REPÉRAGES #159-2025 (accès libre)
Sept nouvelles montres revues et jaugées par sept évaluations critiques
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 159e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : A. Lange & Söhne, Alpina, Armin Strom, Arnold & Son, ChronoAstra, Chronoswiss et Mr Jones…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
ARMIN STROM Mirrored Force Resonance Zeitgeist 1665
La Zeitgeist incarne ce qu’aurait pu être une montre-bracelet à Résonance si cette prouesse avait été réalisée plusieurs siècles plus tôt – à une époque où une Résonance stable et durable aurait pu changer le cours de l’histoire. Véritable relique d’un futur qui aurait pu exister, la Zeitgeist évoque une vision horlogère parallèle : celle d’un passé imaginaire où la Résonance aurait été maîtrisée bien avant notre temps.Cette nouvelle interprétation de la Zeitgeist, s’apparente à ce que les maîtres horlogers du passé auraient pu concevoir, s’ils avaient réussi à résoudre le « problème de fragilité de la Résonance » et inventé le concept de montre-bracelet. Projection du futur, inspirée du passé, cette création revisite l’histoire horlogère avec style et originalité. Abritant la réalisation majeure de la Manufacture Armin Strom - une Résonance stable et résiliente - la Zeitgeist se présente dans un boîtier élancé et raffiné de 43 mm, alliant maîtrise horlogère et équilibre esthétique. Elle concrétise ainsi les ambitions horlogères séculaires liées à la Synchronisation par Résonance, initiées par les expériences de Christiaan Huygens en 1665. Depuis le XVIIe siècle, des pionnier comme Christiaan Huygens ont poursuivi le rêve d’une Résonance stable, convaincus de son potentiel à garantir une constance chronométrique – soit le gain ou la perte du même nombre de secondes chaque jour, sans fluctuation. À l’époque, les navigateurs en mer dépendaient de cette constance pour calculer la longitude avec précision. Mais malgré les efforts des plus grands horlogers de l’histoire, la fragilité de la Résonance rendait impossible son usage dans des conditions réelles, notamment en navigation. Ce n’est qu’en 2016 qu’Armin Strom, sous l’impulsion de Claude Greisler, a résolu le « problème de fragilité » en s’inspirant du système de suspension de l’horloge à Résonance d’Antide Janvier (XVIIIe siècle). Il a ainsi créé la première montre-bracelet capable de maintenir la Résonance avec une résilience quasi absolue face aux perturbations extérieures. Certifiée par le Centre Suisse d’Électronique et de Microtechnique (CSEM), lasolution brevetée d’Armin Strom compense activement les variations de couple afin de préserver la synchronisation, même dans les conditions les plus exigeantes - y compris celles du poignet humain.
Historiquement, la détermination de la longitude nécessitait une marche régulière, non pas parfaite : les dérives quotidiennes pouvaient être intégrées dans les calculs. À une époque où les navigateurs comparaient le « midi solaire » local à l’heure d’un point de référence connu, la Résonance - si elle avait été maîtrisée avec stabilité - aurait pu révolutionner la navigation maritime et sauver d’innombrables vies. Comme le remarquait Isaac Newton devant le Parlement britannique en 1714, lors de la création du Board of Longitude : « Enraison des mouvements du navire, des variations de chaleur, d’humidité et de gravité selon les latitudes, une telle montre n’a pas encore pu être réalisée. » Si Huygens avait pu doter son « Sea Clock » de la résilience nécessaire dès le XVIIe siècle, le problème de la longitude aurait pu être résolu plus d’un siècle avant le chronomètre H4 de John Harrison (1759). Motivés par les récompenses promises par les grandes puissances maritimes, les horlogers ont poursuivi pendant quatre siècles ce Graal d’une Résonance stable – jusqu’à ce qu’Armin Strom y parvienne enfin en 2016, avec la première montre à Résonance véritablement résiliente. En horlogerie, le phénomène de Résonance - ou « synchronisation de Huygens » en physique - se produit lorsque deux balanciers interagissent par d’infimes vibrations et finissent par osciller à l’unisson. L’intérêt réside dans la stabilité du rythme d’oscillation : la Résonance permet de réduire les écarts de marche causés par les mouvements du poignet, la gravité, les variations de température ou les petits chocs. Selon son architecture, une montre à Résonance peut offrir soit une précision accrue, soit une constance chronométrique, voire les deux. Mais historiquement, ces garde-temps souffraient du « problème de fragilité » : les balanciers perdaient et retrouvaient régulièrement leur synchronisation sous l’effet des perturbations, rendant le phénomène instable et non quantifiable. Grâce à son embrayage de Résonance et à son système de suspension de Résonance brevetés, Armin Strom a réussi à maintenir la synchronisation de manière continue et prévisible, garantissant à la fois la précision chronométrique et la régularité de marche. Chez Armin Strom, la finition artisanale de chaque composant est une valeur fondamentale. Chaque angle est poli à la main, les vis polies miroir, le perlage, les Côtes de Genève et les cerclages sont autant de décorations traditionnelles exécutées par nos artisans, qui traduisent notre conviction : chaque élément mérite une attention artisanale minutieuse. La Zeitgeist 1665 rend hommage à l’histoire de la Résonance et célèbre la réalisation majeure d’Armin Strom : une Résonance stable, prévisible et résiliente, marquant une nouvelle ère dans la quête séculaire de la perfection chronométrique.
