REPÉRAGES #121-2025 (accès libre)
Sept arguments de bon sens sur sept nouvelles propositions horlogères
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 121e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Breitling, MB&F, MeisterSinger, Minase, Ming, Pierre Lannier et Vulcain…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
BREITLING Chronomat Erling Haaland Signature
Breitling et Erling Haaland se sont associés pour créer une pièce hors du commun : la Chronomat Erling Haaland Signature. Ces deux garde-temps en édition limitée sont dotés de cadrans en météorite, taillés dans une roche astrale. En résultent des pièces uniques, à l’image du footballeur professionnel. La collection est complétée par une troisième édition rarissime, créée exclusivement pour Haaland et ses proches. La dernière création de Breitling célèbre à la fois les matériaux stellaires et un athlète de renom. Conçue en collaboration avec le footballeur professionnel Erling Haaland, la collection comprend deux modèles en édition limitée : la Chronomat Automatic GMT 40 en acier inoxydable et platine, limitée à 500 pièces, et la Chronomat B01 42 en or rouge 18 carats, limitée à 250 pièces. Les deux modèles offrent des cadrans en météorite, ce qui rend chaque montre absolument unique.Haaland a activement participé à la conception, de la sélection de la Chronomat jusqu’au choix du cadran cosmique et des métaux du boîtier. « Je voulais quelque chose d’unique en son genre », explique Erling Haaland. « La Chronomat est apparue comme une évidence. Elle est épurée, tout en métal ou avec un bracelet en caoutchouc, permettant de laisser le cadran s’exprimer. La météorite rend chaque pièce unique. Vous ne verrez jamais la même au poignet de quelqu’un d’autre. » Georges Kern, PDG de Breitling, ajoute : « Erling joue comme s’il venait d’une autre planète. Le choix de la météorite pour le cadran était donc une évidence. C’est une montre aussi puissante et singulière que lui. »
Présentée pour la première fois en 1983, la Chronomat marque le retour de Breitling aux chronographes mécaniques à une époque où le quartz règne en maître. Inspirée d’une montre créée pour l’escadron aérien italien Frecce Tricolori, la Chronomat présente des proportions robustes, une lunette tournante avec quatre cavaliers et un bracelet Rouleaux reconnaissable entre mille. Les deux éditions Signature Haaland perpétuent cet équilibre entre excellence technique et impact visuel. La Chronomat Automatic GMT 40 Erling Haaland est dotée d’un cadran en météorite serti dans un boîtier en acier inoxydable avec lunette en platine. Elle est mise en valeur par une aiguille GMT en or rouge et par les initiales d’Haaland sur l’aiguille centrale des secondes. Le fond du boîtier est gravé « One of 500 » et « Erling Haaland 9 », accompagné d’une gravure du joueur dans sa célèbre posture après un but. La montre est assortie d’un bracelet Rouleaux classique en acier ou d’un bracelet en caoutchouc noir au style Rouleaux. La Chronomat B01 42 Erling Haaland passe à la vitesse supérieure avec un boîtier en or rouge 18 carats, un cadran en météorite et des sous-cadrans de chronographe noirs. À l’intérieur, le Calibre Manufacture Breitling 01 offre une réserve de marche de 70 heures, visible à travers un fond de boîtier en verre saphir gravé de la mention « One of 250 » et du numéro 9 du joueur. Elle comporte également les initiales d’Haaland sur l’aiguille centrale des secondes et est disponible en caoutchouc noir ou en or rouge 18 carats. La collection est complétée par une édition super exclusive « One of 5 » créée pour Haaland et son entourage. Réalisée en or rouge 18 carats, elle présente un cadran en météorite, un fond transparent révélant le mouvement du Calibre Manufacture Breitling 01, ainsi qu’une gravure personnalisée sur le côté du boîtier avec le nom du joueur et son numéro de maillot. Le fond du boîtier affiche également une image d’Erling Haaland qui célèbre un but dans sa position iconique. Hommage privé à son ascension fulgurante, cette pièce ne sera pas disponible au grand public.
Forgée au cœur d’une étoile mourante il y a plus de 4,5 milliards d’années, la météorite Muonionalusta est l’un des matériaux les plus anciens jamais découverts sur Terre. Arrivée sur Terre il y a près d’un million d’années, elle est principalement composée de fer et de nickel, et contient également des oligo-éléments comme le cobalt et des silicates rares, peu courants dans les roches terrestres. Certains fragments contiennent même de la stishovite, un minéral à haute pression formé lors d’impacts cosmiques, un phénomène extrêmement rare sur Terre. Éparpillés dans les moraines glaciaires du nord de la Suède, les fragments de Muonionalusta sont découverts grâce à une exploration minutieuse dans un paysage isolé et glacé. Chaque découverte est rare et chaque pièce provient d’un fragment unique. Une fois extraite, la météorite est découpée en tranches et traitée pour révéler sa figure de Widmanstätten, une structure cristalline naturelle qui ne se forme que lors d’un refroidissement très lent dans le vide de l’espace. Le résultat : un motif de bandes entrelacées, visible à l’œil nu et impossible à reproduire. Une relique brute des origines du système solaire, préservée à travers le temps. Chaque cadran est fabriqué individuellement et adapté avec précision au boîtier, en harmonie avec les index et les aiguilles appliqués. C’est la première fois que Breitling utilise ce matériau, et le résultat est tout simplement exceptionnel. « Voir cette montre prendre vie, c’était exceptionnel », affirme Haaland. « Le cadran, les gravures, les initiales : chaque détail raconte une partie de mon histoire. J’ai hâte que les gens la portent et ressentent cette même connexion. »
UN COMMENTAIRE ? Les amis personnels et les admirateurs de Erling Haaland seront enthousiasmés par cette Chronomat, dont le style « météoritique » n’est ni très original, ni très convaincant, ni version GMT, ni en version chrono : la texture de la météorite « brouille » l’expression visuelle du cadran, surtout quand un bracelet à maillons en « rouleaux » épaissit la masse métallique de l’ensemble. Les prix s’échelonnent, selon les modèles et les versions, entre 10 000 euros et 47 100 euros (boîtier de 42 mm x 15,1 mm d’épaisseur en or rose, étanche à 200 m et doté d’un mouvement chronographe automatique « manufacture » Breitling 01…
VULCAIN Skindiver Nautique GMT
Fort d'un riche patrimoine, Vulcain continue à se tourner vers l'avenir et ouvre un nouveau chapitre de la fameuse Skindiver Nautique avec l’arrivée de fuseaux horaires. Une plongeuse « globe-trotteur » : inspirée d’un modèle Vulcain de 1960, le look résolument vintage de la Skindiver Nautique suffit à faire de cette montre une concurrente de taille dans le paysage des plongeuses d’antan rééditées. Depuis son lancement , la collec tion s’est enrichie d’une version chronographe. Aujourd’hui une nouvelle édition voit le jour : Skindiver Nautique GMT. Fidèle à son style vintage et à l’instar des autres Skindivers, la Nautique GMT ne mesure que 38 mm pour une épaisseur de 12 , 2 mm, ce qui est remarquable avec un mouvement automatique. Proposée avec un cadran noir mat , avec aiguilles et index SuperLuminova blanc ou beige, elle est cerclée d’une lunette bidirec tionnelle en céramique noire avec chiffres en inser t blancs. Le verre saphir doublement bombé assure une parfaite lisibilité. La Skindiver Nautique GMT est une véritable plongeuse, capable de descendre jusqu’à 200 mètres. Elle abrite le mouvement GMT Soprod C 125 reconnu pour sa robustesse et sa fiabilité, et qui permet de régler l’aiguille des 24 heures indépendamment . Cette montre automatique abrite toutes les fonctions utiles pour celui qui aspire à faire le tour du monde en 80 plongées ! Ou tout simplement avoir une montre parfaitement étanche lors de ses activités à travers le monde
UN COMMENTAIRE ? Le meilleur du style néo-vintage à un prix qui a su rester accessible : il faut compter sur un prix aux environs de 2 040 euros (bracelet caoutchouc) et de 2 370 euros (bracelet à maillons métalliques) pour ce boîtier de 38,3 mm x 12,2 mm d’épaisseur, étanche à 200 m, avec heures, minutes, date et aiguille GMT sous verre double dôme, lunette tournante sur vingt-quatre heures et mouvement automatique suisse (Soprod) disposant de 42 heures de réserve de marche. Amusant concept, surprenant mais pertinent, cette mise en valeur du « plongeur globe-trotteur » !
MINASE nouveaux cadrans (collection « Windows »)
Minase se réjouit de présenter de nouveaux cadrans sur la collection Windows. Jusqu’à présent, ces derniers étaient produits en acier et traités avec du PVD. Ils sont aujourd’hui fabriqués à partir d’une base de cuivre, éléctroformés, puis laqués en blanc, bleu, bleu ciel et vert. Le motif Yukihira, tel qu'il apparaît aujourd'hui sur les cadrans, est issu d'un processus de martelage. Il reflète magnifiquement la lumière et crée une impression de profondeur et de relief. Il est mis en avant par le magnifique index ainsi que le boîtier, tous deux traités avec le polissage sallaz, une technique de finition exclusive réalisé à la main par Minase. La collection Windows présente la vision de Minase sur la géométrie, un moyen de mettre en valeur les dimensions esthétiques de la beauté. Le design géométrique de la montre est inédit dans l'horlogerie. Chacune des 7 faces du boîtier est ornée d'une fenêtre en saphir permettant une vue à 360° sur le mouvement et le cadran. La collection Windows est disponible en acier inoxydable ou en or rose ou jaune 18 carats. La montre présente un jeu étonnant de zones brossées et polies à la technique sallaz, créant un attrait visuel captivant. Chaque Windows est équipée d'un mouvement suisse ETA 2892-2 de haute précision, personnalisé pour la marque, avec un rotor sur mesure monté sur des roulements en céramique. Minase allie à la fois précision suisse et savoir-faire traditionnel japonais. Le logo de la marque, une tête de forage, rend hommage à Kyowa, la société mère de Minase, un fournisseur de composants et d'outils horlogers haut de gamme depuis 1963.
UN COMMENTAIRE ? Il faut compter dans les 4 900 euros et 6 250 euros selon les versions et les bracelets, pour ce boîtier – or rose ou acier – de 38 mm x 13 mm animé par un mouvement automatique suisse haut de gamme (heures, minutes, secondes) disposant de 50 heures de réserve de marche. La beauté de ces cadrans est une grande réussite pour une « petite marque » japonaise de montres de luxe fondée en 2000 par Kyowa, un fabricant d'outils horlogers. Réputée pour ses montres fabriquées à la main, la marque allie l'excellence technologique à l'esprit des pratiques de fabrication japonaises pour créer des garde-temps uniques qui incarnent les valeurs et les traditions japonaises. Fabriquées à la main avec une attention méticuleuse aux détails selon des techniques japonaises traditionnelles, les montres Minase sont rares, avec une production annuelle de moins de 700 pièces.
PIERRE LANNIER Ovni (femme)
Pour ce second semestre 2025, Pierre Lannier poursui son évolution en fusionnant son expertise horlogère avec une touche de peps. Cette saison, les modèles se parent de nouvelles couleurs et de cadrans influencés par les tendances actuelles, tout en découvrant de nouvelles formes et textures. Nos équipes créatives ont puisé leurs inspirations dans la richesse des matériaux, des nuances et des tendances pourconcevoir des montres qui allient innovation et tradition. Chaque composant, du boîtier au bracelet, incarne l’exigence de notre savoir-faire horloger. Découvrez une expérience horlogère unique où textures,couleurs et détails fusionnent pour donner naissance à une élégance intemporelle, signée Pierre Lannier. 25 ans après son lancement, lacollection OVNI fait son grand retour. Ce modèle emblématique, imaginé dans les années 90 par Jean-Paul Burgun et lance en 2000, renaît aujourd'hui à l’occasion de son 25e anniversaire. Son boîtier à la silhouette racée, inspiré d’une lunette sport élancée, conserve tout l’esprit avant-gardiste de l’époque.
UN COMMENTAIRE ? Les années passent et le style de la collection « Ovni » demeure toujours aussi étrange et décalé, surtout par rapport à la demande contemporaine de montres « apaisées » dans le goût rétro-vintage de rigueur dans une ambiance d’overdose horlogère. Il faut compter dans les 129 euros pour ces montres Ovni, minimalistes en taille, mais dérangeantes en volumes (boîtier de 14 mm étanche à 30 et animé par un mouvement électronique). C’est avec de telles montres, qui semblent de plus en plus datées, que l’entrée de gamme européenne est en train de faire naufrage…
MING 37.02 Monolith
Lancée en 2024, notre 37.02 Minimalist a marqué la première montre de notre collection permanente et, plus important encore, le retour à des montres en stock et prêtes à être expédiées. La Minimalist est une montre qui incarne parfaitement les valeurs de Ming : un design distinctif mais minimaliste, une qualité raffinée, une technologie innovante et un excellent rapport qualité-prix. Mais parfois, cela ne suffit pas et nous voulons plus. Nous voulons une poignée de main secrète. Nous voulons quelque chose qui chuchote « si vous savez, vous savez » ; une montre qui passe inaperçue. C'est pourquoi nous avons toujours proposé une variante plus furtive et plus rare de nos pièces les plus populaires et naturellement, nous avons décidé de faire de même avec la Minimalist. Voici donc la Ming 37.02 Monolith : une édition furtive de la Minimalist, revêtue de DLC, aux finitions mixtes mates et brossées, dont la production annuelle est limitée afin d'équilibrer l'accessibilité et l'exclusivité. Comme la plupart de nos nouvelles montres, la 37.02 Monolith est assemblée dans nos propres locaux en Suisse, mais paradoxalement, elle ne porte pas la marque « Swiss Made » car tout le travail d'ingénierie et de développement est effectué par Ming Thein (MT) depuis notre bureau de Kuala Lumpur (la réglementation Swiss Made exige que l'ingénierie soit réalisée en Suisse).
Notre matériau lumineux exclusif Ming Polar White est également préparé personnellement par Ming Thein à Kuala Lumpur à l'aide d'un processus et d'une formule développés en interne. Figurant sur le cadran en saphir de la Monolith, son nom vient du fait qu'il émet dans toutes les longueurs d'onde et qu'il est donc l'un des très rares matériaux lumineux. Le cadran est dynamique comme seul le saphir peut l'être - il s'inverse, brille, reflète des marqueurs flottants ou aspire la lumière comme un trou noir selon l'angle. Il est lisible, équilibré, et présente une tension visuelle sans être symétrique. Tous les repères du cadran sont des canaux découpés au laser dans le cadran en saphir, puis remplis de liquide Ming Polar White. Nous avons laissé les aiguilles traditionnelles Super-LumiNova X1 Blue pour un contraste relatif. Le boîtier de la Monolith est doté d'une lunette étroite pour donner du punch visuel et de finitions mixtes brossé-matté pour la texture. Il mesure 38 x 11 mm et est en acier inoxydable, avec un revêtement DLC anthracite très résistant. Elle se porte visuellement plus grande et plus fine que ses dimensions ne le suggèrent, tout en restant confortable sur un large éventail de poignets. Pour une résistance au quotidien, elle est dotée d'un double joint d'étanchéité avec pour une résistance à l'eau de 100 m. Elle est animée par une montre Sellita for Ming SW300.M1 avec des ponts, des plaques et un rotor anthracite squelettés uniques. En réponse aux commentaires et à la demande populaire de notre lancement Uni et pour préparer au mieux la Monolith pour l'été, nous l'avons associée à notre bracelet en caoutchouc Mango FKM avec boucle ardillon assortie. Nous continuons à penser que nos bracelets en caoutchouc FKM font partie des bracelets les plus confortables disponibles sur le marché.
UN COMMENTAIRE ? La furtivité comme future tendance d’une horlogerie en sortie de bulle ? La tentation minimalisme accompagne effectivement le sentiment de « fatigue » ressenti par les amateurs face aux discours et au comportement des marques. Il faut compter dans les 4 000 euros pour ce boîtier de 38 mm x 11 mm d’épaisseur, étanche à 100 m et animé par un mouvement automatique suisse (base Sellita pour Ming) calé sur 45 heures de réserve de marche. Cette série « monolithique » à deux aiguilles est limitée à 100 pièces…
MEISTERSINGER Édition Néo J.E
Icône mondiale des montres à une aiguille, MeisterSinger redéfinit l’horlogerie avec un design épuré et une expertise suisse inégalée. Plus qu’une montre, c’est une invitation à ralentir et à savourer chaque instant. Dans un monde en perpétuelle effervescence, MeisterSinger propose une approche unique du temps : l’aiguille unique, d’une précision raffinée, ne mesure pas seulement les heures, elle les sublime. Chaque regard sur votre MeisterSinger est un rappel précieux : vivre l’instant présent. Adoptez une gestion du temps sereine. Adoptez MeisterSinger. Après le succès de l’édition Neo T1 en 2024, MeisterSinger associe une nouvelle fois sa montre vintage Neo à une icône automobile des années 60. La Neo s’impose depuis plus d’une décennie comme un modèle incontournable de la collection MeisterSinger. Son design clair et équilibré, rehaussé d’une lunette fine et d’un verre bombé typique de l’époque, lui confère l’élégance intemporelle des classiques des sixties — la décennie où la Jaguar E-Type entrait dans la légende. Considérée encore aujourd’hui comme l’une des plus belles voitures jamais construites, elle a révolutionné les standards du design automobile et a fait du British Racing Green une véritable icône culturelle. À l’origine couleur officielle des écuries britanniques, ce vert profond symbolise aujourd’hui un raffinement classique empreint d’héritage sportif. Le concept de l’édition Neo J.E repose sur un duo harmonieux : une montre Neo MeisterSinger et une maquette à l’échelle de la Jaguar E-Type, le tout présenté dans un coffret spectaculaire.
La montre et la voiture forment un ensemble esthétique irrésistible. Le cadran crème évoque l’intérieur et la capote de l’E-Type, tandis que le vert British Racing Green de la carrosserie se retrouve par touches subtiles sur la montre. Le bracelet en cuir vintage vert, rehaussé de surpiqûres beiges, apporte une note sportive raffinée. Les index cognac à cinq minutes rendent hommage au volant en bois d’origine de la Jaguar, tandis que les chiffres argentés imprimés en relief rappellent les jantes chromées du véhicule – ajoutant une profondeur visuelle remarquable au cadran. Le coffret vert spécialement conçu pour cette édition met superbement en scène l’ensemble. Une maquette à l’échelle 1:18 de la Jaguar E-Type trône sur un socle élégant, devant une illustration emblématique du Palais de Westminster à Londres. En légère contre-plongée devant la voiture, la Neo J.E complète cette présentation conçue pour faire battre le cœur des collectionneurs. Le boîtier de 36 mm est protégé par un verre saphir bombé, résistant aux rayures. À l’intérieur, le mouvement automatique suisse Sellita SW200 offre une réserve de marche de 38 heures. Chaque montre de l’édition Neo J.E est numérotée et livrée avec un certificat d’authenticité signé.
UN COMMENTAIRE ? La montre est sympathique (boîtier mince, étanche à 50 m et motorisé par un calibre automatique suisse Sellita). La voiture est sympathique : c’est une des plus belles jamais dessinées. L’idée de l’écrin en forme de Type E est sympathique. Le problème est qu’on ne voit pas clairement le lien – esthétique, mécanique ou stylistique – entre la montre, la voiture et l’écrin : c’’est un peu dommage quand on affiche un prix public d’à peu près 2 290 euros (variable selon les TVA européennes)…
MB&F HM8 Mark 2 (boîtier violet)
Le lien entre MB&F et les voitures n’est pas nouveau : créé en 2012 avec la HM5, il s’est poursuivi avec la HMX en 2015 et la HM8 en 2016. Ces montres sont toutes caractérisées par un affichage de type compteur de vitesse immédiatement reconnaissable, placé sur la carrure du boîtier, qui rappelle le design audacieux et futuriste des années 1970. En 2023, dix ans après les premières Machines MB&F inspirées de l’automobile, MB&F dévoilait un modèle inspiré des supercars, la HM8 Mark 2. Suite au succès rencontré par les deux versions de 2023 – avec une carrosserie blanche ou verte, cette dernière étant limitée à 33 exemplaires –, la HM8 Mark 2 est revenue dans une édition carrossée de bleu saphir brillant en 2024. En 2025, MB&F présente une nouvelle série limitée à 33 exemplaires. Elle arbore un superbe boîtier violet qui évoque – la fois techniquement et esthétiquement – les peintures des automobiles de luxe, à travers une carrosserie composée de matière translucide et de pigments métalliques. Pour bien comprendre le lien entre MB&F et le monde de l'automobile, il faut remonter pour un instant à 1985. Enfants, nous faisons tous des rêves, certains se réalisent, d'autres se dissipent au fil du temps, et certains sont si ancrés dans notre for intérieur qu'ils finissent par se réaliser malgré nous. C'est le cas pour le fondateur de MB&F, Maximilian Büsser, qui a passé la majeure partie de son enfance à rêver de devenir designer automobile. Il était si attiré par cette idée que, de 4 à 18 ans, il ne dessinait que des voitures. Alors que ses camarades de classe commençaient à explorer d'autres centres d'intérêt, il restait fermement attaché à l'automobile, à ses lignes aérodynamiques et racées. Juste avant l’obtention de son diplôme de fin d'études secondaires, il a appris que le célèbre ArtCenter College of Design de Pasadena ouvrait un campus en Europe, et pas n’importe où en Europe, mais à La Tour-de-Peilz, à deux pas de la maison de son enfance. Fallait-il y voir un signe ? Il a eu du mal à contenir son enthousiasme jusqu'à ce qu'il découvre que les frais de scolarité s'élevaient à 50’000 francs suisses, une somme importante de nos jours, colossale en 1985. Sachant à quel point il aimait les voitures, ses parents lui ont annoncé qu'ils trouveraient un moyen. Cependant, Maximilian savait que ce serait trop pour eux et, comme tout le monde pensait qu'il ferait un très bon ingénieur car il était très fort en maths, il s'est inscrit à l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). L’histoire aurait pu se terminer ainsi, mais non. « Je me suis égaré, j'ai perdu le nord et je me suis retrouvé dans l'industrie horlogère », déclare-t-il en souriant. « Alors, quand j’ai eu la possibilité de transposer le design automobile dans une montre, c’était prodigieux pour moi. C'était ce dont j'avais toujours rêvé. »
Il s'est inspiré d'un modèle extravagant d'Amida, une montre baptisée Amida Digitrend dévoilée en 1976, juste avant la faillite de l'entreprise. Adoptant un concept similaire, MB&F a utilisé des prismes en saphir pour afficher les heures sautantes et les minutes traînantes à la verticale, alors qu'elles s’inscrivent en réalité à plat, sur des galettes au sommet du mouvement. L'heure est indiquée dans un guichet qui ressemble à un compteur de vitesse vintage sur le devant du boîtier : elle peut être consultée sans problème en conduisant, rien que ça ! Contrairement à ceux de l'Amida qui sont juxtaposés, les disques de la MB&F HM se chevauchent, ce qui permet d’augmenter la taille des chiffres et donc d’améliorer la lisibilité. Le concept va encore plus loin, dans le but de donner aux chiffres un aspect presque numérique ou électronique. Pour ce faire, on utilise des disques en saphir que l’on recouvre d'une couche métallique noire, hormis sur les chiffres. On ajoute du Super-LumiNova® au-dessous, de sorte que la surface luminescente apparaît parfaitement plane, et non renflée comme généralement sur les cadrans. Précisons que les chiffres sont dessinés à l'envers et restitués à l’endroit par les prismes. Ce système a vu le jour dans la HM5, avec des lamelles qui s'ouvrent et se ferment pour permettre à la lumière de pénétrer dans le mouvement et d’entretenir la luminescence. Ces lamelles ont été inspirées par le design de Marcello Gandini pour la carrosserie Bertone de la Lamborghini Miura, dotée d’un volet à caractère futuriste sur la vitre arrière. Dans le modèle suivant, la HMX, les lamelles ont été remplacées par un couvercle en verre saphir qui dévoile partiellement le moteur. Cette pièce a été inspirée par le style d'un autre carrossier italien, le Superleggera de Touring, et elle comporte des capsules miniatures qui peuvent être dévissées et remplies d'huile horlogère. Puis est venue la HM8 « Can-Am », avec un verre saphir qui dévoile en outre le rotor de remontage. On retrouve son mouvement de base, un calibre Girard-Perregaux, dans la toute nouvelle HM8 Mark 2. La première HM8 a été inspirée par les voitures du Can-Am (d'où son surnom), le célèbre Canadian American Racing Championship. Leur design inhabituel, caractérisé par des arceaux de sécurité, a engendré les deux arceaux en titane de la montre. Quant à la HM8 Mark 2 et son verre saphir Double Bubble distinctif, elle a puisé son inspiration auprès des supercars les plus iconiques.
Le monde de l’automobile a inspiré non seulement les codes esthétiques, mais aussi la construction des montres. Après tout, Maximilian n’a pas obtenu son diplôme d'ingénieur pour rien ! Pour les HM5 et HM8 Mark 2, la construction repose sur un châssis étanche indépendant auquel on ajoute la carrosserie, alors que pour les HMX et HM8, la construction est monobloc. La carrosserie de la HM8 Mark 2 a d’abord été proposée en CarbonMacrolon blanc ou vert British Racing, avec une finition mate sur le dessus et extrêmement polie sur les côtés. La version blanche était dotée d’un rotor traité CVD vert et d'un repère des minutes vert clair, la version vert British racing d'un rotor et d'un balancier en or rose et d’un repère des minutes turquoise. Cette dernière était limitée à 33 exemplaires. Après ces premières éditions lancées en 2023, MB&F a décidé de poursuivre son hommage au monde de l'automobile avec un modèle bleu, rapidement suivi le violet de 2025, tous deux limités à seulement 33 exemplaires. On obtient le bleu saphir et le violet à la fois profonds et étincelants de la HM8 Mark 2 avec des pigments métalliques d’origine minérale, les mêmes que ceux que l'on trouve dans les peintures automobiles métallisées. Ils se présentent sous la forme d’une poudre qui est incorporée à la résine selon un protocole très précis (temps d’incorporation, température de mélange, vitesse et durée du mélange, etc.). Le garde-temps revient en force grâce à sa superbe carrosserie exclusive, dans des couleurs qui devraient plaire tant aux amateurs de montres qu'aux passionnés de voitures. Un bracelet sportif et confortable en caoutchouc vient compléter la proposition. Développé spécifiquement pour MB&F, le CarbonMacrolon est un matériau composite formé par une matrice en polymère dans laquelle on injecte des nanotubes de carbone pour augmenter la résistance et la dureté. Les nanotubes de carbone offrent une résistance à la traction et une rigidité supérieures à celles de la fibre de carbone traditionnelle. Le CarbonMacrolon de MB&F est un matériau massif dur qui peut être coloré, poli, microbillé, laqué, satiné... En outre, il est huit fois plus léger que l'acier, ce qui le rend extrêmement polyvalent et intéressant en matière de technique comme en matière de design.
Comme pour toute super ou hypercar, une grande partie de la technologie contenue dans la HM8 Mark 2 ne saute pas aux yeux, à commencer par le châssis en titane qui est extrêmement difficile à usiner. Avec de l’acier, le travail aurait déjà été très exigeant, mais avec un alliage aussi dur, les techniciens de MB&F sont réellement mis à rude épreuve. Il en va de même pour la carrosserie en CarbonMacrolon qui, en raison du faible volume de production, ne peut être fraisée que dans un bloc, ce qui rend sa réalisation encore plus complexe. MB&F a repoussé les limites du physiquement possible en matière de production de verre saphir à travers une longue série de montres… la HM8 Mark 2 ne fait pas exception à la règle. La création du saphir doublement incurvé atteint un niveau de complexité de 30 à 40 fois supérieur à celui d'un dôme. Un seul fournisseur a accepté de relever le défi. Durant les nombreuses heures nécessaires à la production de chaque verre, le risque de provoquer une cassure est incroyablement élevé — et s'il doit se briser, c'est toujours au tout dernier moment, au grand désespoir de toutes les personnes impliquées. Cependant, une fois achevé et fixé à la montre, il est aussi robuste que le verre saphir de n'importe quelle montre sportive. Dernier point, mais non le moindre, le rotor astéro-hache qui alimente le mouvement requiert une fabrication très complexe car l'une des lames en or 22 carats n'a que deux dixièmes de millimètre d'épaisseur. Comme il est impossible de l'usiner, il faut l'estamper, avec la gravure préalablement intégrée à la matrice. Pas sous le capot, mais néanmoins à l’abri du regard, on trouve une couronne d’un tout nouveau genre, dotée d’un système de « double débrayage », pour reprendre un terme automobile. On enfonce la couronne et on lui fait faire une rotation sur trois quarts de tour pour la débloquer. Ainsi, on gagne de la place et on apporte une sécurité supplémentaire, ce qui constitue un véritable atout pour une montre sportive. La HM8 Mark 2 reprend tout ce que les fans de MB&F ont apprécié dans la série automobile depuis plus de 10 ans, dans une version plus technique, plus lisible, plus sexy et plus facile à porter. Mais surtout, elle rappelle que, dans la vie, il n'est jamais trop tard pour réaliser ses rêves.
UN COMMENTAIRE ? Cette HM8 Mark « Purple » est le parangon de la montre non-conformiste contemporaine : question de formes, de volumes, de chocs visuels, de subtilités mécaniques et même de prix (comptez dans les 88 800 euros pour ce boîtier musclé en titane et CarbonMakrolon de 47 mm x 41,5 x 19 mm étanche à 30 m et animé par un mouvement automatique à module tridimensionnel prévu pour une réserve de marche de 42 heures – heures sautantes bidirectionnelles et minutes « traînantes » affichées sur deux prismes qui réfléchissent les chiffres sur deux lentilles grossissantes…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS