier subtilement anglé dans ses rondeurs et galbé dans sa puissante octogonalité : un design plus fort que celui des boîtiers ronds qui submergent le marché. L’équilibre entre les chiffres, les index et les aiguilles semble irréprochable : le design est parfaitement maîtrisé. Bracelet à maillons métalliques (facilement interchangeable avec le bracelet cuir ou caoutchouc offert par la marque) : il y a une vraie originalité dans le découpage horizontal de ces maillons. Cadran texturé pour jouer avec la lumière, en bleu pour le chic subtilement décalé, en blanc pour ne prendre aucun risque ou en gris anthracite pour le raffinement : difficile de prendre cette Octo Roma automatique en défaut ! Il y a de la réussite dans l’air, et donc de la séduction, avec le renfort d’une irrésistible touche italienne revue et corrigée par la rigueur horlogère suisse. Pour votre prochaine belle montre, avant de vous précipiter sur celles qu’on voit partout [et qu’on ne trouve d’ailleurs nulle part sans montrer patte blanche], voyez donc du côté de chez Bvlgari : quelques belles surprises vous y attendent à des prix étonnamment intelligents…

B.R.M : Une mécanique qui souffle 20 bougies…

La maison indépendante française B.R.M (pour Bernard Richards Montres) est la seule manufacture horlogère de la région parisienne. On y réalise des montres automatiques dédiées aux sports mécaniques (sur tous les circuits, on découvre que les plus grands pilotes tiennent à en porter), toutes en détails d’inspiration mécanique, certaines dotées de mouvements automatiques totalement conçus et réalisés dans les ateliers de la marque. 40 000 montres plus tard, B.R.M Chronographes fête cette année ses vingt ans de farouche indépendance horlogère et d’avant-gardisme stylistique sans concession – le style B.R.M ne laisse personne indifférent, et surtout pas les amateurs de grandes coursières automobiles. Pour cet anniversaire, Bernard Richards a créé une montre trois-aiguilles à mouvement squeletté et boîtier transparent en Makrolon. Disponible en quatre couleurs (vert, rouge, orange et jaune), le disque du tachymètre de ce chronographe est en verre saphir. Le mouvement automatique est protégé des coups et des vibrations par des ressorts Shock Absorbers. Vingtième anniversaire oblige il n’y aura que vingt pièces par couleur (environ 6 800 euros) de cette impressionnante montre V6-44 MK 20 ans de 44 mm, dont on peut éventuellement personnaliser quelques attributs complémentaires. Attention, futur collector !

RESERVOIR : Un héros qui jouait les moineaux…

On ne sait pas trop pourquoi Eugène Bullard, pilote français d’origine afro-américaine pendant la Première Guerre mondiale est resté comme « black sparrow » (moineau noir) du côté américain pour se muer en « hirondelle noire » de ce côté-ci de l’Atlantique : à bord de son Nieuport 24, cet « as des as » était même considéré comme l’« hirondelle noire de la mort ». En 1959, le général de Gaulle fera de ce « vrai héros français » un chevalier de la Légion d’honneur. La légende d’Eugène Bullard ne pouvait que tenter une marque horlogère : la maison indépendante française Reservoir a décidé de rendre hommage au Black Sparrow avec une nouvelle collection de montres inspirées par les premiers instruments du temps embarqués à bord des premiers avions de chasse : l’allure a une indéniable touche nostalgique, repérable dans les attaches du bracelet autant que dans le boîtier cylindrique, la lunette cannelée à l’ancienne, la couronne de remontage en « oignon », l’aiguille « cathédrale » qui intègre intelligemment le logo de Reservoir ou le style du cadran aux chiffres gentiment rétro. Reservoir reste fidèle à son concept d’heure sautante (guichet à six heures) et de minutes rétrogrades (l’aiguille des linutes revient à zéro par l’arrière à chaque changement d’heure. Comptez dans les 3 800 euros pour cette montre automatique Swiss Made dans ses arguments techniques, mais très patriotiquement française pour ce qui concerne son narratif et son esprit héroïque…

H. MOSER & CIE. : Une fraîcheur qui rafraîchit…

Il y a toujours un moment magique où le temps suspend son vol – le point précis où l’équilibre se joue entre la forme et le fond, l’instant de grâce qui sait marier harmonieusement l’esthétique et la mécanique. La nouvelle ligne Pioneer de la manufacture indépendante suisse H. Moser & Cie. touche actuellement à cette acmé : le boîtier en acier, qui a perdu quelques millimètres, y gagner de pouvoir s’inscrire dans les nouvelles dimensions du classicisme (40 mm). On se rafraîchira aussi avec le cadran en mode Arctic Blue, qui pousse le souci minimaliste de lisibilité jusqu’à estomper le nom de la marque dans le glacis laqué d’une fausse modestie presque ostentatoire. Même la seconde centrale sait se faire discrète en toute élégance. Sport chic oblige, en plus d’une étanchéité à 120 m, aiguilles et index sont armés de Super-LumiNova pour se distinguer dans la pénombre. Passons sur les performances mécaniques d’un mouvement automatique « maison » (HMC 200), plus suisse que suisse dans sa passion pour la précision hautement manufacturée. Pour un style de vie plus sportif, la grande classe exige un bracelet en acier, mais on peut faire le choix plus tactique du cuir, du caoutchouc ou du textile. Aux alentours des 15 000 euros, c’est une des propositions les plus rafraîchissantes de ce printemps horloger…

ALAIN SILBERSTEIN : Une horlogette qui en jette…

Encore Alain Silberstein dans Atlantic-Tac ? C’est que ce fringant septuagénaire n’a jamais voulu prendre sa retraite et qu’il reste le designer le plus fécond de toute l’horlogerie européenne – des centaines de montres, pionnières, toutes plus innovantes les unes que les autres, en témoignent, ainsi que des dizaines de « collaborations » récentes avec des marques renommées. Alain Silberstein est le « trésor vivant » d’une horlogerie française aujourd’hui en pleine renaissance. Sa dernière création en témoigne : voici son « horlogette » baptisée « iZman » (à prononcer « Aïzemane » : « i » comme iPhone et Zman qui veut dire « temps » en hébreu. De bien jolis noms pour un objet nomade radicalement hors catégorie : imaginez une sorte de smartphone qui ne téléphonerait à personne, mais qui vous lierait aux pulsations du temps dans ce qu’elles ont de plus précieux, mais aussi d’utile. Cette « horlogette » (144 mm x 74 mm) à poser sur un bureau donne l’heure (dans un style très Silberstein : voyez le profil des aiguilles) : dans le cadran du haut, en plus de l’heure locale, vous avez la date et le smileday du jour (une émoticône qui exprime visuellement l’ambiance de chaque jour de la semaine). L’aiguille à pointe jaune est celle du réveil (alarme) : un gong majestueux qui peut également marquer, comme une pendule d’autrefois, le passage des heures. Dans le cadran du bas, vous avez l’heure d’un second fuseau horaire, ainsi qu’une indication graphique sur les huit jours de réserve de marche. La clé de remontage et de mise à l’heure (rouge) de l’horlogette s’efface pour se loger très discrètement dans une « fente » en bas à droite de la carrure en titane. Pour animer le tout, un vrai mouvement mécanique « mis à plat » et réimaginé par Olivier Mory, le magicien horloger dont on commence à vraiment beaucoup parler en Suisse. Le tout, évidemment, avec des finitions de haute horlogerie et un astucieux chevalet pour être posé en toute stabilité sur une table. L’empereur Napoléon Ier avait demandé à ses généraux d’emporter dans leur campagne une « pendulette d’officier » : on allait en voir sur tous les champs de bataille de l’Europe. Alain Silberstein nous propose la conquête d’un autre empire : celui du temps – le temps de notre époque et notre propre temps. Autant mener cette campagne en toute beauté, avec un des objets nomades les plus inventifs de ce début des années vingt du XXIe siècle…

MIKI ELETA : Une horloge qui galope…

Prenez le temps d’admirer quelques détails de chef-d’œuvre d’art mécanique en tout point digne de l’horloge hydraulique que le calife abbasside de Bagdad Haroun ar-Rachid avait offert à Charlemagne, empereur d’Occident, en 806 de notre ère. Sur la façade du donjon de ce château (54 cm de largeur, 46 cm de hauteur, 26 cm de profondeur), vous pouvez découvrir une sorte d’aiguille : elle indique les minutes, que vous pouvez également retrouver sur la tour ronde, repérées sur une bague circulaire par une aiguille verte. Les heures sont à lire dans la rosace centrale, avec des chiffres en caractères arabes [à neuf heures avec un cheval pour signaler les heures de jour, à trois heures avec une étoile pour les heures de nuit] et une lune dont les quartiers se profilent tout au long du moins lunaire sur un horizon de minarets. À gauche du château, un enchevêtrement de rouages qui commandent la course de chevaux lancée sur le parvis du château : sept stalles de départ, mais le mécanisme est aléatoire – on ne sait jamais à l’avance qui va gagner et on peut donc prendre les paris ! Dès qu’un cheval et son jockey touchent le poteau d’arrivée, le vainqueur est désigné. Il aura fallu dix mois à l’horloger suisse Miki Eleta pour construire cette horloge à automates riche de 700 composants et dotée d’une mécanique à dix jours de réserve de marche. On connaît la place éminente que tient le cheval dans les cultures arabes : cette pièce unique horlogère rejoindra bientôt la collection privée d’un palais du Proche-Orient et vous ne la reverrez pas de sitôt. Tout comme on ne sait pas ce qu’est devenue, au fil des siècles, la monumentale horloge à eau d’Haroun ar-Rachid, avec ses fringants automates cavaliers et ses boules de dont la chute sur un timbre de bronze marquaient le passage des heures…


Coordination éditoriale : Eyquem Pons



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