REPÉRAGES #278-2024 (accès libre)
Sept montres qui feraient bien un bout de chemin vers votre poignet d’ici à la fin de l’année (en prime : nos sept commentaires)
En toute transparence, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 278e épisode de notre panorama des montres de l’année 2024, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Audemars Piguet, Eberhard & Co., Edox, Jaquet Droz, Junghans, Linde Werdelin et Ressence…
Cette chronique vise à vous tenir au courant des nouveautés qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 000 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des notations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
JAQUET DROZ x Chantal Thomass Automate La Ronde des baisers
Une figure libre, exploratrice de tendances d’avant-garde, qui brise les tabous et barrières au profit d’un art en perpétuelle transformation : ce qui est vrai pour Chantal Thomass l’est aussi pour Jaquet Droz, et inversement. L’horloger et l’icône de la mode étaient faits pour se rencontrer. Le fruit de leur union : une pièce unique, un automate pavé de diamants et minéraux, manifestation hypnotique d’artisanat d’art et de mode. Ne pas être à la mode, pour une créatrice de mode, serait un comble. Et pourtant, en 50 ans de carrière, Chantal Thomass l’a toujours devancée, instituant une griffe que même un public non averti identifie au premier coup d’œil : une frange noire, un rouge à lèvres appuyé (« rouge mat, toujours »), l’innovation permanente avec les matières et volumes, et une capacité à s’approprier de multiples univers (design, parfum, décoration, cosmétique, etc.) avec une fraîcheur décomplexée. Entre Jaquet Droz et Chantal Thomass, le coup de cœur a été immédiat. La liaison Paris-La Chaux-de-Fonds s’est faite instantanément. De son œil espiègle, la créatrice a saisi les possibilités offertes par les automates Jaquet Droz et la richesse que ses métiers d’art allaient y apporter. Chantal Thomass est unique, son automate l’est aussi. Son implication dans le projet a été totale. La créatrice s’est rendue plusieurs fois, en personne, aux ateliers Jaquet Droz. Elle qui n’avait jamais imaginé de montre voulait tout en connaître : histoire, patrimoine, mouvement, décoration, mais aussi rencontrer les artisans qui donnent vie à chaque pièce unique Jaquet Droz. Entre deux rendez-vous physiques en Suisse, la styliste parisienne s’est régulièrement connectée au Studio 8 de l’horloger : cet espace en ligne, doté de 6 caméras immersives, permet à chaque client de suivre, quasiment en temps réel, le développement de son projet. C’est aussi par le Studio 8 que Chantal Thomass a défini, avec une précision rare, le cahier des charges de sa pièce, laquelle devait refléter son univers graphique, mais également son esprit frondeur et disruptif, identique à celui de Jaquet Droz.
Chantal Thomass a voulu un garde-temps dominé par ses propres couleurs : noir, blanc, rouge. Mais l’icône de la mode le sait : la palette graphique est une chose, la matière en est une autre. Pour faire vivre ces tons, Chantal Thomass a opté pour différents matériaux qui, chacun, apporte texture et volume. Sous un cadran horaire en onyx, un damier en perspective est composé de cubes d’onyx noir et Cacholong. La première est bien connue de Jaquet Droz, mais l’usage de Cacholong, est une première. Cette marqueterie de pierres, fixe, est faite de 34 figures individuelles. Chaque cube mesure entre 2,25 mm et 0,45 mm de hauteur. Ils sont usinés et assemblés un à un, à la main, sur 5 hauteurs différentes, afin d’accentuer la perspective 3D du damier. Autour de ce dessin central se déploie un disque périphérique mobile. En forme de spirale, il associe un disque noir brillant lové au sein d’un autre disque serti neige de 376 diamants (pour un total de 0,63 ct) serties à la main. Une simple pression sur le poussoir à 3h lance l’animation : le disque extérieur effectue alors une révolution complète en 30 secondes, pour un maximum de 4 minutes (soit 8 tours), que l’on peut déclencher ou stopper à la demande en rappuyant sur le même poussoir. Le fonctionnement de cet automate hypnotique ne grève pas la précision de la montre : la partie automate bénéficie de ses deux barillets, la partie horaire de deux autres, indépendants, pour 68 h de réserve de marche. Enfin, touche finale voulue par l’artiste : pour déstructurer une composition qui joue à plein des effets de symétrie, Chantal Thomass a disséminé 11 paires de lèvres du rouge qu’elle affectionne tant. Dix sont des appliques en or sculptées à la main qui prennent place sur le mobile périphérique (et passent donc, comme l’ensemble du disque, sous le cadran horaire). La onzième est peinte à la main, telle la signature de Chantal Thomass, sous celle de Jaquet Droz, sise à midi et survolée de deux aiguilles en or.
