ARCHIVES # 55 (accès libre) : Il y a un soupçon de génie mécanique dans les podomètres (merci, M. Flores, pour la démonstration technique) !
Le 18 / 05 / 2014 à 05:00 Par Le sniper de Business Montres - 2274 mots
Il y a plus de rapports qu'on ne l'imagine entre un podomètre mécanique et une montre à remontage automatique : analyse technique en forme de clin de l'historien ès mouvements automatiques d'autrefois : Joseph Flores, l'infatigable animateur de la revue Horlogerie ancienne (AFAHA)...
▶▶▶ HISTOIRE DES TECHNIQUESUn podomètre à masse oscillante latérale... ◉◉◉◉ DANS LEUR OUVRAGE SUR LA MONTRE AUTOMATIQUE (paru en 1952), les auteurs …
Il y a plus de rapports qu'on ne l'imagine entre un podomètre mécanique et une montre à remontage automatique : analyse technique en forme de clin de l'historien ès mouvements automatiques d'autrefois : Joseph Flores, l'infatigable animateur de la revue Horlogerie ancienne (AFAHA)...
▶▶▶ HISTOIRE DES TECHNIQUESUn podomètre à masse oscillante latérale... ◉◉◉◉ DANS LEUR OUVRAGE SUR LA MONTRE AUTOMATIQUE (paru en 1952), les auteurs A. Chapuis et E. Jaquet terminent par un court chapitre sur les dispositifs, qu’ils nomment « pédomètre » ou « podomètre » [les préfixes Podo, Pédo, pour la marche, et Odo, Hodo, pour les véhicules, sont généralement utilisés]. Un chapitre qui débute par ce paragraphe : « Ce court chapitre a pour but d’éviter la confusion que l’on fit, en Angleterre et en Amérique, mais ailleurs aussi, entre les pédomètres proprement dit et les montres à remontage automatique, objets mécaniques différents et que l’on doit distinguer l’un de l’autre ». ◉◉◉◉ IL EST VRAI QUE, SI ON PRÉSENTE une automatique du type Van Loehr (à gauche, ci-dessous) datant des environs de 1880, à côté d’un podomètre de pratiquement la même époque (à droite), il est assez facile de confondre... ◉◉◉◉ PUIS L'OUVRAGE DES DEUX AUTEURS présente quelques exemplaires anciens, tel celui qui a fait l’objet d’un article dans notre revue n° 69, dès la page 111 (ci-dessous : un compte-pas du XVIe siècle) Tous ces dispositifs anciens, soit en gros datés d’avant 1800, voir déjà au XVIIe siècle, fonctionnent comme celui de cette image, à savoir : l’objet étant porté dans la poche, une cordelette relie le mécanisme au genoux, ce qui fait qu’à chaque double pas, le mouvement de la jambe tire sur la cordelette, qui pas un système de cliquet intérieur au mécanisme, fait avancer les aiguilles sur le cadran. Ceci dit, il me semble que tous ces appareils étaient plus des compteurs de pas, car en fait ils ne font que compter les pas, et ensuite l’utilisateur, suivant la longueur de son pas, calcule la distance parcourue. ◉◉◉◉ LES DEUX AUTEURS DU LIVRE DE 1952 présentent les choses un peu différemment. Selon nos deux auteurs, « une masse pivotée, à grand moment d’inertie, est en état d’équilibre, tandis que le boîtier qui le contient, se déplace de haut en bas, participant au mouvement du porteur. Le déplacement relatif des deux organes remonte un rochet d’une dent, à chaque pas. Le chemin parcouru par la masse peut être délimité au moyen d’une vis de réglage que l’on voit dans la partie inférieure du mouvement. Le centre de pivotement du rochet, à très fine denture, coïncide avec l’axe de la masse. On distingue encore dans ce mouvement les engrenages de réduction qui transmettent aux aiguilles les mouvements du rochet. Du côté du cadran l’aiguille centrale indique des unités, tandis que l’aiguille centrale du petit cadran donne des centaines » (ci-dessous : un podomètre présenté par Chapuis et Jaquet en 1952)... ◉◉◉◉ AYANT EU LA CHANCE D'AVOIR UN MODÈLE IDENTIQUE en mains, je ne résiste pas au plaisir de vous le présenter en détails. Voici d’abord l’objet tel qu’il se présente (ci-dessous), c’est à dire comme une montre dans son boîtier de 44mm de diamètre, et qui se loge dans un étui de protection en peau, avec fermeture dite clic clac, du type porte monnaie. On le constate l’affichage sur le cadran est identique à la pièce présentée figure 3, c’est à dire qu’il comporte 2 aiguilles avec les mêmes indications, et nous verrons avec aussi le même mouvement. Une grande aiguille au centre pointe vers 100 divisions sur le pourtour, allant de 1 à 100, avec indication des dizaines 10 par 10. Une division inversée entre le centre et 6 heures, allant de 10 à 100 de 10 en 10. Évidemment ce cadran inférieur cumule le tours complets de l’aiguille centrale. On y voit de plus une marque « Lafontaine opticien 18 Palais RoyaL Paris ». Une rapide recherche sur Internet nous indique que cette Maison travaillait pour le Club Alpin Français en 1874. Il y a donc une forte probabilité pour que ce podomètre ait été réalisé dans ce dernier quart du XIXe siècle. ◉◉◉◉ LA VUE COMPLÈTE DES PRINCIPALES PIÈCES (en haut de la page) qui constituent le dispositif à masse oscillante latérale, celui qui assure l’affichage sur les cadrans, via le rouage, en fonction de la longueur du pas. Il est évidemment bon de préciser que dans ce genre de pièces ne comporte aucune énergie, n’y échappement, pas plus qu’un régulateur... Seulement 4 roues, plus cette dite à denture fine visible sur l'image ci-dessus. Ces 4 roues sont présentées sur l'image ci-contre, avec en plus le pignon de la roue à denture fine qui engrène avec la première roue (flèche). Les aiguilles sont respectivement portées par la 3e roue au centre, et la 4e roue, en bas. Et encore, avant de montrer les différentes possibilités d’ajustement du dispositif, suivant la longueur du pas de l’utilisateur, voici (image ci-dessous) deux gros plans qui permettent de mieux comprendre le fonctionnement et en particulier, les positions respectives des ressorts d’entraînement et de retenue (vue du dessous de la masse avec le ressort d’entraînement de la roue à denture fine et cette roue comme elle est placée sur le mouvement. Le premier (à gauche), celui d’entraînement, est fixé sous le bras supportant la masse. Il est évidemment en prise avec la denture fine de la roue du même nom, qu’il fait tourner lors des oscillations montantes de la masse et via le rouage, modifie les affichages. Le second (à droite) est positionné sur la platine. Son rôle est de retenir la roue à denture fine, lorsque la masse redescend. En fait il assure la position de la masse lors des oscillations descendantes de cette masse lorsque la masse redescend. En fait il assure la position de la masse lors des oscillations descendantes de cette masse... ◉◉◉◉ À PRÉSENT, L'AJUSTEMENT DE LA FRÉQUENCE D'UTILISATION. Avant une première utilisation, chaque utilisateur devra régler le nombre d’oscillations de la masse, en fonction de la longueur moyenne de son pas, afin d’être assurer que chaque division corresponde bien à 100 mètres, et sachant qu’une oscillation se produit tous les 2 pas. Si on admet donc que chacune des divisions sur le pourtour du cadran, affichée par l’aiguille centrale, indique chacune 100 mètres, un tour de cette aiguille correspond à 10000 mètres, soit 10 km. Pour ce réglage il faut mettre l’aiguille centrale à zéro (Fig. 10), puis adopter une position intermédiaire de la vis de réglage. Peu importe la position de l’autre aiguille, car elle commencera à ce déplacer après les 10 premiers kilomètres... Ici, pour la démonstration, sur les figures 11 et 12, cette vis est placée à chacune des ses positions extrêmes, l’essai donnera dont respectivement l’angle maximum, et l’angle minimum, que peut parcourir la masse... Ci-dessous : vis dévissée au maximum, donc angle d’oscillation maximum de la masse (environ 25°), donc reprise de maximum dents de la roue à denture fixe (ici : 7). Au-dessous : vis vissée au maximum, angle d’oscillation minimum (environ 15°), donc reprise minimum de dents de la roue à denture fixe (ici : 2). ◉◉◉◉ DANS CHACUNE DE CES EXTRÉMITÉS, 100 oscillations furent données à la masse et, petite surprise, avec les oscillations maximums, l’aiguille s’est déplacée juste d’une division (ci-dessous, en haut). Avec les minimums ce ne fut qu’une demi division (ci-dessous, en bas). Cela indique qu’il faut faire 100 pas de 1 mètre avec les oscillations maximums et 200 pas de 0,50 m avec les minimums. Mais, comme l’essai a été fait de façon virtuelle, c’est-à-dire en actionnant la masse manuellement, alors qu’en marchant, il faut 2 pas pour une oscillation, ces chiffres sont à multiplier pas deux, soit 100 doubles pas de 0,50 m pour une division, soit 100 m et 50 doubles pas de 1 m. En conclusion sur ce point d’ajustement du nombre d’oscilla- tions, il faut que, quelque soit la longueur du pas entre 0,50 m et 1m, on diminue ou on augmente l’angle d’oscillation de la masse, donc on fait varier le nombre de dents de la roue à denture fine, repris par chaque oscillation, soit tous les 2 pas. Texte : Joseph Flores (Ancienne horlogerie : texte original ci-dessous). D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...