REPÉRAGES #155-2025 (accès libre)
Sept évaluations critiques sur sept montres lancées à la faveur de l'automne
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 155e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Angelus x Massena Lab, Cartier, Edox, Furlan Marri, Omega, Parmigiani et Zenith…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
ANGELUS x Massena Lab Chronographe Télémètre
La Maison Angelus, fondée en 1891 par les frères Stolz, lance un Chronographe Télémètre réalisé en collaboration avec Massena Lab. Habillée d’un boîtier en or jaune 18 carats, cette pièce au dessin intemporel est proposée en édition limitée à seulement 10 exemplaires. De 37 mm de diamètre et équipé d’un calibre « vintage » à remontage manuel, l’instrument est doté d’un seul poussoir inscrit dans la couronne de remontoir. Paré pour l’occasion d’un cadran noir fort rare dans la production de la Maison, il séduira les adeptes de garde-tempsd’exception au design élégant et un brin rétro. Un boîtier de taille raisonnable : avec ses 37 mm de diamètre et seulement 9,25 mm d’épaisseur, le Chronographe Télémètre est le plus compact des modèles contemporains d’Angelus, maison horlogère reconnue par les professionnels pour son expertise dans la création de chronographes techniques. La carrure classique est en or jaune (3N) 18 carats. Dans l’esprit des instruments créés par Angelus dans la première moitié du siècle dernier, elle présente une fine lunette permettant d’offrir à la pièce une grande surface de lecture. Ses lignes tendues si typiques des années 1930-40 sont adoucies par la présence d’un profond galbe qui, courant de corne à corne, assure un agrément de port exceptionnel au poignet. Ses arêtes polies, plongeantes sur le dessus, en torsion sur le flanc, soulignent le dessin inspiré de ses attaches. Tous ces détails,sublimés par l’expertise de Massena LAB — spécialisée dans la mise en valeur des créations horlogères grâce à une recherche approfondie de leurs atouts — insufflent une dynamique à cet instrument de mesure des temps courts, tout en affirmant la signature vintage propre à la collection La Fabrique. Dans le but de conserver cet esprit, ce chrono fin et typé se porte sur un bracelet en cuir Saffiano noir et se ferme au poignet à l’aide d’une classique boucle ardillon en or jaune.
Pour cette série limitée proposée à seulement 10 exemplaires, Angelus et Massena Lab ont fait le choix de placer un cadran noir bombé à l’ancienne sous la glace « box » en saphir. Cette couleur noire, inspirée d’un chronographe vintage en acier de la collection personnelle de William Massena, est rare chez Angelus et offre une qualité de lecture optimale et révèle en majesté l’or du fin boîtier. Son centre grené évite les effets de surbrillance susceptibles de compromettre une lecture instinctive. Ses compteurs azurés garantissent de bien distinguer les trotteuses destinées à indiquer à 9h les secondes permanentes et à 3h les temps du chronographe jusqu’à 30 minutes. Le rehaut satiné reprend la finition du boîtier et contraste avec l’effet grené du centre du cadran. Dans le même esprit de démarcation, l’échelle tachymétrique et le chemin de fer des secondes sont sublimés par un filet diamanté qui sépare élégamment les deux zones. Les index et les chiffres arabes appliqués sont dorés 3N tout comme les aiguilles qui sont ajoutées de Super-LumiNova. Une fonctionnalité utile : initialement inventée pour les militaires de l’infanterie, l’échelle télémétrique a pour objet de permettre la mesure de la distance séparant le porteur de la montre d’un événement produisant un éclat lumineux et un son. On l’aura compris, l’idée était de permettre de mesurer la distance séparant l’émetteur (le canon) du récepteur (le cratère d’impact) en sachant que la vitesse de déplacement du son dans l’air est de l’ordre de 360 mètres à la seconde (exactement 1240 km/h). Cet outil se révèle également précieux en cas d’orage, permettant de déterminer si le phénomène se rapproche ou s’éloigne grâce à la mesure de la distance des impacts de foudre. Il suffit pour cela d’enclencher le chronographe au moment où l’éclair apparaît, puis de l’arrêter dès que le tonnerre se fait entendre. Le télémètre fait partie des échelles de mesure associées à la trotteuse du chronographe. On y retrouve également les échelles pulsométriques, tachymétriques, décimales et asthmométriques — cette dernière figurant déjà sur le Chronographe Médical x Massena Lab. Cette première collaboration avait marqué les débuts de la gamme Angelus La Fabrique en 2023.
Le Chronographe Télémètre est propulsé par un mouvement de chronographe mécanique à remontage manuel portant la désignation calibre A5000. Manufacturé en interne, ce calibre ne dispose que d’un seul poussoir de fonction permettant le départ, l’arrêt et la remise à zéro des indicateurs permettant une mesure temporelle. Cet unique poussoir dit co-axial est intégré à la couronne de remontoir pour des raisons esthétiques car pareil positionnement garantit au boîtier de n’avoir aucune aspérité visuelle. Ce cœur de haute facture de 24 mm de diamètre (soit 10 lignes ½) pour seulement 4,20 mm d’épaisseur -une taille parfaite pour un boîtier de 37 mm de diamètre-, est équipé d’un groupe de régulation à ancre suisse dont le balancier oscille à la fréquence de 3 Hertz, soit 21 600 alternances par heure pour lui garantir une précision optimale. Classique, le mécanisme de fonction du Chronographe Télémètre agit sur la grande trotteuse et la petite aiguille du compteur 30 minutes par le truchement d’une roue à colonne et d’un embrayage horizontal comme cela se faisait à l’époque. Ce produit horloger offre une classique réserve de marche de 42 heures, une fois le barillet remonté à fond. Des finitions exemplaires : le calibre A5000 se distingue par une finition exemplaire et appartient à la même famille que celui du chronographe présenté au Grand Prix de l’Horlogerie de Genève 2025. Les éléments de la platine et des ponts anglés avec soin sont dorés 3N tandis que les composants destinés à mettre en action la fonction chronographe sont traités au palladium. Les pièces en acier comme les bascules, les renvois, les marteaux présentent des finitions étirées permettant de les mettre en valeur. Les vis sont quant à elles polies et les roues sont cerclées afin de leur donner plus de relief.
UN COMMENTAIRE ? On sent derrière chaque détail de cette montre… d’artilleur la « patte » du vétéran des grandes batailles horlogères qu’est William Massena, l’animateur du Massena Lab, devenu le deus ex machina des plus intéressantes « collabs » des années 2020. Pas une seule fausse note dans ce télémètre monopoussoir en or (pas trop) jaune de 37 mm x 9,2 mm d’épaisseur, étanche à 30 m et doté d’un mouvement à remontage manuel de haute lignée mécanique (42 heures de réserve de marche). Les subtilités esthétiques du cadran sont irrésistibles (grenage, guillochage, diamantage, etc.), avec une lisibilité exceptionnelle pour un dispositif deux compteurs aussi chargé d’indications « techniques ». Le prix devrait se situer autour des 35 000 euros, ce qui reste raisonnable pour une pièce de ce niveau horloger…
PARMIGIANI Tonda PF Automatic 36 mm « Deep Ruby »
Parmigiani Fleurier présente fièrement la dernière interprétation de son emblématique Tonda PF Automatique, lauréate du prestigieux Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG) en 2022. Cette version de 36 mm, réalisée en acier inoxydable et en or rose 18 carats, se distingue par son cadran rubis profond et ses index en diamants baguette. Elle incarne parfaitement l’élégance contemporaine et le raffinement, tout en conservant une aura de sophistication et d’exclusivité, capable de séduire les connaisseurs les plus avertis. La teinte intense Deep Ruby du cadran représente le summum de la sophistication moderne, devenant le nouveau noir du luxe contemporain. Riche, chaud et nuancé, ce ton bordeaux résonne profondément, évoquant la passion, la créativité et un goût raffiné.Souvent associé à l’innovation et à une sophistication audacieuse, les nuances profondes de cerise sont appréciées des connaisseurs pour leur capacité à élever l’esthétique classique vers quelque chose de plus audacieux et distinctif. Au cœur de ce garde-temps se trouve un captivant motif guilloché « Grain d’Orge », minutieusement réalisé à la main par des artisans qualifiés. Ce motif complexe anime le cadran en jouant subtilement avec la lumière, mettant en valeur sa profondeur et sa chaleur grâce à un savoir-faire artisanal d’exception. Les index des heures sont sertis de douze diamants baguette appliqués à la main, d’une pureté exceptionnelle (D-G/IF-VVS), totalisant environ 0,36 carat, marquant élégamment le passage du temps. Chaque diamant, minutieusement choisi pour sa clarté impeccable et sa géométrieprécise, rehausse la sophistication du cadran et sa profondeur luxueuse, offrant une harmonie visuelle délicate mais marquante.
Le charme unique de cette montre réside en grande partie dans son habile utilisation des métaux mixtes. Parmigiani Fleurier dépasse les conventions des designs bicolores en faisant de l’or rose un élément structurel et esthétique à part entière. Le bracelet, construit comme une cascade fluide— un véritable « rivage d’or »— habille le poignet avecgrâce grâce à des maillons dégressifs soigneusement effilés pour une ergonomie parfaite. Les composants en acier inoxydable et en or rose 18 carats s’entrelacent harmonieusement, créant un objet de luxe tangible et de fluidité sophistiquée. La lunette soigneusement moletée, les finitions alternant entre poli et satiné sur le bracelet, ainsi que la silhouette élégante offrent une expérience visuelle et tactile captivante. Cette juxtaposition harmonieuse renforce non seulement l’attrait contemporain de la montre, mais souligne également l’engagement indéfectible de Parmigiani Fleurier envers le souci du détail méticuleuxet l’exécution maîtrisée. Animé par le calibre automatique de manufacture PF770, la Tonda PF Automatic Steel Gold Deep Ruby allie excellence mécanique et art horloger de haute tradition. Doté d’uneréserve de marche de 60 heures et fonctionnant à 28 800 vibrations par heure, ce mouvement incarne la précision et la fiabilité. Décoré des traditionnelles « Côtes de Genève » et de ponts biseautés, il est couronné par une masse oscillante squelettée en or rose 22 carats, polie et sablée à la perfection. Parmigiani Fleurier redéfinit continuellement le luxe moderne à travers la retenue, l’équilibre et un savoir-faire exceptionnel. La collection Tonda PF, en particulier, est célébrée pour son élégance discrète, ses proportions soignées et sa sophistication intemporelle. Chaque montre de cette série incarne la philosophie de la Maison, qui consiste à créer des objets qui parlent avec assurance tout en restant discrets, des objets à l’attrait intime, célébrant à la fois l’innovation et l’authenticité sans compromis. Cette dernière interprétation, la Tonda PF Automatic Steel Gold Deep Ruby, reflète l’engagement de Parmigiani Fleurier envers une esthétique raffinée et des matériaux précieux. Elle invite les collectionneurs et les amateurs à savourer le plaisir subtil mais profond de posséder un garde-temps à la fois contemporain et intemporel, précieux tout en restant accessible.
UN COMMENTAIRE ? On ne voit pas trop pourquoi Parmigiani cible uniquement les femmes dans la communication autour de cette montre, à laquelle rien ne manque en matière de séduction, sinon un tant soit peu de réalisme commercial : à près de 60 000 euros, cette proposition semble définitivement hors marché, même si la somme des arguments dont elle dispose ne rend pas ce prix injustifié sur le marché de l’élégance suprême – c’est le marché qui a changé, mais Parmigiani ne semble pas encore l’avoir réalisé, ce qui fait que tout le monde aime les pièces de ce style très sûr, mais que personne ne tient plus à les acheter…
CARTIER Santos (titane)
Toujours ouverte à l’aventure, la montre Santos de Cartier explore de nouvelles pistes créatives. Innovante par nature, elle adopte l’ultra légèreté du titane. Une montre de caractère dont les parti-pris esthétiques et techniques renforcent l’emblématique design de Santos de Cartier. Fidèle au design de la montre Santos, cette version en titane fait le choix d’un matériau 43 % plus léger et 1,5 fois plus dur que l’acier. Le spinelle noir de la couronne de remontoir et l’anthracite de la matière finition mate entièrement microbillée font ressortir la densité de sa couleur.
UN COMMENTAIRE ? Il faudra aller chercher ces nouvelles Santos un peu au-dessus des 10 000 euros, ce qui n’est pas un prix… « léger » pour une montre en titane de 39,8 mm x 9,3 mm d’épaisseur, étanche à 100 m et animée par un mouvement automatique « manufacture ». Un tel modèle en titane était attendu depuis longtemps dans cette collection pour en compléter le dispositif « sport chic » : cette déclinaison n’a pas trahi l’identité de la Santos, mais elle rend cette montre encore plus portable au quotidien…
EDOX Pop Neptunian Automatic Limited Edition
Dans une démarche audacieuse visant à réinventer la montre de plongée classique sous un angle urbain et contemporain, Edox s’est associée à l’artiste français Jo Di Bona pour donner vie à la Pop Neptunian Automatic Limited Edition. Éditée à seulement 100 exemplaires dans le monde, cette création saisissante marie l’énergiecréative du street art à la maîtrise technique de l’horlogerie suisse.Interrogé sur l’origine de son œuvre, Jo Di Bona explique : « J’ai commencé par le graffiti au début des années 90, et aujourd’hui je suis fier de faire partie de la grande famille de l’art urbain contemporain. Pour cette collaboration avec Edox, je me suis inspiré d’une sculpture du XVIIIe siècle exposée au Louvre, intitulée « Neptune calmant les flots ». Il y a dans cette œuvre un contraste entre le calme et la puissance — et c’est précisément ce qui m’a inspiré à créer cette pièce, qui fait également écho à l’esprit d’une montre conçue pour résister jusqu’à 300 mètres de profondeur. » Inspirée de la sculpture du XVIIIe siècle « Neptune calmant les flots », exposée au Louvre, Pop Neptunianréinvente le dieu romain de la mer dans un monde contemporain etchaotique. L’œuvre explore les contrastes – entre puissance et sérénité,classicisme et modernité urbaine, contrôle et énergie – à l’image de lamontre pour laquelle elle a été créée. Le processus créatif de Jo Di Bona mêle traits de graffiti, pochoirs, couleurs vives, coulures depeinture et fragments d’affiches anciennes. Pour cette pièce, il a également intégré des découpages de titres issus de vieux comics etd’anciennes publicités Edox, créant ainsi un riche dialogue visuel entrepassé et présent. Le geste final — une déchirure à travers une imageen noir et blanc révélant des couches cachées — apporte à l’œuvre profondeur, tension et émotion, telle une vision sous- marine émergeant à la surface.
La Edox Pop Neptunian est éditée à seulement 100 exemplairesdans le monde, chacune incarnant la parfaite fusion entre l’art etl’horlogerie. Et pour quelques privilégiés, l’expérience va encore plus loin : dix écrins exclusifs ont été personnalisés à la main par Jo Di Bona lui-même, transformant chaque boîte en une véritable pièce de collection unique. Fidèle à l’héritage de plongée d’Edox, la Pop Neptunian conserve les caractéristiques emblématiques de la marque :lunette en céramique, couronne vissée et verre saphir de 3 mm d’épaisseur. Dans cette réinterprétation, ces éléments techniquesdépassent leur fonction première sous-marine pour devenir des symboles de qualité, de durabilité et de design affirmé dans un univers urbain contemporain. Sous le cadran expressif bat un mouvement automatique suisse SW200, logé dans un boîtier en acier inoxydable de 42 mm revêtu de PVD noir mat. Le cadran reproduit l’œuvre Pop Neptunian de Jo Di Bona grâce à une technique de polyfrappage de haute précision, capturant les contrastes vifs et les textures superposées de la pièce originale. Des éléments en Super-LumiNova blanc s’illuminent dans l’obscurité, révélant des détails inattendus et conférant à l’œuvre une présence dynamique, presque aquatique. Le fond de boîte porte la signature de Jo Di Bona, subtilement mise en relief brillante sur un fond mat. Née d’un élan artistique et d’une volonté commune d’explorer de nouveaux territoires créatifs, Pop Neptunian redéfinit avec audace les codes de la montre de plongéecontemporaine.
UN COMMENTAIRE ? À défaut de révolutionner les codes de la montre de plongée, cette Pop Neptunian n’en plonge pas moins avec délices dans les marges un peu floues qui séparent la création artistique de la création mécanique : il faut compter un peu moins de 2 000 euros pour cette « plongeuse » au grand cœur esthétique (boîtier en acier PVD noir de 42 mm x 12,3 mm, étanche à 300 m et motorisé par un mouvement automatique suisse Sellita qui propose 68 heures de réserve de marche). Avec l’image d’un tel dieu des océans au poignet, on n’a jamais été aussi près de conquérir les mers et le cœur des sirènes…
OMEGA nouvelles Speedmaster Dark Side / Grey Side of the Moon
Omega dévoile sept nouveaux modèles déclinés en quatre cadrans distinctifs, chacun mettant en avant un savoir-faire avancé en céramique et une finition d’une précision extrême. Disponibles sur des bracelets en caoutchouc ou nylon nouvellement conçus, ces montres incarnent des années de perfectionnement technique, tant au niveau de la construction des boîtiers que du développement des mouvements. En 1968, un événement a marqué l’histoire: Apollo 8 est devenue la première mission humaine à orbiter autour de la Lune. Alors que le pilote du module de commande, Jim Lovell, prononçait ses derniers mots à la station au sol – « On se retrouve de l’autre côté » – avant de disparaître de la communication radio, chaque astronaute à bord portait une Omega Speedmaster. Aujourd’hui, Omega rend hommage à cet héritage exceptionnel avec un nouveau chapitre de sa célèbre collection Speedmaster Dark et Grey Side of the Moon. Sept nouveaux modèles qui repoussent les limites de l’horlogerie en céramique et du design inspiré par l’espace, tout en incarnant l’esprit pionnier qui a conduit Omega jusqu’à la Lune et au-delà. « La collection Dark Side of the Moon incarne l’esprit d’innovation qui a guidé Omega vers la Lune »,explique Raynald Aeschlimann, Président et CEO d’Omega. « Ces nouveaux modèles perpétuent cet héritage exceptionnel tout en apportant des innovations qui définiront les chronographes des générations à venir. » Douze ans après avoir conquis les collectionneurs du monde entier avec la première Dark Side of the Moon, cette évolution de 2025 représente le plus grand pas en avant de l’histoire de la collection.
Après la certification Master Chronometer de la Dark Side of the Moon Apollo 8, la nouvelle gamme Dark Side témoigne de l’engagement d’Omega pour une précision extrême. Ces modèles intègrent une architecture repensée avec des profils affinés, des calibres Co-Axial avancés et une technique de fabrication céramique perfectionnée après quatre ans de développement. Une maîtrise technique revisitée : le cœur de cette évolution réside dans le savoir-faire exceptionnel d’Omega en matière de céramique. Le nouveau procédé de céramique polie et biseautée atteint une précision hors du commun, offrant des surfaces d’une profondeur et d’un éclat remarquables. Tous les modèles bénéficient désormais de proportions de boîtier améliorées avec un profil plus fin, tout en conservant la présence imposante de 44,25 mm qui caractérise l’esthétique Dark Side. La technologie Liquidmetal améliorée équipe les lunettes et couronnes, garantissant une durabilité et une résistance aux rayures supérieures. La construction innovante à deux couches du cadran en céramique offre une profondeur inédite, avec des finitions laser brossées qui captent et transforment la lumière. Cette collection propose à la fois des créations entièrement nouvelles et des réinterprétations de classiques, toutes dotées d’une précision accrue, de proportions affinées et d’innovations céramiques avancées, avec le choix d’un bracelet en caoutchouc ou en nylon.
• Une nouvelle version manuelle beaucoup plus fine, équipée du calibre Black Edition Co-Axial Master Chronometer 9908, qui se distingue par une aiguille centrale rouge du chronographe et un cadran mat intégral avec marquages gris et rouges. • Une version revisitée de la Dark Side of the Moon originale, animée par le calibre Co-Axial Master Chronometer 9900, avec une échelle tachymétrique Liquidmetal et une construction du cadran en céramique à deux plaques, finition laser brossée, le tout dans un boîtier plus fin. • Un modèle entièrement noir, équipé du calibre Black Edition Co-Axial Master Chronometer 9900, avec composants de mouvement assombris et échelle tachymétrique en émail. Le cadran en céramique présente un sablage laser, des index biseautés poli diamant remplis de Super-LumiNova. • Un modèle hommage à l’équipage d’Apollo 8, les premiers humains à observer la face cachée de la Lune, célébrant la remarque historique de Jim Lovell lors de la mission : « La Lune est essentiellement grise ». La montre dévoile une surface lunaire gravée au laser, visible à travers le mouvement. La face visible de la Lune apparaît à travers le cadran gris squeletté, tandis que la face cachée se dévoile via le fond de boîte, créant un paysage lunaire immersif. Elle est animée par le calibre Co-Axial Master Chronometer 3869. Pour compléter ces avancées techniques, OMEGA propose de nouvelles options de bracelets. Les bracelets en nylon sont désormais doublés de caoutchouc pour un confort accru, tandis que les nouveaux bracelets en caoutchouc arborent des motifs inspirés de la surface lunaire au revers, offrant un lien tactile avec l’héritage de l’exploration spatiale.
UN COMMENTAIRE ? On appréciera l’argument mécanique (certification master-chronométrique de ces mouvements co-axiaux) de cette nouvelle esthétique, ainsi que l’argument technique de la céramique et du Liquidmetal, tout en regrettant le manque d’arguments économiques concurrentiels d’une nouvelle série proposant autour des 15 000 euros (selon les versions) pour un boîtier massif de plus de 44 mm x 12 mm à 15 mm d’épaisseur, qui n’est étanche qu’à 50 m [c’est un peu léger pour une montre emblématique du nouveau « sport chic »]et dont le mouvement n’est calé que sur 50 heures de réserve de marche : si la Speedmaster reste incontestablement la reine des icônes sur le terrain des grands chronographes de la légende horlogère, elle n’en est cependant plus l’option la plus intéressante en matière de rapport qualité-prix…
FURLAN MARRI « Blue sector » (nouvelle collection « Cornes de vache »)
Furlan Marri présente la collection Cornes de Vache, composée de trois références automatiques, chacune reconnaissable à son cadran secteur unique : White Sector, Salmon Sector et Blue Sector. Introduit pour la première fois dans les années 1930, le cadran secteur sedistingue par ses cercles concentriques et ses lignes radiales, renforçant la lisibilité et apportant équilibre et harmonie. Aujourd’hui encore, il demeure un design intemporel, à la croisée entre fonctionnalité et élégance vintage. Furlan Marri réinterprète ce design à travers trois références : White Sector, Salmon Sector et Blue Sector. Tous trois partagent les mêmes codes : une structure sectorisée, desindications réalisées par double impression et des index appliqués de style Breguet, qui apportent relief et profondeur. Ce qui les distingue se trouve dans les détails : surface finement grenée, aiguilles en PVD gunmetal ou en acier bleui, autant de variations qui illustrent la diversité des finitions de la collection. Chaque référence est dotée d’un verre en saphir traité avec plusieurs couches antireflet et anti-traces, garantissant la protection du cadran. Le boîtier en acier inoxydable est façonné en plusieurs étapes. Un soin particulier est apporté aux cornes, dont les finitions sont réalisées séparément avant l’assemblage, puis reliées par un pont visible à six et douze heures. Inspirées des montres des années 1940, les « cornes de vache » sont reconnaissables par leur forme courbée et leur construction rapportée — un design emblématique qui a donné son nom à la collection. Fidèle à notre souci du détail, elles sont dotées de deux positions de barrette, assurant unajustement parfait du bracelet, qu’il soit droit ou courbé.
La lunette est elle aussi travaillée séparément, alternant surfaces satinées et polies, avant d’être ajustée au boîtier. À l’intérieur du boîtier, un perlage circulaire s’étend de la lunette au fond vissé décagonal. La couronne est, quant à elle, volontairement présentée dans un style brut et affirmé, rappelant les codes des montres d’époque. Les trois modèles de la collection intègrent un mouvement automatique conçu par la manufacture La Joux-Perret (La Chaux-de-Fonds, Suisse). Sélectionné pour sa fiabilité et sa robustesse, ce calibre se distingue également par son niveau de finition élevé. Son rotor en tungstène, revêtu de palladium, assure un remontage fluide et une répartition du poids parfaitement équilibrée. Le calibre offre jusqu’à 68 heures de réserve de marche et une précision ajustée à ± 7 secondes par jour. Parmi ses finitions, on retrouve des côtes de Genève, un colimaçonnage, des vis bleuies et un rotor gravé de la devise Furlan Marri : « Crafted with care, designed for details. »
UN COMMENTAIRE ? Andrea Furlan est véritablement un génie dans l’exercice pas si simple qui consiste à capter la lettre et l’esprit du style vintage sans verser dans le pastiche ou dans la photocopie. Ses cadrans sectorisés sont irrésistibles, tout comme ses « cornes de vache » dont le goût s’impose à nouveau sous l’influence des icônes de l’âge d’or. Cette nouvelle série est d’autant plus irrésistible qu’elle est proposée aux alentours des 1 250 euros (boîtier en acier de 37,5 mm x 10,5 mm d’épaisseur, étanche à 50 m et animé par un mouvement automatique La Joux-Perret G100 prévu pour 68 heures de réserve de marche). Sympathique attention supplémentaire : le double bracelet (au choix, barrettes droites ou barrettes incurvées) avec le système de changement rapide, pour varier les plaisirs au poignet. Tout aussi chic : le rotor en tungstène, galvanisé palladium et gravé en doré : ça ne change rien à la montre, mais c’est la classe…
ZENITH Defy Zero G Sapphire
Chez Zenith, défier la gravité n’est pas une métaphore : c’est une réalité brevetée que nul autre horloger n’a su égaler. Présentée en 2008, la Zenith Zero G demeure unique dans l’univers de la haute horlogerie, avec son module d’échappement « Gravity Control » monté sur cardan. Véritable avancée technologique, ce dispositif annule instantanément les effets de la gravité sur la précision. Fruit de longues années de recherche et protégée par des brevets exclusifs, cette innovation incarne l’inlassable quête de perfection chronométrique de la Manufacture. À l’occasion de son 160e anniversaire, Zenith hisse cet exploit technique à de nouveaux sommets avec deux créations spectaculaires : la Defy Zero G Sapphire, proposée en deux éditions limitées de 10 pièces seulement dans le monde, l’une en bleu profond aux accents célestes, l’autre en saphir totalement transparent. Depuis sa fondation en 1865, Zenith s’attache à saisir l’essence du temps avec une précision absolue. Plus qu’une simple maîtrise technique, cette quête exprime une philosophie : celle d’élever la chronométrie à un niveau inégalé. Avec plus de 2 333 prix de chronométrie, Zenith est la Maison la plus récompensée de l’histoire des concours d’observatoire.Parmi les nombreuses avancées de la Manufacture, le mouvement Zero G offre une réponse unique à l’un des plus grands défis de l’horlogerie mécanique : l’influence de la gravité sur la précision. Selon la position de la montre, la gravité agit différemment sur l’organe régulateur, modifiant sa marche. Le tourbillon, célèbre invention, visait à compenser ces écarts lorsque la montre restait statique. Mais au poignet, les mouvements sont constants et les erreurs de position bien plus complexes. Le mouvement Zenith Zero G s’inspire d’une autre solution : les chronomètres de marine. Indispensables à la navigation, ces instruments devaient conserver une régularité parfaite malgré le roulis et le tangage. Pour y parvenir, ils étaient placés dans un boîtier suspendu sur cardan, afin de rester parfaitement horizontaux et de neutraliser l’effet de la gravité en temps réel. Ce qui rend la Zenith Zero G unique, c’est d’avoir miniaturisé ce principe et de l’avoir intégré dans une montre-bracelet. Ici, seul l’organe régulateur est maintenu à l’horizontale grâce au module Gravity Control, lesté et équilibré pour rester stable en permanence. Contrairement au tourbillon, qui ne fait qu’atténuer les écarts, le système les élimine véritablement, permettant un réglage du mouvement dans une seule position et garantissant une précision exceptionnelle. Ce défi horloger a exigé une miniaturisation et une ingénierie extraordinaires. Développé en 7 ans, le mouvement est protégé par un brevet relatif à la cage du Gravity Control. La transmission du couple du barillet à l’échappement repose sur un système conique de renvois miniaturisés en différentiel, qui assure un flux d’énergie constant quelle que soit l’inclinaison du module.
Présentée en 2008, la Zenith Zero G a été perfectionnée en 2018 avec un module « Gravity Control » 70 % plus compact. Ce dernier, composé de 139 éléments, tient dans un volume de seulement 1,3 cm³ (13,40 mm x 10,90 mm x 8,84 mm), et intègre pas moins de 9 roulements à billes en céramique, antimagnétiques et sans lubrification.En 2021, Zenith a réinterprété ce calibre de haute horlogerie, en repensant son architecture pour un affichage plus ouvert et spectaculaire, le tout encapsulé dans un boîtier en saphir transparent qui révèle le mécanisme sous tous les angles. Pour célébrer son 160ᵉ anniversaire, la Manufacture présente deux nouvelles éditions limitées Defy Zero G, dans des boîtiers de 46 mm façonnés en saphir bleu ou transparent. La carrure, la lunette et le fond sont taillés dans des blocs de saphir, un matériau presque aussi dur et résistant aux rayures que le diamant. Dans la continuité de ce thème anniversaire, les heures, minutes et secondes décentrées se lisent sur un cadran en lapis-lazuli, ponctué d’index facettés luminescents. Son bleu profond, parsemé d’inclusions dorées de pyrite, évoque un ciel étoilé, conférant à chaque pièce un caractère unique. La réserve de marche de 50 heures s’affiche à 3 h. Visible recto-verso, le calibre El Primero 8812S à remontage manuel et ajouré met en scène ses ponts élancés aux reflets clairs, évoquant des étoiles. Son architecture aérienne offre une vue fascinante sur le module Zero Gravity à 6 h, qui pivote pour rester en position horizontale. L’échappement en silicium est associé à une ancre en nickel-silicium, tandis que le balancier adopte un régulateur à double flèche, hommage à l’horloger Zenith Charles Fleck. Animé à 5 Hz, le calibre garantit une précision extrême. Le contrepoids du module est orné d’une gravure rappelant un astre céleste. Les Defy Zero G Sapphire sont proposées avec un bracelet intégré en alligator bleu, assorti d’une boucle déployante. Produites chacune à seulement 10 exemplaires, les Defy Zero G en saphir sont disponibles dans les boutiques Zenith, en ligne et chez les détaillants agréés à travers le monde.
UN COMMENTAIRE ? On pourrait disserter longuement sur l’art d’accommoder les restes qui semble devenir l’alpha et l’omega de la créativité horlogère contemporaine, en regrettant que les cent-soixante ans de Zenith n’aient consisté qu’à refaire une visite guidée du patrimoine de la marque, sans tenter de nous projeter dans son avenir immédiat ou vers son second centenaire. A plus forte raison quand on constate que cette série limitée de dix pièces – qui n’aura donc rien d’un game changer pour la marque – sera facturée dans les 220 000 euros, ce qui n’est pas l’altitude où plane généralement Zenith : il est vrai qu’il faut bien justifier un boîtier musclé de 46 mm, qui n’est étanche qu’à 30 m et dont le mouvement à remontage manuel n’autorise que 50 heures de réserve de marche. Cette sympathique bougie sur le gâteau d’anniversaire de Zenith sera vite soufflée, mais sans vraiment éclairer le chemin où Zenith prétend marcher dans les années à venir…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS