REPÉRAGES #164-2025 (accès libre)
Sept opinions argumentées sur six nouvelles montres et une affiche germanopratine
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 164e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Cuervo y Sobrinos, Ebel, Jaeger-LeCoultre, Lip, Maurice Lacroix, Sinn et Zenith…
Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

MAURICE LACROIX Aikon Quartz Wotto Edition
Maurice Lacroix provoque une nouvelle rencontre entre horlogerie suisse et art contemporain avec le lancement de l’Aikon Quartz Wotto Limited Edition. Fruit du dialogue continu entre la manufacture suisse et l’artiste britannique Wotto, alias Craig Watkins, cette création transforme le poignet en une élégante galerie d’art miniature. Reprenant le design emblématique de la collection Aikon, cette nouveauté dénote en jouant subtilement la carte du mystère. Le boîtier en acier inoxydable bénéficie d’un double traitement PVD couleur gunmetal qui lui confère une teinte gris anthracite particulière, contrastant avec une lunette noire. Cette palette monochrome sert de parfait emballage aux surprises colorées qui ponctuent discrètement la montre. Car c’est bien dans les détails que se révèlent toutes les énigmes poétiques de cette création. Le véritable coup de maître réside ici dans l’intégration harmonieuse de l’univers artistique de Wotto. Sur le cadran gris anthracite, ses créatures emblématiques – crânes, fantômes et autres figures de son bestiaire fantastique – se dévoilent en impression ton sur ton, créant un effet de profondeur saisissant. L’aiguille des minutes révèle un détail particulièrement ingénieux : ornée d’un petit fantôme luminescent, elletransforme chaque lecture de l’heure en clin d’œil cachotier. Associées aux index absents du cadran, ces aiguilles noires mates dotées de Super-LumiNova blanc garantissent une lisibilité optimale tout en préservant l’esthétique épurée de l’ensemble. Une aiguille des secondes d’un rose vibrant serpente sur le cadran, le même rose dont se parent les passants du bracelet en caoutchouc noir équipé du système Easychange de Maurice Lacroix. Sa boucle métallique reprend la teinte grise canon de fusil de la carrure. L’innovation la plus remarquable de cette Aikon réside dans son approche révolutionnaire de l’affichage de la date. Abandonnant les traditionnels chiffres, Wotto a créé 31 dessins uniques qui se succèdent sur le disque de date, chaquejour devenant ainsi au regard du porteur l’occasion de la découverte d’une nouvelle œuvre miniature inédite. Il suffit de retourner le précieux objet pour réaliser le sérieux de la conception technique de cette nouvelle réalisation horlogère signée Maurice Lacroix. Le fond de boîte porte fièrement la mention « Maurice Lacroix x Wotto » ainsi que le numéro de l’exemplaire, témoignant de l’authenticité de cette collaboration artistique limitée à 500 pièces seulement. Le boîtier d’un diamètre de 40 millimètres et étanche jusqu’à 100 mètres protège la mécanique réputée du mouvement quartz Ronda 515. Proposée en Suisse au prix de CHF 1 200.-, cette Aikon Quartz Wotto Limited Edition s’inscrit parfaitement dans la philosophie de Maurice Lacroix : rendre accessible l’horlogerie suisse, sans compromis sur la qualité nil’originalité. Présentée dans un écrin spécialement développé pour l’occasion, elle constitue le cadeau parfait, combinant style et sophistication.
UN COMMENTAIRE ? Une montre plutôt originale, tant par son concept de décoration que par son prix (moins de 1 400 euros), qui s’explique aussi par le mouvement à quartz suisse de ce boîtier de 40 mm x 9 mm d’épaisseur, étanche à 100m et doté d’une grammaire graphique alternative pour l’affichage du calendrier. Ambiance Halloween garantie…

EBEL nouvelle Ebel 1911 cadran marron
Alors que l’été s’efface doucement, Ebel dévoile une nouvelle déclinaison de son emblématique modèle Ebel 1911, parée d’un cadran marron profond aux reflets chaleureux — une teinte subtile et raffinée, qui incarne avec justesse le caractère intemporel de la collection. Le boîtier de 34 mm, en acier inoxydable et or jaune 18 carats, met en lumière un cadran à la finition galvanique rehaussé de détails dorés. L’emblématique « kissing E » trône à 12 heures, entouré de chiffres arabes délicatement arrondis. Les touches discrètes de Super-LumiNova assurent une lisibilité optimale à toute heure de la journée. Une ouverture de date à 6 heures et une minuterie fine viennent équilibrer l’ensemble avec harmonie. Proposée avec son bracelet bicolore signature et accompagnée d’un bracelet en cuir brun interchangeable, cette création conjugue avec aisance raffinement classique et modernité assumée. Fidèle à l’héritage Ebel, cette édition incarne une vision du temps faite de précision, d’harmonie et de féminité affirmée — une montre pensée pour celles qui cultivent une élégance naturelle, sans compromis.
UN COMMENTAIRE ? Une « petite » montre féminine (34 mm x 7,3 mm d’épaisseur, étanche à 100 m), qui n’en pratique pas moins un prix qui ne l’est pas vraiment (comptez dans les 4 000 euros avec le bracelet en acier et un mouvement à quartz suisse Ronda. Si l’ensemble est élégant, le style garde cependant quelque chose d’un peu daté : peut-être le cadran est-il trop violemment soleillé, peut-être le contraste or-acier est-il un peu trop « voyant », peut-être la maison Ebel devrait-elle tenter d’innover sans se contenter de piocher dans son patrimoine stylistique – surtout à ce prix…

JAEGER-LECOULTRE Grande Tradition Calibre 985
Jaeger-LeCoultre poursuit sa quête de précision mécanique et esthétique à travers trois nouvelles expressions de la Master Grande Tradition Calibre 985. Deux sont habillées de platine 950/1000 et présentent un captivant cadran bleu, l’une avec lunette polie et l’autre sertie de diamants ; la troisième est revêtue d’or rose 750/1000 et complétée par un cadran brun. Développé en 2013, le Calibre 985 qui anime ces créations associe un quantième perpétuel et une phase de lune à un fascinant tourbillon volant équipé d’un spiral cylindrique. Pour la Grande Maison, la recherche de la précision est guidée par les valeurs de son fondateur, Antoine LeCoultre, qui en avait fait son obsession. Elle imprégnait non seulement la conception et la structure de ses calibres, mais aussi la finition, l’assemblage et la décoration de chaque boîte et cadran. Après lui, chaque génération d’artisans de la Manufacture s’est attachée à poursuivre ses recherches. À ce titre, le Calibre 985 et son tourbillon à spiral cylindrique intégré témoignent avec éloquence de leur savoir-faire en matière d’exactitude. L’organe réglant – composé du balancier, du spiral et de l’échappement – est l’une des parties les plus importantes d’un mouvement car il régit la précision de la mesure du temps. Ayant consacré des efforts considérables pendant de nombreuses années à la recherche sur l’effet de l’incorporation de tourbillons dans l’organe régulateur et sur l’impact des spiraux de formes différentes, Jaeger-LeCoultre a une compréhension approfondie de la façon dont cela affecte la précision de la montre. La dilatation et la contraction du spiral contrôlent les oscillations de va-et-vient du balancier, et il est essentiel que ces oscillations soient concentriquesafin de limiter l’impact de la gravité et du magnétisme. Les ingénieurs de la Manufacture ont découvert que la forme et l’attache (courbes terminales) d’un spiral déterminent la façon dont il se contracte et se dilate. Ils ont constaté que des formes différentes oscillent différemment, en fonction de la construction spécifique de l’organe réglant d’un calibre donné. C’est ainsi qu’ont été développés des ressorts en forme de S, sphériques, hémisphériques ou encore cylindriques. Le fait que laGrande Maison soit l’une des rares manufactures à pouvoir façonner ses propres spiraux en interne lui confère un avantage certain dans ce domaine. Inventé en 1776, le spiral cylindrique, ou hélicoïdal, a ensuite été largement oublié jusqu’au XXIe siècle. Avec ses extrémités qui s’enroulent vers l’intérieur, il offre d’excellentes performances isochroniques : ses pulsations concentriques restent uniformes quelles que soient sa position, l’amplitude du balancier ou la réserve de marche restante.

Autant de qualités qui en font le spiral idéal pour le Calibre 985. Entièrement développé et produit par la Manufacture, le Calibre 985 est un mouvement complexe et sophistiqué composé de 431 pièces, dont 83 pour le seul tourbillon volant. Fabriqué en titane, il ne pèse que 0,386 gramme et offre toutes les fonctions d’un quantième perpétuel, ainsi qu’une phase de lune qui ne nécessitera aucun ajustement avant 122 ans. Au verso, un verre saphir révèle l’exceptionnelle minutie des finitions de Haute Horlogerie du mouvement : vis bleuies, Côtes de Genève soleillées, colimaçonnage ou encore anglage à la main. La masse oscillante en or rose 916/1000 présente une gravure soleillée et une reproduction de la médaille d’or décernée à Antoine LeCoultre lors de l’Exposition universelle de 1851 à Londres, « The Great Exhibition ». À cette occasion, l’horloger avait été récompensé pour la mise au point de machines à tailler et à timbrer et de tours mécaniques finement calibrés, favorisant l’interchangeabilité des composants. Alliant design étudié et structure complexe, la boîte de la Master Grande Tradition compte plus de 80 pièces. Avec ses cornes vissées et sa juxtaposition de surfaces polies, satinées et microbillées, elle reflète le raffinement des plus beaux calibres de la Maison. Sur la version or rose, la chaleur du métal est prolongée par le brun voluptueux du cadran. Inversement, les tons froids des pièces en platine offrent un contraste saisissant avec le cadran bleu profond, accentué par une lunette intensément polie ou sertie de 72 diamants taille baguette pour un total d’environ 3,4 carats – une ornementation qui a nécessité 15 heures de travail au sein de l’atelier des Métiers Rares de la Manufacture.Le cadran est, quant à lui, séparé en deux par un pont anglé à la main : la partie inférieure qui entoure le tourbillon est ainsi plus basse que la partie supérieure pour des raisons à la fois esthétiques et techniques. De minuscules détails et de subtiles variations dans les nuances ajoutent à l’intérêt visuel : le chemin de fer et le pourtour microbillés de chaque compteur contrastent avec leur cœur opalin qui semble changer de couleur selon la lumière ; les lettres et chiffres tridimensionnels des indications calendaires sont, eux, gravés au laser en relief pour se détacher du fond. Soulignant la précision de la chronométrie, le tourbillon est accompagné d’une échelle de 20 secondes figurant sous son guichet. Cet arc de cercle est parcouru par chacune de ses trois aiguilles bleues le temps d’une rotation complète de la cage autour de son axe en 60 secondes. Multipliant les complications et les composants, les fascinants calibres de la collection Master Grande Tradition incarnent l’esprit d’innovation et le souci de précision de la Grande Maison. Une sophistication doublée d’une minutie remarquable dans la décoration et la finition, aussi bien du mouvement que de l’habillage. Les nouveaux cadrans de la Master Grande Tradition Calibre 985 ajoutent à l’élégance et à l’épure du design, tandis que le fond en verre saphir lève le voile sur la beauté intrinsèque de l’ensemble.
UN COMMENTAIRE ? Une impressionnante tentative de relancer la maison Jaeger-LeCoultre – spécialiste des boîtiers de forme avec ses Reverso sur le marché des montres. Impressionnante par la taille : boîtier en platine, donc assez lourd, ou en or rose de 42 mm x 13,2 mm, étanche à 50 m et animé par un mouvement automatique aux complications traitées avec élégance, qui n’en affiche pas moins 45 heures de réserve de marche. Impressionnante par le prix, puisqu’il faut compter de 178 000 euros (version or rose et cadran bleu) à 226 000 euros (version platine sertie), ce qui est tout de même un peu excessif, même avec la complexité du mouvement mécanique et la qualité des finitions. Intéressant spiral cylindrique. Dommage que l’esthétique du cadrean soit aussi convenue…

SINN U50 B (bleu mat)
Le modèle U50 B est un instrument de précision pour plongeurs, et en même temps une affirmation forte en matière de design. Le cadran bleu mat saisissant attire immédiatement le regard, signale un professionnalisme absolu et souligne la fonctionnalité sans compromis de cette montre – notamment grâce aux index et aux aiguilles blancs, luminescents, qui offrent un contraste parfait. Le résultat : un ensemble harmonieux avec une lisibilité exceptionnelle. Dans la plus pure tradition Sinn, la U50 B associe un design réfléchi à une excellence technique : le boîtier et la couronne sont réalisés en acier de sous-marin à haute résistance, résistant à l’eau de mer et doté de la meilleure qualité amagnétique. Un matériau utilisé habituellement uniquement dans des conditions maritimes extrêmes. La lunette de plongée captive se révèle particulièrement résistante aux rayures, car elle a été durcie grâce à latechnologie Tegiment. Un détail pratique : la couronne est positionnée à 4 heures, évitant ainsi toute pression sur le dos de la main. Que ce soit pour des plongées ambitieuses ou comme compagnon fiable au quotidien, la U50 B convainc sur toute la ligne, comme le confirment des tests indépendants. Son aptitude à être utilisée sous l’eau a été vérifiée et certifiée par un institut indépendant.
UN COMMENTAIRE ? Une « plongeuse » en tout point admirable, relativement accessible pour la somme des arguments dont elle dispose : il faut compter dans les 2 560 euros pour ce boîtier en acier de 41 mm x 11,1 mm, étanche à 500 m et motorisé par un solide mouvement automatique suisse (Sellita). Même si l’esthétique fonctionnelle est assez austère, la montre ne manque pas de séduction avec son acier microbillé et sa teinte bleue quasiment réglementaire, rendue encore plus expressive par la matité du cadran. Incontestablement, le « Made in Germany » inspire confiance !

LIP Type 14 « opération brasserie Lipp »
La façade de la célèbre Brasserie Lipp, institution parisienne située au 151 boulevard Saint-Germain, se pare d’une nouvelle publicité signée Lip, la mythique marque horlogère française. Surplombant la Brasserie Lipp, l’affiche célèbre le modèle Type 14, garde-temps issu de la première collection mouvement Lip R26. À la fois épuré et audacieux, ce modèle illustre le renouveau de la marque, tout en restant fidèle à son héritage : précision, élégance et innovation. Cette campagne s’inscrit pleinement dans la stratégie de développement de Lip depuis lerachat par le groupe SMB. Depuis cette reprise, la marque a relancé la production des montres à Besançon, créé de nouveaux ateliers et embauché, formé et intégré une nouvelle génération d’horlogers, perpétuant ainsi l’excellence et le savoir-faire horloger français. Deux icônes françaises, une même passion pour le temps… Fondée par Emmanuel Lipmann en 1867 à Besançon, Lip s’impose rapidement comme un symbole de l’excellence horlogère française. Porteuse d’innombrables innovations techniques — dont certaines ont marqué l’histoire mondiale de l’horlogerie — la maison incarne un espritd’indépendance et de créativité intemporel. De son côté, la Brasserie Lipp, fondée en 1880, est un haut lieu de la vie culturelle et politiqueparisienne. Depuis plus d’un siècle, elle accueille écrivains, artistes et figures publiques dans une atmosphère unique où le temps semble suspendu. Visionnaire et attaché à l’art de vivre à la française, Fred Lip appréciait la Brasserie Lipp, lieu emblématique de rencontres et d’échanges. C’est dans ce lieu mythique qu’il organisa, en 1967, la célébration du centenaire de la Maison LIP, symbole du prestige et de l’élégance de la marque. Un clin d’œil historique qui met en lumière le modèle LIP Type 14, comme si le temps lui-même fermait la boucle.
UN COMMENTAIRE ? Lip chez Lipp : concept amusant, pertinent et très parlant, surtout quand on apprend que la maison Lip avait déjà fêté son centenaire chez Lipp, en 1967 : l’horlogerie sait mieux que toute industrie que c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes. Il n’est pas évident que la clientèle germanopratine ultra-huppée de Lipp soit cliente de la maison Lip, mais l’opération de communication aura fait causer dans le quartier : l’emplacement est superbe, mais, entre nous, la bâche-affiche est tout de même créativement assez pauvre – l’excellent Fred Lip doit s’en retourner dans sa tombe, lui qui a eu quelques-unes des meilleures idées de publicités horlogères de son temps…

ZENITH X USM Defy Chronographe
Zenith et USM, deux références incontournables de l’excellence suisse, unissent leur univers pour donner naissance à une collection horlogère inédite, à la croisée de la précision mécanique et du design modulaire. Cette collaboration rend hommage à l’effervescence créative des années 60, décennie durant laquelle sont nés deux chefs-d’œuvre devenus cultes : le système USM Haller en 1965 et le mythique chronographe El Primero de Zenith en 1969. En imaginant ce qu’auraient pu créer ces deux maisons si leurs chemins s’étaient croisés à cette époque, Zenith et USM réinterprètent aujourd’hui avec audace la première Defy dans une version chronographe exclusive. Cette montre incarne des valeurs partagées : excellence suisse, design fonctionnel, et vision contemporaine du temps. Elle est accompagnée d’un coffret sur mesure imaginé par USM, véritable prolongement de cette rencontre entre horlogerie et design. Un dialogue harmonieux entre forme et fonction, pensé comme un manifeste du savoir-faire et de la créativité helvétique. Plus qu’une collaboration, cette édition limitée s’adresse autant aux passionnés de belle horlogerie qu’aux amateurs de design, d’architecture et d’art contemporain. Elle célèbre les esprits libres, curieux et visionnaires. Pour concevoir cette pièce, les deux marques sont remontées dans le temps, au cœur des années 60. Une période charnière où les frontières entre esthétique et fonctionnalité ont été redéfinies, et où chacune d’elles a posé les bases de son identité. De cette réflexion est née une montre « imaginée », comme une réponse à une question simple : Et si la Defy originelle avait été équipée du mouvement El Primero dès 1969 ? Et si elle avait été influencée par l’esthétique unique d’USM Haller ? C’est dans la première Defy, lancée en 1969, que cette réinterprétation puise sa force. Boîtier anguleux, silhouette octogonale, lunette à 14 pans : un design affirmé qui entre naturellement en résonance avec la structure géométrique et fonctionnelle du mobilier USM. Un jeu de formes et de surfaces qui raconte une même vision du design suisse : rigoureuse, intemporelle, visionnaire.

La Defy Chronograph USM s’impose comme une pièce unique dans l’histoire de la collection. C’est une création qui n’a jamais existé… mais qui semble avoir toujours été là. Breveté en 1965, le système de mobilier modulaire USM Haller s’est imposé comme une icône de modernité intemporelle. Reconnaissable à ses tubes en acier chromé, ses sphères d’assemblage et ses panneaux métalliques colorés, il incarne une esthétique unique, alliant clarté, flexibilité et élégance industrielle. Plus de cinquante ans après sa création, sa capacité à se réinventer et à stimuler la créativité demeure inégalée, faisant de lui le reflet parfait de l’héritage de précision et d’innovation propre à Zenith.Le boîtier en acier de 37,3 mm conserve les lignes fortes de l’originale, avec une lunette à 14 pans et des poussoirs type « pompe » qui renforcent son allure vintage. Elle est montée sur le célèbre bracelet « ladder » créé en 1969 par la manufacture Gay Frères pour Zenith. Étanche à 10 ATM, elle associe robustesse et sophistication. Le cadran, structuré par des index carrés aux rainures horizontales, affirme une identité architecturale forte. Il est décliné en quatre coloris emblématiques de l’univers USM : Vert USM, Orange Pur, Jaune Doré et Bleu Gentiane. Chaque teinte rend hommage à la palette modulaire du système Haller. Les trois compteurs de chronographe, en finition argentée cerclée, apportent relief et profondeur. Leur motif azuré rappelle subtilement la poignée USM. Détail ludique et symbolique : l’aiguille centrale du chronographe se termine par une mini-sphère USM Haller remplie de SuperLuminova. Lors de l’activation du chronographe, elle laisse apparaître discrètement l’étoile Zenith, clin d'œil à l’attention portée aux détails et à la narration intégrée dans la pièce. Chaque couleur est produite à seulement 60 exemplaires. À l’intérieur, on retrouve le célèbre calibre El Primero 400, descendant direct du tout premier chronographe automatique haute fréquence dévoilé par Zenith en 1969. Encore aujourd’hui, ce mouvement reste une référence absolue : fréquence de 5 Hz, remontage automatique, roue à colonnes, affichage des heures, minutes, petite seconde, fonctions chronographe et date à 4 h 30. Visible à travers le fond en saphir, la masse oscillante est décorée d’une étoile ajourée, accompagnée des logos Zenith El Primero et USM. Une signature élégante qui illustre l’union parfaite entre horlogerie et design industriel. Chaque montre est disponible seule ou en coffret complet, comprenant également un meuble USM exclusif et un écrin conçu spécialement pour cette édition.
UN COMMENTAIRE ? L’idée d’associer, dans une même collection capsule, une marque horlogère de tradition à une icône du design mobilier est aussi originale que réussie, sous le signe d’une excellence suisse activée par la référence « magique » aux créatives années 1960, est aussi originale que réussie : on appréciera que Zenith ait contenu sa dérive tarifaire habituelle autour des 12 000 euros [ce qui est tout même un peu trop élevé pour redonner à Zenith ses parts de marché perdues]pour ce boîtier en acier de 37,3 mm facetté dans un style très rétro, étanche à 100 m et animé par un mouvement automatique à haute fréquence, calé sur 55 heures de réserve de marche (on appréciera la virilité musclée du cadran et de ses index). Les quatre couleurs de cadrans sont celles des meubles USM, chaque série n’étant réalisée qu’en 60 exemplaires.

CUERVO Y SOBRINOS nouvelle Historiador Tradición
La Historiador Tradición marque une étape importante dans l’histoire de Cuervo y Sobrinos : c’est la première montre de la Maison à obtenir la certification COSC, une reconnaissance qui souligne son engagement exceptionnel envers la précision et l’excellence. Ce modèle incarne parfaitement l’esprit de la marque, alliant âme cubaine et savoir-faire suisse, entre tradition et modernité. Au cœur de la refonte se trouve un nouveau boîtier « glass box », alliant charme vintage et proportions contemporaines. Le boîtier en acier inoxydable poli présente des courbes harmonieuses et une ergonomie améliorée, offrant un confort moderne sans renoncer à l’élégance intemporelle de la collection Historiador. La montre dévoile désormais son cœur à travers un fond saphir transparent, révélant le calibre automatique Soprod Newton, certifié COSC et numéroté individuellement. Cette distinction représente la première certification officielle de précision artisan de Cuervo y Sobrinos — un jalon qui renforce son expertise horlogère.

Le cadran reste fidèle à l’esthétique emblématique de Cuervo y Sobrinos, avec sa texture frappage et le double cartouche portant le logo historique de la Maison. Proposé en trois teintes raffinées — argent, champagne et bordeaux —, il marie subtilement tradition et audace. Un emblème intemporel de Cuervo y Sobrinos : la nouvelle Historiador Tradición incarne la philosophie durable de la Maison : allier design élégant et excellence technique. Avec son premier calibre certifié COSC, Cuervo y Sobrinos affirme une fois de plus son dévouement à l’héritage, à la précision et à l’art horloger suisse.
UN COMMENTAIRE ? Un restylage très réussi et une montée en gamme dans la qualité horlogère : avec son nouveau mouvement certifié COSC, la nouvelle Historiador Tradición n’en reste pas moins accessible, puisqu’elle est proposée aux alentours des 3 200 francs suisses (boîtier en acier de 40 mm x 12,3 mm d’épaisseur, étanche à 100 m et motorisé par un mouvement automatique suisse certifié chronomètre – le Newton de Soprod – qui est calé sur 44 heures de réserve de marche, dans une édition limitée à 282 pièces). Cuervo y Sobrinos est la seule marque Swiss Made qui célèbre les splendeurs de la culture latino et le souvenir des riches heures de La Havane avant que n’y tombe le rideau de fer du régime castriste…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS

