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BUSINESS MONTRES ARCHIVES (accès libre)
12 000 euros la répétition minutes en platine, on n'a pas encore fait mieux !

Qui, en Suisse, songerait aujourd'hui à rigoler des tourbillons chinois à 400 dollars dont Business Montres avait révélé l'existence dès son premier numéro, en 2004 ? Quelques années plus tard, en 2007, la révélation des répétitions minutes proposées à̀ 12 000 euros amusait déjà̀ beaucoup moins l'établissement suisse...


 ••• Reprise d’une de nos précédentes pages d’archives (Business Montres du 8 mars 2007), qui revenait sur un article de 2007 : Business Montres du 21 septembre 2013

 Quand Business Montres a révélé, dès l'automne 2004, la prochaine arrivée sur le marché des « tourbillons chinois » vendus 400 euros, les marques suisses ont éclaté de rire : « Comme si les Chinois savaient faire autre chose que des copies »... Trois ans plus tard, les Chinois en question ont vendu en Europe plusieurs milliers de tourbillons, qui fonctionnent à peu près correctement et qui ne valent guère que quelques milliers d'euros. Il est désormais clair que l'industrie chinoise a dépassé l'industrie helvétique en quantités de tourbillons vendus (pas en chiffre d'affaires, évidemment). Voici maintenant les Répétitions Minutes low cost : là encore, l'idée d'une montre à sonnerie chinoise fait hurler de rire dans les vallées horlogère, mais cette Sea-Gull n'a pas si mauvaise allure et, à 12 000 euros (18 000 francs suisses – de l’époque, soit 13 700 CHF d’aujourd’hui), elle constitue une alternative crédible, surtout avec un boitier en platine 950 de 41 mm (fond saphir, ponts graves, edition limitée à 10 pièces) ! Il semblerait qu'il s'agisse d'une Répétitions Cinq minutes – Sea-Gull avait lancé voici deux ans une répétition des quarts). Notez le China Made sur le cadran : les marques chinoises redeviennent fières de leurs racines !

 Ces montres seront présentées à Bâle, mais Sea-Gull ne sera pas la seule marque asiatique à proposer de telles montres à sonnerie... Rappelons que Sea-Gull est le seconde marque de montres la plus connue du grand public chinois. Sea-Gull est la marque commerciale d'une grosse manufacture de Tianjin (Chine), qui produit plusieurs centaines de milliers de montres mécaniques, dont certains mouvements compliqués, pour les marchés locaux et européens (tourbillons, chronographes, mouvements squelette, mouvements automatiques, etc.)...

COMMENTAIRES 

BUSINESS MONTRES (2007)

 Bien sûr, c'est une ânerie monumentale de loger une montre à sonnerie dans un boîtier en platine, qui est le métal le moins conducteur du monde... Mais c'est une autre ânerie – et de taille – de croire les horlogers chinois incapables de réaliser des répétitions Minute et, demain, des petites ou des grandes sonneries. N'oublions que les sonneries (et plus généralement les musiques qui font appel à des timbres) sont des éléments essentiels de la culture musicale asiatique. En Chine, depuis la Renaissance (la nôtre) et l'introduction des premières pièces d'horlogerie européennes à la cour impériale, les montres ont toujours été appréciées pour leurs complications et leurs fonctions ludiques ou érotiques, et non pour leur précision : ce sont des « talking pieces », capables de démontrer les gouts et la culture d'une personne, et non des montres au sens que nous donnons à ce mot...

 C'est enfin une ânerie monumentale de considérer qu'il n'y a pas de consommateurs pour les répétitions low cost : de même que les tourbillons chinois ont trouvé leur public (tout le monde n'a pas envie d'attendre plusieurs siècle pour s'offrir une merveille signée Patek Philippe), ces montres à sonnerie ont une réserve naturelle de clients à satisfaire. On peut donc s'attendre à une vague de sonneries low cost : vont- elles démonétiser cette complication, tout comme les tourbillons asiatiques ont sérieusement entamé le prestige (pas forcément le marché) des tourbillons classiques ?

 Un détail que je ne comprends pas : 12 000 euros serait quasiment le prix de revient du seul boîtier selon les grilles tarifaires de l'industrie suisse. Ou bien le platine est moins cher en Chine, ou bien on nous désinforme sur le coûte réel des pièces européennes en platine...


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