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BUSINESS MONTRES x ATLANTICO (accès libre)
Quand s’allument les chiffres rouges et quand la foudre se déchaîne : c’est l’actualité déconfinée des montres

Mais aussi une vente aux enchères téméraire, une précision qui fait confiance à l’énergie lumineuse, les pans coupés d’un boîtier mansardé et une certaine idée de la mécanique horlogère… Ci-dessous : la rigueur géométrique d’un hommage de March LA.B au grand architecte Mansart et les traces de la foudre électrique sur les boîtiers d'une G-Shock... volcanique !


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MARCH LA.B : L’expression intelligente d’un nouveau Made in France…

March pour le mois de… mars : autant parler en mars de la jeune marque indépendante française, qui scinde son hérédité entre LA pour Los Angeles et B pour Biarritz. Non sans prendre le soin d’ajoutant un marqueur génétique supplémentaire à cette identité Made in France : la montre Mansart, aux pans coupés comme une toiture « à la Mansart » – le grand architecte de Louis XIV (Versailles, les Invalides et tant d’autres monuments, dont on sait à présent qu’il n’est pour rien dans les « combles mansardés » qu’on lui attribue [la généalogie n’est pas une science exacte !]. Qu’est-ce qui rend cette montre particulièrement attrayante ? Sans doute, pour commencer, sa forme relativement originale et très contemporaine, très géométrique dans sa rigueur, pas franchement carrée (boîtier de 39 mm x 34 mm), mais avec beaucoup de présence au poignet. Atout complémentaire : la couronne de remontage décalée vers quatre heures, avec un élégance guillochage qui rappelle le logo de la marque autant que le guillochage vertical du cadran. Lequel cadran est l’argument supplémentaire de cette montre séduisante, avec le noir mat de son guillochage externe et la laque vert Empire de son centre. Le mouvement est automatique et le prix relativement décent (1 450 euros tout de même) pour une série limitée aussi Made in France que cette expression horlogère du millésime 2020. On aura compris que c’est une montre très… générationnelle et on ne s’étonnera plus de voir une March LA.B au poignet du président Macron…

HAMILTON : Le retour d’un légende du siècle (le XXe)…

Voici exactement cinquante ans, le 6 mai 1970, une marque alors américaine (aujourd’hui suisse) présentait dans un restaurant de New York une montre dont l’affichage numérique avant-gardiste [par chiffres et non plus par aiguilles] semblait révolutionnaire et digne d’un film de science-fiction : on dit d’ailleurs que les chiffres lumineux rouges de ce « cadran » en forme d’écran étaient inspirés par les chiffres rouges découverts deux ans auparavant dans le film 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. En plus des diodes (LED) qui illuminaient ces chiffres, la précision de cette montre Pulsar – on avait donné à la montre le nom de ces mystérieuses étoiles à neutrons – était réglée par un mouvement à quartz très novateur à l’époque (la première montre à quartz avait été présentée par Seiko un an auparavant). La Pulsar fut un choc, à commencer par son prix (2 100 dollars de l’époque, c’était le prix d’une voiture, le double de ce que pouvait coûter une Patek Philippe, quatre fois le prix d’une Rolex !). La Pulsar s’imposait comme une vraie « montre de luxe », dans un temps où les nouvelles technologies suscitaient l’enthousiasme ! Aussitôt, célébrités, têtes couronnées et personnalités politiques allaient s’emparer de la Pulsar, d’Elvis Presley au shah d’Iran, en passant par Giovanni Agnelli, Elton John et même James Bond (Vivre et laisser mourir) : il n’y avait rien de plus chic que de presser le bouton latéral pour faire apparaître les chiffres de l’heure – la durée de vie de la pile n’excédait pas alors plus de quelques mois. Pour fêter ce premier demi-siècle, la maison Hamilton réédite cette montre horlogèrement révolutionnaire : la nouvelle PSR n’aura pas de bouton-poussoir, puisqu’elle est capable d’afficher l’heure en permanence (écran hybride LCD et chiffres OLED pour rendre les chiffres plus lumineux dans la pénombre, et elle a été redimensionnée dans un boîtier « coussin » en acier (40 mm x 35 mm) étanche à 100 m, avec un version de base autour de 700 euros – ce qui est très raisonnable pour combler les frustrations rétronostalgiques des nouvelles générations digital natives.

CITIZEN : Un chrono qui a juste besoin de vos lumières…

La modernité n’est plus aujourd’hui dans les chiffres lumineux, mais dans la lumière : c’est ce que tente d nous prouver le nouveau chronographe Eco-Drive de Citizen, dont le mouvement électronique n’a besoin que d’un peu d’énergie lumineuse (solaire ou électrique) pour recharger la « cellule » qui lui permet de fonctionner pendant 210 jours dans l’obscurité totale. Pas besoin de changer la pile, c’est plus éco-responsable ! Pas besoin de remonter la montre, c’est plus confortable. Dans son boîtier en acier de 41 mm, avec toutes les fonctions horaires et chronographiques nécessaires, on ne dépensera qu’une peu de 250 euros pour une montre aussi facile à vivre et aussi respectueuse de l’environnement.

ARTYA : Une certaine idée de la mécanique horlogère…

Depuis une dizaine d’années, cette jeune marque suisse maintient la tradition des « montres d’auteur », réalisées en séries très limitées ou en « pièces uniques » et capables d’exprimer la vision esthétique du temps portée par leur créateur. Le nom de la marque est tout un programme : Artya, avec ART pour l’art du temps et YA pour les initiatives d’Yvan Arpa, l’impertinent lutin horloger qui a décidé de faire des montres comme il n’en existait pas sur le marché. Il ne s’interdit rien parce qu’il peut tout se permettre et il ne refuse aucun plaisir parce que sa passion est sans limites. Cette Son of Gears concentrée sur deux couleurs (l’or et le noir, l’ombre et la lumière, le soleil et la nuit) est ainsi une pièce unique qui fait rayonner au poignet une certaine idée de la mécanique horlogère, ordonnée autour des rouages du mouvement. Vous n’avez aucune chance de jamais découvrir la même montre au poignet d’un de vos voisins…

CASIO G-SHOCK : La lumière, la foudre et le volcan…

Métal, résine et… orage volcanique ! La nouvelle G-Shock MTG-B1000VL de Casio convoque la foudre, avec le tonnerre et les éclairs pour retravailler ses boîtiers, où les arcs électriques dessinent des irisations et des arc-en-ciel comparables à ceux des orages volcaniques qui se produisent pendant les éruptions. Pour accompagner cette panoplie foudroyante, le bracelet semi-transparent de cette G-Shock évoque la puissance du magma qui jaillit des entrailles de la planète. L’impressionnant design de cette montre est complété par ses performances, puisqu’elle donne l’heure [c’est bien le minimum], mais qu’elle est également alimentée par l’énergie solaire ou la lumière, en plus d’être connectée à un smartphone et d’avoir une précision radio-pilotée par une horloge atomique.

ANTIQUORUM : En surfant sur la passion des amateurs confinés…

Pendant le confinement, les montres continuent à se collectionner : loin de ralentir la demande des montres vintage et des icônes horlogères, la crise sanitaire attise les passions et pousse les prix à la hausse ! Les sites spécialisés sur ce marché de la « seconde main » n’ont jamais fait d’aussi bonnes affaires : les montres sont une valeur refuge pour les grands comme pour les petits collectionneurs, sur tous les continents, même dans l’Italie martyrisée par le coronavirus. Alors que les grandes maisons d’enchères ont décidé de reporter leurs ventes genevoises traditionnelles du printemps, la maison suisse Antiquorum a décidé de surfer sur cette vague inattendue pour maintenir sa vente prévue demain : les enchères auront lieu en ligne ou par téléphone. C’est risqué, mais très intelligent pour répondre à l’appétit grandissant des « confinés » pour des montres qui relèvent du pur plaisir [on ne pourra les montrer aux copains qu’en ligne et elles ne seront pas livrées avant quelques semaines, le temps que tout rentre dans l’ordre]. En tout cas, le catalogue est alléchant, avec d’impressionnantes séries d’icônes hautement collectionnables (Rolex, Patek Philippe, etc.). On vérifiera demain soir, dans les résultats de cette dispersion, si le geste de Romain Réa – qui a décidé de tenir cette vente coûte que coûte – relevait du panache, de l’inconscience ou d’un sens très affûté du business horloger…

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