UN COMMENTAIRE ? Quand on parle de disruption dans la mode, la figure de Chanta Thomass s’impose très vite, tout comme celui de Jaquet Droz dans l’horlogerie. Puisque Jaquet Droz ne produit plus que des pièces uniques sur mesures, l’attraction entre les deux disrupteurs était fatale : pour s’animer à votre poignet, la Ronde des baisers (43 mm, boîtier étanche à 30 m) exigera de vous un peu plus de 300 000 euros : les baisers ne sont pas bon marché cette année). Mais quels fantastiques baisers mécaniques !
EDOX Chronorally 45 Limited Edition
Comme souvent, Edox – maison horlogère basée dans le Jura suisse francophone – ne souhaite pas communiquer en français sur cette montre, alors que a communauté des amateurs francophones représente 150 milions de locuteurs à moins de trois heures d’avion du Jura. Nous respectons cette volonté en ne présentant pas cette montre en français à nos lecteurs francophones…
UN COMMENTAIRE ? Sans commentaires autre que les regrets de voir certaines marques suisses se dispenser de défendre leur langue naturelle pour la « langue de l’empire », qui n’est parlée que dans un seul pays proche (le Royaume-Uni), qui n’est d’ailleurs pas, et de loin, le pays le plus peuplé d’Europe…
JUNGHANS Chronoscope Meister S bracelet métallique
Au travail. Au sport. Pendant les loisirs. La Meister S Automatic et la Meister S Chronoscope assurent toujours une entrée en scène souveraine. Les modèles avec cadran bleu nuit et bracelet en acier inoxydable distinctif offrent un visuel encore plus tendance. Pour les couples, ils offrent un look assorti puissant. La parenté entre la Meister S Automatic et la Meister S Chronoscope est indéniable. Les deux montres partagent de nombreuses caractéristiques et propriétés. Toutefois, la Meister S Automatic apparaît visuellement plus réduite. Son boîtier en acier inoxydable au design puissant résiste également à la pression jusqu'à 20 bars. L’étanchéité est assurée grâce au fond en acier soigneusement scellé et vissé en sept points, ou encore à la couronne vissée et sécurisée entre deux flancs de protection marquants. C'est dans cette coque robuste que fonctionne le mouvement automatique calibre J800.4 avec une autonomie de marche de 38 heures. En plus de l'heure, cette montre indique également la date et le jour de la semaine, une information supplémentaire très utile au quotidien. Le cadran bombé, verni en bleu minuit, est fabriqué avec un grand soin et les index individuels sont recouverts d’un revêtement luminescent. On retrouve ce revêtement luminescent respectueux de l'environnement également sur les aiguilles des heures et des minutes, ce qui assure une grande lisibilité, même dans l'obscurité. Le cadran est surmonté d'un verre saphir bombé antireflet et inrayable. Les deux montres sont portées avec un bracelet à sept rangées de maillons en acier inoxy- dable assorti au boîtier. Quatre rangées de maillons offrent une finition satinée, trois rangées sont polies, ce qui crée une tension visuelle et rappelle le mélange des surfaces du boîtier. Celui bracelet dispose d'une double boucle déployante, qui est par ailleurs sécurisée grâce à un levier. Avec le réglage fin de la longueur intégré dans la boucle, la montre est de toute ma- nière encore plus agréable à porter. Les amateurs de montres ont désormais l'embarras du choix : La Meister S Chronoscope ou la Meister S Automatic ? Si vous êtes en couple, il vous faudra effectivement acheter les deux. On peut alors échanger de temps en temps.
UN COMMENTAIRE ? Le boîtier en acier annonce de belles dimensions (45 mm, avec 15,9 mm d’épaisseur), ce qui n’alourdit pas trop le prix de ce chronographe automatique étanche à 200 m (comptez dans les 2 850 francs suisses pour bénéficier de ses 48 heures de réserve de marche). Si ce n’est pas la plus rigolote des montres « sport chic » de la saison, c’est sans doute une des plus fiables…
EBERHARD & CO. chronographe automatique 1887 (réf. 31082)
Eberhard & Co. présente le Chronographe 1887 Édition Limitée, un chronographe à remontage manuel en édition limitée à 250 exemplaires, ainsi que le Chronographe 1887 Automatique. Ces garde-temps enrichissent la collection 1887, lancée en 2019 pour célébrer la date de fondation de la Maison, et sont composés de montres aux calibres exclusifs qui interprètent de manière contemporaine l'héritage historique et l'ADN d’Eberhard & Co. Ces Chronographe 1887 se distinguent par un charme vintage contemporain, résultat d'une étude approfondie des chronographes originaux des années 1930 et après, dont de nombreux exemplaires sont conservés au Musée Eberhard & Co. à La Chaux-de-Fonds. Esthétiquement, les garde-temps reprennent les lignes caractéristiques de ces chronographes historiques, comme la couronne en acier avec poussoir coaxial, ou le boîtier et les cornes aux profils élégants. Les cadrans, riches en détails, incluent le logo historique (documenté dans les archives du début des années 1900), une échelle télémétrique périphérique et, pour beaucoup, une échelle tachymétrique en spirale au centre. Les combinaisons de couleurs des cadrans sont variées, tout comme les finitions, avec des détails comme la gravure diamantée sur certaines versions, placée entre les échelles extérieures, la tonalité bronze obtenue par dépôt métallique proposée pour une version du Chronographe 1887 Édition Limitée, ou encore la finition « Clous de Paris » offerte sur deux variantes de cadran du Chronographe 1887 Automatique.
Les deux garde-temps sont animés par des calibres exclusifs développés par Eberhard & Co. en collaboration avec la Manufacture AMT : le EB 280 pour le Chronographe 1887 Édition Limitée (réf. 31081) et le EB 380 pour le Chronographe 1887 Automatique (réf. 31082). La conception de ces mouvements, élaborée par les horlogers d’Eberhard & Co., a nécessité des interventions structurelles et esthétiques significatives, visibles à travers le fond transparent. Le travail a pris pour base un mouvement chronographe automatique qui a été redessiné et modifié pour s'adapter aux systèmes à remontage manuel et automatique. Pour les deux calibres, une manette spécifique permet de placer le poussoir de remise à zéro du chronographe en position coaxiale avec la couronne. Le chronographe à remontage manuel, le calibre le plus complexe, a exigé un travail technique encore plus important, ce qui se traduit par l’édition limitée à 250 exemplaires. Pour ce mouvement, le pont supérieur a été conçu en forme de bouclier, emblème de la Maison : un composant technique intégré au calibre, mais aussi un élément symboliquement important, représentant l’authenticité, la sécurité et la solidité, qui caractérisent depuis toujours les collections d’Eberhard & Co. Les deux calibres des Chronographe 1887 se caractérisent par une roue à colonnes bleuie et la complication fly-back, aussi connue sous le nom de retour en vol : une fonction introduite dans les années 1930 pour permettre aux pilotes de chronométrer les différentes phases de vol, réintroduite cette année dans d'autres créations de la Maison, comme l’Extra-fort Roue à Colonnes Retour en Vol. Cette complication évoque un univers poétique et pionnier, riche en inspiration et en exploits audacieux, celui de l’aviation, auquel la Maison est liée depuis de nombreuses décennies : dans les années 1940, la Regia Aeronautica confie à Eberhard & Co. la création d'un chronographe destiné à la navigation astronomique, conçu par le brillant officier Publio Magini. Son nom, ainsi que celui du garde-temps homonyme Sistema Magini, devinrent célèbres grâce au vol secret Rome-Tokyo de 1942, une mission unique par sa complexité et son risque. Le lien d’Eberhard & Co. avec l'aviation se poursuit dans le temps : en 1986, la Maison présente le Chronomaster, une montre dotée d'un mouvement mécanique et électromécanique adoptée par les Frecce Tricolori, testée jusqu’à 8G. En 2009, la Maison, en collaboration avec l'Aéronautique Militaire Italienne, célèbre le centenaire de la “conquête du ciel” italien avec un chronographe en édition limitée : le ChronoFlyer, un hommage au légendaire Flyer, l’avion sur lequel Mario Calderara et Umberto Savoja volèrent sous la direction de Wilbur Wright, inaugurant ainsi l’histoire de l’aviation italienne.
UN COMMENTAIRE ? L’indéniable parfum néo-vintage de ces chronographes (facturés dans les 6 000 euros), explique leur succès chez les collectionneurs qui préfèrent la qualité d’exécution d’une montre à la vertu démonstrative et ostentatoire de sa marque. On l’aura compris : Eberhard & Co. reste le parangon de ce quiet luxury horloger vers lequel se précipitent les vrais amateurs de vrai luxe.
AUDEMARS PIGUET x Kaws Royal Oak Concept Tourbilon « Companion »
Conçue en édition limitée avec Kaws, la nouvelle Royal Oak Concept Tourbillon de 43 mm explore des territoires créatifs inédits. Entièrement façonné en titane, ce garde-temps s'imprègne de l'ADN esthétique de l'artiste new-yorkais, qui intègre un « Companion » miniature au cœur même de la montre, et dispose d'un affichage de l'heure périphérique innovant. Cette collaboration avec Kaws vient renforcer la curiosité et le dialogue permanent qu'entretient Audemars Piguet avec le monde culturel. Les premières interventions publicitaires de Kaws ont donné naissance à ses personnages emblématiques tels que « Companion », lesquels ont servi de plateforme expérimentale pour repousser les limites du possible en termes de forme, de matériau et de taille - faisant écho à l'esprit libre d'Audemars Piguet et au caractère révolutionnaire de la collection Royal Oak Concept en particulier. « Cette collaboration nous a permis de repousser nos limites en termes de technologie horlogère. En positionnant le personnage au centre de la montre, nous avons créé une scénographie spectaculaire et complétement repensé l’affichage de l’heure et de la minute en périphérie du mouvement » (Lucas Raggi, directeur Recherche et Développement chez Audemars Piguet). La Royal Oak Concept Tourbillon « Companion » de 43 mm intègre l’esthétique de Kaws de part et d'autre de la montre. Clin d’œil aux séries Dissected de l'artiste, le torse du « Companion » dévoile son cœur battant, le tourbillon de la montre. Le personnage miniature 3D, entièrement réalisé en titane, est monté sur la platine du cadran elle aussi en titane et décorée d'un motif soleillé. Ses finitions satinées et sablées lui confèrent texture et profondeur, tout en accentuant sa silhouette arrondie. Afin d'assurer une vue dégagée sur le « Companion » miniature côté cadran, l'heure a été mise de côté grâce à un affichage périphérique, offrant de nouvelles possibilités esthétiques en termes de design du mouvement et du cadran. Les aiguilles des heures et des minutes tournent en périphérie grâce à deux engrenages superposés, entraînés par des pignons et guidés par des rouleaux. Cette édition limitée est animée par le nouveau mouvement à heure et minute périphérique à remontage manuel, Calibre 2979, doté d’un tourbillon à 6h. Cette complication délicate et haut de gamme réduit les effets de la gravité sur la précision de la montre.
UN COMMENTAIRE ? Facturées au-dessus des 420 000 euros, les 250 montres de cette série limitée semblent bien s’être arrachées avant même que nous puissions publier cette chronique. Nous n’en parlons qu’à titre d’exemple de ce que peut donner une « collab » horlogère au carrefour de l’art contemporain e des beaux-arts de la montre [il y a quelques années, Ikepod avait déjà lancé quelques séries de montres avec Kaws : ces pièces s’arrachent aujourd’hui aux enchères]…
LINDE WERDELIN The Oktopus NATO CPU
Nous sommes extrêmement fiers d'annoncer que Linde Werdelin est le partenaire choisi par l'unité de protection rapprochée de l'OTAN (« CPU ») pour une série de montres spécialement conçues et fabriquées pour l'occasion pour les membres de leur unité. L'unité de protection rapprochée est l'équipe de sécurité exécutive qui protège le secrétaire général de l'OTAN contre les menaces ennemies potentielles. La Oktopus NATO CPU est également la première série annoncée de la troisième génération de notre famille de montres de plongée Oktopus, que nous avons lancée en 2009. La première génération avait une lunette tournante traditionnelle, tandis que la deuxième génération a été modifiée avec une lunette fixe à huit vis et un boîtier modifié. Le boîtier Oktopus a pour origine une allusion à un submersible transportant la vie à l'intérieur d'une coque protectrice purement fonctionnelle. A l'origine, il servait également de support à notre instrument de plongée, ce qui a déterminé son angularité. Dans la génération 3, nous avons mis l'accent sur cet aspect afin de rendre hommage à son histoire tout en évoluant vers un design plus moderne. Tout en conservant l'ADN essentiel du boîtier Oktopus, le design et la construction ont été complètement modifiés pour la génération 3. Il n'est pas exagéré de dire que chaque dimension et chaque angle du boîtier ont été modifiés. Ces changements rendent l'Oktopus 3 plus architecturale et visuelle, tout en étant plus aérodynamique et plus confortable à porter.
En plus de l'Oktopus NATO CPU, nous lancerons une série appelée Première édition de la Oktopus 3 (réf. 823). La première édition d'Oktopus ne sera disponible que sur invitation exclusive. « L'Oktopus NATO CPU est issue en droite ligne de l'Oktopus Frogman fabriquée en 2014 pour les hommes-grenouilles danois et du 3 Timer Ukraine fabriqué en 2022 pour soutenir l'Ukraine lorsque la Russie l'a envahie. Lorsqu'on nous a demandé de réaliser cette série, nous avons immédiatement accepté, en partie pour être du bon côté de l'histoire et de prôner la paix, la coopération et la démocratie » (Jorn Werdelin). Le boîtier Oktopus NATO CPU est fabriqué selon notre construction classique en cinq parties, toutes en titane grade 5, un alliage de titane extrêmement dur, léger et polissable. Le boîtier est étanche jusqu'à 300 mètres et comporte une couronne vissée. Le fond du boîtier portera le logo de l'unité et la devise de l'OTAN « Un pour tous et tous pour un ». Le mouvement est un mouvement automatique à trois aiguilles spécialement choisi pour sa durabilité. Il a une fréquence de 28 800 battements par heure (bph), soit 4 Hz, ce qui permet une fréquence de battement élevée. Il dispose d'une réserve de marche d'environ 42 heures lorsqu'il est entièrement remonté. à pleine charge. Le cadran est une construction en sandwich avec deux disques séparés. Le disque inférieur est recouvert de Super-LumiNova, tandis que le cadran supérieur présente des chiffres et des index découpés en Super-LumiNova coulé. Le cadran supérieur sera dans le bleu signature de l'OTAN avec le logo de l'OTAN placé au centre et l'unité de protection rapprochée (Close Protection Unit) figurant sur le cadran entre les deux extrémités de l'écran. Le logo de l'OTAN est placé au centre et l'unité de protection rapprochée figure sur le cadran entre six et trois heures. Les aiguilles sont taillées en diamant et dotées de Super-LumiNova.
UN COMMENTAIRE ? Évidemment, s’il s’agit d’être du « bon côté de l’histoire », il est difficile d’être contre – sauf qu’il sera sans doute un peu douloureux d’être du côté des vaincus quand on se pense dans le « camp du bien ». Puisqu’il est question de prôner « la paix, la coopération et la démocratie », difficile de ne pas être d’accord, sauf si on remarque que, dans cette affaire ukrainienne, l’OTAN est objectivement loin d’être un vecteur de paix et de coopération [sinon militaire], pour ne rien dire des vertus démocratiques discutables de l’Ukraine, de sa corruption endémique et de ses mercenaires aux tatouages nazis. Bref, la montre est intéressante, mais elle s’est peut-être trompée de « bonne cause » : le logo de l’OTAN ne sera sans doute, dans les années à venir, le sésame idéal pour parer aux quatre cinquièmes de l’humanité…
RESSENCE Type 8 Indigo
En chaque fil, une histoire se déploie, La main trace des instants nouveaux, L’art délicat de l’indigo se dévoile, Le temps tisse sa voie en fils bleus. Ressence présente la Type 8 Indigo en édition limitée, une montre née de l'exploration de l’art ancestral japonais de la teinture à l'indigo. Avec cette montre exceptionnelle, Ressence participe à l'Indigo Project, une initiative de son partenaire de longue date, le revendeur de montres Shellman à Tokyo. Ce projet célèbre le renouveau et l'expansion de leur espace au grand magasin Isetan de Shinjuku, devenu la plus grande destination de montres de luxe au Japon. Choisie pour sa surface étendue de cadran, animée seulement par les disques des minutes et des heures, la Type 8 Indigo raconte l’histoire du temps en bleu vibrant, révélant la beauté délicate de l’indigo naturel à travers l’application minutieuse de fil de soie. À l'image des cernes d'un arbre marquant le passage des années, le design du cadran évoque le fil du temps dans une composition visuelle captivante. Pour la première fois, Ressence a collaboré avec des artisans suisses des Arts & Métiers pour créer ce cadran, dont le motif, à la fois organique et structuré, révèle un éventail de nuances, du bleu électrique aux tons presque noirs. Une montre vibrante, vivante, qui offre une nouvelle dimension à chaque regard. « L’application de fil sur un cadran est une pratique rare en horlogerie, et pour Ressence, c’est la première fois que nous faisons appel à un savoir-faire des Arts & Métiers dans l’une de nos montres », explique Benoît Mintiens, fondateur de Ressence. Un fil de soie indigo de 0,2 mm de diamètre et de 2,5 mètres de long a été choisi pour former un motif en spirale sur le cadran, symbolisant le rythme naturel du temps. Limitée à 8 exemplaires, la Type 8 Indigo sera présentée dans l’espace horloger de Shellman, situé au grand magasin Isetan Shinjuku, à Tokyo, le 25 novembre 2024.
Dans un souci d'authenticité, Ressence a choisi le fil de soie comme support idéal pour exprimer la véritable essence de l’indigo naturel dans la création de la Type 8 Indigo. Ressence s’est associée à Buaisou, une entreprise située à Kamiita-cho, dans la préfecture de Tokushima, berceau de la teinture indigo. Buaisou cultive ses propres plants d’indigo et gère chaque étape du processus de teinture sur place, garantissant ainsi une qualité exceptionnelle et un profond respect de la tradition. Considéré comme la plus ancienne teinture connue de l’humanité, l’indigo a traversé les cultures et les époques, utilisé dès le 6e siècle au Japon où il fut introduit par le commerce de la soie depuis l’Inde ou par les anciennes civilisations de Chine. Il est devenu une tradition séculaire japonaise, reconnu pour sa teinte profonde et chaleureuse, surnommée « bleu du Japon ». La plante Indigofera, annuelle de la famille des Fabacées, est autant prisée pour sa couleur et que ses propriétés médicinales. Ses feuilles, récoltées puis fermentées pendant des mois, produisent le « Sukumo », un pigment naturel au cœur de l’art et du textile oriental. Sur une Type 8 classique, la distance entre la surface externe du cadran et l'intérieur du verre saphir est de seulement 0,25 mm. Le cadran en titane a donc été creusé pour accueillir l’épaisseur du fil, garantissant un ajustement affleurant sous le saphir. En raison de contraintes techniques, certaines zones du cadran ne permettent pas une réduction de 0,2 mm d’épaisseur. Ainsi, deux poches grises sont visibles sur le pourtour du disque principal des minutes. Les zones exposées sont finies en PVD gris neutre, afin de faire ressortir davantage les nuances vibrantes de l’indigo. La tâche délicate de poser et de fixer le fil de soie sur les composants en titane a été réalisée avec expertise par un atelier de renom basé à Genève. Chaque cadran a nécessité deux jours de travail minutieux, confié à une artisane qualifiée. Le fil est appliqué en spirale depuis le bord extérieur vers l'intérieur, suivant les contours de la cavité. Des matériaux de fixation spécifiques sont utilisés pour préserver l'aspect naturel du fil de soie et empêcher la colle de pénétrer dans les fibres, altérant ainsi la couleur.
UN COMMENTAIRE ? Déjà très original en soi, le concept Ressence l’est encore plus en… soie (en plus d’être unique dans le paysage horloger). Certes, il n’y aura que huit pièces de cette série (42,9 mm de titane poli, mouvement automatique Ressence, étanchéité minimale à… 1 m – à peine anti-éclaboussures, donc), mais la montre est magnifique et pour l’instant réservée au seul marché japonais (comptez dans les 25 000 euros hors taxes pour suivre ce fil de soie à son poignet tout au long de la journée…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS