> 

ANTIQUORUM (accès libre)
La demande reste forte, mais pas pour les montres qu’on trouve sur le marché !

S’il fallait une démonstration de la persistance d’un certain appétit pour les montres, en dépit de tous les confinements et de la chronapocalypse qui a fait s’effondrer l’horlogerie, on remerciera Antiquorum de nous l’avoir confirmé ce week-end…


C’était la première fois, dans l’histoire des montres, qu’on procédait en ligne à une « vente aux enchères sous confinement » (Business Montres du 21 mars) : personne dans la « salle », hormis le commissaire-priseur, trois membres du personnel d’Antiquorum pour répondre aux enchérisseurs par téléphone et un huissier pour veiller au bon déroulement réglementaire de la vente. Sur Internet et au téléphone, pas moins d’un millier d’amateurs préinscrits pour pouvoir enchérir et plusieurs milliers d’autres présents sur Internet pour assister à la vente. Résultat : 3,28 millions de francs suisses, soit une moyenne d’à peu près 16 000 CHF par lot vendu (30 % de ravalement), c’est mieux que très honorable pour une vente Antiquorum et c’est même excellent pour une vente de montres en pleine chronapocalypse...

Bravo à Romain Réa pour avoir organisé cette vente, que tout le monde lui déconseillait, alors même que les « grandes maisons » avaient déclaré forfait pour leurs ventes « physiques » prévues à la mi-mai et reportées sine die en juin ou plus tard. Même en ligne, même si la vente était anesthésiée par la mollesse indolente et pas très convaincante du marteau de Julien Schaerer [il faudrait qu’Antiquorum offre à ce garçon des cours d’expression corporelle], c’était un bon moment de la vie horlogère, avec des enchères record du monde pour deux Audemars Piguet Royal Oak (ci-dessus), plus rares l’une que l’autre, l’une en or (lot n° 281, adjugée 81 250 francs suisses) et l’autre en acier (lot n° 280, vendue 60 000 CHF).

Autres lots qui ont trouvé l’assentiment des collectionneurs : la dernière Rolex Daytona de la dispersion (lot n° 295, vendue pour 181 000 francs suisses : ci-dessous), la Patek Philippe World Time pièce unique (lot n° 293, partie à 150 000 CHF), la Rolex Sea-Dweller Comex (lot n° 265, ci-dessus : adjugée 95 000 CHF). Déception, en revanche, pour la Rolex du GIGN (lot n° 111, adjugée pour 46 500 CHF, ci-dessous, alors qu’on pouvait en espérer le double – tant mieux pour celui qui a fait cette bonne affaire, puisque, logiquement, aucune des 120 montres de cette édition spéciale n’aurait dû se retrouver sur le marché avant une dizaine d’années ! On peut toujours se demander quels scores auraient pu faire ces montres dans une période plus « normale » de l’actualité horlogère et avec un autre marteau, par exemple celui d’un Aurel Bacs [mais personne n’a la réponse]. En revanche, c’est un excellent signal qui a été envoyé ce week-end par Antiquorum : la demande des collectionneurs reste consistante et les prix se sont globalement bien maintenus. C’est le genre de bonnes nouvelles dont nous avons besoin en ce momen, mais ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les marques qui s’obstinent à proposer aujourd’hui des montres d’hier : les amateurs préfèrent toujours l’original à la copie…


Partagez cet article :

Restez informé !

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez nos dernières infos directement dans votre boite de réception ! Nous n'utiliserons pas vos données personnelles à des fins commerciales et vous pourrez vous désabonner n'importe quand d'un simple clic.

Newsletter