UN COMMENTAIRE ? Ce pauvre Huygens, dont le rôle fondamental n’est toujours pas clairement élucidé dans la mise au point des premières horloges de marine [dont il pourrait bien être le vrai inventeur, plutôt que John Harrison], ne sait décidément pas à côté de quelle révolution résonnante il est passé : l’essentiel est que Armin Strom lui rende un hommage mérité (il faut compter un peu moins de 90 000 euros pour ce boîtier en acier de 43 mm x 11,5 mm d’épaisseur, étanche à 30 m et animé par un mouvement à remontage manuel prévu pour 80 heures de réserve de marche, le tout en édition limitée à vingt-cinq montres). Un très bel exemple de création rétrofuturiste, qui débouche sur une histoire parallèle de l’évolution horlogère, une sorte de chaînon manquant potentiel…
A. LANGE & SÖHNE Saxonia Plate
L’épure et la clarté réduites à leur essence même guident le design si singulier de la Saxonia Plate. Avec ses appliques et ses deux fines aiguilles, le cadran se dédie exclusivement à l'affichage des heures et des minutes. Son harmonie résulte de proportions parfaitement adaptées. En témoignent le soin apporté aux moindres détails de ce garde-temps. Les designers d'A. Lange & Söhne ont consacré unegrande partie de leur travail à optimiser la longueur et la forme des aiguilles, à parfaire les appliques bâton et leurs chanfreins polis, ou encore à ciseler l'élégant boîtier en trois parties qui confère sa légèreté caractéristique à la Saxonia Plate. Deux nouvelles combinaisons de couleurs à l’éclat remarquable Le cadran en onyx qui orne les nouvelles versions confère noblesse et allure à la composition esthétique. Rarement utilisée en horlogerie de précision, cette pierre précieuse fascine par sa surface noire, intense et brillante. Dans la version en or miel 750/1000, sa teinte sombre s'harmonise parfaitement avec l'éclat chaleureux du métal précieux. Dans la version en platine 950/1000 aux tons froids, elle offre un contraste saisissant qui fait ressortir les appliques et les aiguilles sur le fond du cadran.
« Moins, c'est plus » : ce principe de design confère une personnalité unique à la Saxonia Plate. Il s’exprime à travers un boîtier particulièrement fin, en or miel exclusif Lange ou en platine 950/1000, d'une épaisseur de seulement 6,2 mm pour un diamètre de 40 mm. Grâce à la courbure caractéristique de ses cornes fines, cette montre à deux aiguilles épouse parfaitement le poignet et se glisse facilement sous une manchette de chemise. Un bracelet en alligator noir brillant parfait l'élégance des deux éditions spéciales de la Saxonia Plate. Pour une réunion d'affaires comme pour un dîner, elle affiche un style et uneélégance irréprochables en toutes circonstances. Un mouvement de manufacture répondant aux standards les plus élevés Comme toutes les montres Lange, la Saxonia Plate est équipée de son propre mouvement de manufacture fabriqué en interne. Orné de superbes finitions typiques du savoir-faire horloger Lange, il est à remontage manuel. On le contemple aisément à travers le fond en verre saphir. D'une épaisseur de seulement 2,9 mm, le calibre de manufacture L093.1 compte un barillet plat parmi ses particularités techniques. Malgré sa compacité, celui-ci offre une réserve de marche portée jusqu’à 72 heures. L'élégance de la Saxonia Plate se prolonge jusque dans les moindres détails du calibre de manufacture. « La proportion entre la couronne et la roue à rochet, la forme proéminente du ressort d'arrêt, les lignes arquées de la platine trois-quarts, la taille de l'embout poli-plat, et même la position des vis bleuies autour des chatons en or : toutes ces caractéristiques sont soigneusement harmonisées, aussi bien mécaniquement qu’esthétiquement », explique Antony de Haas, directeur du Développement produit. « Avec leur combinaison d'or, de rouge rubis et de bleu teinté bleuet, les trois chatons en or vissés apportent une touche de couleur saisissante. »
UN COMMENTAIRE ? Il sera difficile de trouver quelques défauts à cette double édition de la Saxonia Plate qu’un cadran en onyx vient encore affiner : il faut compter dans les 45 000 euros pour ce boîtier très mince de de 40 mm x 6,2 mm en platine ou en « honeygold », étanche à 30 m et motorisé par un mouvement « maison » à remontage manuel prévu pour 72 heures de réserve de marche (série limitée de 200 pièces par métal). De la belle ouvrage, très soignée, mais décidément positionnée à un niveau de prix qui ne rend pas cette élégante Saxonia Plate très compétitive dans la catégorie des « deux-aiguilles sinon rien »…
ARNOLD & SON Longitude Titanium 5°W Edition
La montre Longitude 5°W en titane avec sa bague de lunette en or rouge 5N est inspirée par les chronomètres de marine réalisés en petite série par John Arnold à partir de 1775. Elle rend hommage au rôle décisif joué par ces derniers dans la conquête des mers par la Navygrâce à la possibilité de calculer aisément la longitude. Cette pièce éditée en série limitée à 38 exemplaires seulement, animée par un calibre automatique de manufacture certifié chronomètre par le COSC, arbore un indicateur de réserve de marche et un grand compteur de secondes sur un cadran « Lizard Point Grey ». Cette teinte rappelle les nuances de l’océan observées au Cap Lizard, à l’extrême pointe de la Grande-Bretagne, situé à 5° de longitude ouest et près de 50° de latitude nord. Il faut écouter ces histoires de marins dans les tavernes des ports. Elles racontent des aventures nautiques où la description fleurie du sifflement des vents déchaînés dans les mâtures et le grondement des vagues contre les carènes des lourds voiliers d’antan, crée une tension narrative propice à réveiller l’imagination. Parmi tous ces récits, reviennent souvent des lieux battus par l’océan que les marins redoutent ou retiennent comme des moments clés dans une vie passée à tailler les embruns. Les navigateurs aux longs cours parlent des légendes du cap Horn et de ses déferlantes. D’autres narrent celles du Cap de Bonne Espérance qui, à la pointe de l’Afrique, s’ouvre surl’immensité des océans. Plus près de nous, les marins anglais évoquent avec émotion le cap Lizard, en Cornouailles. Ce dernier bout de terre au sud de la Grande-Bretagne - dont les coordonnées nautiques sont 49° 57’ 32’’ nord par 5° 12’ 23’’ ouest - est le portail pour les alizés des mers du sud, mais aussi un endroit craint par les marins qui le savent pointer sur les îles Scilly, un semis d’îlots où le 22 octobre 1707, une escadre anglaise fit naufrage faute d’instruments de navigation précis. Afin d’éviter que pareil drame ne se reproduise, l’amirauté britannique offrit à partir de 1714 un prix de 20’000 livres sterling à qui trouverait une solution à l’épineux problème du calcul de la longitude en mer.
C’est en hommage à ce cap de légende situé dans la région où naquit John Arnold que la Manufacture Arnold & Son propose la montre Longitude 5°W en édition limitée à 38 exemplaires. Afin de s’inscrire dans la lignée stylistique initiée par John Arnold, les designers de laMaison Arnold & Son ont savamment travaillé le boîtier en titane grade 5 de 42,5 mm de diamètre de la collection Longitude. Ses formes rondes et douces associées à d’autres plus anguleuses pour capter la lumière, s’inspirent des lignes de voiliers contemporains. La carrure, comme une ligne de flottaison, est tendue. Le fond, à l’instar d’une quille, est bassiné. Afin de souligner la dimension exclusive de cette référence aux accents sport-chic, le choix a été fait d’insérer une bague crantée en or rouge 18 carats entre la carrure et la fine lunette sertissant le verre saphir légèrement bombé. Ce détail délicat, inspiré par la forme des lunettes démontables des chronomètres de marine d’antan, renforce le luxe discret de cet instrument de mesure du temps certifié chronomètre par le Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC). L’Atlantique nord, aux alentours du 49e parallèle, prend souvent une couleur gris métallique à l’approche des tempêtes d’automne. Pour cette édition limitée proposée à 38 exemplaires, le cadran de la montre Longitude 5°W se pare de cette couleur qui fait sembler la mer rejoindre le ciel ennuagé. Afin de soutenir plus encore l’évocation nautique, Arnold & Son a fait réaliser un satinage vertical de ce cadran dans le but de rappeler les trains de vagues barrant ces étendues d’océan battues par les vents. À l’image d’un chapelet d’îles émergeant des embruns, à l’instar des îles Scilly dans le prolongement du cap Lizard, se dessinent les indications de la réserve de marche à 12 heures. Aux antipodes, les horlogers ont placé le compteur dans lequel l’aiguille de la petite trotteuse effectue une ronde minutée. Sobre et cohérent, cet ensemble est survolé par les aiguilles squelettées des heures et de minutes qui sont, comme les index, chargées de matière luminescente afin de rendre durablement possible la lecture de l’heure dans l’obscurité.
La montre Longitude 5°W est animée par un calibre mécanique à remontage automatique portant la référence A&S6302. Ce mouvement intégralement développé, usiné, assemblé, terminé et réglé dans les ateliers d’Arnold & Son, est observable par le fond vissé en titane équipé d’une glace saphir traitée antireflet. Il laisse voir les ponts palladiés, polis et anglés puis revêtus d’un motif décoratif dit « Rayons de la Gloire » partant du centre vers la périphérie. Dans cette construction, la masse oscillante en or 22 carats présente un dessin associant un profil de vaisseau de haut rang et la forme d’un sextant, l’instrument de mesure utilisé par les marins pour faire leur point en longitude et latitude. Dans cet assemblage complexe où rien n’est laissé au hasard, les parties visibles de la platine sont perlées, les vis aux surfaces polies miroir sont bleuies et anglées tandis que les roues sont dorées et cerclées. Cet ensemble est servi par un groupe de régulation à ancre suisse dont le balancier oscille au régime maintenant classique de 28’800 alternances par heure (4 Hz) et dispose d’une autonomie de 60 heures. Traditionnelle dans sa conception et dans sa réalisation, la Longitude 5°W n’en demeure pas moins une montre parfaitement inscrite dans son époque. Afin d’offrir un agrément de porter optimal, la Maison a fait le choix de rendre le bracelet de cette référence garantie étanche jusqu’à 100 mètres aisément démontable. Cela permet, au gré des envies ou des besoins, d’en faire un garde-temps habillé avec un bracelet façonné en cuir d’alligator ou totalement adapté à un usage sportif grâce à la possibilité de lui associer un souple bracelet fabriqué en titane.
UN COMMENTAIRE ? Rien de tel qu’un bracelet intégré en titane pour faire d’un boîtier en titane de 42,5 mm x 12,5 mm d’épaisseur un parangon du « sport chic », étanche à 100 m et animé par un mouvement automatique qui affiche 60 heures de réserve de marche. ? Il faut compter un peu moins de 30 000 euros pour une des trente-huit montres de cette série limitée au cadran très équilibré et très délicat dans son harmonie chromatique. On apprécie aussi la discrétion de la lunette crantée en or rouge. Au XVIIIe siècle, des dizaines de milliers de marins auraient été sauvés si les officiers de leurs équipages avaient été équipés de telles montres capables d’aider au calcul de la position du navire sur la carte : il est on ne peut plus juste de leur avoir rendu hommage avec cette montre Longitude…
CHRONOSWISS Opus Dakar
Alors que la Chronoswiss Opus fête ses 30 ans, le voyage se poursuit, maintenant dans la vaste immobilité et la chaleur dorée du désert avec l’Opus Dakar, un hommage à la résilience mécanique, à la beauté élémentaire et à l’esthétique épuré de la terre et de la lumière. Son nom s’inspire de la palette de tons chauds de la région : ancrée, durable et silencieusement puissante. L’Opus Dakar est synonyme de chronométrage en rythme, en silence, dans une clarté mécanique brute.L’Opus Dakar est logée dans un boîtier en titane de grade 5 de 41 mm, léger, pur et spécialement conçu. Son cadran brun squeletté à revêtement CVD irradie de chaleur, tandis que la mécanique ouverte en dessous projette des ombres changeantes et une profondeur subtile. Associée à un bracelet en cuir nubuck de couleur sable, la composiBon reflète l’esprit du désert : baignée de soleil, sophistiquée et riche en texture. Ce n’est pas une montre qui crie. Elle résonne, comme la chaleur qui émane de la pierre, comme le temps qui retentit dans le silence. À l’intérieur bat le calibre de chronographe automatique Chronoswiss C.741S, fini en noir galvanique et entièrement squeletté. Chaque élément est exposé : les secondes centrales, les compteurs 30 minutes et 12 heures, la date analogique et les petites secondes, tous disposés dans la célèbre configuration 3D ajourée. L’Opus Dakar conserve l’ADN du design qui a fait de l’Opus original de 1995 une révolution horlogère, tout en l’affinant grâce à des matériaux modernes et à un sens tactile de la retenue. La couronne en forme d’oignon, la lunette moletée et le mouvement squelette architectural sont toujours présents, mais ont été réinventés dans des tons chauds et un contraste naturel. Faisant parBe de la collection du 30e anniversaire de l’Opus, l’édition Dakar n’est pas un renouveau, c’est une évolution. Une déclaration mécanique façonnée par les éléments. Un chapitre d’un héritage qui continue de remettre en question la façon dont le temps est vu, porté et compris.
UN COMMENTAIRE ? Si on admet être sensible au style squelettisé et hyper-mécanique d’un chronographe, il faut compter un peu plus de 15 000 euros pour ce chronographe en titane de 41 mm x 14,8 mm d’épaisseur, étanche à 100 m et animé par un ultra-classique mouvement « Valjoux 7750 » squeletté qui assure 46 heures de réserve de marche. L’esprit du Dakar est confirmé par la belle nuance sablée de l’habillage et de la décoration du cadran. Une fois passée la « folie du quartz » qui avait déferlé sur les années 1970 et 1980, ce sont de tels chronographes qui ont redonné aux amateurs le goût des belles montres mécaniques...
MR JONES K2
Créé par l'artiste et éducateur Robin Williamson, K9 est une célébration des détours, des découvertes et de la joie de sortir des sentiers battus. Inspiré par les voyages à pied où chaque mauvais virage devient une nouvelle aventure, le design transforme l'inattendu en quelque chose d'extraordinaire. L'étincelle est venue lorsque Robin a trouvé l'une des dents de lait de son chien sur le sol. Les sommets incurvés et l'émail blanc brillant lui rappelaient une chaîne de montagnes glaciaires, suscitant l'idée d'un paysage à la fois intime et immense. De cette petite relique est née un vaste monde glacé oùl'imagination et la mémoire se heurtent. Tout comme les sentiers de randonnée s'enroulent et divergent, les aiguilles mobiles de la montre tracent un voyage sans fin à travers un terrain circulaire changeant.Comment lire l'heure ? Deux explorateurs errent dans ce paysage surréaliste : La figure vêtue de bleu pointe vers les minutes Le caractère en orange marque les heures. Robin explique son inspiration de conception pour K9 : « Chaque année, je pars en vacances à pied avec des amis. L'un d'entre eux, qui travaillait avec des cartes, ne peut apparemment pas en lire une, et il nous conduit régulièrement dans la mauvaise direction. Cependant, cela pourrait être ma partie préférée de nos voyages, car nous voyons beaucoup plus de notre environnement.Cet aspect a alimenté ma conception, avec ce sentiment d'être perdu dans le temps et d'embrasser notre environnement. Les pics incurvés et les blancs brillants de la dent de mon chien m'ont rappelé de vieilles photographies d'explorateurs polaires. » Robin Williamson est un artiste et conférencier d'université de Bedford, en Angleterre. Sa pratique comprend des sculptures interactives faites à la main et des machines de gravure qui encouragent et documentent l'interaction du public.
UN COMMENTAIRE ? Un cadra étrange pour une montre dont le narratif ne l’est pas moins : il faut compter dans les 325 euros pour ce boîtier en acier PVD Noir, étanche à 50 m et doté d’un mouvement électronique. Cette série « canine » – K9 ! – est limitée à 300 pièces. Tout ça parce qu’un copain ne savait pas lire une carte ! L’imagination des créateurs horlogers est sans limite. L’affection qu’on porte aux montres de Mr Jones ne l’est pas moins…
ALPINA Alpiner Extreme Automatic California
Tous les collectionneurs fondent pour l’esprit néo-vintage, qui réunit le meilleur du format des années 50-60 avec des couleurs audacieuses qui ont marqué leur époque. La nouvelle Alpiner Extreme Automatic California est conçue pour eux, ajoutant au cocktail son cadran mi-chiffres romains, mi-chiffres arabes, signature des modèles dits « California ». Pour la première fois, la pièce se décline en un diamètre réduit à 39 x 40,5 mm, et s’offre deux couleurs inédites de cadran sablé : un Sunburst figurant le coucher de soleil, fait de nuances de brun et d’orange ; et un dégradé de vert sapin, rappelant la vocation outdoor de la collection Alpiner Extreme. Chaque modèle, doté d’une boîte en acier avec fond saphir, est équipé d’un affichage de la date à 3 heures et monté sur un bracelet en caoutchouc fermé par une boucle déployante. « Best of the best », dirait-on outre-Atlantique. Les deux nouvelles Alpiner Extreme Automatic California condensent le meilleur de la belle horlogerie vintage, avec tous les atouts d’une montre mécanique moderne, fiable et robuste. Côté vintage, la signature esthétique de ces deux nouveautés s’incarne par leur cadran dit « California ». C’est une combinaison de chiffres romains de 10h à 14h, suivie de chiffres arabes de 4h à 8h. Bien des légendes ont tenté d’expliquer cette association atypique, de l’erreur d’un cadranier fournisseur, jusqu’à une véritable invention militaire destinée à éviter toute inexactitude de lecture. Une seule certitude : les cadrans California sont nés dans l’entre-deux Guerres, probablement dans les années 30. De là, ils ont traversé les décennies à bas bruit. Sans jamais devenir mainstream, mais sans jamais disparaître : ils se sont imposés comme une coquetterie d’amateurs éclairés et passionnés, une singularité horlogère, capable de distinguer une montre classique d’une véritable pièce de collectionneur. Les deux nouvelles Alpiner Extreme Automatic California se l’approprient en renforçant leur caractère vintage. Déjà, par le choix des index California : une typographie claire, large, empreinte de matière luminescente beige vintage. Un affichage conforme à l’esprit opérationnel des premiers cadrans California.
Ensuite, par la création de deux couleurs inédites de cadran. Le premier est Sunburst. C’est un classique horloger. Il consiste à reproduire les nuances du soleil couchant sur l’horizon du Pacifique. À mesure que l’on se rapproche du réhaut incurvé de la minuterie, le soleil se couche, le brun se teinte d’une pointe de noir sur lequel peuvent s’éclairer les index luminescents. Le second reprend le même principe avec un dégradé de vert sapin. Le choix n’est pas anodin : c’est l’appel de la forêt et de la conquête des cimes, environnement natif de la maison Alpina, née sur les contreforts alpins. Le vert est profond sur les bords, plus doux au centre. Enfin, les deux nouvelles Alpiner Extreme Automatic California se conforment à l’esprit vintage et le célèbre coussin se dessine désormais en 39 x 40,5 mm, un format consensuel et unisexe, prisé des collectionneurs. La nouvelle boîte acier reprend les finitions de ses aînées, avec une lunette en brossé vertical, posé sur une carrure en satiné circulaire. Les chanfreins sont polis miroir, soulignant les lignes de fuite de cette construction complexe et iconique d’Alpina. Les deux références sont animées par le calibre automatique AL-525, largement éprouvé dans les collections de la maison. Il dispose d’une date à trois heures et d’une réserve de marche de 38 heures.
UN COMMENTAIRE ? Ce n’est donc pas si difficile de faire des belles montres ! Il suffit d’avoir compris les attentes des amateurs et de leur présenter le boîtier qui a exactement la bonne taille pour une « sportive chic » (ici, un « carré cambré » de 39 mm x 40,5 mm x 11,5 mm d’épaisseur, étanche à 200 m), le bon mouvement automatique (un solide trois-aiguilles date avec 38 heures de réserve de marche), le bon cadran gréné de style California avec les bonnes couleurs et le bon prix (un peu moins de 1 800 euros pour le prix public en boutique). Un vrai bonheur au poignet !
CHRONOASTRA « Carte du ciel » titane
Chez ChronoAstra, nous ne nous contentons pas d'imprimer un cadran, nous recréons votre moment précis dans le temps. À l'aide des données stellaires précises de la NASA, nous cartographions les constellations exactement telles qu'elles apparaissaient à l'endroit, à la date et à l'heure que vous choisissez : qu'il s'agisse de la naissance de votre enfant, d'un anniversaire ou de tout autre moment que vous chérirez pour toujours. Chaque cadran est vraiment unique : nos horlogers créent un moule d'impression tampographique sur mesure, rien que pour vous. Ce processus est normalement réservé à plus de 500 cadrans identiques, mais ici, il n'est utilisé qu'une seule fois, pour le vôtre. Cela garantit la plus haute résolution et la carte stellaire la plus précise possible. Une carte digne de votre histoire : vos constellations ne sont pas immobiles, elles sont réalisées avec du BGW9 Swiss Super-LumiNova, de sorte que chaque étoile de votre cadran brille doucement en bleu dans l'obscurité, comme le vrai ciel nocturne au-dessus de vous. Chaque étoile est cartographiée à la seconde près, avec des constellations lumineuses qui s'illuminent dans la nuit.
Votre ChronoAstra est fabriqué à partir de titane de grade 5 (Ti-6Al-4V), le même alliage utilisé dans l'aérospatiale et les implants médicaux (deux fois plus résistant que l'acier inoxydable et 50 % plus léger au poignet, naturellement hypoallergénique et résistant à la corrosion, un métal beaucoup plus résistant que le titane de grade 2 couramment utilisé dans la plupart des montres en titane bas de gamme. La finition haut de gamme, polie à la main, brossée et sablée, prend trois fois plus de temps à réaliser que l'acier inoxydable ordinaire. Le décagone céleste d’une lunette inspirée de l'ordre cosmique : en astronomie et en géométrie sacrée, le décagone à 10 côtés symbolise l'équilibre et la plénitude. Les facettes captent la lumière comme la lumière changeante des étoiles. Les bords droits ancrent le design comme l'horizon d'une carte stellaire. Il s'intègre naturellement aux cornes et au bracelet, créant une architecture harmonieuse au poignet. Plus qu'une simple forme, notre lunette à 10 côtés est un clin d'œil aux explorateurs, aux philosophes et au cosmos lui-même. Complexe à fabriquer, facile à porter. C'est une véritable pièce d'ordre céleste, directement à votre poignet.
UN COMMENTAIRE ? Une montre dont la souscription dépasse déjà les 600 000 euros sur Kickstarter, avec pas loin de 750 précommandes pour une marque inconnue, mérite qu’on s’y intéresse parce qu’elle constitue un signal – faible ou fort selon le point de vue – d’une demande insatisfaite par les marques déjà actives sur le marché. Il faut compter dans les 700 euros pour votre ChronoAstra dans son boîtier en acier de 40 mm ou 34 mm x 8,5 mm (quartz) ou 9,9 mm (automatique) étanche à 50 m et doté, au choix, d’un mouvement automatique japonais (Miyota) calé sur 42 heures de réserve de marche ou d’un mouvement électronique suisse (Ronda) dont la batterie est prévue pour 40 mois de réserve de marche. Le fond de cette montre est personnalisable…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS