REPÉRAGES #180-2025 (accès libre)
Sept argumentaires précis sur sept nouvelles propositions horlogères
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 180e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept objets du temps de sept marques : Ace Jewelers x Fears, Axiom, Bamford, Diesel, L’Épée 1839 x The Dial Artist, Louis Érard et Zenith…
Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

L’ÉPÉE 1839 x The Dial Artist « Marks of time » (collection Time Fast)
La série Time Fast « Marks of Time » regroupe des pièces uniques qui explorent les traces poétiques laissées par le temps — la manière dont il façonne les matériaux, nourrit les souvenirs et révèle de nouvelles couches de sens. Inspirée par le caractère des automobiles « barn find » patinées par les années, chaque création offre un aperçu singulier de fragments d’histoires automobiles oubliées. Chaque pièce marie le design distinctif et le mouvement manufacture de la Time Fast de L’Epée 1839 avec l’expressivité artistique de The Dial Artist. Grâce à un procédé naturel d’oxydation du cuivre, chaque élément de la carrosserie reçoit plusieurs couches de peinture à base de cuivre, puis est oxydé à la main pour former des motifs et nuances uniques. Cette technique méticuleuse garantit que chaque finition est véritablement exclusive. Là où chaque marque raconte une histoire d’endurance et d’émotion, la série Time Fast « Marks of Time » célèbre l’équilibre délicat entre mécanique de précision et transformation artistique — un hommage à l’individualité, à la créativité et à la beauté du temps qui passe. L’inspiration est née durant des vacances — ces moments privilégiés où l’esprit se libère et peut réimaginer. Lors d’un échange téléphonique spontané mais chargé de créativité avec l’équipe de L’Epée 1839, l’idée a pris forme, nourrie de souvenirs communs de modélisme et de peinture miniature. Grâce à son expérience dans la modélisation de voitures miniatures haut de gamme, Chris avait développé au fil des ans une maîtrise unique de techniques et de procédés. Alors que la conversation glissait vers la beauté des marques laissées par le temps sur les objets, le concept s’est imposé naturellement, avec une vision claire : réinterpréter la série Time Fast à travers la poésie visuelle d’une machine façonnée par la performance, le temps et l’endurance.

Inspirée de l’âge d’or du sport automobile, la collection Time Fast réinvente les légendaires voitures de course des années 1930 à 1960 en véritables sculptures cinétiques, mêlant design authentique et savoir-faire horloger. Construit sur un châssis en aluminium en forme de H (comme les voitures de l’époque), chaque modèle intègre un mouvement manufacture conçu pour suivre les lignes aérodynamiques de la carrosserie. Les détails authentiques : volant à trois branches pour le réglage de l’heure ; roues à rayons en acier inoxydable ; échappement visible sous le casque du pilote ; pneus en caoutchouc souple avec insert en mousse pour reproduire la sensation des vraies voitures. Les Time Fast prennent vie lorsque les roues arrière sont tirées vers l’arrière, rappelant avec émotion les voitures à rétrofriction de notre enfance. La Time Fast D8, premier modèle de la collection, est rapidement devenue un best-seller et une véritable icône de la marque. Admirée pour ses lignes épurées et intemporelles, elle incarne l’esprit de la course vintage dans une forme sculpturale pure — avec l’heure affichée comme un numéro de course. S’appuyant sur ce succès, Time Fast II pousse encore plus loin le concept avec une dimension technique plus riche et une mécanique ludique. Dotée de deux mouvements indépendants — un pour l’affichage du temps, un autre pour l’animation d’un moteur miniature V8 — elle offre une expérience encore plus immersive. Un levier de vitesse fonctionnel permet de sélectionner les modes, tandis qu’une clé sur le tableau de bord met en mouvement les pistons dans une fascinante chorégraphie mécanique.

UN COMMENTAIRE ? Le rayon des « jouets de garçon » pour riches adulescents est le royaume de L’Épée 1839, dont aucune création ne laisse indifférent. Les passionnés de belles mécaniques du temps s’y délectent – entre autres merveilles – de belles automobiles horlogères, ici revues et corrigées par le créateur britannique Chris Alexander, qui a pris le nom de « The Dial Artist » pour fusionner son expression artistique et sa passion pour les montres. Ses horlo-bolides retracent le temps qui passe à toute vitesse : c’est conceptuel, mais intelligent ! Ces pièces sont uniquement, mais il faut compter dans les 40 000 euros à 50 000 euros (selon les modèles) pour des engins dont la longueur peut varier de 385 mm à 450 mm, pour afficher heures et minutes sur des disques rotatifs (réglage de l’heure via le volant : antihoraire pour régler, horaire pour repositionner ; remontage via les roues arrière : tirer la voiture vers l’arrière remonte les barillets ; levier de vitesse pour sélectionner le barillet à remonter, avance libre avant et arrière en mode neutre, clé sur le tableau de bord pour activer l’automate des pistons). Le mouvement mécanique possède huit jours de réserve de marche (laiton plaqué palladium, acier inoxydable, aluminium anodisé)…

BAMFORD Mayfair 2.0 Pink
Mayfair 2.0 Pink - Choisissez-le. Cliquez dessus. Possédez-le. Une touche ludique au style sportif moderne. Doté d'un bracelet de couleur rose/bleu et d'un bracelet en caoutchouc noir. Livré avec quatre accessoires interchangeables - rose, noir, blanc et bleu - afin que vous puissiez changer de look en quelques secondes. Ton temps. À votre façon. Le Mayfair 2.0 réinvente une icône Bamford avec une touche fraîche et modulaire. Construite autour d'un noyau en titane léger et alimentée par un chronographe à quartz suisse, cette montre allie performances quotidiennes à une expression personnelle audacieuse.Chaque montre est livrée avec des bracelets colorés et un bracelet en caoutchouc conçus pour changer en quelques secondes – pas d'outils, pas de tracas. Du minimalisme propre à la déclaration en couleur, le Mayfair 2.0 s'adapte à toutes les humeurs, tenues et occasions. Une grande variété de bracelets qui correspondent à la collection sont disponibles à l'achat. Conçu pour l'action. Conçu pour jouer. Que vous soyez en mouvement ou que vous fassiez une déclaration, c'est votre montre, votre chemin….
UN COMMENTAIRE ? Chez Bamford, on trouve des Mayfair 2.0 en bleu, en blanc, en vert ou en jaune : à chacun selon ses goûts, moyennant à peu près 600 euros pour ce boîtier en titane de 40 mm x 13,8 mm, recouvert d’une « coquille » extérieur en biocéramique détachable, étanche à 100 m et doté d’un mouvement chronographe électronique. Une montre à la fois ludique, créative, signifiante et accessible – ce qui est la définition même par Business Montres de ce que doivent être les montres d’ici à la fin des années 2020. George Bamford a tout compris !

LOUIS ÉRARD 2340 Mint
Nous avions dit que nous allions passer à la vitesse supérieure. C’est chose faite ! Cinq ans après le lancement de notre nouvelle stratégie, voici la première montre Louis Erard avec bracelet intégré. Son nom : 2340, comme le code postal de notre maison au Noirmont. Un nouveau bracelet. Un nouveau boîtier. Et un mouvement encore jamais vu dans nos collections. Chaque détail, technique et esthétique, poussé à l’obsession, pour un modèle construit pour durer. Pas une édition limitée, une pièce fondatrice, fondamentale. Notre vision du sport-chic, signée Louis Erard. Une collection qui sera portée par les matériaux et les partenariats. Louis Erard, c’est désormais deux visages : Noirmont et 2340. « Il était temps de créer une montre avec un bracelet intégré pensé pour ne faire qu’un avec notre nouveau boîtier. Deux ans de développement pour atteindre le bon équilibre : une architecture dégressive, combinant deux matériaux, titane et acier, et deux finitions, brossé et poli. Les flancs du bracelet sont satinés et biseautés polis une fois le bracelet assemblé, une opération délicate qui ne laisse pas de place à l’imprécision. Rien n’est simple dans cette pièce et pourtant tout est fluide. Chaque élément est ajusté à la perfection. On atteint un niveau de finition digne de la haute horlogerie, sans le prix qui va avec. Les connaisseurs verront, sentiront, comprendront. C’est plus qu’un design, c’est de l’ingénierie. Avec un boîtier affiné, un cadran travaillé en profondeur, cette montre pose les bases de notre identité sport. Cinq ans après le début de notre nouvelle stratégie, c’est une étape clé. Et ce n’est que le début. » (Manuel Emch).

Intégré avec raison. Vous l’avez demandé, nous l’avons fait, à notre manière. Le bracelet 2340 est une prise de position, pensé autour d’un design original de bracelet dégressif sur 5 maillons. Le bracelet 2340 (avec maillons de rallonge) compte 92 composants, dont 46 maillons et intermaillons, 2 embouts, 32 goupilles et 12 vis. Les maillons extérieurs sont en titane brossé, tandis que les maillons centraux en acier poli jouent le contraste. Pour assurer la fluidité du bracelet, chaque maillon est biseauté de manière dégressive également, une opération très délicate qui est réalisée manuellement une fois le bracelet assemblé. La boucle déployante papillon, maintenue par une lame ressort, assure un ajustement parfait tout en étant invisible au porté. Autant de détails avec des finitions dignes de la haute horlogerie. Entièrement intégré au boîtier, le bracelet crée une continuité visuelle fluide, dans l’esprit des icônes du design en mode Louis Erard. Le boîtier affiche 40 mm (ou 41,5 mm de corne à corne), mais semble plus fin au porté grâce à son profil élancé. La carrure en titane assure légèreté et confort, tandis que les cornes intégrées, la lunette, le fond et la couronne en acier inoxydable définissent la structure tout en se prêtant parfaitement au polissage. Sur les flancs, les 4 godrons signent la singularité de la pièce de leur relief. Une signature esthétique alliée à un rôle technique, puisque les godrons permettent de fixer le bracelet à la boîte de manière invisible.

Cadran : chaque design est travaillé selon une technique de frappe spécifique. La version vert menthe affiche une base frappée oblong, Le motif composé de formes ovales répétées rappelle les contours stylistiques des pilules, un clin d’œil à la couleur de la montre et à son logo capsule à 6 heures. Les versions bleu acier et bleu profond présentent un frappé ligné. Le motif linéaire régulier fait écho aux lignes du bracelet intégré et crée une harmonie visuelle fluide. Tous les cadrans se distinguent par leurs index rehaussés comme flottants sur le cadran. Les aiguilles bâtons et les index sont anglés diamantés et satinés sur le dessus. Sur le pourtour, un chemin de fer satiné affiche les lettres du nom Louis Erard. La 2340 est animée par le calibre Sellita SW300-1, un mouvement suisse fiable, choisi pour sa finesse de 3,6 mm d’épaisseur. Nous y avons apporté notre propre touche : une masse oscillante décorée sur mesure et laquée noire, signée Louis Erard. Plus qu’une montre. Une étape clé dans notre histoire. Une réponse à la question : « Et après ? Au-delà des régulateurs et des collaborations ? » La 2340 marque notre entrée dans l’univers du sport-chic, à la manière Louis Erard. Oui, nous avons observé les meilleurs, étudié les références majeures… pour mieux tracer notre propre ligne. C’est notre modèle sport, guidé par la même obsession du détail qui nous anime depuis 1929 et plus que jamais depuis cinq ans.
UN COMMENTAIRE ? Comme quoi, quand on parle de « louisérardisation » [ce qui tendrait à prouver que la marque s’institue en modèle à recopier], il faut moduler le propos : ce bracelet bi-matière intégré (92 composants), sans être d’une originalité de rupture, est cependant assez bien pensé et plutôt bien travaillé pour n’être pas la énième régurgitation d’une inspiration « sport chic » dont le conformisme finit par être lassant. Tiens, même le boîtier de 40 mm x 8,3 mm d’épaisseur est hybride (carrure en titane, couronne et fond en acier) et il est même étanche à 50 m – ce qui est insuffisant pour prétendre à un vrai « sporti chic ». Tiens, un nouveau mouvement automatique : le Sellita SW300-1, proposé pour 56 heures de réserve de marche. Tiens, le prix n’est pas exagéré, puisqu’il faut compter dans les 2 900 francs suisses pour transformer un simple amateur de montres accessibles en sportif chic. Bonheur nouveau chez Louis Érard : cette 2340 Mint n’est pas en série limitée, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas se presser pour en profiter…

DIESEL Closer acier (DZ2225)
La montre Closer de Diesel en 22mm présente un cadran argenté effet soleil, un mouvement à trois aiguilles, et une attache bracelet inspirée de la joaillerie en acier inoxydable avec fermeture à boucle.
UN COMMENTAIRE ? Inutile d’en dire beaucoup plus que ce peut en dire la marque – qui ne précise cependant pas que, contrairement à ce que l’image ci-dessous peut laisser croire, cette référence est considéré comme mixte (boîtier en acier de 22 mm, bracelet « gourmette » et mouvement à quartz), le prix pratiqué se situant dans les 270 euros. Ainsi va la mode…

ZENITH Chronomaster Revival (Édition Daisuke Jigen)
En 2019, Zenith a lancé une montre fruit de près de cinq décennies de travail : la Chronomaster A384 « Lupin III ». Inspirée de la montre portée par Daisuke Jigen, le fidèle compagnon de Lupin dans la célèbre série animée japonaise, elle a marqué le début d’une trilogie d’éditions limitées très recherchées. Aujourd’hui, Zenith est fier de présenter le quatrième chapitre de cette saga : la Chronomaster Revival Édition Daisuke Jigen. Encore plus fidèle à la montre du manga, cette dernière création se pare d’un boîtier en titane noir mat microbillé. En 1969, Zenith a lancé le calibre révolutionnaire El Primero, ainsi que la première montre à l’intégrer, l’A384. Deux ans plus tard seulement, en 1971, la première adaptation animée du manga à succès Lupin III était diffusée au Japon. Elle est rapidement devenue un phénomène culturel au Japon, puis dans le monde entier. Parmi les personnages hauts en couleur de la série, l'élégant tireur d'élite Daisuke Jigen, fidèle partenaire de Lupin, apparaît à deux reprises avec une montre Zenith. Ce garde-temps, clairement inspiré du modèle A384, est une création des animateurs : il n'a jamais existé dans la réalité. Fait intéressant, il apparaît d'abord avec un cadran noir, puis avec un cadran argenté. Des décennies plus tard, Zenith a donné vie à cet élément de fiction avec trois éditions limitées rendant hommage à la montre de Jigen dans l'anime. La première, sortie en 2019, est un modèle en acier limité à 50 exemplaires, doté d'un cadran noir rehaussé de touches dorées. Un exemplaire unique, fidèle à l'anime, a également été mis aux enchères par Phillips, avec des index plus petits et un logo Zenith subtilement modifié, en écho à la série animée originale. En 2020, la deuxième édition a vu le jour : un chronographe en acier limité à 200 exemplaires, avec un cadran « panda », associant fond blanc et compteurs noirs. Enfin, en 2021, Zenith a dévoilé le troisième hommage, une édition limitée à 250 exemplaires fusionnant les deux designs en un seul cadran asymétrique, unissant les versions noire et argentée dans une création audacieuse.

La Chronomaster Revival Daisuke Jigen Edition pousse cet hommage encore plus loin. Façonné en titane microbillé noir mat de 37 mm, le boîtier met en valeur les nuances gris foncé de ce métal léger et résistant grâce à une finition mate uniforme. Son cadran beige arbore des compteurs de chronographe noirs contrastants et une échelle tachymétrique. Les aiguilles et les index appliqués sont revêtus de Super-LumiNova® beige, conférant à la montre un caractère chaleureux d'inspiration vintage. Au cœur de la montre bat le calibre El Primero 400, descendant direct du légendaire mouvement de 1969. Entièrement développé et fabriqué en interne, il oscille à 5 Hz (36 000 alt/h), offrant une précision au dixième de seconde et une réserve de marche de 50 heures. Composée de plus de 300 pièces, la Chronomaster Revival Daisuke Jigen Edition révèle toute sa complexité et ses finitions raffinées à travers son fond saphir, orné de la silhouette emblématique de Daisuke Jigen. Elle est équipée du bracelet à maillons échelle iconique, conçu à l'origine par la prestigieuse maison Gay Frères en 1969 exclusivement pour Zenith. Associé à certains des premiers modèles El Primero, tels que les A384, A385 et A386, ce bracelet, avec ses maillons centraux ouverts alternés, était reconnu pour sa légèreté et son confort. Pour cette nouvelle édition, il a été réinterprété en titane mat, alliant héritage et ergonomie moderne. Lancée en édition limitée à 200 exemplaires, la Chronomaster Revival Daisuke Jigen Edition sera présentée en exclusivité au pop-up store Zenith de l'Isetan Shinjuku à partir du 19 novembre. Elle sera ensuite disponible dans le monde entier à partir du 26 novembre dans les boutiques Zenith, sur la plateforme en ligne de la marque et chez certains détaillants agréés.
UN COMMENTAIRE ? Une très jolie Chronomaster, à propos de laquelle Zenith refuse de communiquer en français au prétexte qu’elle est réservée au marché japonais, ce qui est stupide [la montre étant une belle démonstration de la créativité Zenith] et ce qui n’est d’ailleurs pas vrai, puisque ce Chronomaster effectivement lancée au Japon sera disponible fin novembre dans les boutiques Zenith du monde entier, en ligne et chez quelques détaillants. On vous la montre quand même parce qu’elle mérite le détour : il faut compter dans les 12 000 euros pour ce boîtier en titane microbillé de 37 mm, étanche à 50 m et motorisé par un mouvement automatique El Primero 400 qui dispose de 50 heures de réserve de marche (série limitée de 200 pièces). On ne saurait reprocher à ce sobre Chronomaster que son prix, un peu élevé pour rendre à Zenith les parts de marché que cette manufacture mérite…

ACE JEWELERS x Fears Brunswick 38 « De Stijl Edition »
Ace Jewelers et Fears Watch Company sont fiers de dévoiler la Brunswick 38 « De Stijl Edition » : une édition limitée à 50 exemplaires qui allie l'horlogerie britannique à la sensibilité du design néerlandais. Inspirée par De Stijl, le mouvement du début du XXe siècle fondé par Theo van Doesburg et défini par Piet Mondriaan, cette montre est une étude de l'équilibre, entre retenue et expression, géométrie et émotion. De la conversation à la création, la collaboration entre Ace Jewelers et Fears se déroule comme une rencontre entre des philosophies, où le design, la technique et la culture convergent. La « De Stijl Edition » est née d'une amitié fondée sur une curiosité commune. Comme le rappelle Alon Ben Joseph d'Ace, les conversations nocturnes avec Nicholas Bowman-Scargill, (4e) directeur général de Fears, et Lee Yuen-Rapati, directeur du design de la marque, ont dérivé des montres vers l'art, l'architecture et la philosophie de la forme. Inévitablement, leurs discussions sont revenues sur De Stijl, un mouvement qui incarnait leur fascination pour les proportions, la structure et la clarté. « Lorsque nous avons discuté d'une éventuelle collaboration, nous avons tous rapidement convenu que ce devait être De Stijl », explique Alon Ben Joseph, PDG d'Ace Jewelers. « Notre boutique d'Amsterdam est située au cœur du quartier des musées, à quelques pas du Stedelijk Museum, qui abrite de nombreuses œuvres d'artistes du mouvement. Il nous a semblé naturel d'honorer cet héritage. Nicholas et moi avons donné à Lee une liberté artistique totale, et il s'est vraiment surpassé, traduisant l'équilibre entre l'art et l'ordre de Mondriaan dans un cadran où les formes noires indiquent discrètement les heures. C'est une interprétation intelligente et profondément imaginative de De Stijl. » Cette liberté d'interprétation est devenue la pierre angulaire du projet : non pas un hommage littéral, mais une réinterprétation réfléchie de l'abstraction néerlandaise à travers le prisme de l'horlogerie britannique. Elle reflète l'amitié entre les deux maisons : créative, respectueuse et liée par un sens commun du devoir. « L'édition De Stijl représente une rencontre entre deux esprits », ajoute Nicholas Bowman-Scargill de Fears. « C'est là que le raffinement britannique et l'artisanat néerlandais se rencontrent dans un équilibre parfait. Travailler avec Ace Jewelers nous a permis d'explorer la structure et la simplicité d'une manière nouvelle, rendant ainsi un hommage discret à la vision créative qui a défini le mouvement. Le résultat est à la fois familier et audacieux, une véritable harmonie entre héritage et design. » Le résultat est une composition à la fois intellectuelle et instinctive : raffinée, moderne et discrètement radicale.

Les racines conceptuelles de cette collaboration s'inscrivent naturellement dans les idéaux du mouvement artistique lui-même, qui recherche la beauté à travers la précision, l'ordre et l'abstraction. Né aux Pays-Bas en 1917, De Stijl, qui signifie « Le Style », cherchait à exprimer l'harmonie universelle à travers l'abstraction. Des artistes tels que Piet Mondriaan, Theo van Doesburg et Gerrit Rietveld ont réduit l'art et l'architecture à leurs formes essentielles : lignes verticales et horizontales, couleurs primaires et proportions soigneusement mesurées. Leur objectif était d'atteindre la pureté visuelle, un équilibre entre le chaos et l'ordre qui transcendait la décoration. Parmi les créations les plus reconnaissables du mouvement figurent la chaise rouge et bleue de Rietveld (1918) et la maison Rietveld-Schröder (1924) à Utrecht, qui transforment toutes deux des objets du quotidien en expressions géométriques de l'équilibre. L'influence de De Stijl sur les mouvements ultérieurs tels que le Bauhaus et l'architecture moderniste est indéniable, mais son esprit est resté distinct, plus philosophique que fonctionnel, plus poétique que pratique. Là où le Bauhaus recherchait l'efficacité, De Stijl recherchait la transcendance. La Brunswick 38 « De Stijl Edition » canalise ces idéaux à travers son exécution et ses proportions, fusionnant la précision conceptuelle et l'expression tactile. Il ne s'agit pas d'une reproduction de l'œuvre de Mondriaan, mais d'une réinterprétation, une évocation de la même recherche de clarté, traduite sous une forme mécanique. Sous la direction créative de Lee Yuen-Rapati, cette collaboration s'appuie sur l'engagement de Fears en faveur d'un design raffiné, transposant les principes artistiques de De Stijl dans le langage physique de l'horlogerie. La composition de la « De Stijl Edition » transforme le langage des lignes et des couleurs de Mondriaan en une nouvelle dimension : celle du temps. Ce qui apparaît d'abord comme une composition purement abstraite révèle, à y regarder de plus près, une logique subtile : les rectangles noirs marquent les heures, guidant discrètement le rythme de la lecture du temps. Chaque plan coloré interagit différemment avec la lumière, donnant au cadran profondeur et mouvement. Lee Yuen-Rapati explique : « Bien que le cadran puisse sembler complètement abstrait, des éléments fonctionnels tels que les index des heures sont toujours visibles, cachés dans les coins de chacun des rectangles noirs. Le design incarne les idéaux d'universalité de De Stijl dans une abstraction épurée. »

Sous sa géométrie saisissante, la montre reste une Fears dans les moindres détails : compacte avec ses 38 mm, finie selon les normes les plus élevées et animée par un calibre suisse à remontage manuel visible à travers son fond saphir. Le résultat est une composition portable, à la croisée de la sculpture, de l'architecture et de l'instrument de précision. Précision et expression, structure et âme : cet équilibre entre discipline esthétique et liberté créative définit non seulement la montre elle-même, mais aussi l'esprit de collaboration qui l'a rendue possible. La « De Stijl Edition » s'appuie sur le célèbre boîtier Brunswick 38, une étude de proportions et de courbures. Sa silhouette en forme de coussin reflète la conviction de De Stijl selon laquelle la pureté s'obtient par la précision. Usiné à partir d'acier inoxydable 316L et poli pour obtenir un éclat miroitant, le boîtier de 38 mm incarne à la fois le savoir-faire et la clarté. Les aiguilles squelettées « Fears », fabriquées en Allemagne, interagissent de manière dynamique avec la structure du cadran, planant au-dessus de celui-ci comme des poutres architecturales suspendues dans la couleur et la forme. À l'intérieur bat le calibre à remontage manuel La Joux-Perret D100, visible à travers le fond du boîtier en verre saphir. Ce mouvement s'appuie sur l'héritage du classique ETA 7001 tout en introduisant une série d'améliorations modernes. Le D100 conserve l'architecture fine et à remontage manuel de son prédécesseur, mais bénéficie de matériaux améliorés, d'une finition raffinée et d'une précision accrue. Il représente une évolution réfléchie, rendant hommage à une lignée de mouvements légendaires tout en les amenant aux normes contemporaines de performance et de fiabilité. « Travailler avec Nicholas et l'équipe Fears est toujours comme un retour créatif aux sources », conclut Alon Ben Joseph. « Ce sont des personnes authentiques, élégantes, discrètes et dévouées à leur art. Voir comment Lee a traduit le langage artistique de Mondriaan en un cadran qui reste indéniablement Fears est profondément gratifiant. Cela prouve que la collaboration se nourrit de confiance, de respect et de curiosité partagée, et que le design, lorsqu'il est réalisé avec intention, peut relier les mondes aussi facilement qu'il mesure le temps. »
UN COMMENTAIRE ? Une montre étonnante au moment où l’horlogerie fête en se les réappropriant les codes de l’Art déco : avec cette Brunswick 38 « De Stijl Edition » développée par Ace Jewelers et Fears, on est dans l’avant-garde non conformiste qui a prolongé avec davantage de rigueur cet Art déco. L’effet décoratif est superbe et assez inattendu sur un cadran de montre. Il faut compter un peu plus de 4 100 euros pour ce boîtier en acier de 38 mm x 38 mm, étanche à 100 m et animé par un mouvement à remontage manuel suisse. La réussite est globalement au rendez-vous, avec une montre relativement mince qui n’en est pas moins une grande sportive…

AXIOM Per Ardua Ad Astra – Spitfire
Trois véhicules, trois armées et trois pays à l’honneur : ces montres françaises rendent hommage à l’ingéniosité des armées de la Seconde Guerre Mondiale. Trois montres automatiques, en bronze, éditées à 45 exemplaires chacune et qui enferment de véritables morceaux de l’Histoire vissés sur leurs cadrans. « À travers les difficultés, jusqu’aux étoiles », cette devise est celle de la Royal Air Force (RAF), des forces armées britanniques. Le garde-temps Per Ardua ad astra – Spitfire est une montre-bracelet équipée d’un mouvement mécanique à remontage automatique, de fabrication française. Fabriquée à partir d’un morceau de moteur d’un avion Spitfire de la Royal Air Force de 1940, la plaque présente sur la cadran renferme toute l’histoire de cet avion anglais. Le Supermarine Spitfire est l’un des chasseurs monoplaces les plus utilisé par la Royal Air Force (RAF) et par les Alliés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les ailes elliptiques du Spitfire lui ont donné une apparence très reconnaissable. La nuit du 31 juillet 1940, des attaques généralisées contre la navigation dans les eaux côtières du Sud, du Sud-Est et du Sud-Ouest sont en cours. Le Spitfire numéro P9398 appartenait à l’escadron 74 et fut piloté par le Sergent F.W. Eley : cet avion fut abattu le 31 juillet 1940 par un Messerscmitt 109 piloté par Hauptmann Tietzen. Le Spitfire s’est écrasé en flammes dans la mer à l’extrémité de la jetée du port de Folkestone. Le morceau utilisé dans cette montre provient du moteur Rolls-Royce Merlin de l’avion (plus particulièrement de la cloche contenant l’engrenage reducteur de l’hélice). Ce Spitfire fut retrouvé dans les années 60 lors des travaux effectués dans le port de Folkestone en Angleterre. Inspiré des montres d’aviation de l’époque, le cadran noir accueille des chiffres blancs imposants, des repères luminescents aux index et des aiguilles cathédrales en contraste. Enfin, comme un hommage au pilote combatif que fut le Sergent F.W. Eley, la montre vous présentera la cocarde anglaise à pris la place du 31 sur le disque de date.
UN COMMENTAIRE ? On l’aura compris : si la devise est latine et l’avion britannique, cette jeune marque indépendante française (créée par Samuel Pasquier et Loïc Alif), est localisée à Bar-le-Duc, une des principales villes de cette Lorraine française qui a vu passer toutes les invasions et subi toutes les guerres depuis vingt siècles ! Ces montres commémoratives sont très honnêtement réalisées et modérément tarifées aux alentours des 1 600 euros (boîtier en bronze de 42 mm étanche à 100 m, sous un verre saphir bombé et doté d’un mouvement automatique France Ébauche qui propose 44 heures de réserve de marche). La plaque provient du Spitfire P9398 de l’escadron 74…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS

