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WONDER WEEK 2019 #15
Dix révélations qu’on n’attendait pas pendant la Wonder Week – pour le meilleur et pour le… presque pire (seconde partie)

Des lunes partout, mais certaines plus intelligentes que d’autres, une exhumation opportune, un sauvetage inespéré et quelques déceptions, en plus de tout ce qu’il ne faut pas répéter : la Wonder Week est toujours pleine de bonnes surprises, ou de moins bonnes (seconde partie)…


À RELIRE  : Dix révélations qu’on n’attendait pas pendant la Wonder Week – pour le meilleur et pour le… presque pire (première partie : Business Montres du 19 janvier)

Même si Business Montres a pu annoncer, sans trop se tromper, un certain nombre de « gros coups » de la Wonder Week (voir nos éditions précédentes), certaines nouveautés intéressantes étaient passées sous notre radar quand elles n’avaient tout simplement pas été détectées. Voici une moisson de montres ou d’initiatives inattendues qu’il serait inintelligent de négliger – certaines sont de bonnes surprises ; d’autres moins (par ordre alphabétique de marque)…

❐❐❐❐ PARMIGIANI : aussi épatant que cela puisse paraître, il n’est pas impossible que la maison Parmigiani puisse échapper au naufrage annoncé ! C’est pour le moins inattendu… Manifestement, on a fait des efforts pour colmater les brèches et pomper l’eau qui envahissait les cales. On a même redimensionné ce qui n’était plus qu’un « radeau de la Méduse » et retrouvé, de fait, une certaine dynamique dont témoignent les nouveautés de l’année, simples et belles, faciles à comprendre et peut-être même à vendre (ci-dessus, la nouvelle Kalpagraphe chronomètre en titane et, ci-dessous, la collection 2019). Tant qu’il y a de l’espoir…

❐❐❐❐ PIAGET : c’est difficile à avouer quand on aime bien une marque, mais l’offre Piaget était cette année d’une faiblesse inattendue. Tout le monde avait bien fait son travail, en horlogerie comme en joaillerie, mais il y manquait une étincelle créative dont la maison n’était généralement pas avare : pas de fautes de goût, ni d’erreurs choquantes dans les montres, mais des propositions relativement convenues et sans le moindre soupçon d’audace ; pas de quoi s’exciter non plus du côté des bijoux et des parures, d’une sagesse qui condamne Piaget à beaucoup ramer, et longtemps, avant d’arriver en vue de Van Cleef & Arpels, qui profite comme toujours d’une fantastique risée créative. C’est dommage pour Piaget, mais, sur un marché qui accélère très vite, il ne faut pas se contenter d’accompagner le rythme de ce marché : il faut le devancer, sinon on recule !

❐❐❐❐ RJ : il y aurait bien eu une bonne nouvelle inattendue – celle d’une montre féminine convaincante chez RJ, mais on lui préfèrera la présentation de la nouvelle Arraw 6919 – 69 pour 1969 et 19 pour 2019, on est donc clairement dans la commémoration du débarquement sur la Lune des Américains ! La montre propose donc un affichage très lisible des « phases de lune » (disque rotatif finement gravé) dans un boîtier qui intègre des fragments métalliques de la capsule Apollo XI (pris dans une résine acrylique) : une offre qui « explore l’inexploré » – 100 pièces pour cette série limitée (ci-dessous)…

❐❐❐❐ URWERK : encore une année « blanche » pour Urwerk, qui n’offre que quelques déclinaisons très attendues de modèles déjà plus ou moins connus – sans la moindre présentation d’une montre de rupture que tout le monde attend sans la voir débarquer. Ce qui était mis en avant n’aura surpris personne, qu’on parle de la « valise » mécanico-atomique (AMC), de l’UR-111C rhabillée en gun metal ou de l’UR-105 CT « Maverick » en titane à lunette de bronze [quelle « avancée » esthétique que ce bronze, qui est devenu le pont-aux-ânes des créatifs fatigués]. Si l’innovation est en baisse, les prix ne le sont pas. Martin et Felix, réveillez-nous et réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard !

❐❐❐❐ LES NOUVEAUTÉS DONT ON N’A PAS LE DROIT DE PARLER (1) : c’est la tradition des grands salons horlogers, où il faut savoir regarder ailleurs que dans les vitrines (où tout n’est d’ailleurs pas exposé), par exemple dans les poches de Richard Mille, qui en rigolait comme un fou, ou dans les tiroirs de MB&F, où Maximilian Büsser avait discrètement rangé une des « bulles » les plus intéressantes du parcours de la marque. C’est dans le téléphone portable de Denis Flageollet (De Bethune) que se cachait une « bombe » mécanique qui fera date dans l’histoire de la chronographie suisse. Il ne faudra surtout pas perdre de vue Dominique Renaud – qui vient d’entrer à la Time Æon Foundation – dès qu’il aura mis au point son échappement à ancre direct (co-création en vue avec Greubel Forsey). Reçus avec beaucoup d’égards par le SIHH, certains membres de l’imposante délégation de la maison Chanel avaient sur eux un intéressant prototype de son icône maison, retravaillée et remotorisée de neuf : ils semblaient impatients de la dévoiler à Baselworld, dont ils sont désormais les « piliers centraux ».

❐❐❐❐ LES NOUVEAUTÉS DONT ON N’A PAS LE DROIT DE PARLER (2) : c’est toujours bon signe quand Vianney Halter s’affaire à une nouvelle création mécanique de haut niveau : comme il ne manque pas de copains pour l’aider, ça devrait prendre moins de temps que la mise au point de son précédent tourbillon Deep Space ! Comme Jean-Marc Pontroué prend très à cœur sa mission de résurrection chez Panerai (Business Montres du 18 janvier), il avait dans un casier secret de son bureau du SIHH quelques « PAM » qui nous laissent penser que les nouveautés de Genève n’étaient que des hors-d’œuvre. Patrick Pruniaux (Ulysse Nardin) avait encore dans sa manche quelques atouts. Comme toujours, Jean-Claude Biver en a trop dit de ce dont il n’aurait pas dû parler tout de suite, alors que le groupe LVMH n’est déjà avare de « révolutions » techno-mécaniques. Sous la verrière du Kempinski, on pouvait ouvrir les « marmottes » de la maison Bomberg qui flirtait, comme toujours, avec une disruptivité assumée. On s’arrête par peur d’en dire trop…

❐❐❐❐ LES NOUVELLES MARQUES QUI PRATIQUENT L’AMBUSCH MARKETING : après une présentation sur canapé SIHH des montres De Tournemire et de leur fastueux diamant central [des montres motorisées par Concepto], on pouvait croiser au bar du Carré des horlogers l’infatigable Karsten Frasdorf, qui roule pour sa marque éponyme orthographiée « Fraßdorf » [encore moins facile à prononcer pour les non-germanistes] et qui avait dans son cartable quelques plans techniques d’une über-watch totalement intempestive par les temps qui courent. Dans Genève, on pouvait rencontrer la future équipe de la future marque Riskers (créée par une bande d’ex-Richemont : Business Montres du 13 janvier) et,. Autre rencontre à l’improviste, celle des Suisses qui ont lancé la marque Muse, aux affichages mécanico-esthétiques particulièrement non-conformistes. Une fois encore, on va s’arrête là par réflexe de prudence, mais on vous en donne tout de même une dernière pour la route : la prochaine future X41 de Code 41, automatique à rotor périphérique (source : Timeless) à un prix inattendu et inimaginable (ci-dessous et en haut de la page)…

❐❐❐❐ ET MERCI À TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS qui nous ont interpellé ici et là pour nous faire part de leurs encouragements et de leurs critiques – notamment aux lecteurs non francophones qui ont parfois un peu de mal avec Google Translation, mais qui trouvent dans nos chroniques de quoi ne pas désespérer de l’horlogerie. Merci à eux pour leur fidélité, pour leur soutien et pour les précieuses informations qu’ils partagent avec nous…

WONDER WEEK 2019

Les précédents épisodes de notre classique feuilleton genevois du mois de janvier, jusque dans les coulisses du grand rassemblement de la « capitale » éphémère de l’horlogerie de luxe (les liens pour les séquences précédentes sont à retrouver dans l’épisode #10 ci-dessous) :

❐❐❐❐  #14 : Dix révélations qu’on n’attendait pas pendant la Wonder Week, pour le meilleur et pour le… presque pire – première partie ! (Business Montres du 19 janvier)

❐❐❐❐  #13 : Sans bégayer ni délirer, Panerai a présenté la collection la plus consistante de toute la Wonder Week (Business Montres du 18 janvier)

❐❐❐❐ #12 : Il faut quand même qu’on vous dise un mot de cette fameuse montre Code 11.59 d’Audemars Piguet – seconde partie (Business Montres du 17 janvier) 

❐❐❐❐  #11 : Il faut quand même qu’on vous dise un mot de cette fameuse montre Code 11.59 d’Audemars Piguet – première partie (Business Montres du 16 janvier)

❐❐❐❐  À DÉCOUVRIR : Sept montres qui viennent de commencer leur année horlogère à la Wonder Week (Business Montres du 15 janvier)

❐❐❐❐  #10 : Il faut quand même le dire : même si tout le monde a la peur au ventre, la créativité et l’ingéniosité horlogères sont en hausse (Business Montres du 15 janvier)


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